Archives de catégorie : Insolite

Article sur un thème insolite, différent du commun

Jackie Chan le danseur : danse et arts martiaux

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Qui ne connait pas Jackie Chan, célèbre acteur associé aux arts martiaux, cascadeur et réalisateur de films d’action à succès ? Mais saviez-vous que la danse émaille sa vie et sa carrière tout entière ?
J’ai aujourd’hui décidé de vous parler de cet acteur iconique et de sa capacité  à danser mais aussi de la relation entre les arts martiaux et la danse.

Arts martiaux
Arts martiaux

La danse et les arts martiaux partent d’un grand point commun : la maîtrise du mouvement corporel. Que l’on exerce ces disciplines en solo ou avec un(e) partenaire (ou plutôt un(e) adversaire dans le cas des arts martiaux), il est nécessaire d’utiliser des techniques bien précises pour aboutir au bon résultat. En danse, on doit maîtriser l’équilibre, le rythme, l’énergie, les forces appliquées à un(e) partenaire dans le cadre d’une interaction (guidage en danse à deux, pas de deux, portés, etc.), le placement des éléments du corps pour réaliser les mouvements correspondant au style recherché, l’anticipation pour une chorégraphie fluide, sans oublier la mémoire des enchaînements lorsqu’on danse hors improvisation.  Dans le domaine des arts martiaux, je pourrais faire une phrase très semblable puisque les mêmes qualités sont requises pour une bonne pratique dans le cadre d’un combat ou celui d’une exhibition.On peut aussi ajouter dans la liste des points communs la discipline, la concentration, le contrôle de soi, l’expression artistique à travers les mouvements du corps. Dans le cas de démonstrations, on peut aussi citer l’importance du rythme, de la synchronisation entre les participants ainsi que la fluidité des enchaînements.

Si l’on poursuit le parallèle entre la danse à deux et un combat d’arts martiaux, la différence essentielle en dehors de la présence ou l’absence de musique sera le fait que dans le premier cas le danseur veut faire ressentir à sa danseuse le mouvement qu’il voudrait lui faire faire et que dans le second cas les adversaires essaient de masquer leurs intentions à l’autre pour pouvoir se surprendre mutuellement.

Le cas de Jackie Chan et d’autres stars des films d’arts martiaux mérite d’être étudié de plus près… De ses débuts à l’Opéra de Pékin à ses apparitions dans des films à succès, Jackie Chan a en particulier parcouru un chemin unique dans le monde de la danse.

Seven Little Fortunes
Seven Little Fortunes avec Jackie Chan

Jackie Chan est né le 7 avril 1954 à Hong Kong. Il a commencé sa formation en arts martiaux dès son plus jeune âge à partir de 1961 à l’Opéra de Pékin, également connue sous le nom de « China Drama Academy », où il a aussi étudié la danse traditionnelle chinoise et l’acrobatie. Cette formation précoce a influencé son style de combat unique qui intègre des éléments de danse et d’acrobatie, jetant ainsi les bases de ses talents multiples qui allaient le propulser vers la gloire cinématographique. Il a fait partie des meilleurs de sa promotion et sélectionné pour faire partie des « Seven Little Fortunes » qui se produisaient au Lai Yuen Amusement Park de Kowloon. La formation à l’Opéra de Pékin a également exposé Jackie Chan à une variété d’autres disciplines artistiques, notamment l’acrobatie et les arts martiaux, qui allaient devenir des éléments clés de son style cinématographique unique plus tard dans sa carrière. Cette formation polyvalente a contribué à forger sa passion pour les arts de la scène et à jeter les bases de sa future carrière dans l’industrie du divertissement.

Les premiers pas de Jackie Chan dans l’industrie cinématographique  dans les années 1960 et 1970 ont été marqués par des rôles dans des films où il a eu l’occasion de mettre en valeur ses compétences en danse et en arts martiaux. Son rôle dans le film en noir et blanc « Big and Little Wong Tin Bar » en 1962 lui a offert sa première expérience d’arts martiaux chorégraphiés sur grand écran en tant qu’enfant, posant ainsi les fondations de sa future carrière. Dans les années 1970 et 1980, Jackie Chan est devenu une figure majeure du cinéma d’action hongkongais, notamment grâce à sa collaboration avec le réalisateur Lo Wei et sa participation à la série de films « Drunken Master » et « Police Story ».

Drunken Master
Drunken Master

Son style de combat unique, qui intègre des éléments de comédie et de chorégraphie complexe, a attiré l’attention du public international et lui a valu le surnom de « Maître des arts martiaux comiques ».

Dans ses films d’action qui incorporent des séquences de combat chorégraphiées avec une précision remarquable, les mouvements de Jackie Chan sont souvent fluides et gracieux, rappelant ceux d’un danseur, ce qui ajoute une dimension artistique à ses scènes d’action. Ses cascades vont même souvent au-delà des simples combats. Il intègre fréquemment des éléments de danse dans ses scènes de combat et d’action, ce qui rend ses performances à la fois spectaculaires et esthétiques. Au fil de sa carrière, Jackie Chan a travaillé avec plusieurs chorégraphes de renom pour créer des scènes de combat et des séquences de danse dans ses films. Ces collaborations ont contribué à enrichir son répertoire de mouvements et à élever le niveau de l’action dans ses films.

Au fil des années 1980 et 1990, Jackie Chan a incorporé des éléments de danse dans ses films d’action de manière de plus en plus prononcée. Des séquences de combat chorégraphiées avec grâce et précision ont ajouté une dimension artistique à ses performances, distinguant ainsi ses films des autres productions d’action. Citons par exemple « City Hunter » (1993) mêlant chorégraphie et comédie.
Dans ce film, Jackie Chan offre au public une séquence de combat chorégraphié mémorable et hilarante. Déguisé en Sailor Moon, il entraîne les spectateurs dans une performance énergique sur le thème de « Street Fighter II », illustrant ainsi sa capacité à combiner danse, humour et action dans une seule séquence.

Dans la même période, on note des apparitions à la télévision où Jackie Chan danse. Par exemple, l’émission « Dance With Me » en 1982 où on le voit commencer par un saut acrobatique façon arts martiaux comme dans ses films, puis il continue en dansant en solo ou avec des danseuses comme le montre la vidéo ci-après.

Autre exemple, avec de la danse à part entière cette fois, dans le film Kung Fu Yoga réalisé par Stanley Tong et sorti en 2017, Jackie Chan joue le rôle de Jack, professeur d’archéologie chinois, qui fait équipe avec Ashmita, professeure de danse indienne, et son assistante Kyra pour retrouver le trésor perdu de Magadha. On y voit une scène de danse festive de style Bollywood où Jackie Chan démontre avec brio ses qualités de danseur. On retrouve la danse Bollywood principalement dans les films indiens (Bollywood est la contraction de Bombay et Hollywood) où l’industrie du cinéma regorge de scènes de danse de ce type. Pour faire la promotion de ce film, on a pu voir notre amateur d’arts martiaux exécuter des extraits de cette scène en direct sur plusieurs plateaux de télévision. D’ailleurs, ce style de mouvements rappelle une petite scène où Jackie Chan effectue une petite danse avec les mains dans « Drunken Master ».

Au-delà des mouvements de danse en solo mis en scène dans quelques films tels qu’évoqué précédemment, Jackie Chan a eu plusieurs fois l’occasion de danser en couple sur le grand et le petit écran. On peut citer, par exemple,des films comme « Shanghai Knights » (dans ce film de 2003, il reprend son rôle de Chon Wang aux côtés d’Owen Wilson. Bien que ce ne soit pas un film centré spécifiquement sur la danse, il y a des scènes où Jackie Chan danse en couple, notamment lors de certaines séquences comiques et de divertissement) ou encore

The Tuxedo, danse en couple
The Tuxedo, danse en couple

« The Tuxedo » (dans ce film d’action comique de 2002, Jackie Chan joue le rôle de Jimmy Tong, un chauffeur de limousine qui se retrouve impliqué dans une intrigue impliquant un smoking spécial doté de capacités surhumaines. Il y a plusieurs scènes où Jackie Chan danse en couple avec Jennifer Love Hewitt, qui joue le rôle de Del Blaine, un agent secret).

En fait, ce qui m’a donné l’idée de cet article est un extrait d’émission
de la télévision chinoise en ce début de 2024 où l’on voit Jackie Chan
faire quelques pas de danse improvisés. Ce n’est pas la première fois que Jackie Chan danse comme cela à la télévision, comme je vous l’ai précisé plus haut, mais l’occasion était trop belle pour ne pas aller dans le détail et vous montrer cela. Voici la vidéo :

 

On le voit bien, au fil des ans, Jackie Chan a étendu ses talents au-delà du cinéma pour inclure la réalisation, la production, le doublage vocal, la musique et même la philanthropie. Sa capacité de à fusionner habilement les arts martiaux, l’acrobatie et la danse a contribué à faire de lui une icône du cinéma d’action internationale.
Il a reçu de nombreux prix et distinctions tout au long de sa carrière, y compris un Oscar d’honneur en 2016 pour sa contribution exceptionnelle au cinéma. Comme quoi les qualités de danseurs peuvent mener très loin !

Je ne saurais être complet sur le sujet en citant quelques autres acteurs connus pour les arts martiaux qui mêlent danse et combat comme Bruce Lee,  Jet Li, Sammo Hung, Jean-Claude Van Damme  ou encore Tony Jaa qui a reçu une formation en danse thaïlandaise par exemple.  À l’inverse, plusieurs artistes connus pour la danse et/ou le chant maîtrisent les arts martiaux, parmi lesquels on peut citer Michael Flatley, Kamel Ouali, Madonna et même Elvis Presley (et son fameux déhanché peut-être en rapport avec sa ceinture noire de karaté ?).

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Dessine-moi une chanson qui danse

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Pulp Fiction TwistLa danse, par définition, est synonyme de mouvement. Et rien de plus difficile à retranscrire dans un dessin qu’un mouvement. On peut commencer par une position caractéristique, mais cela donne juste une idée et cela limite la démonstration à un instant t. Chaque détail peut être important pour donner tout son caractère au mouvement et suggérer plus qu’une simple position : inclinaison de la tête, position des mains, orientation du corps pour indiquer quelque chose de crédible. L’étape suivante dans la recherche de la fidélité est de se rapprocher de la technique du dessin animé : on dessine chaque position clé permettant de reconstituer les différentes étapes du mouvement. Il est clair que cela ne représente pas la même quantité de travail. Dans le cadre de mon travail passé sur la description de la technique de certaines danses sous la forme de livres (et par extension pour la version du site UltraDanse.com auquel succède le présent blog), je m’étais attelé à ce genre de travail en utilisant un logiciel de synthèse d’images basé sur la 3D (comme pour la plupart des dessins animés de nos jours et une partie des effets spéciaux du cinéma). Je peux confirmer que chaque image demande un temps non négligeable comme dans l’exemple ci-dessous que j’ai réalisé autour des positions clés de la chorégraphie de la Macarena (ici c’est un cas facile puisqu’il n’y a qu’une seule personne dont on ne fait bouger que les bras, mais les positions d’un couple en train de danser est une toute autre paire de manches, je vous assure !).

macarena 3d

En navigant sur Internet, je suis tombé sur le site qui propose des reproductions de dessins originaux en relation avec la musique et aussi la danse par extension : www.drawmeasong.com (« Dessine-moi une chanson »). (Note : cet article n’est pas sponsorisé, j’ai simplement apprécié ce travail que je vous présente.) Everybody dance now afficheC’est amusant, car je m’étais déjà abonné à la page Facebook correspondante il y a quelques mois et je l’avais oublié ! Je remets donc cette trouvaille au goût du jour… Et, pour ne pas réinventer la roue, je commance la traduction (faite maison) du texte de présentation du concept proposé sur le site en anglais :

DrawMeASong est un projet expérimental qui explore la fusion entre la musique, l’esthétique et la pop culture. À travers un mélange coloré d’illustrations et de lettres dessinées à la main, le projet a pour objectif de rapprocher la musique et les arts graphiques, ainsi que donner visuellement vie à certaines des chansons les plus connues au niveau mondial.

Single LadiesLe projet DrawMeASong a remporté le prix Deutsche Bank Creative Award en 2011 ainsi qu’un PACEIM grant and mentorship en 2014.

J’ai été séduit par l’aspect esthétique des personnages dessinés par Nour Tohme, une artiste franco-libanaise ayant étudié l’art à La Sorbonne, et je me dis qu’il peut aussi séduire certains d’entre vous. Les personnages sont dessinés avec des visages simplifiés (sans yeux et parfois sans nez, mais je trouve que ce choix montre d’autant mieux la qualité du reste du dessin, car c’est vraiment ressemblant aux personnes réelles). Un visuel représente la plupart des styles de danse dans le monde entier, un autre décrit la chorégraphie de Beyoncé dans le clip « Single Ladies », un autre encore reprend des positions de la fameuse scène dansée par Uma Thurman et John Travolta dans « Pulp Fiction », etc. Sur le site, il est possible d’acheter des reproductions de ces illustrations sous la forme de cartes postales, affiches, cadres, mugs, etc. Même si le site est en anglais, sachez que l’expédition des articles commandés est faite depuis la France.

Et pour conclure, une vidéo où Nour nous en montre davantage autour du thème de l’origine de divers styles danse.

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La danse phénomène sur « I like to move it »

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Ceux qui consultent l’application TikTok n’ont pas pu passer à côté de cette danse devenue un phénomène de popularité sur le titre « I Like To Move It » sorti par Real 2 Real en 1994, repris depuis dans l’un des films « Madagascar ».

Junior JmssDepuis des années, les réseaux sociaux sont devenus les vecteurs de contenu dit « viral » et le support vidéo est particulièrement concerné. Autant YouTube était le principal site de propagation durant longtemps, autant de nos jours les plateformes proposant des vidéos courtes au format portrait comme TikTok ou Instagram ont-elles su tirer leur épingle du jeu. Et c’est de TikTok qu’est parti l’engouement pour une danse en déplacement permanent sur une portion du titre « I Like To Move It ».

Tout est parti d’une idée du danseur parisien Junior Jmss qui aime proposer des chorégraphies assez faciles à reproduire. En mai 2021, il se fait filmer en dansant cette chorégraphie pleine de bonne humeur en mode « travelling » qui le fera connaître dans le monde entier à vitesse grand V.

Mariage I Like To Move ItSa vidéo a été likée des millions de fois (presque 8 sur la version d’origine TikTok) et cela laisse imaginer le nombre de vues caché derrière (plus de 60 millions sur la vidéo originale) sans compter les reprises, copies, etc. Cela a entraîné l’explosion du nombre de ses abonnés (au jour où j’écris il en est à 2,5 millions d’abonnés sur TikTok : @junior_jmss). La chorégraphie est sympa, assez simple à reproduire et particulièrement entraînante associée à la musique choisie. Alex Madagascar move itElle a été reprise dans le monde entier par des danseurs connus, mais aussi par des inconnus dans des situations de tous les jours aussi variées que dans la rue, qu’en salle de sport, dans un hôpital, lors d’un mariage, etc. Même Alex, le lion du dessin animé Madagascar, a eu la possibilité de danser cette chorégraphie en 3D grâce au graphiste @jgcruz3d ! Allez, juste pour le plaisir je vous mets ci-dessous l’une de ces versions de la chorégraphie. Si vous en voulez d’autres, il suffit de chercher le hashtag #iliketomoveit ou #iliketo sur Tiktok ou alors de chercher le nom de « junior_jmss » l’auteur de la danse sur YouTube ou Instagram par exemple ! Et puis, pourquoi n’essaieriez-vous pas cette danse à votre tour, histoire de relever le challenge ?

@kausha_campbell

How I imagine the lemurs from Madagascar visiting the penguins in Antarctica. 🥶 @happykelli ##moveit ##iliketomoveitmoveit DC: @jikamanu @junior_jmss

♬ Like move it dance – Jikamanu

Alors voici un peu d’aide :

  • 4 temps : rame sur le côté gauche puis droit
  • 4 temps : gla gla il fait froid
  • 4 temps : rame sur le côté gauche puis droit
  • 4 temps : gla gla il fait froid
  • 4 temps : on fait le manchot
  • 4 temps: on tape à la porte
  • 4 temps : on fait le manchot
  • 4 temps: on tape à la porte
  • 4 temps : on fait le manchot
  • 4 temps : on marche en battant des bras
  • 8 temps : croisés des bras en bas puis en haut (2 fois)
  • 4 temps : vague de profil
  • 4 temps : on pointe du doigt et saut en tournant !

À vous de jouer !

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[Vidéo] M. Ammouth, professeur de danse préhistorique

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Portrait de Marc Ammouth, professeur de danse préhistorique par Kwiscat.
M. Ammouth nous fait découvrir son univers riche et dédié à la danse préhistorique. Vidéo hors-série.

Vidéo sur YouTube :

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La danse du Bernie

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Tout le monde connaît « Thriller », le tube de Michael Jackson dont la chorégraphie du clip a fait le tour du monde et a fait parler d’elle d’une prison des Philippines aux mariages américains en recherche d’originalité. Rappelons que cette chorégraphie met en scène des morts-vivants sortant de leurs tombes qui dansent d’une manière spécifique autour de Michael Jackson en 1982. Je vous propose de découvrir une sorte de danse des morts-vivants qui se diffuse ici et là depuis quelques mois et qu’on appelle le « Bernie ». Un petit article qui aurait fait bonne figure pour Halloween, mais il n’est prêt qu’aujourd’hui, alors je vous le livre pour Noël…

Cette petite danse prend ses origines dans le film « Week-end chez Bernie », réalisé par Ted Kotcheff en 1989. L’histoire est celle de deux jeunes employés d’une compagnie d’assurances qui découvrent une tentative de fraude. Pour les remercier, leur patron, Bernie, les invite dans sa luxueuse résidence un week-end. Malheureusement, le séjour ne se révèle pas de tout repos puisque ce dernier meurt et, pour ne pas être accusés du meurtre, les garçons doivent faire croire que l’homme est toujours vivant… On devine l’allure désarticulée des mouvements du dit Bernie (incarné par Terry Kiser) qui, manipulé par les deux héros du film, doit se déplacer et avoir l’air vivant. Ce film connut un succès suffisant pour qu’une suite, « Week-end chez Bernie 2 », soit réalisée et qu’il en soit fait référence dans un épisode des Simpsons. D’ailleurs, un remake de ce film serait en projet par Tim Burton depuis 2010.

Jusqu’ici rien qui ne fasse une quelconque relation avec une danse. Mais tout change en 2010 lorsque le chanteur ISA (Infinity SoAwesome/Anthony Lavarry) sort sa chanson « Moving like Berney ». Même s’il y a une erreur dans le nom (« Berney » au lieu de « Bernie »), c’est bien une allusion claire au film qui est faite. Environ 3 mois après la sortie du titre, une vidéo est postée sur Youtube. Elle comporte des scènes de personnes bougeant comme Bernie le mort-vivant. Un mois plus tard, le phénomène se répand, à commencer par les enfants, les ados, etc. On danse le Bernie dans toutes les situations : remises de diplômes, soirées déguisées, événements sportifs, etc. Dès que la musique d’ISA est jouée, c’est de venu un réflexe, mais sans la musique c’est devenu un gag entre copains particulièrement aux États-Unis. On n’en a pas encore vu beaucoup en France, mais le pouvoir d’Internet peut produire des effets inattendus et rapides.

J’intègre dans cet article la fameuse vidéo Youtube qui, à l’heure où j’écris, comptabilise plus de 8 000 000 vues alors qu’elle a été mise en ligne depuis le 19 octobre 2010 (soit il y a à peine plus d’un an). Vous trouverez sur Youtube, de nombreuses vidéos de cette danse filmée en toutes sortes d’occasions.

Au niveau des mouvements, rien à voir avec la chorégraphie dynamique et millimétrée des zombies du clip de Michael Jackson, la danse du Bernie est répétitive et plutôt facile à effectuer pour peu que l’on sache se détendre complètement. Le principe est le suivant:

  1. Se pencher en arrière, en faisant pendouiller les bras et la tête sans tonus
  2. Remuer les épaules lentement : les bras et la tête suivent mollement
  3. Avancer, les pieds en premier, en lançant le mouvement par les hanches et osciller des épaules à chaque pas
  4. Il est ensuite possible de se pencher en avant sur le même modèle, puis de se relever pour se pencher en arrière de nouveau

On le voit, il faut imaginer que seules la colonne vertébrale, les épaules et les hanches supportent le reste du corps. En dehors de ces os, tout doit rester mou. C’est le seul secret pour réussir un bon Bernie !

Voilà vous savez tout sur le Bernie. Il existe plusieurs « petites » danses qui, comme le « Bernie », sont pratiquées dans le monde, par exemple le « Dougie », la danse de Bob l’éponge ou encore le « Cat Daddy ». Je profite de ce dernier article de l’année pour vous souhaiter de très bonnes fêtes de fin d’année. Les amateurs de danse que vous êtes auront sûrement déjà choisi des réveillons dansants ou des spectacles de danse pour passer les fêtes. J’espère que ces instants autour de la danse vous feront terminer l’année avec plaisir. Rendez-vous en janvier 2012 !

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Danse et cuisine

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C’est en regardant la télévision que j’ai eu l’idée de m’interroger sur ce qui pouvait rapprocher la danse et la cuisine, deux domaines a priori complètement étrangers. En ce moment, plusieurs émissions mettent la danse à l’honneur (et tant mieux !) dans une grille des programmes où, toutes chaînes confondues, les émissions de cuisine fleurissent sans arrêt (Master Chef/TF1, Un dîner presque parfait/M6, L’amour au menu/Direct8, etc.). J’ai vu quelques similitudes entre certaines de ces émissions et non seulement les émissions récurrentes de danse (Danse avec les stars/TF1, La meilleure danse/W9, Dance Street/France ô), mais aussi avec une certaine vision de la danse dans son ensemble. D’ailleurs, ne parle-t-on pas aussi bien de l’art de la danse que de l’art culinaire ?

Ce qui a déclenché ma réflexion est la composition du jury des émissions de type « casting ». Dans les émissions de cuisine, ce sont principalement des hommes qui jugent les candidats. Figurez-vous que dans les émissions de danse c’est aussi le cas. Pourtant, dans les deux domaines, la grande majorité des pratiquantes sont des femmes. En effet, ce sont bien les femmes qui font — encore de nos jours — des petits plats à toute la famille dans la plupart des foyers français et, d’un autre côté, ce sont bien les petites filles qu’on envoie apprendre la danse en tutu dès le plus jeune âge, de même que ce sont les femmes qui fréquentent majoritairement les cours de danse et les soirées dansantes. Je dirais qu’à l’inverse, les amateurs de rugby sont majoritairement des hommes, et cela ne surprendra personne (même s’il y a aussi des amatrices, évidemment). Bon, alors qu’est-ce qui fait que les jurys des émissions de danse ou de cuisine soient composés d’au moins 2/3 d’hommes contre 1/3 de femmes ? Pour la cuisine, il semble que les femmes conservent une activité orientée autour du quotidien et du fait de nourrir une famille, alors que certains hommes aient poussé plus loin l’aspect technique de la cuisine ainsi que la prise de risque pour se diriger vers un côté plus événementiel. On ne mange pas dans le restaurant d’un grand chef tous les jours (en tout cas pas le Français moyen). Je ne vais pas m’étendre davantage là-dessus, car ce n’est pas mon domaine de compétence.

Pour ce qui est de la danse, même les hommes ne sont d’un premier abord pas autant attirés que les femmes, une fois qu’ils y ont mis l’orteil, ils y mettent le pied, puis y sautent à pieds joints. La raison de ce revirement ? En dehors de l’aspect artistique commun entre les hommes et les femmes, il y a aussi un intérêt pour la technique. Cet intérêt s’amplifie chez les hommes au fur et à mesure qu’ils progressent. Je passe sous silence ici le plaisir qui peut être ressenti par un garçon d’évoluer au sein d’un groupe essentiellement féminin. Dans le cas de la danse en couple, j’ajoute que l’effort d’investissement nécessaire pour un danseur débutant est plus important que pour une danseuse. Ainsi, une fois cette difficile étape passée qui consiste à apprendre à la fois la technique des pas, les figues, le guidage et peut-être même des enchaînements, le danseur commence à éprouver le plaisir de danser et de s’exprimer sur la musique. Car c’est lui qui improvise l’enchaînement des figures que le couple danse lors des soirées dansantes. L’aspect technique revient ensuite, car le danseur aperçoit d’étape en étape qu’il lui est possible d’améliorer sa danse en apprenant de nouvelles techniques qui lui amènent de nouvelles figures. Voilà de quoi étonner sa danseuse et, ça, le danseur aime bien. À l’inverse, la danseuse ne recherche pas forcément ce côté performance en dehors des compétitions. Elle veut simplement se divertir en dansant, un peu comme la mère de famille veut simplement « faire à manger ». Cela pourrait bien expliquer, au moins en partie, pourquoi on voit davantage d’hommes dans les jurys des émissions. Je suis persuadé qu’on pourrait écrire un livre entier ou une thèse de sociologie sur le sujet.

En restant un peu dans le sujet, j’ai aussi l’impression que concocter une chorégraphie de danse est très semblable à la réalisation d’une recette de cuisine. On a un thème (la musique), des ingrédients (les pas de base), des techniques (les figures). Prenons l’exemple d’un quatre-quarts. En gros, c’est 1/4 d’oeufs, 1/4 de beurre, 1/4 de sucre, 1/4 de farine (plus 1 ou deux trucs en plus). Tous les quatre-quarts sont faits à partir de cette base et un enchaînement bien précis d’actions (séparer les jaunes des blancs, etc.). À partir de cette recette, il est possible de faire des variantes : quatre-quarts aux pommes, quatre-quarts à la confiture, etc. Pour qu’un enchaînement de rock à plat puisse être reconnu comme un rock à plat, il faut que les danseurs effectuent les pas de base (1, 2, 3 et 4, 5 et 6) et des figures basées sur ce pas de base. Ce sont nos ingrédients et les proportions qui vont avec. La technique de guidage et le style feront le reste. Mais on peut très bien imaginer agrémenter notre enchaînement de petits jeux de jambes ou d’acrobaties. Cette chorégraphie sera toujours un rock, mais les ingrédients supplémentaires lui auront donné son caractère spécifique. Là, il faut trouver la limite entre une danse et une autre. Si je mets essentiellement des acrobaties dans mon enchaînement et que j’utilise un pas de rock sauté durant toute la danse, j’aurais fait un rock acrobatique et non un rock à plat. Ce n’est plus la même danse. C’est comme si, dans ma recette de quatre-quarts, je mets davantage de sucre et de farine, je ne fais plus un quatre-quarts : ce sera un autre gâteau. C’est ainsi que différents chorégraphes, en utilisant, la même musique, les mêmes danseurs et la même technique de danse de base inventeront chacun une chorégraphie complètement différente de l’autre. Ensuite, au public de dire s’il aime ou pas, car tous les goûts sont dans la nature. À chaque chorégraphe son public. Tout l’art reste malgré tout de faire un gâteau qui soit mangeable…

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La rueda de casino

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La rueda de casino (aussi connue sous son diminutif de « rueda ») est une manière de danser la salsa cubaine (aussi appelée « casino ») en groupe et en cercle dont la popularité va de pair avec la pratique de la salsa cubaine. Pour ce qui est de la salsa en tant que telle, il y a déjà une fiche sur Ultradanse.com. Il ne reste plus qu’à détailler ce qui se cache sous le terme de « rueda de casino » ci-après. Si vous voulez en savoir davantage du côté de la technique, je vous invite à consulter mon prochain livre (oui, je sais ça fait des mois que j’en parle, mais c’est pour bientôt : fin novembre !) qui détaille les bases de la salsa cubaine, la rueda de casino et le merengue.

Cette manière de danser est apparue dans la seconde moitié des années 50 à La Havane, sur l’île de Cuba (difficile d’être plus précis, même si certains donnent arbitrairement l’année 1957). C’est une période de temps où plusieurs danses sont pratiquées à Cuba : son, mambo, cha-cha, rock, etc. À cette époque, les clubs privés et les casinos de La Havane proposaient des activités de loisir à côté des jeux de table. En particulier, le Casino Deportivo semble avoir donné son nom de « casino » à cette danse que l’on pratiquait dans les casinos et que l’on connaît aujourd’hui beaucoup sous le nom de salsa cubaine (ou parfois salsa de casino). Les jeunes danseurs de La Havane se réunissaient et certains, juste pour s’amuser, eurent l’idée de changer de partenaire sans s’arrêter de danser. Ce petit jeu improvisé connut un succès tel parmi les autres danseurs que ce petit jeu se transforma en une danse de groupe ludique où l’on changeait de partenaire de temps en temps. Cela commença à deux couples (côte à côte), puis trois (en triangle) , puis quatre (en carré), etc., et on en vint pour des raisons pratiques à disposer les couples sur un cercle. Comme tout cela se déroulait dans les murs d’un casino, on pensa naturellement à la roulette (la « rueda » pour nommer le cercle formé par les danseurs). La danse de l’époque empruntait un peu partout : cha-cha cubain, rumba cubaine, danzon, mambo, son et même rock’n’roll dont la déferlante mondiale avait également touché Cuba (mais cela n’a pas perduré longtemps après la révolution cubaine de 1959). Afin que tout un groupe puisse danser simultanément la même chose, il fallait un meneur (le « cantor », aussi appelé « annonceur ») qui annonçait les mouvements (les « pasitos ») auxquels on avait donné des noms de code, selon l’inspiration du moment de leur création, pour pouvoir s’y retrouver. La rueda de casino était née.

Partie d’un ou deux établissements de La Havane, la rueda de casino se propagea par la suite dans d’autres lieux à l’origine à l’accès réservé, mais qui ouvrirent plus largement leurs portes au public dans les années 60. La révolution cubaine changea beaucoup de choses dans le quotidien des habitants de l’île et cette redistribution de l’accès aux établissements de loisirs en fait partie puisque de nombreux clubs furent nationalisés. Ainsi, les groupes d’aficionados de la rueda se déplaçaient-ils de salle en salle à la recherche des meilleurs orchestres. Le point culminant de la popularité de la rueda se situe au milieu des années 60. À l’époque, il y a même eu des émissions de télévision cubaine consacrées à la rueda qui devient une composante des grands événements et de la vie quotidienne des Cubains.

La popularité de la rueda décline à la fin des années 60 avec la disparition de certains lieux de loisirs. Comme partout dans le monde, les danses individuelles prennent le pas sur les danses en couples ainsi que les danses de groupe. De plus, des rythmes nouveaux arrivent aussi à Cuba, détournant ainsi la jeunesse des goûts de leurs parents. Malgré tout, la rueda, ensommeillée, survit dans des petits groupes et dans les fêtes traditionnelles de famille. Le renouveau de la salsa au niveau international ravive en même temps la rueda dans les années 2000 où musiciens (jouant de la musique « timba » aussi appelée « salsa cubaine » par abus de langage) et danseurs (dansant la salsa) se retrouvent pour le plaisir de tous. À la demande du public étranger, des stages de salsa sont organisés à Cuba et génèrent des revenus non négligeables aux Cubains, heureux de partager leur culture avec les « touristes de la danse ».

En rueda, il est nécessaire de ne pas avoir de doute sur les figures qui sont annoncées. C’est pour cela qu’il est souhaitable que celles-ci portent des noms suffisamment distincts à l’oreille. Cependant, les figures de rueda sont tellement nombreuses que les noms se résument parfois à de simples numéros (setenta/70, ochenta y cuatro/84, etc.) ! Par ailleurs, comme la salsa et la rueda se sont propagées dans le monde par différents intermédiaires, il était inévitable que différents noms existent pour une même figure, voire qu’un même nom fasse référence à plusieurs figures… Pas facile de s’y retrouver. D’autant plus que certains enseignants, ne manquant pas d’imagination et ne sachant comment nommer une de leurs trouvailles, ont tout simplement imaginé des noms comme « Tralala », « Schtroumpf », etc. (leur utilisation est souvent circonscrite à une ville donnée, voire à une école en particulier). De nos jours, les figures inventées durent parfois 4 x 8 temps, voire davantage. C’est bien souvent trop long. Les créateurs des années 60 faisaient des figures simples et assez courtes, sur 8 ou 16 temps bien souvent. Pas la peine de faire compliqué pour s’amuser, au contraire !

Je ne pouvais achever cet article sans aborder les ruedas géantes qui ont été faites dans le monde. Certaines ont été classées au Guinness Book des records. Le premier record date de 2007 en Colombie avec 540 danseurs (soit 270 couples) qui dansaient sous la pluie (on ne peut pas choisir facilement la météo quand on organise un tel événement…). Les Italiens ont dès l’année suivante battu ce record et ils conservent la première marche du podium depuis. Le dernier record que je connaisse date de juillet 2010 et est aussi italien avec plus de 700 participants à Milan. Pour vous donner une idée de ce que cela donne, voici le film du record de 2007 à Santiago de Cali.

En dehors du fait que tous les danseurs doivent connaître les mêmes figures associées aux mêmes noms, la grande difficulté des ruedas géantes est la diffusion du son sur un grand espace. Il faut non seulement que la musique soit entendue simultanément par tous les danseurs (nécessité de synchroniser les pas), mais il faut aussi que l’annonceur (le cantor) soit entendu par tous immédiatement. C’est donc des techniques de sonorisation dignes des méga-concerts de musique dans les stades qu’il faut mettre en place pour parvenir à établir de tels records dans de bonnes conditions. Une sorte de flash mob très organisé, quoi…

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Aérobic, Zumba, etc.

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La rentrée est là et nombreux sont ceux qui se posent la question des activités physiques qu’ils vont bien pouvoir pratiquer cette saison. Je ne saurais trop leur conseiller de s’inscrire à un cours de danse (évidemment !) et l’article de la semaine dernière est là pour les guider. Pour compléter la danse, certains voudront même s’inscrire dans un cours de fitness où diverses disciplines mêlant mouvement et musique (un peu comme la danse donc) sont accessibles. Ces derniers mois, on a beaucoup entendu parler de Zumba et autres noms exotiques et je me propose de faire un peu le point ci-après sur ces activités que beaucoup classent parmi les autres danses.

C’est en regardant le planning de la salle de gym que je fréquente que m’est venue l’idée de cet article. À côté des habituelles séances de « FAC » (Fessier-Abdos-Cuisses), « Stretch » (pour s’étirer) ou encore « Body Sculpt » (renforcement musculaire), il y a des séances plus « cardio ». Les cours proposés ne sont pas réellement faits pour apprendre une discipline à pratiquer de manière autonome comme on le ferait dans un cours de danse classique ou en couple. Ici l’objectif est bien de se dépenser en bougeant sur de la musique bien rythmée. Il y a quelques années, on parlait d’aérobic (ou de gym tonique, ça ne rappelle pas à certains le nom d’une émission, ça ?), une discipline développée au début des années 70 et inventée par un médecin américain. De nos jours, on parle de fitness (qui englobe l’aérobic) et l’on voit apparaître un accessoire marquant : le step, une petite sur laquelle on grimpe, que l’on contourne, etc. Depuis les années 70, le principe de l’aérobic (qu’il soit en low-impact/LIA, high-impact/HIA ou les deux/High-Low) n’a pas changé : on se renforce doucement les muscles et on travaille ses capacités cardio-vasculaires en faisant des mouvements rythmiques au sol. C’est comme de la danse, mais c’est plus facile, plus doux et la musique a un rythme binaire généralement bien marqué (musique de style « dance/electro » de boîte de nuit). Les mouvements sont teintés de mouvements de modern jazz et, en plus des mouvements de marche et sauts basiques, on trouve donc des éléments caractéristiques comme le pas de bourrée, les déboulés, etc. En une heure d’aérobic, on brûle environ 500 Kcalories. Pour vous donner un point de comparaison, une heure de course à pied correspond à 700 à 1000 Kcalories (selon le terrain et votre vitesse), une heure d’aquagym correspond à 400 Kcalories et une heure de vélo correspond à 400 à 600 Kcalories.

La Zumba est un type de séance d’exercice de type aérobic qui a été conçu dans les années 90 par le Colombien Alberto « Beto » Perez, professeur de fitness et chorégraphe pour le compte d’artistes (dont Shakira). Sa spécialité est de faire ses cours d’aérobic sur de la musique latino (salsa, merengue, cumbia, reggaeton, samba, cha-cha, etc.) et d’y intégrer des mouvements issus des danses associées à ces musiques. Ainsi, peut-on y trouver les pas de base de ces différentes danses et quelques déplacements caractéristiques, enchaînés les uns aux autres. Le jour où Alberto Perez décida de capitaliser sur son idée et de former d’autres enseignants sous licence, il appela cela « Zumba » et en déposa le nom. Les chorégraphies de Zumba suivent un schéma d’entraînement par intervalles : rythmes lents, rapides, en résistance, etc. L’objectif est, comme pour l’aérobic classique, de faire fonctionner ses muscles et son coeur en s’amusant. Ainsi, tous les bienfaits attribués à un cours de Zumba (coordination, meilleur équilibre, renforcement des abdos, des mollets, etc., travail cardio-vasculaire, etc.) sont aussi présents dans un cours d’aérobic plus classique. Par ailleurs, il est tout à fait possible de faire un cours d’aérobic sur de la musique latino, avec des mouvements de danse latine sans pour autant appeler cela Zumba (et payer les droits associés à l’utilisation de cette marque déposée). Ainsi, vous pourrez trouver des cours de Zumba en différents endroits sans que ce nom apparaisse (vous verrez peut-être une autre appellation du genre « LIA Latino » ou encore « World Dance »).

Cette année, vous entendrez peut-être parler d’autres séances d’entraînement cardio-vasculaire inspiré par la danse. Il y a, par exemple, la Latinva. L’Équatorien Johnny Latin a repris l’idée générale de la Zumba pour ce type de cours. Il y a donc un mélange de musique latino et de pas des différentes danses associées. Simplement, les chorégraphies sont différentes et le nom aussi… Vous entendrez aussi peut-être parler de la Batuka, créée par l’Espagnole Jéssica Expósito. Initialement conçues pour l’émission de télé-réalité « Operación Triunfo ». La musique est de style latino et espagnol, mais aux mouvements des danses correspondantes sont ajoutés des mouvements issus des arts martiaux comme la capoeira ou le kung-fu ou de gymnastique douce (tai-chi-chuan). Cette discipline (et ses variantes) est très populaire en Espagne, son pays d’origine.

En réalité, cette manière d’adapter un cours d’aérobic à un environnement culturel ou à un type de musique n’est pas nouvelle. Cela a commencé par le style disco-funk (appelé cardio-funk). Le principe était de dynamiser et rajeunir les cours d’aérobic marqués par des vedettes comme Jane Fonda. On prend de la musique funky et on y colle des mouvements inspirés de la danse des boîtes de nuit. Il y a eu aussi une évolution vers l’aérobic hip-hop. Ici, c’est évidemment la rencontre de quelques mouvements venus des rues et des cours de remise en forme. À côté de cela, il y a aussi l’aérobic jazz qui intègre des pas de modern jazz. Enfin — et peut-être cela en étonnera-t-il plus d’un ? — il y a eu aussi l’aérobic country. Les musiques country sont remixées à grand renfort de « poum, poum » des batteries électroniques et les chorégraphies ressemblent à la danse en ligne country au point où il est parfois difficile de faire la différence entre les deux. Dans son livre « La danse country & western »  (que j’ai eu le plaisir de traduire et d’éditer), R. Giordano cite le magazine « American Fitness » dans ce qui suit.

Vous n’avez pas besoin d’aller dans un bar de cowboys pour danser en ligne ou danser le two-step. La danse country monte en popularité dans les clubs de remise en forme. Propulsée par le succès de la danse country dans les clubs de nuit et des titres contemporains et entraînants, la dernière chorégraphie a une saveur country. Différents du funk qui s’est formé sur une base de musique techno il y a des années, les mouvements country peuvent être facilement appris par les participants de tous les niveaux de fitness.

Voici donc qui ouvre un peu l’horizon de la danse au fitness et inversement. Les danseurs raillent souvent les amateurs d’aérobic, car leurs mouvements sont simples par rapport à ce qui se fait en danse. Inversement, les « sportifs » se moquent des danseurs dont les mouvements sont parfois qualifiés de trop doux. En réalité, les objectifs ne sont pas les mêmes : les danseurs cherchent, entre autres, l’élégance et la création alors que les sportifs cherchent la performance et l’exercice physique. La où les deux mondes se rencontrent, chacun y trouve son compte. Bien des danseurs ont recours à des exercices physiques ciblés pour améliorer leurs performances physiques et bien des moniteurs de fitness utilisent leurs connaissances en danse pour agrémenter leurs cours d’aérobic. Chacun peut en apprendre à l’autre…

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Des robots et des hommes

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Comme tous ceux qui suivent l’actualité des nouvelles technologies, je remarque mois après mois les progrès des recherches dans ce domaine. En particulier, il y a une dizaine de jours a été dévoilé au Japon un nouveau robot nommé « HRP-4C », capable de chanter et de danser. Je vous livre donc aujourd’hui quelques réflexions sur ce sujet.

Depuis que l’homme a compris qu’il pouvait construire des machines capables d’être autonomes, celui-ci a imaginé qu’elles pouvaient un jour ou l’autre le remplacer dans certaines tâches. Cela a commencé au niveau d’un certain nombre de tâches simples où les machines en question avaient le statut de simple outil (moulin à eau, voiture, etc.). Puis, la technologie évoluant, ces outils sont devenus de plus en plus perfectionnés et certains domaines en particulier sont nés. Parmi ceux-là, il y a la science des automates, l’informatique, puis la robotique. De nos jours ces trois disciplines se sont rassemblées pour que les robots aient l’air plus vrais que nature ou, en tout cas, de plus en plus proches de l’être humain.

En réalité, on ne parle de robots que depuis 1941. Le premier à utiliser ce terme fut chercheur et écrivain Isaac Asimov. Ce concept ne s’est répandu qu’à partir d’une dizaine d’années plus tard où l’on a pu développer des robots industriels pour construire des voitures, par exemple, ou encore des robots ménagers pour hacher, mixer, etc. Pendant des années, les robots n’ont en rien pu ressembler aux hommes : le bras mécanique d’un poste à assembler les voitures ne ressemble pas à un humain, pas plus que le robot aspirateur Roomba (dont le nom se prononce comme la danse « rumba ») n’a de jambes pour se déplacer. Ainsi, chaque robot a la forme qui sert le mieux la fonction pour laquelle il a été conçu. Il ne restait qu’aux films de science-fiction la possibilité d’imaginer des robots aux formes vaguement humanoïdes dans un premier temps (par exemple, « Forbidden Planet »/ »Robby the Robot » de Fred M. Wilcox en 1956), puis aux formes des plus réalistes par la suite (« Blade Runner » de Ridley Scott en 1982, mais n’oublions pas « Metropolis » de Fritz Lang en 1927).

Ces dernières années, de nombreux progrès ont été faits qui permettent de s’approcher de ce qu’ont imaginé les scénaristes des films de science-fiction. Celui qui a le premier fait parler de lui était le robot Asimo de Honda. Créé en 1986, ce robot humanoïde ressemble un peu à un cosmonaute. Sa particularité est qu’il sait marcher, cela était d’autant plus remarquable que la gestion de l’équilibre est très difficile à gérer pour un robot sur deux jambes. Nous, les humains, n’imaginons pas forcément tous les microajustements qui sont faits par notre cerveau et nos muscles à chaque instant pour conserver notre équilibre. Et c’est évidemment encore plus difficile quand on danse. Le fait même d’écarter un bras fait se déplacer le centre de gravité de notre corps vers le bras en question et nous oblige à compenser par ailleurs. Si cela n’était pas fait, nous tomberions tout simplement par terre de déséquilibre. Le robot Asimo du début a été amélioré et il a été suivi par d’autres semblables fabriqués par des laboratoires de recherches autres que ceux de Honda. De nos jours, Asimo sait bouger les bras, descendre les escaliers, éviter des obstacles, etc. D’autres robots savent courir, chevaucher un vélo, etc. De là, à savoir danser, le pas est vite franchi.

Je vous propose une petite vidéo de robots dansants. Ils sont fabriqués par Sony et se nomment les SDR-4X. Cette vidéo date de 2006, il y a fort à parier qu’ils font encore mieux aujourd’hui. Cela dit, ils ne se fondent pas encore réellement dans une troupe de danseuses.

À présent, la vidéo de l’événement que j’évoquais en introduction de cet article. Voici la prestation du robot HRP-4C qui non seulement sait danser, mais il sait aussi chanter en même temps (la voix du robot est une voix de synthèse). Si l’on regarde bien, son visage sait prendre un certain nombre d’expressions humaines. L’équipe de développement de ce robot (National Institute of Advanced Industrial Science and Technology au Japon) appelle sa technologie « Chorenoïd » pour bien montrer que ce robot sait faire plusieurs choses à la fois et que cela est géré simplement par un logiciel. Ce qui m’a frappé dans ce robot est sa capacité à déhancher. Regardez par vous-même.

On le voit, il est naturel que l’homme essaye de fabriquer des machines à son image et qui se rapprochent le plus possible de ce qu’il sait faire. Ce qui est moins naturel est d’effet inverse. On connaissait « Monsieur Data », le robot « droid » de Star Trek, The Next Generation, qui n’avait de cesse que de ressembler à un humain au point d’apprendre à danser pour faire bonne figure devant une humaine qu’il a invitée dans un épisode. Mais, dans le monde de la danse, et celui du hip-hop en particulier, il y a les humains qui veulent ressembler à des robots. Par exemple, voici un enchaînement dansé par un duo de Danois sur une émission du style « Incroyable Talent » en 2009.

D’un côté, les robots qui s’approchent de l’être humain, d’un autre côté les humains qui veulent ressembler à des robots. Je trouve amusante cette comparaison qui nous permet de nous interroger sur notre nature humaine et sur la raison qui nous pousse à danser d’une manière ou d’une autre. Est-ce que cela fait partie de la nature humaine profonde de danser ? Est-ce qu’un robot qui sait danser a gagné une part d’humanité ? Est-ce si compliqué d’être humain que certains cherchent à simplifier cette nature pour se rapprocher de robots ? La liste des questions peut être longue et les réponses ne sont pas si simples que cela. Le débat est ouvert ! Je vous laisse donc ici avec de quoi réfléchir…

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Tilili, Chilili, Guili-guili, kuduro ?

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Certains ont peut-être remarqué qu’une nouvelle danse se diffuse petit à petit depuis quelques mois dans les soirées dansantes. C’est une danse en ligne qu’on m’a présentée sous le nom de « Tilili ». On m’en avait déjà parlé, mais je n’avais pas eu l’occasion de m’y intéresser… Jusqu’à il y a quelques jours où, dans une soirée dansante l’un des participants s’est proposé de la faire faire à toute l’assemblée. Tout d’abord intrigué, je me suis levé afin de mieux voir et d’éventuellement pratiquer ces nouveaux pas qui ont l’air d’avoir du succès. Ce que j’ai vu m’a laissé coi.

La personne en question, pleine de bonne volonté, a montré les quelques pas composant la danse : bascules avant-arrière achevées par un coup de talon en tournant d’1/4 de tour puis déplacement à droite, déplacement à gauche, petits pas en reculant, bascules avant-arrière achevées par un coup de talon en tournant d’1/4 de tour avant de recommencer dans la nouvelle direction. Cela ne vous rappelle rien ? Jetez un oeil à la chorégraphie country en ligne de l’electric slide. En informatique, on appelle cela un copier-coller…

Si la personne ayant montré ce « Tilili » avait été habituée à danser cet enchaînement et si le début avait été positionné au niveau des pas de côté, je l’aurai reconnu encore plus vite. Ce qui autorise à se poser la question de la nouveauté est la musique très « Caraïbes » qui sert de base à la danse. Par ailleurs, la personne en question n’a pas appliqué le style « danses des Caraïbes » qui s’imposait : déhanchés marqués et remplacement du « kick » à la fin des déplacements latéraux par un coup de hanche à la manière de la bachata. Je connaissais les trois manières de danser l’electric slide (country, swing et Caraïbes), mais je ne savais pas qu’on avait donné (récemment, semble-t-il) un nom particulier à la variante « Caraïbes ». Bien évidemment, de retour chez moi, je n’ai pas pu m’empêcher de rechercher de plus amples informations autour de ce fameux « Tilili ». D’où vient ce titre ? Pourquoi a-t-on commencé à danser l’electric slide dessus ? Voici ce que j’ai trouvé…

Tout d’abord, le nom : Tilili. En effectuant des recherches, je n’ai tout d’abord pas trouvé de chanson nommée comme cela. En revanche, j’ai trouvé un morceau nommé « Tchiriri » (ou « Xiriri »), interprété par le groupe Costuleta et qui correspond à la musique que j’avais entendue en soirée. On trouve ce titre (« A Dança Do Tchiriri ») sur plusieurs compilations libellées « Kuduro » et il semble qu’il passe dans les discothèques de la région parisienne et des Antilles depuis plus d’un an. On peut aisément deviner qu’une personne ayant vu la danse un jour sur ce titre, l’a transmise à d’autres personnes en déformant le nom « Tchiriri » en « Tilili » du fait d’une mauvaise compréhension des paroles et de la méconnaissance du titre d’origine. Cela aurait tout aussi pu devenir « guili-guili » (vous comprenez enfin le titre de cet article ?) ou autre chose…

La musique kuduro (« cul dur » en portugais mais avec un « k » au lieu du « c » initial) aurait été inventée par Tony Amado (un Angolais) en 1996, inspiré par « I Like to Move It » et les rythmes traditionnels d’Angola. Pour résumer, il pourrait s’agir de techno angolaise. La danse kuduro, quant à elle, est plutôt frénétique et met en action les hanches et les fesses d’une manière importante. Tony Amado déclare avoir inventé les premiers mouvements en s’inspirant d’une danse de Jean-Claude Van Damme saoûl vue dans « Kickboxer » et de danse traditionnelle angolaise. La musique et la danse kuduro sont particulièrement populaires chez les jeunes au Portugal, au Brésil et au Cap-Vert, destinations de nombreux immigrants angolais. Le kuduro se développe lentement en France depuis quatre ans pour la musique et un ou deux ans pour la danse. Jusqu’ici, pas grand chose à voir avec l’electric slide… C’est à ce moment de mes recherches que je m’aperçois que certains clips de musique kuduro mettent en scène la chorégraphie de l’electric slide avec quelques autres mouvements. C’est peut-être de là que vient l’association entre la danse kuduro et l’enchaînement en ligne de l’electric slide. On attribue l’electric slide original à Ric Silver qui, entre 2004 et 2007, a effectué plusieurs actions en justice pour réclamer la paternité de cet enchaînement qu’il aurait créé en 1976. Il souhaitait en plus que chaque représentation filmée de l’electric slide soit faite en conformité avec l’original. Je ne sais pas ce qu’il pense de ce « Tilili ». Peut-être le simple changement de nom suffit-il à en faire légalement un autre enchaînement ? Je n’ai pas la réponse. En tout cas, Ric Silver souhaite que l’on mentionne son nom à chaque fois qu’on parle de l’electric slide, ce qui est donc fait dans cet article…

Pour étayer tout ce que je viens de dire, voici une vidéo d’une émission brésilienne qui met en concurrence diverses danseuses de kuduro. Même en regardant de très près, je n’ai pas vu trace de l’electric slide…

Cet article montre bien, je pense, qu’une nouveauté n’en est pas toujours une. Ici, la musique est bien d’un style nouveau qui met du temps à s’imposer en France. Mais la danse n’est pas nouvelle. Il n’y a que les gens qui ne connaissent pas les danses en ligne qui peuvent prendre cet enchaînement « Tilili » pour une série de nouveaux pas. Je ne sais pas réellement si l’on peut dire qu’ils se sont faits avoir, car ils ont réellement appris un enchaînement qu’ils peuvent à présent danser en bal country ou en soirée swing (!). En tout cas, cela pose l’éternel problème des personnes qui copient des choses et, au lieu de dire : « je l’ai copié là », disent : « je viens de l’inventer ». Et ce mensonge leur attribue la paternité d’un travail qui n’est pas le leur. C’est une attitude que je n’approuve pas.

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Bonnes et mauvaises surprises

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En parcourant diverses vidéos sur Internet, on tombe parfois sur quelques surprises. Certaines surprises sont bonnes d’autres sont plutôt mauvaises. Il est clair qu’Internet est un vecteur pour tout type de contenu et qu’il en faut pour tous les goûts. Dans cet article, je vais vous présenter une vidéo de chaque type (à mon avis !). À vous de juger…

Je mets la première vidéo dans la catégorie des mauvaises surprises. Voici en effet une vidéo de 2007 issue de l’émission « Dancing With The Stars ». Cette émission est diffusée aux USA et a pour principe d’associer une célébrité avec un professionnel de la danse. Ensemble, ils doivent concourir et affronter d’autres couples en présentant des chorégraphies au public et au jury. On dit que TF1 devrait reprendre ce principe dans quelques semaines, attendons de voir le résultat… Dans cette émission américaine, il y a parfois des démonstrations hors compétition. C’est ce qui a été filmé dans la vidéo que je vous présente ici. La chorégraphie est dansée par des danseurs de Los Angeles et du comté d’Orange. Je vous laisse déjà regarder et écouter. Je vous donne mon avis juste après.

Cette chorégraphie est présenté comme une démonstration de rock’n’roll. Il est évident que la musique se prête à cette appellation (les « Fall out boy » sont un groupe de rock alternatif), mais que la danse en est très loin… Il s’agit en fait d’un mélange de lindy hop, de jive, de boogie et de shag. Je trouve que la danse ne colle pas réellement à la musique. Il est vrai que les Américains pratiquent des styles de danse qui se prêtent difficilement à de telles musiques (à part peut-être l’East Coast ?). Les Français ont le rock pour cela et ça colle plutôt bien à ce genre de musique nerveuse. Mais le rock (la danse) ne colle pas à toutes les musiques ; c’est pour cela que les Français se sont mis à apprendre le lindy hop pour aller avec le swing et le West Coast swing pour aller avec le blues ou le R’n’B. La première fois où j’ai vu cette vidéo, j’avais même l’impression que l’image et le son étaient décalés tellement ce qui est dansé ne me semble pas correspondre à la musique, un peu comme si les danseurs entendaient mal. Pour atténuer mon jugement, je dirais que, malgré tout, la danse n’est pas mauvaise en soi et que le chorégraphe a probablement essayé de faire de l’expérimental avec cette association. Tout le monde a le droit de faire des erreurs. Le tout est de le comprendre, de l’accepter et de se corriger pour la suite. Je reste toujours fidèle au principe (que j’énonce souvent ici) que la danse et la musique doivent correspondre afin de se sublimer l’une l’autre.

Je disais qu’il y avait de mauvaises surprises sur Internet, mais il y en a aussi de bonnes. Et donc, pour équilibrer, la vidéo qui suit fait selon moi partie des bonnes surprises. Il s’agit d’une chorégraphie (« Guan Yin », la compassion de Bouddha) d’une troupe chinoise, ici filmée en 2005 pour une diffusion sur la chaîne CCTV4, qui s’inspire de la mythologie indienne.

À première vue, on est émerveillé par la qualité de la synchronisation de ces demoiselles. On imagine déjà la difficulté avec quatre ou cinq personnes, alors avec une vingtaine, c’est une bonne performance. Cela fait un peu penser aux ballets de natation synchronisée des comédies musicales hollywoodiennes où figurait Esther Williams. Mais là où l’on tombe des nues, c’est quand on apprend que la plupart de ces danseuses sont… sourdes ! Et pourtant elles dansent d’une manière parfaitement rythmée et en musique. Les personnes sourdes ou malentendantes perçoivent la musique par le biais des vibrations. Mettez-vous devant un haut-parleur où est diffusée de la musique à un bon volume et fermez les yeux et bouchez-vous les oreilles, vous comprendrez alors un peu comment cela se passe. Malgré tout, on ne perçoit pas tout le spectre audio : si les sons graves sont faciles à saisir, il n’en est pas de même des sons les plus aigus. Si l’on regarde bien, il y a des personnes sur le côté de la scène qui leur donnent des indications et il est probable qu’il y en ait d’autres en face des danseuses (où se trouve le public). Cela n’enlève rien à la performance, car même avec un petit support de ces « guides », cela est extrêmement difficile à danser même pour des personnes entièrement valides. On imagine les répétitions qu’il a fallu pour arriver à ce niveau. J’avoue être impressionné (et cela ne m’arrive pas si souvent…). Pour ceux qui comprennent bien l’anglais, voici un lien vidéo pour en savoir plus : http://www.youtube.com/watch?v=x1XzvRBInnQ (dépêche AFP à l’occasion de la présentation de cette chorégraphie aux Jeux paralympiques de 2008 à Beijing).

J’aime bien faire des parallèles, histoire d’amener chacun à réfléchir un peu. J’ai donc ici rassemblé deux vidéos : dans l’une la musique est audible et la chorégraphie (même si elle est en rythme) n’est pas appropriée, dans l’autre les danseuses n’entendent pas la musique et pourtant c’est comme si elles dansaient en harmonie avec elle. Comme quoi, la beauté d’un spectacle est un tout : musique, danse et un soupçon de sensibilité et d’empathie du public avec les danseurs.

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Un tour du monde en 80 jours

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Cet été, en prenant l’avion, j’ai mis dans mon sac un livre au format poche, un récit de voyage de Jean Cocteau : « Mon premier voyage » , sous-titré « Tour du monde en 80 jours ». J’avais décidé de me changer les idées et de voyager encore plus loin que mon billet ne m’autorisait et la danse n’était pas censée faire partie des bagages cabine. Mais le hasard n’est pas toujours complice d’un éloignement, même temporaire, d’une passion de tous les jours…

« Mon premier voyage » a été écrit en 1936 par Jean Cocteau, que personnellement je ne connaissais que de réputation et par l’intermédiaire du film « La Belle et la Bête »  qu’il réalisa en 1946 avec Jean Marais et Josette Day. Le concept de départ est simple : il s’agissait, pour Jean Cocteau, de refaire le voyage décrit par Jules Verne dans son « Tour du monde en 80 jours »  en 1872, mais 64 ans plus tard (et pour fêter le centenaire de la mort de l’écrivain) afin de constater l’évolution du monde. Jean Cocteau (qui se met dans la peau de Philéas Fogg) est accompagné de Marcel Khill (qu’il surnomme « Passepartout ») et il envoie son carnet de voyage au journal Paris-Soir qui fait ainsi, à l’époque, partager à ses lecteurs les péripéties de ces successeurs des personnages de Jules Verne autour du monde. C’est ainsi que nous suivons pas à pas ce voyage haletant de bateau en train et de voiture en avion (sur la fin seulement) afin de tenir le défi contre la montre. Jean Cocteau essaye de redécouvrir les pays qu’il traverse en évitant les grandes fêtes préparées par les consuls et ambassadeurs, au courant de son projet, et en fréquentant des quartiers parfois peu recommandés, coupe gorges, salons où l’on fume l’opium et autres boui-boui où la nourriture fait peur. Il passe ainsi par l’Italie, l’Égypte, l’Inde, la Chine, les États-Unis avant de revenir en France. Il a aussi la bonne surprise de passer du temps sur un bateau avec Charlie Chaplin (dont j’ai appris qu’il fallait prononcer le nom à la française, car il est le fils du peintre français Charles Chaplin) avec qui il devient ami.

C’est vers la fin du livre (je finissais mon voyage en même temps que le livre, situation sympathique) que j’ai découvert le passage où Jean Cocteau arrive à New York et à Harlem en particulier. Nous sommes en 1936, vous devinez un peu ce qui va suivre, non ? Eh bien oui, son voyage le mène au Savoy Ballroom à la découverte du swing et du lindy hop ! Pour la peine, je vais vous recopier ci-après l’extrait correspondant. Il faut juste noter avant d’aller plus loin que le vocabulaire utilisé à l’époque n’avait pas la même portée que les mêmes mots utilisés de nos jours. Il n’y a, je pense, pas de notion péjorative dans les propos de Cocteau qui s’emballe facilement dans un lyrisme exacerbé ici et dans d’autres pages de son récit.

Extrait de « Mon premier voyage », par Jean Cocteau, 1936, (c) Gallimard
« Harlem c’est la chaudière de la machine et sa jeunesse noire qui trépigne, le charbon qui l’alimente et qui imprime le mouvement […] New York éprise de cathédrales, d’orgues, de cierges, de gargouilles, de burlesques, de ménestrels, de mysticisme et de mystères, est secouée par le rythme noir. » […] Où se rencontrent noirs et blanches ? Quelle est la fièvre qui renverse l’obstacle des races et l’emporte sur le vieux réflexe défensif ? La danse. Le Lindy Hop (Lindbergh dance) qui secoue Harlem d’une trépidation électrique et propage ses ondes partout.
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Le Lindy Hop qui règne depuis cinq ans est une gavotte nègre. Il se danse au Savoy, le dancing noir de Harlem.

Une longue salle basse entourée dune balustrade. Au milieu, la piste et l’orchestre. Autour, un promenoir, des loges et des tables où les spectateurs et les danseurs consomment des boissons naïves. Lorsque nous arrivâmes, l’orchestre jouait une valse, ou plutôt l’ombre d’une valse, ou plutôt, l’ombre de l’ombre d’une valse, une valse zombie, un motif de valse fredonné par un ivrogne sentimental, et, sur cette valse morte, les couples comme suspendus au plafond, laissaient traîner des jambes et des jupes molles, s’arrêtaient, se penchaient jusqu’à terre, la danseuse couchée sur le danseur, se redressaient lentement et reprenaient la promenade, la main dans la main ou face à face, sans jamais sourire. Valses et tangos sont la seule halte que s’accordent ces âmes blanches, ces somnambules secoués d’un érotisme candide et d’une ivresse rituelle. Soudain l’orchestre ressuscite, les morts qui dansent s’éveillent de l’hypnose et le Lindy Hop les secoue.

Sur quelle herbe ont-ils marché ? Sur la marihuana, l’herbe qui se fume et qui grise. Ces grosses négresses en cheveux et ces petites filles dont la poitrine se cabre et dont pointe la croupe, le chapeau placé comme une gifle, deviennent un lasso que les noirs déroulent et enroulent à bout de bras, un boomerang qu’ils lancent et qui les frappe au coeur après avoir tournoyé dans le vide. Parfois, le visage sévère, extatique, la négresse passe sous le bras du danseur, se détache, s’éloigne, exécute un cavalier seul, parfois elle s’élance et le prend d’assaut comme une vague. Il arrive que les couples s’isolent et combinent les figures d’un quadrille plus grave qu’une partie d’échecs. Des blanches se mêlent aux couples noirs. Le vertige, la fatigue ne ralentissent jamais les jambes dont le « dope », les reefers (cigarettes de marihuana) soutiennent le rythme ininterrompu. Rythme d’une foule qui finit par n’être que son propre reflet dans de l’eau qui bouge.

À Paris on exécute le Lindy Hop, mais il y manque je ne sais quel chanvre diabolique, je ne sais quel poivre de Cayenne qui fait de ce menuet nègre une danse de Saint-Guy contagieuse, et de Harlem l’usine du dynamisme américain.

[…] au bar Onyx, une cave où vous allez entendre les meilleurs swing de New York, […] le Swing a remplacé le Jazz. C’est le terme nouveau qui désigne un band noir dont la musique tourne et vous boxe l’âme. Au bout de cette petite cave étroite se démènent, sur une estrade, les cinq nègres de l’orchestre le plus pur. C’est l’oeuf cru qui deviendra l’oeuf cuit et les oeuf sur le plat et l’omelette aux fines herbes. Car ces ensembles s’abîment. Même un Armstrong qu’on croyait de diamant s’est laissé corrompre. Le rêve de ces Ford construites avec des ficelles et des boîtes de conserve est de devenir Rolls Royce et l’orchestre symphonique qui monte des profondeurs, les smokings blancs, les saxophones de nickel éclaboussés de lumière, seront la perte de ces vieux tambours, de ces vieilles trompettes et de ces vieux chapeaux. Le drummer est un nègre d’origine indienne. Il roule son tonnerre et jette ses foudres, l’oeil au ciel. Un couteau d’ivoire miroite entre ses lèvres. Près de lui les jeunes loustics d’une noce de campagne se disputent le microphone, s’arrachent de la bouche des lambeaux de musique saignante et s’excitent jusqu’à devenir fous et à rendre folle la clientèle qui encombre les tables. Lorsque le swing s’arrête, un roulement de caisse accompagne les acclamations et les saluts des choristes Halte ! Les tables s’écrasent contre un mur brutal de silence, et après une stupeur de catastrophe, le Swing empoigne le Boléro de Ravel, le déchire, le malaxe, le scalpe, l’écorche vif, entortille autour de son bâton monotone les pampres écarlates d’un tyrse vaudou. »

Voici qui donne une perception du swing à Harlem en 1936 par un Français. Bien sûr, c’est enveloppé dans un discours plutôt lyrique et l’herbe qui fait rire est mentionnée comme inspirationnelle. Je précise que, dans le reste du livre, Cocteau donne l’impression de se mouvoir dans un milieu où la consommation de drogue est plus ou moins une habitude naturelle. Le fait que je reprenne ici mot pour mot le texte de Jean Cocteau ne signifie pas que j’encourage la consommation de produits stupéfiants pour trouver l’inspiration dans la danse. Je souhaite juste conserver le rythme et l’ambiance donnée par le texte d’origine. Que ceux qui souhaitent lire le récit du voyage de Cocteau dans son intégralité n’hésitent pas à acheter le livre, non sans avoir relu le récit de Jules Verne (qui, lui, n’a pas plus connu le swing et le lindy hop que ses personnages) afin de mieux apprécier les références.

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