Archives par mot-clé : line dance

[Vidéo] Le madison et le hully gully (partie 2)

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Tu danses Bébé ? Episode 4 : le madison et le hully gully

Quatrième émission de la série « Tu Danses Bébé ? » où Kwiscat mène l’enquête et vous révèle le pourquoi du comment du madison en France.

Vous avez sûrement dansé le madison dans une fête de famille, entre copains ou en soirée dansante. Mais saviez-vous que les Français sont les seul au monde à danser le madison comme cela ? Connaissez-vous le madison dansé dans les autres pays ? Avez-vous essayé les pas d’une autre danse voisine et de la même époque que l’on nomme le hully gully ? Voici toutes les réponses à ces questions dans une série de deux vidéos très documentées et contenant des informations claires que l’on ne trouve nulle part ailleurs !

Vidéo sur YouTube : partie 2 sur 2.

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*** L’auteur ***

Christian (« Kwiscat ») est professeur de danse à Toulouse à l’école de danse « Espace UltraDanse » qu’il a créée il y a quelques années. Il est aussi le chorégraphe de la troupe des « Ultra’s Chicas » et directeur d’édition des éditions « C. Rolland », une maison d’édition de livres principalement axée sur le thème de la danse.

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La danse (country) en ligne

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Comme j’ai été très actif ces dernières semaines dans le domaine des livres sur la danse, mon second article de la saison portera encore sur un livre que j’édite. Celui-ci, je l’ai écrit moi-même et il porte sur la danse en ligne, qu’elle soit country (majeure partie du livre) ou non. Cela me donne aussi l’occasion de clarifier dans cet article un certain nombre d’idées reçues dans ce domaine.

De nos jours, parler de danse en ligne, de line dance ou encore de danse country est bien souvent équivalent. Pourtant, il y a un peu d’abus de langage là-dedans. Même si le retour de la danse en ligne sur le devant de la scène française est principalement dû à une certaine ferveur autour de la musique country américaine dans les années 1990, toute danse en ligne n’est pas forcément country. À l’inverse, toute danse country & western n’est pas forcément de la danse en ligne. La danse country & western est en réalité une famille de danses qui sont pratiquées au son de la musique traditionnelle country américaine. On y trouve des danses en couple (dont le two-step ou des variantes de polka), des danses à deux (les « partner dances » où la notion d’homme/femme est moins prononcée) et donc des danses en ligne. Comme je l’ai déjà expliqué lors de la présentation du livre de Ralph Giordano « La danse country & western », cette famille de danse vient de loin et hérite du mélange culturel des Européens (Anglais, Irlandais, etc.) qui ont émigré vers le nouveau continent par le passé. Ainsi, le fait de « danser la country » va-t-il plus loin que danser en ligne.

Pour ce qui est de la danse en ligne à proprement parler, cette forme de danse existe depuis très longtemps. Certaines danses traditionnelles françaises se dansent même en ligne (le Brise Pied, par exemple) et les danses traditionnelles en chaîne ou en cercle sont aussi quelque part une déclinaison des danses en ligne. L’une des danses en ligne américaine les plus anciennes pourrait être le Shim Sham des années swing (1930-1940) qui était dansé aussi bien par les danseurs de claquettes que les danseurs de swing. J’y ai déjà consacré un article dans ce blog. D’autres danses en ligne existent à la même époque, mais on a essentiellement retenu les danses des années 60 comme le madison (même si, aujourd’hui en France, nous ne le dansons plus de la même façon qu’à l’époque) ou encore le hully gully. Avec la période de la danse en solo (« free style »), les danses en ligne chorégraphiées ont été moins populaires. Puis est elles sont revenues durant la période disco avec des enchaînements comme le Bus Stop et ce que l’on voit dans le film « La Fièvre du samedi soir » avec John Travolta.

Enfin, durant les années 1990, est arrivé ce nouvel engouement pour la musique country et les chorégraphies de danse en ligne associées en particulier « Acky Breaky Heart » de Billy Ray Cyrus. Petit à petit, les danses en ligne se sont multipliées sur de la musique country et elles se sont propagées dans le monde entier. Au fur et à mesure, de la pratique de ces danses, certains danseurs et chorégraphes ont eu envie d’appliquer la logique de la danse en ligne à d’autres types de musique et c’est là où la notion de « country » a eu tendance à disparaître de l’expression « country line dance » pour devenir simplement « line dance » (traduction par « danse en ligne » en français). Même si la dominance des musiques country est flagrante, la pratique de la danse en ligne voit chaque année apparaître des dizaines de nouvelles chorégraphies sur des styles musicaux très variés : musique irlandaise, musique latino, musique disco/funk, etc. Voilà donc pourquoi le livre que je viens d’écrire comporte le mot « country » entre parenthèses.

« La danse (country) en ligne » est donc un livre de technique de line dance. Le premier chapitre introduit la danse en ligne dans l’histoire des danses et donne quelques conseils pour les débutants. Le second chapitre présente toutes les techniques et notions qui servent de base à l’apprentissage des danses qui sont présentées dans le reste de l’ouvrage. Cela va du simple pas de marche avec la gestion du poids du corps, au sailor step en passant par le grapevine, le hook et le heel split. Après ces descriptions, ne viennent pas moins de 37 danses parmi les plus dansées dans les bals country et les soirées de line dance de nos jours en France. Ce sont principalement les grands classiques (Electric Slide, Tush Push, Hooked on Country) et certaines autres danses servant de prétexte à l’apprentissage progressif de certaines techniques et déplacements (en particulier certaines danses de la série AB de Val Myers). Il y a même des danses récentes comme Foxy Girl. Enfin, le dernier chapitre aborde tous les aspects musicaux liés à la pratique de la line dance : suggestion de titres, calcul de la vitesse, reconnaissance du style, utilisation des tags et restarts. Bref, c’est un ouvrage complet dont la grande originalité est de présenter chaque pas sous forme illustrée : chaque mouvement d’une danse est présenté à la fois sous la forme d’un schéma et sous la forme d’une description textuelle. Aucun livre en français ne propose ce genre de représentation à ce jour.

Voilà, pour le reste, je vous laisse découvrir les détails dans ce livre (d’autres infos sur le site de l’éditeur) disponible à la vente depuis cette semaine, et qui a été relu par trois enseignantes spécialistes de la line dance (elles sont citées dans le livre et sur mon site Internet). Leurs suggestions ont été particulièrement utiles au généraliste versé dans les danses swing que je suis. Ce livre aurait pu être écrit directement par un professeur spécialiste de line dance, mais il est particulièrement difficile de trouver des professeurs de danse prêts à s’investir dans l’écriture d’un livre (ça prend beaucoup de temps et cela ne rapporte pas grand-chose…). Pourtant, ce ne sont pas les sujets qui manqueraient et je vois bien qu’il y a une attente dans ce domaine. Ainsi, si vous avez envie d’écrire un livre sur la danse et que vous avez les compétences pour faire du travail de qualité, n’hésitez pas à m’en parler en m’envoyant un petit e-mail. De même, si vous ne trouvez pas tel ou tel type de livre dans le domaine de la danse, faites-moi part de votre constat et je verrai ce qu’il est possible de faire pour répondre à ce manque.

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Le shim sham

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S’il y a une routine swing (aussi appelée enchaînement de jazz roots ou authentic jazz) que tout danseur de swing doit connaître, c’est bien le shim sham, où plutôt le « Shim Sham Shimmy » qui est son nom complet d’origine. C’est un enchaînement amusant et qui s’apprend assez vite que l’on retrouve traditionnellement dans nos soirées swing contemporaines, particulièrement lorsqu’il y a un orchestre en direct.

Le shim sham shimmy est à l’origine un enchaînement de danse à claquettes. Leonard Reed et Willie Bryant sont souvent crédités de la création de cet enchaînement, évolution d’un autre enchaînement appelé « Goofus ». J’aimerais partager avec vous ce qu’écrit Constance Vallis Hill, dans son très complet livre « Tap Dancing America » à ce propos (je vous le traduis, car le livre est en anglais).
Sur le titre « Turkey in the Straw », l’enchaînement sur la durée d’un thème était dansé sur 32 mesures. […] Reed se souvient que les chorus girls aimaient tant « Goofus » qu’elles y ajoutèrent leur propre touche féminine sur le pas de sortie par un shimmy. Quand Reed et Bryant parvinrent à New York en 1931 pour se produire au Lafayette Theatre de Harlem, ils découvrirent que la danse avait déjà pris et qu’elle constituait un enchaînement de prédilection dans un club nommé le Shim Sham. En ce lieu, il était régulièrement dansé par une troupe de filles sous le nouveau nom de shim sham shimmy. […] Depuis cette époque, littéralement des centaines de personnes, ne connaissant pas les origines de la danse parmi les chorus girls, créèrent leurs propres versions du shim sham. Dansé durant tout le XXe siècle au point fort des spectacles, le shim sham est considéré comme l’hymne national de la danse à claquettes.
Par la suite, le shim sham s’étendit au monde de la danse swing et fut dansé dans les soirées dansantes à la fois par les danseurs à claquettes et par les danseurs de swing (et en particulier de lindy hop). Comme le lindy hop s’endormit durant les années rock et disco, le shim sham survécut aussi en sommeil dans le milieu des claquettes.

Voici ce que dit Frankie Manning (dans son autobiographie, « Frankie Manning, l’ambassadeur du lindy hop« ) sur le renouveau du shim sham dans les années 80.
[Le shim sham] est constitué de quatre pas de base : le shim sham, les pushes avec un crossover, tacky Annie et les half breaks. […]
Au fil des années, j’ai enseigné dans de nombreux stages de la NYSDS et j’ai assez tôt introduit le shim sham lors de leurs soirées. Quelques-uns d’entre nous, comme Norma, Buster, Betty Brisbane (une ancienne girl) et moi, commencèrent à le faire et les gens commencèrent à le connaître avant que j’enseigne le moindre shim sham en stage. Je créai une version spéciale du shim sham pour les danseurs de swing avec des freezes au lieu des breaks dans le second thème et un troisième thème de boogies et Shorty George. D’une certaine manière, nous en vînmes à le faire chaque semaine (ce que nous ne faisions pas au Savoy), toujours au début du troisième set. Au fur et à mesure, j’ajoutai de nouvelles caractéristiques comme le fait de partir en swing out après le troisième thème, avec du slow motion, des freezes et des itches. Le shim sham a vraiment pris et il est à présent dansé dans les soirées du monde entier.

Le shim sham peut être dansé sur diverses musiques swing, mais il est d’usage de le faire sur « T’Ain’t What You Do » (la version de l’orchestre de Billy May ou celle de l’orchestre de Jimmy Lunceford sont souvent préférées) car ce titre contient les breaks adéquats. On peut aussi utiliser le « Shim Sham Song » du Bill Elliot Swing Orchestra (album « Swingin’ the Century », « Tuxedo Junction » d’Erskine Hawkins ou « Stompin’ at the Savoy » de l’orchestre de George Gee (avec les annonces faites par Frankie Manning en personne). Le shim sham est aujourd’hui traditionnellement dansé à la fin d’une soirée swing. Les danseurs se mettent face à l’orchestre pour faire ce shim sham en guise de remerciement pour la musique sur laquelle ils ont dansé toute la soirée. Cela n’empêche pas que cet enchaînement puisse être dansé n’importe quand dans la soirée. Bien des danseurs de swing ont acquis le réflexe de danser un shim sham dès qu’il entendent les premières notes de « T’Ain’t What You Do ».

Pour finir cet article, voici la chorégraphie du shim sham la plus dansée, celle de Frankie Manning. Chaque ligne numérotée se danse sur 8 temps. Pour savoir ce que signifient les noms indiqués, je vous conseille soit de prendre des cours, soit de consulter mon livre « Le lindy hop et le balboa » qui comporte tous les détails pas à pas.

Partie 1
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1 Stomp off pied droit    (départ sur le 8)
2 Stomp off pied gauche
3 Stomp off pied droit
4 Break

5 Push et crossover à droite
6 Push et crossover à gauche
7 Push et crossover à droite
8 Crossover à gauche, puis à droite

9 Tacky Annie
10 Tacky Annie
11 Tacky Annie
12 Break

13 Half break
14 Break
15 Half break
16 Break

Partie 2 (avec les freezes)
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17 Stomp off pied droit
18 Stomp off pied gauche
19 Stomp off pied droit

20 Freeze  (avancer le pied droit sur le 8)
21 Push et crossover à droite (poids du corps sur pied gauche...)
22 Push et crossover à gauche (...avant de démarrer le 1er push)
23 Push et crossover à droite
24 Crossover à gauche, puis à droite

25 Tacky Annie
26 Tacky Annie
27 Tacky Annie
28 Freeze (avancer le pied droit sur le 8)

29 Half break
30 Freeze (avancer le pied droit sur le 8)
31 Half break
32 Freeze (avancer le pied droit sur le 8)

Partie 3 (les boogies)
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33 Boogie back
34 Boogie forward
35 Boogie back
36 Boogie forward

37 Boogie back
38 Shorty George
39 Boogie back
40 Shorty George

Partie 4 (improvisation)
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41 Lindy hop en couple     
   (avec le ou la partenaire le ou la plus proche...)

La vidéo qui me permet de conclure ici montre Frankie Manning en personne qui, en 2003 et à l’âge de 89 ans, conduisait un shim sham dans le Kansas, aux USA. Frankie Manning est décédé à l’âge de presque 95 ans et nous lègue sa passionnante autobiographie dont j’ai eu le plaisir d’assurer la traduction en français et l’édition française (voir plus haut). N’hésitez pas à l’acheter, ça vaut la peine de se cultiver directement auprès de personnes qui ont vécu la naissance du lindy hop au son des big bands autour des années 30.

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Livres sur la danse country western

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Cela faisait longtemps que je n’avais pas parlé de livres dans ce blog et certains d’entre vous se demandaient sûrement ce que je préparais durant tout ce temps. Voici la réponse : mon travail récent s’est porté sur la danse country & western. Partant de la constatation qu’il n’existait pas de livre en français consacré à la danse country & western (incluant la danse en ligne), je me suis mis en quête de quoi créer le livre en question. Je vous donne quelques détails dans la suite et je vous donne aussi quelques informations sur un autre livre sur le même thème et qui (hasard du calendrier !) sort au même moment… Cela donne par conséquent un article plutôt long, mais qui devrait intéresser les amateurs de line dance et de danse country & western.

Partant du principe que les amateurs de danses country aimeraient sûrement savoir d’où proviennent non seulement les danses qu’ils pratiquent, mais aussi les musiques qui les accompagnent, j’ai choisi de traduire en français le livre de Ralph G. Giordano « Country & Western Dance » initialement édité aux USA aux éditions Greenwood. C’est un livre récent (2010) de bonne qualité et qui a demandé plusieurs années de travail à son auteur américain. Cela fait donc plusieurs mois que je travaille à la mise à disposition de ce texte aux amateurs francophones de country. Le résultat de ces mois de travail est à présent disponible (dès à présent auprès de moi et le mois prochain en librairie) et s’appelle évidemment « La danse country & western« . Comme à mon habitude, j’ai essayé de faire en sorte que l’édition française soit au moins aussi bonne sinon meilleure que l’édition d’origine : il y a donc des notes du traducteur pour éclairer certains détails culturels, davantage de photographies (j’ai acheté les droits pour de nouvelles photos et celles qui sont présentées sont mieux mises en valeur), l’index a été entièrement refait tout comme la gestion des références bibliographiques et, enfin, un avant-propos écrit par l’auteur spécialement pour le public français a été ajouté. Bref, il ne s’agit pas que d’une traduction, mais d’une édition augmentée réalisée avec une méthode de travail similaire à celle utilisée pour l’autobiographie de Frankie Manning.

Voici l’argumentaire descriptif du livre que j’ai rédigé pour préparer sa sortie.

Pour faire court, ce livre tout en français :

  • Inclut des photographies de danse country & western exclusives (en noir et blanc) et encore jamais publiées
  • Présente une bibliographie détaillée des sources et références citées, dont des adresses Youtube pour des vidéos et émissions de danse à succès comme « Club Dance » dans les années 1990
  • Raconte toute l’histoire de la danse country & western (et rien que celle-ci !) de la naissance du western swing en tant que musique à l’âge d’or du jazz jusqu’à aujourd’hui en passant par l’époque du film Urban Cowboy en 1980 ainsi que la folie de la line dance suite au tube Achy Breaky Heart en 1994.
  • Présente le résultat de plusieurs années de recherches et de fréquentation des honky-tonks américains par l’auteur, lui-même américain et mordu de la danse country depuis plus de 30 ans
  • Démontre la puissante influence des médias (radio, télévision et cinéma) sur la diffusion et la popularisation de la danse country & western aux États-Unis, puis dans le monde entier.

Chaque chapitre fournit des informations sur les racines historiques des danses country & western les plus populaires tout comme sur les pionniers de la musique dans une région donnée, tout cela dans un contexte en pleine évolution aux États-Unis aussi bien culturellement, socialement, politiquement qu’économiquement. Ce livre considère aussi l’impact déterminant de la radio, de la télévision et du cinéma dans la diffusion de la musique, des pas et du plaisir de danser à la manière country sur la piste de danse. Ce livre est une mine d’informations en direct des USA pour satisfaire les francophones curieux comme les plus exigeants.

Davantage d’informations sont présentées sur le site de ma maison d’éditions, dont la table des matières complète. Je rappelle (attention : bon plan inside !) que ce livre est disponible en souscription auprès de moi (formulaire sur le site http://www.rolland-editions.fr) au prix de 24 euros (+ frais de port si je dois vous le faire livrer par la poste) au lieu de 29 euros jusque mi-juillet, date de sa sortie en librairie. Au-delà de cette date, il sera vendu en librairie à plein tarif. Cela étant, il se peut que votre école de danse ait accès à des tarifs préférentiels via une affiliation à une fédération ou un autre organisme ayant un accord adéquat avec ma structure d’éditions. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre école ou association (et cela peut être valable aussi pour tous les autres ouvrages du catalogue…).

Je le disais en introduction, un autre livre sur la danse country vient de sortir aux éditions Saint-Léger : « L’esprit des danses country & western », écrit par Anne Guegan. On peut penser que ce livre vient faire concurrence à celui que j’édite (ou inversement), mais il n’en est rien : les deux sont complémentaires. Je suis persuadé que les amateurs de danse country ou de line dance vont acheter les deux. En effet, le livre de R. Giordano porte le regard d’un Américain sur la musique et la danse country & western en Amérique (là d’où tout est parti…) alors que le livre d’A. Guegan porte le regard d’une Française sur la danse country & western dans son évolution jusqu’en France de nos jours.

L’esprit des danses country & western est un livre français d’A. Gueguan qui présente la genèse des danses country en accordant une large part à l’évolution de ces danses en France. En un peu plus de 200 pages laissant la part belle à des photos en couleur, l’auteur commence très loin en amont, avec les danses du moyen-âge en Europe pour aboutir aux bals et festivals country qui ont lieu régulièrement en France de nos jours. Entre ces deux époques très éloignées, il est question de diverses danses pratiquées aux États-Unis et parfois importées par les colons européens, tout autant que de la country line dance qui plaît tant à nos contemporains. Ce livre aborde donc des thèmes très variés et tente le difficile exercice de résumer en quelques pages des dizaines d’années et presque autant de danses qui se sont influencées les unes les autres.

Ce livre est un bel objet et le résultat d’un travail conséquent. J’ai bien apprécié en particulier les nombreuses illustrations. J’ai un peu de mal à en donner un aperçu en quelques lignes tellement les sujets sont variés. On y parle même un peu du lindy hop et de Frankie Manning (mais la couverture de son autobiographie reproduite n’est pas celle de la traduction française. Je ne pouvais que le remarquer, non ? ). Je vais donc plutôt m’attacher à vous donner quelques thèmes traités dans la partie du livre consacrée à la country en France, qui est particulièrement inédite. Ainsi vous pourrez vous informer sur les premiers grands événements de musique country en France dans les années 1980, les premières associations de danse country (en et particulier de square dance) en région parisienne, les débuts de la line dance en Alsace vers 1990, le rôle joué par le regretté Robert Wanstreet et du Billy Bob’s dans la diffusion de la danse country en France, les festivals comme celui de Mirande, les structures et fédérations, les compétitions, etc. Je vous laisse le soin de découvrir vous-mêmes les autres thèmes.

Ce livre, édité aux éditions Saint-Léger et bénéficiant de nombreux partenariats, est disponible à la vente au prix de 34,90 euros auprès de son éditeur. Vous pouvez vous référer au site du livre pour plus d’informations à l’adresse http://www.esprit-danses-country-western.com. Au moment où j’écris ces lignes, je n’ai pas trouvé de librairie en ligne proposant ce livre : renseignez-vous donc auprès de son éditeur pur savoir où le trouver près de chez vous.

Je ne sais pas si je le fais suffisamment apparaître dans cet article, mais les angles d’attaque pris par les deux livres sont complètement différents et l’un comme l’autre fournissent des informations qui leur sont propres. Par exemple, j’ai aimé le livre de R. Giordano car il parle beaucoup des médias (télévision, cinéma, radio, etc.) dans la diffusion de la country aux USA. C’est un aspect qui ne ressort pas beaucoup du livre d’A. Guegan. À l’inverse, le livre d’A. Guegan parle davantage des origines européennes des danses country, alors que celui de R. Giordano n’en parle qu’une fois les danses Européennes arrivées sur le sol américain. Bref, deux points de vue particulièrement intéressants pris ensemble. Pour conclure et étayer l’idée que ces livres sont tous les deux indispensables et complémentaires, je précise que les éditions Rolland et Saint-Léger ont décidé de ne pas se faire concurrence et d’annoncer mutuellement le livre édité par l’autre à la fin de chacun d’eux. Pour être plus clair, « L’esprit des danses country et western » informe de l’existence de « La danse country & western » dans ses dernières pages et inversement. C’est ce que j’appellerai un bel esprit d’intelligence à l’avantage de tous et particulièrement des amateurs de danse country qui apprécieront sûrement. Et je ne dis pas cela uniquement parce que je suis impliqué dans cette initiative dont je suis plutôt satisfait… Car la danse est un loisir qui peut se passer de rivalités énergivores et inutiles entre ses acteurs. Conclusion : achetez les deux livres pour avoir une vision complète sur les danses country & western et vous ne le regretterez pas !

NB : Et si vous cherchez un livre de technique de danse country en ligne, il est en cours d’écriture et sortira en 2012 aux éditions Rolland (évidemment). Pour ce livre que je vais éditer, j’ai fait appel à un spécialiste de la line dance : rendez-vous dans quelques mois !

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Tilili, Chilili, Guili-guili, kuduro ?

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Certains ont peut-être remarqué qu’une nouvelle danse se diffuse petit à petit depuis quelques mois dans les soirées dansantes. C’est une danse en ligne qu’on m’a présentée sous le nom de « Tilili ». On m’en avait déjà parlé, mais je n’avais pas eu l’occasion de m’y intéresser… Jusqu’à il y a quelques jours où, dans une soirée dansante l’un des participants s’est proposé de la faire faire à toute l’assemblée. Tout d’abord intrigué, je me suis levé afin de mieux voir et d’éventuellement pratiquer ces nouveaux pas qui ont l’air d’avoir du succès. Ce que j’ai vu m’a laissé coi.

La personne en question, pleine de bonne volonté, a montré les quelques pas composant la danse : bascules avant-arrière achevées par un coup de talon en tournant d’1/4 de tour puis déplacement à droite, déplacement à gauche, petits pas en reculant, bascules avant-arrière achevées par un coup de talon en tournant d’1/4 de tour avant de recommencer dans la nouvelle direction. Cela ne vous rappelle rien ? Jetez un oeil à la chorégraphie country en ligne de l’electric slide. En informatique, on appelle cela un copier-coller…

Si la personne ayant montré ce « Tilili » avait été habituée à danser cet enchaînement et si le début avait été positionné au niveau des pas de côté, je l’aurai reconnu encore plus vite. Ce qui autorise à se poser la question de la nouveauté est la musique très « Caraïbes » qui sert de base à la danse. Par ailleurs, la personne en question n’a pas appliqué le style « danses des Caraïbes » qui s’imposait : déhanchés marqués et remplacement du « kick » à la fin des déplacements latéraux par un coup de hanche à la manière de la bachata. Je connaissais les trois manières de danser l’electric slide (country, swing et Caraïbes), mais je ne savais pas qu’on avait donné (récemment, semble-t-il) un nom particulier à la variante « Caraïbes ». Bien évidemment, de retour chez moi, je n’ai pas pu m’empêcher de rechercher de plus amples informations autour de ce fameux « Tilili ». D’où vient ce titre ? Pourquoi a-t-on commencé à danser l’electric slide dessus ? Voici ce que j’ai trouvé…

Tout d’abord, le nom : Tilili. En effectuant des recherches, je n’ai tout d’abord pas trouvé de chanson nommée comme cela. En revanche, j’ai trouvé un morceau nommé « Tchiriri » (ou « Xiriri »), interprété par le groupe Costuleta et qui correspond à la musique que j’avais entendue en soirée. On trouve ce titre (« A Dança Do Tchiriri ») sur plusieurs compilations libellées « Kuduro » et il semble qu’il passe dans les discothèques de la région parisienne et des Antilles depuis plus d’un an. On peut aisément deviner qu’une personne ayant vu la danse un jour sur ce titre, l’a transmise à d’autres personnes en déformant le nom « Tchiriri » en « Tilili » du fait d’une mauvaise compréhension des paroles et de la méconnaissance du titre d’origine. Cela aurait tout aussi pu devenir « guili-guili » (vous comprenez enfin le titre de cet article ?) ou autre chose…

La musique kuduro (« cul dur » en portugais mais avec un « k » au lieu du « c » initial) aurait été inventée par Tony Amado (un Angolais) en 1996, inspiré par « I Like to Move It » et les rythmes traditionnels d’Angola. Pour résumer, il pourrait s’agir de techno angolaise. La danse kuduro, quant à elle, est plutôt frénétique et met en action les hanches et les fesses d’une manière importante. Tony Amado déclare avoir inventé les premiers mouvements en s’inspirant d’une danse de Jean-Claude Van Damme saoûl vue dans « Kickboxer » et de danse traditionnelle angolaise. La musique et la danse kuduro sont particulièrement populaires chez les jeunes au Portugal, au Brésil et au Cap-Vert, destinations de nombreux immigrants angolais. Le kuduro se développe lentement en France depuis quatre ans pour la musique et un ou deux ans pour la danse. Jusqu’ici, pas grand chose à voir avec l’electric slide… C’est à ce moment de mes recherches que je m’aperçois que certains clips de musique kuduro mettent en scène la chorégraphie de l’electric slide avec quelques autres mouvements. C’est peut-être de là que vient l’association entre la danse kuduro et l’enchaînement en ligne de l’electric slide. On attribue l’electric slide original à Ric Silver qui, entre 2004 et 2007, a effectué plusieurs actions en justice pour réclamer la paternité de cet enchaînement qu’il aurait créé en 1976. Il souhaitait en plus que chaque représentation filmée de l’electric slide soit faite en conformité avec l’original. Je ne sais pas ce qu’il pense de ce « Tilili ». Peut-être le simple changement de nom suffit-il à en faire légalement un autre enchaînement ? Je n’ai pas la réponse. En tout cas, Ric Silver souhaite que l’on mentionne son nom à chaque fois qu’on parle de l’electric slide, ce qui est donc fait dans cet article…

Pour étayer tout ce que je viens de dire, voici une vidéo d’une émission brésilienne qui met en concurrence diverses danseuses de kuduro. Même en regardant de très près, je n’ai pas vu trace de l’electric slide…

Cet article montre bien, je pense, qu’une nouveauté n’en est pas toujours une. Ici, la musique est bien d’un style nouveau qui met du temps à s’imposer en France. Mais la danse n’est pas nouvelle. Il n’y a que les gens qui ne connaissent pas les danses en ligne qui peuvent prendre cet enchaînement « Tilili » pour une série de nouveaux pas. Je ne sais pas réellement si l’on peut dire qu’ils se sont faits avoir, car ils ont réellement appris un enchaînement qu’ils peuvent à présent danser en bal country ou en soirée swing (!). En tout cas, cela pose l’éternel problème des personnes qui copient des choses et, au lieu de dire : « je l’ai copié là », disent : « je viens de l’inventer ». Et ce mensonge leur attribue la paternité d’un travail qui n’est pas le leur. C’est une attitude que je n’approuve pas.

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