Partie 7 de la saga «Espace UltraDanse de 2013 à 2025 »
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Préambule
Je m’appelle Christian ROLLAND et c’est moi qui ai créé l’école de danse « Espace UltraDanse » à Aucamville, en périphérie nord de Toulouse, en 2013. Créer sa propre école ne vient pas de nulle part et c’est un projet qui ne s’improvise pas. Je vous raconte ici, en quelques épisodes et sans trop entrer dans les détails (d’où l’absence de la plupart des noms de personnes et lieux précis), le parcours qui a mené à la création de cette école de danse à laquelle je me suis consacré, tel un sacerdoce, où de nombreuses personnes ont pu s’épanouir et dont je m’apprête à fermer le livre prochainement en juin 2025.
PARTIE 7 : les à-côtés et la gestion
Je vais me servir de cette partie de mon récit pour présenter tout ce qui doit être fait dans le cadre du fonctionnement d’une école de danse, mais qui n’est pas de la danse (et j’en oublierai sûrement). Bref, ça a été mon travail pendant 12 ans, un travail parfois caché qui prend beaucoup de temps en plus des cours de danse (dont il ne faut pas oublier le temps de préparation).
Mon école de danse fonctionne comme toute autre entreprise. Comme je suis tout seul à tout gérer, je suis à tous les postes à la fois chaque semaine. Il faut faire la comptabilité, les déclarations légales, le règlement des salaires, payer les impôts et taxes (dont la TVA) ainsi que les cotisations sociales. Il faut aussi gérer la relation client avec le fait de répondre au téléphones et messageries diverses, de conseiller, de résoudre les problématiques et demandes spécifiques à chacun, faire les devis, factures, encaissements et relances.

Il faut aussi s’occuper de la communication dont la réalisation des supports de communication sur papier ou en ligne (Web et réseaux sociaux) sans oublier d’être à temps dans les délais. Une école ne va pas sans une équipe recrutée avec soin et un planning étudié et ajusté durant des heures et il en est de même pour chaque événement comme le gala où chaque détail doit être préparé et coordonné. Et puis avoir son propre local nécessite aussi d’y faire le ménage hebdomadaires (et en particulier les parquets de danse) et d’assurer l’entretien et réparations nécessaires à l’accueil des élèves.
Comme je suis un féru de technologie et d’informatique, j’ai naturellement fait le nécessaire pour en faire profiter le fonctionnement de mon école. Cela a commencé par l’installation d’un réseau informatique, d’un ensemble de serveurs dédiés (stockage, applications, etc.) et du paramétrage d’applications permettant de gérer et faciliter le quotidien. Je passe un peu sur ces détails techniques. J’ai aussi développé le site Web de l’école de danse, y greffant un module reprenant les publications des réseaux sociaux pour m’éviter de saisir des choses deux fois. J’ai aussi mis au point deux systèmes liés à un grand affichage présent dans l’école.

Le premier système affiche des informations en continu, un peu comme les chaînes info, avec différentes zones, des textes et vidéos qui défilent ainsi que quelques autres informations (heure, prénoms des fêtes du jour, météo, etc.). C’est pratique pour attirer l’attention des élèves lors des périodes de rentrée car les affichages sur les murs ne sont pas vraiment consultés. Le second système que j’ai développé est un module qui affiche la vitesse des musiques que je passe lors des soirées dansantes, ainsi que le nom des morceaux et les différents types de danse que l’on peut faire sur un titre donné. C’est pratique pour les débutants qui ne savent pas vraiment reconnaître un style de musique, mais aussi pour les danseurs plus aguerris qui veulent connaître la vitesse d’une musique dès les première notes afin de décider s’ils se lancent sur la piste ou non.
Quand on dirige une école qui assure une présence permanente d’une personne responsable, cela signifie que cette dernière doit être présente dans les locaux de manière très fréquente. Ainsi je donne mes cours et j’assure diverses tâches de gestion, mais il ne faut pas oublier que lorsque un tiers loue une salle de danse, je suis aussi présent au cas où (ce n’est pas une obligation, mais c’est avec cette qualité de service que j’ai souhaité faire tourner l’école). De même, si un professeur est malade durant la période scolaire, il rattrape ses cours durant les vacances scolaires et cela m’oblige aussi à être présent, même si je n’ai de mon côté pas de cours à rattraper. Quand il y a plusieurs professeurs sui doivent rattraper, cela multiplie les jours supplémentaires et réduit les « petites vacances scolaires » à peau de chagrin. C’est dire que certaines périodes, ma présence dans les locaux doit être 7 jours sur 7 et parfois de 9h du matin jusqu’à 23h le soir. Avoir ce mode de fonctionnement quand on est plusieurs responsables, c’est facile, mais à une seule personne, c’est définitivement plus compliqué par rapport à une vie personnelle qui en pâtit forcément. Je n’ai jamais vu ce type de choses dans aucune autre école jusqu’ici et je pense (modestement) que je suis le premier et le seul à l’avoir proposé.

À un moment donné, j’ai dû emménager dans les locaux de l’école de danse, n’ayant pas les moyens de me rémunérer assez pour payer un loyer. Une fois la période d’adaptation passée, ce n’est pas si mal qu’il y paraît. D’ailleurs, comme de nombreux passionnés de danse en train de découvrir ce monde merveilleux, j’avais un peu rêvé, à une époque, d’une situation où je dormais à 1 mètre de la piste de danse pour pouvoir danser toujours plus. Rêve devenu réalité, mais avec aussi les inconvénients : mon école de danse n’a pas de fenêtre, se situe en plein centre-ville (sans verdure mais avec les bruits et le béton autour), lors des occupations on a la musique plein les oreilles même quand on s’occupe de sujets personnels et, une fois que l’on sait que j’y suis la plupart du temps, les gens ont tendance à vouloir venir n’importe quand et à n’importe quelle heure (ça ne devait pas me déranger, puis que j’étais là de toute façon…). A côté de cela, j’avoue que pouvoir utiliser une salle de 300 m² quand on veut pour y faire quelques pas de danse ou d’autres activités c’est tout de même sympa sans tous ces inconvénients. J’en ai ainsi profité durant la période du Covid. J’étais dans l’école 24h/24, pas beaucoup de verdure à proximité, mais un grand terrain de jeu rien que pour moi. Cela dit, la période était stressante pour un responsable d’école de danse qu’on a obligé à fermer son établissement durant des mois sans réelle perspective. J’ai en effet fermé, j’ai continué à devoir les loyers du local au propriétaire, j’ai remboursé les élèves des cours non fournis et je dois dire que si je n’avais pas élu domicile dans l’école de danse, elle aurait déposé le bilan depuis longtemps. Aujourd’hui, l’école ferme, mais c’est parce que je le souhaite et j’ai pu organiser cette fermeture et la passation à une autre école, et c’est très différent.
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