Archives de catégorie : Culture

Article sur un thème culturel :  cinéma, télévision, vidéo, livres, musique, peinture, photographie, etc.

L’Espace UltraDanse raconté par son créateur (8/10)

Partagez cet article :

Partie 9 de la saga «Espace UltraDanse de 2013 à 2025 »
[<< Précédemment en partie 7 : les à-côtés et la gestion]

Préambule

Je m’appelle Christian ROLLAND et c’est moi qui ai créé l’école de danse « Espace UltraDanse » à Aucamville, en périphérie nord de Toulouse, en 2013. Créer sa propre école ne vient pas de nulle part et c’est un projet qui ne s’improvise pas. Je vous raconte ici, en quelques épisodes et sans trop entrer dans les détails (d’où l’absence de la plupart des noms de personnes et lieux précis), le parcours qui a mené à la création de cette école de danse à laquelle je me suis consacré, tel un sacerdoce, où de nombreuses personnes ont pu s’épanouir et dont je m’apprête à fermer le livre prochainement en juin 2025.

PARTIE 8 : les livres sur la danse et la photo de danse

Comme je l’ai dit en partie 1, j’ai créé ma propre maison d’édition sur le thème de la danse avant de créer mon école de danse. Depuis que je suis enfant, j’adore la lecture (elle permet de s’évader et de s’instruire dans un temps ralenti, contrairement aux autres médias) et manipuler le livre en tant qu’objet. J’ai environ 1400 livres dans ma bibliothèque qui ne compte pas les ouvrages que j’ai empruntés et rendus. La danse est un thème qui regroupe déjà 400 de ces livres des années 1900 à nous jours et en diverses langues. Je m’étais déjà essayé à l’écriture de livres depuis tout jeune en recopiant des articles d’encyclopédie sur tel ou tel thème. Plus tard, à l’âge de 21 ans, je publiais déjà mon premier vrai livre dans le domaine de l’informatique aux éditions Addison-Wesley et deux autres ont suivi, dont un chez O’Reilly, des maisons d’édition connues dans ce domaine. Dans mon envie de partager sur le sujet de la danse, il m’a donc semblé naturel de me mettre à l’écriture d’un premier livre sur la technique du rock en 2003.

Fiche technique sur une figure de rock avec notation originale
Fiche technique sur une figure de rock avec notation originale

Je voulais faire une vraie référence technique détaillée permettant non seulement d’apprendre à danser mais surtout au lecteur aguerri de concevoir lui-même sa méthode d’apprentissage. J’ai beaucoup travaillé sur le concept et les notations. Les descriptions sous forme de texte avaient déjà été utilisées et les notations des pieds au sol sous la forme de schémas également dès les années 1950. J’ai ajouté une notation de mon invention qui visualise le couple de danse depuis le dessus avec les positions de corps et de bras. Il ne me restait plus qu’à décrire par écrit la technique du rock’n’roll basé sur ces outils en y adjoignant des vues 3D que je réalisais en images de synthèse. Peu d’autres que moi pouvaient le faire, car il fallait regrouper des compétences techniques en informatique et des compétences techniques et pédagogiques en danse pour écrire ce livre de plus de 400 pages. Malheureusement pour moi, aucune maison d’édition n’a voulu de mon manuscrit qui s’inscrivait dans une niche.

Le rock’n’roll : etchnique de danse et pratique par C. Rolland

Le rock'n'roll : technique de danse et pratique par C. Rolland
Le rock’n’roll : technique de danse et pratique par C. Rolland

Vous commencez à le comprendre, je ne me laisse jamais abattre et, quand j’ai une idée en tête, je me donne les moyens pour aller jusqu’au bout. J’ai donc décidé de faire imprimer moi-même mon livre, puis de le mettre en vente. J’ai démarché les librairies, glané les informations qu’elles me donnaient sur le réseau de fournisseurs qu’elles utilisaient, puis décidé de professionnaliser mon activité pour être présent dans tous les rayons. J’ai donc créé ma structure d’édition sous la forme d’une micro-entreprise, j’ai suivi le parcours du combattant pour me faire référencer un peu partout dans les réseaux professionnels, créé un site Internet et commencé à envoyer mes livres aux librairies et aux particuliers qui me passaient commande dès 2006. Puisque j’avais atteint ce stade, autant continuer à écrire d’autres livres qui seraient distribués grâce au circuit mis en place. J’ai donc continué à écrire des livres sur la danse : techniques des danses à deux, nouvelles, etc. Et puis je suis tombé sur l’autobiographie en anglais de Frankie Manning, monstre sacré du lindy hop, dont j’avais suivi les cours en stage intensif. Quand j’en parlais autour de moi, beaucoup me disaient qu’ils ne maîtrisaient pas assez l’anglais pour le lire. Il me fallait faire découvrir ce texte aux francophones et, comme mon credo est toujours « Ça n’existe pas ? Fais-le toi-même ! », je me suis mis en tête de le traduire.

Livre de Frankie Manning
Livre de Frankie Manning

J’ai contacté l’éditeur américain, acheté les droits d’adaptation en français et je me suis mis au travail. J’ai beaucoup échangé avec le co-auteur du livre par e-mail et par téléphone pour produire une traduction fidèle et même améliorer le livre par rapport à l’original en lui adjoignant des éléments spécifiques et originaux pour la version française. Je passe sur mes 9 mois de labeur pour produire ce livre de 368 pages et mon unique échange téléphonique avec Frankie Manning, un mois avant son décès, qui attendait avec impatience de voir la première adaptation étrangère de son livre en 2009. C’est à cette époque que j’ai contracté avec un diffuseur-distributeur qui m’a permis d’atteindre le statut d’éditeur à part entière et de rendre disponibles mes livres dans tous les pays francophones.

Livres sur la danse Rolland Editions sur un stand
Livres sur la danse Rolland Editions sur un stand

Lorsque j’ai créé mon école et eu mes propres locaux professionnels, j’y ai naturellement regroupé aussi les livres de ma maison d’édition et le stock correspondant. J’ai continué à travailler de nouveaux projets après le lancement de l’école, mais il restait de moins en moins de temps pour me consacrer régulièrement à l’édition et l’écriture de livres. Actuellement, je maintiens la commercialisation et j’attends d’avoir le temps de mettre en place de nouveaux projets ou rééditions. Depuis 2013, j’ai pu partager mon expérience par le biais de conférences, dont une sur l’adaptation en Français du livre de Frankie Manning. Par ailleurs, plusieurs personnes sont venues me voir après avoir connu mon livre de référence sur le rock et apprendre la technique auprès de moi. C’est un plus pour une école de danse que de pouvoir proposer un support correspondant à certains de ses cours. Au moins, la crédibilité technique de l’enseignant est mise en avant et accessible à tous librement. Je sais que de nombreux profs utilisent certains de mes livres (certains ne donnent pas leurs sources malgré tout) et ça montre que mon travail a été utile.

Lorsque le Covid a pointé le bout de son nez avec la fermeture obligatoire des écoles de danse, je me suis demandé ce que j’allais faire de tout ce temps enfermé dans mon école en centre-ville sans jardin pour m’aérer. Comme je l’ai dit en partie 7, j’ai essayé de gérer cela au mieux. J’ai consacré une partie de tout ce temps libre pour acquérir de nouvelles compétences et j’ai choisi le domaine de la photographie. Depuis que je me produis sur diverses scènes avec ma troupe, j’ai souvent été photographié et j’ai découvert qu’on pouvait faire de jolies choses sur une photo. Je maîtrisais déjà un outil complexe comme Photoshop et la retouche d’image, mais je n’avais vraiment aucune compétence en prise de vue. Le fait de côtoyer des photographes passionnés et de voir leur travail m’a donné envie d’en faire autant. J’ai donc suivi des heures et des heures de cours en vidéo en ligne et lu des livres sur la photo. J’ai ensuite dû expérimenter les notions. En premier lieu, j’ai utilisé mon smartphone avec des réglages manuels. Ensuite j’ai acheté un petit appareil photo micro 4/3 et j’ai exploré le mode manuel et encore appris beaucoup de choses.

Séance photo au studio par Christian
Séance photo au studio par Christian

Puis j’ai acheté des éclairages et flashes et, dès la fin des confinements du Covid, j’ai mis à contribution les élèves de l’école de danse pour m’exercer à toutes ces techniques dont je connaissais la théorie. De fil en aiguille, j’en suis arrivé à voir les limites de mon matériel et je suis passé sur un appareil photo plein format et du matériel professionnel. En 2020, j’ai décidé d’inclure une activité de studio photo dans l’école. Pour cela, j’ai remodelé la 3e salle de danse et je l’ai aménagée, isolée et climatisée pour pouvoir servir à la fois de studio photo avec du matériel fixé au mur et de salle de danse avec des miroirs cachés derrière des rideaux. Actuellement, j’y reçois des particuliers pour des photos d’identité, des familles pour des portraits, des professionnels pour des photos relatives à leur profession, etc. Je me déplace aussi pour couvrir des concerts (j’ai déjà eu une photo publiée dans un magazine), festivals et spectacles (dont évidemment des spectacles et galas de danse). Et voilà donc que prend place dans ce local une nouvelle activité en rapport avec la danse et le développement personnel et culturel.

Studio Kwiscat Photo
Studio Kwiscat Photo

[>> À venir en partie 9 : fermeture du livre et conclusion]

Partagez cet article :

L’Espace UltraDanse raconté par son créateur (9/10)

Partagez cet article :

Partie 9 de la saga «Espace UltraDanse de 2013 à 2025 »
[<< Précédemment en partie 8 : les livres sur la danse et la photo]

Préambule

Je m’appelle Christian ROLLAND et c’est moi qui ai créé l’école de danse « Espace UltraDanse » à Aucamville, en périphérie nord de Toulouse, en 2013. Créer sa propre école ne vient pas de nulle part et c’est un projet qui ne s’improvise pas. Je vous raconte ici, en quelques épisodes et sans trop entrer dans les détails (d’où l’absence de la plupart des noms de personnes et lieux précis), le parcours qui a mené à la création de cette école de danse à laquelle je me suis consacré, tel un sacerdoce, où de nombreuses personnes ont pu s’épanouir et dont je m’apprête à fermer le livre prochainement en juin 2025.

PARTIE 9 : fermeture du livre et conclusion

Chacun peut le lire dans les parties précédentes, je n’ai pas vraiment chômé dans mes locaux de l’Espace UltraDanse. J’ai eu un grand terrain de jeu (au sens propre comme figuré) et j’en ai bien profité. Il est temps pour moi de mettre une fin à mon « sacerdoce », comme je disais en préambule, et de lever un peu le pied. Je pourrais très bien poursuivre l’aventure car l’école fonctionne sur de bonnes bases, mais je n’ai pas trouvé d’associé ou de partenaire pour partager la charge du fonctionnement de l’école de danse au quotidien 365 jours par an et je ne me vois pas assurer cela tout seul encore des années. Se donner à 200% à une activité, aussi agréable soit-elle, n’est pas toujours une solution sur le long terme et il faut aussi penser à soi. Bien sûr, je n’arrête pas l’enseignement de la danse, ni l’écriture de livres, ni la photographie, ni l’informatique. Je vais juste rééquilibrer mes activités pour une meilleure qualité de vie en mettant la priorité sur ma vie personnelle, qui a été pendant 12 ans quasi inexistante, fusionnée avec ma vie professionnelle et liée à l’activité de la salle de danse. Je quitte ce mode de vie un peu nostalgique mais aussi heureux, car l’école de danse m’a permis de rencontrer ma compagne (qui était une de mes élèves à l’origine) ainsi qu’un petit compagnon à quatre pattes, Mimi, que j’ai recueilli dans la cour et que j’emmène avec moi pas si loin, du côté de Villemur-sur-Tarn, à tout juste 30 minutes du local de l’Espace UltraDanse.

Christian ROLLAND en cours d'interview sur son école
Christian ROLLAND en cours d’interview sur son école

Le 30 juin 2025, je libère ce local où se sont déroulées toutes les aventures que je vous ai racontées dans les parties précédentes et je mets fin au bail signé 151 mois (soit 12 ans et 7 mois) plus tôt. Vous l’avez lu, c’était mal parti, et ça s’est bien fini malgré tout. Il y a eu des hauts et des bas, j’ai parfois été seul, parfois été soutenu, j’ai beaucoup perdu financièrement, mais j’ai énormément gagné personnellement et humainement. Lorsque j’ai annoncé ma décision en début de saison, il y a eu des larmes dans l’équipe des professeurs en poste. Il est vrai que travailler des années ensemble rapproche les gens, d’autant plus que j’ai essayé de donner aux professeurs un espace de liberté où exprimer librement leur vision de la danse. L’équipe de la dernière saison était incroyable de par la qualité des cours proposés et je pense que tout le monde était heureux de travailler dans mon école. Les élèves se sont attachés à chaque professeur et c’est bien la preuve que l’on apporte pas que de la danse aux élèves, une école de danse va au-delà du simple exercice physique et artistique.

Il se trouve que j’emménage à la campagne dans une vraie maison et que l’Espace UltraDanse cesse son existence, mais il est réjouissant de savoir que les efforts et sacrifices faits dans ce projet auront une continuité, car le local a trouvé un nouveau locataire en une autre école en plein développement : Hopus School. Il s’agit d’une école avec des points communs avec la mienne, mais aussi des différences ; c’est normal, chaque dirigeant a sa propre vision d’un tel projet. Ainsi, dès la rentrée de septembre 2025, la nouvelle école sera inaugurée à la suite d’une nouvelle tranche de travaux et d’améliorations basées sur ce que j’ai mis en place 12 ans plus tôt. Certains s’y retrouveront, d’autres moins, mais ce qui est sûr c’est que ce lieu continuera d’être animé par la passion de la danse. Et puis… il paraît que je fais partie de l’équipe des enseignants de la nouvelle école à la rentrée en lindy hop et rock un soir par semaine 😉

Merci !
Merci !

Pour conclure, j’adresse un grand merci à toutes celles et tous ceux qui sont passés par l’Espace UltraDanse à Aucamville : professeurs, élèves, participants aux événements, spectateurs du gala, occupants des salles en location, etc. Si mon école est devenue ce qu’elle est, c’est aussi grâce à vous ! Je ne suis pas particulièrement en recherche de travail, mais si vous pensez que je peux apporter mon expérience technique autour de vous, n’hésitez pas à me contacter. Je pourrais peut-être venir partager tout cela lors d’un stage ou un événement !

[>> À venir en partie 10 : diaporama de la 1ère année épique]

Partagez cet article :

L’Espace UltraDanse raconté par son créateur (7/10)

Partagez cet article :

Partie 7 de la saga «Espace UltraDanse de 2013 à 2025 »
[<< Précédemment en partie 6 : stages externes, démonstrations et  troupe ]

Préambule

Je m’appelle Christian ROLLAND et c’est moi qui ai créé l’école de danse « Espace UltraDanse » à Aucamville, en périphérie nord de Toulouse, en 2013. Créer sa propre école ne vient pas de nulle part et c’est un projet qui ne s’improvise pas. Je vous raconte ici, en quelques épisodes et sans trop entrer dans les détails (d’où l’absence de la plupart des noms de personnes et lieux précis), le parcours qui a mené à la création de cette école de danse à laquelle je me suis consacré, tel un sacerdoce, où de nombreuses personnes ont pu s’épanouir et dont je m’apprête à fermer le livre prochainement en juin 2025.

PARTIE 7 : les à-côtés et la gestion

Je vais me servir de cette partie de mon récit pour présenter tout ce qui doit être fait dans le cadre du fonctionnement d’une école de danse, mais qui n’est pas de la danse (et j’en oublierai sûrement). Bref, ça a été mon travail pendant 12 ans, un travail parfois caché qui prend beaucoup de temps en plus des cours de danse (dont il ne faut pas oublier le temps de préparation).

Mon école de danse fonctionne comme toute autre entreprise. Comme je suis tout seul à tout gérer, je suis à tous les postes à la fois chaque semaine. Il faut faire la comptabilité, les déclarations légales, le règlement des salaires, payer les impôts et taxes (dont la TVA) ainsi que les cotisations sociales. Il faut aussi gérer la relation client avec le fait de répondre au téléphones et messageries diverses, de conseiller, de résoudre les problématiques et demandes spécifiques à chacun, faire les devis, factures, encaissements et relances.

Ménage à l'Espace UltraDanse
Ménage à l’Espace UltraDanse

Il faut aussi s’occuper de la communication dont la réalisation des supports de communication sur papier ou en ligne (Web et réseaux sociaux) sans oublier d’être à temps dans les délais. Une école ne va pas sans une équipe recrutée avec soin et un planning étudié et ajusté durant des heures et il en est de même pour chaque événement comme le gala où chaque détail doit être préparé et coordonné. Et puis avoir son propre local nécessite aussi d’y faire le ménage hebdomadaires (et en particulier les parquets de danse) et d’assurer l’entretien et réparations nécessaires à l’accueil des élèves.

Comme je suis un féru de technologie et d’informatique, j’ai naturellement fait le nécessaire pour en faire profiter le fonctionnement de mon école. Cela a commencé par l’installation d’un réseau informatique, d’un ensemble de serveurs dédiés (stockage, applications, etc.) et du paramétrage d’applications permettant de gérer et faciliter le quotidien. Je passe un peu sur ces détails techniques. J’ai aussi développé le site Web de l’école de danse, y greffant un module reprenant les publications des réseaux sociaux pour m’éviter de saisir des choses deux fois. J’ai aussi mis au point deux systèmes liés à un grand affichage présent dans l’école.

Affichage continue d'informations à l'Espace UltraDanse
Affichage continue d’informations à l’Espace UltraDanse

Le premier système affiche des informations en continu, un peu comme les chaînes info, avec différentes zones, des textes et vidéos qui défilent ainsi que quelques autres informations (heure, prénoms des fêtes du jour, météo, etc.). C’est pratique pour attirer l’attention des élèves lors des périodes de rentrée car les affichages sur les murs ne sont pas vraiment consultés. Le second système que j’ai développé est un module qui affiche la vitesse des musiques que je passe lors des soirées dansantes, ainsi que le nom des morceaux et les différents types de danse que l’on peut faire sur un titre donné. C’est pratique pour les débutants qui ne savent pas vraiment reconnaître un style de musique, mais aussi pour les danseurs plus aguerris qui veulent connaître la vitesse d’une musique dès les première notes afin de décider s’ils se lancent sur la piste ou non.

Quand on dirige une école qui assure une présence permanente d’une personne responsable, cela signifie que cette dernière doit être présente dans les locaux de manière très fréquente. Ainsi je donne mes cours et j’assure diverses tâches de gestion, mais il ne faut pas oublier que lorsque un tiers loue une salle de danse, je suis aussi présent au cas où (ce n’est pas une obligation, mais c’est avec cette qualité de service que j’ai souhaité faire tourner l’école). De même, si un professeur est malade durant la période scolaire, il rattrape ses cours durant les vacances scolaires et cela m’oblige aussi à être présent, même si je n’ai de mon côté pas de cours à rattraper. Quand il y a plusieurs professeurs sui doivent rattraper, cela multiplie les jours supplémentaires et réduit les « petites vacances scolaires » à peau de chagrin. C’est dire que certaines périodes, ma présence dans les locaux doit être 7 jours sur 7 et parfois de 9h du matin jusqu’à 23h le soir. Avoir ce mode de fonctionnement quand on est plusieurs responsables, c’est facile, mais à une seule personne, c’est définitivement plus compliqué par rapport à une vie personnelle qui en pâtit forcément. Je n’ai jamais vu ce type de choses dans aucune autre école jusqu’ici et je pense (modestement) que je suis le premier et le seul à l’avoir proposé.

Christian toujours prêt à l'accueil de l'école
Christian toujours prêt à l’accueil de l’école

À un moment donné, j’ai dû emménager dans les locaux de l’école de danse, n’ayant pas les moyens de me rémunérer assez pour payer un loyer. Une fois la période d’adaptation passée, ce n’est pas si mal qu’il y paraît. D’ailleurs, comme de nombreux passionnés de danse en train de découvrir ce monde merveilleux, j’avais un peu rêvé, à une époque, d’une situation où je dormais à 1 mètre de la piste de danse pour pouvoir danser toujours plus. Rêve devenu réalité, mais avec aussi les inconvénients : mon école de danse n’a pas de fenêtre, se situe en plein centre-ville (sans verdure mais avec les bruits et le béton autour), lors des occupations on a la musique plein les oreilles même quand on s’occupe de sujets personnels et, une fois que l’on sait que j’y suis la plupart du temps, les gens ont tendance à vouloir venir n’importe quand et à n’importe quelle heure (ça ne devait pas me déranger, puis que j’étais là de toute façon…). A côté de cela, j’avoue que pouvoir utiliser une salle de 300 m² quand on veut pour y faire quelques pas de danse ou d’autres activités c’est tout de même sympa sans tous ces inconvénients. J’en ai ainsi profité durant la période du Covid. J’étais dans l’école 24h/24, pas beaucoup de verdure à proximité, mais un grand terrain de jeu rien que pour moi. Cela dit, la période était stressante pour un responsable d’école de danse qu’on a obligé à fermer son établissement durant des mois sans réelle perspective. J’ai en effet fermé, j’ai continué à devoir les loyers du local au propriétaire, j’ai remboursé les élèves des cours non fournis et je dois dire que si je n’avais pas élu domicile dans l’école de danse, elle aurait déposé le bilan depuis longtemps. Aujourd’hui, l’école ferme, mais c’est parce que je le souhaite et j’ai pu organiser cette fermeture et la passation à une autre école, et c’est très différent.

[>> À venir en partie 8 : les livres sur la danse et la photo de danse]

Partagez cet article :

L’Espace UltraDanse raconté par son créateur (6/10)

Partagez cet article :

Partie 6 de la saga «Espace UltraDanse de 2013 à 2025 »
[<< Précédemment en partie 5 : le gala annuel]

Préambule

Je m’appelle Christian ROLLAND et c’est moi qui ai créé l’école de danse « Espace UltraDanse » à Aucamville, en périphérie nord de Toulouse, en 2013. Créer sa propre école ne vient pas de nulle part et c’est un projet qui ne s’improvise pas. Je vous raconte ici, en quelques épisodes et sans trop entrer dans les détails (d’où l’absence de la plupart des noms de personnes et lieux précis), le parcours qui a mené à la création de cette école de danse à laquelle je me suis consacré, tel un sacerdoce, où de nombreuses personnes ont pu s’épanouir et dont je m’apprête à fermer le livre prochainement en juin 2025.

PARTIE 6 : les stages externes, les démonstrations et la troupe

Lorsqu’on a sa propre école de danse, on donne essentiellement ses cours dans le local correspondant. Cependant, le fait d’avoir pignon sur rue et d’avoir un niveau de danse et d’organisation suffisant pour posséder sa propre école amène aussi quelques demandes de cours à l’extérieur de l’école. Ainsi j’ai été amené à enseigner ponctuellement lors de stages dans divers endroits en France et à l’étranger où j’ai pu donner mes cours à côté d’autres professeurs connus (dont des références dans leur domaine ou des danseurs passant dans l’émission « Danse avec les Stars »). Comme j’avais déjà beaucoup de cours à donner dans mon école aussi bien en semaine que le week-end, je n’ai pas énormément démarché pour développer ce domaine des stages à l’extérieur jusqu’ici, mais j’ai répondu aux demandes qui me sont faites le mieux possible. J’ai ainsi enseigné ponctuellement dans diverses associations en Occitanie ainsi que lors de voyages-stages de danse en Espagne.

Stages à l'extérieur par Christian Rolland
Stages à l’extérieur par Christian Rolland

Le fait de donner des cours lors de festivals et stages assure en partie la promotion de l’école de danse du prof qui les assure. Il est parfois nécessaire de participer à des opérations spéciales localement pour compléter la stratégie de communication de l’école de danse. Ainsi, avec certains professeurs et des élèves de l’école, nous avons pu faire des animations lors d’événements comme la marathon de Toulouse, le salon des Séniors, divers Téléthons, la sortie de films ou des soirées spéciales thématiques dans des cinémas où la danse avait sa place (Dirty Dancing, Retour vers le Futur, etc.) ou encore des festivals swing ou vintage (avec des démonstrations de lindy hop, de charleston ou de rock par exemple). Cela est arrivé également pour des élèves d’autres professeurs de l’école, ceux-ci ayant compris que la promotion autour de leurs cours pourrait aussi passer par là.

Les élèves de l'Espace UltraDanse animent une soirée au cinéma
Les élèves de l’Espace UltraDanse animent une soirée au cinéma

En avril 2016, j’ai eu l’idée de lancer un atelier autour des danses latines. L’idée était de travailler des chorégraphies en groupe basées sur des mouvements de salsa, mambo ou cha-cha dans l’objectif de les montrer à l’extérieur de l’école lors de festivals. Comme je n’ai pas identifié de garçon dans mes cours avec le potentiel pour participer à cet atelier, je me suis retrouvé avec 6 filles et j’ai commencé à leur faire travailler des mouvements de solo de salsa plutôt réservés aux filles (lady style) et à les faire progresser dans ce domaine. Cela a mis du temps à démarrer, car nous travaillions une heure par semaine le week-end. C’était un atelier gratuit où j’échangeais mon enseignement contre un peu de disponibilité, le moment venu, pour produire mes chorégraphies sur scène. Le premier essai en public s’est déroulé lors de la soirée dansante de Noël de la même année. Puis nous avons continué à travailler l’enchaînement dans l’objectif de le montrer sur la scène du Bascala pendant le gala au mois de mai 2017. C’était une chorégraphie de bon niveau et qui aurait tout à fait pu être montrée dans les festivals spécialisés en danse latino. Les Ultyra’s

Les Ultra's Chicas en mode latino
Les Ultra’s Chicas en mode latino

Entre-temps, certaines des participantes à l’atelier n’ont pas pu continuer à se libérer ou ont déménagé et d’autres sont venues les remplacer dans le groupe. Avant le gala, l’idée est venue de donner un nom à ce qui allait être par la suite connu comme la troupe des Ultra’s Chicas (« Ultra » pour UltraDanse, le « ‘s » pour l’appartenance comme en anglais et les « Chicas » du mot espagnol pour signifier que c’était un groupe de filles faisant de la danse latino). Quelques semaines avant le gala, l’une des filles voit un projet professionnel se lancer et doit quitter la troupe. Au pied du mur, comme la chorégraphie était faite pour un nombre pair de danseuses et que je connaissais la chorégraphie (forcément, je l’avais imaginée), je l’ai remplacée au pied levé lors du gala, intégrant un chico aux chicas sans pour autant changer le nom de la troupe. Cette première sur une vraie scène ne fut pas excellente, car nous passions en fin de spectacle et la fatigue se faisait sentir. Nous avons été meilleurs quelques semaines plus tard, lorsque nous nous sommes produits à l’occasion d’un dîner-spectacle oriental dans un restaurant de la périphérie toulousaine.

Les Ultra's Chicas en spectacle en mode vintage après-guerre
Les Ultra’s Chicas en spectacle en mode vintage après-guerre

Par la suite, j’ai proposé de tester un autre style de mouvements féminins en partant sur le registre vintage/pin-up qui m’intéressait particulièrement. Cela me permettait de mettre à contribution mes compétences en swing, lindy hop, charleston et rock’n’roll. J’ai donc lancé le travail sur une musique des Andrews Sisters issue des années 1940-1950. Nous avons choisi une tenue évoquant l’armée de l’air américaine et une autre l’US Navy de l’après-guerre. Outre les mouvements swing et pin-up, j’y ai mis un peu de rock’n’roll à deux avec des acrobaties. En tant que seul danseur homme de la troupe, c’est moi qui dansait avec chacune des filles et faisais le porteur pour les acrobaties. Dès que nous avons eu l’occasion de montrer en public cette chorégraphie « pin-up militaire », nous avons eu un bon succès et des demandes pour la produire dans divers événements.

Acrobaties en lindy hop Ultra's Chicas
Acrobaties en lindy hop Ultra’s Chicas

C’est à ce moment-là que les Ultra’s Chicas se sont réorientées avec le registre vintage, plus porteur d’occasions de montrer notre travail sur scène. Les années passant, certaines danseuses de la troupe ont cessé d’y participer et d’autres sont venues les remplacer. Actuellement, elles sont 6 filles et je suis toujours le chorégraphe de la troupe en même temps que l’interviens de temps à autre sur scène, parfois de manière anecdotique en guide de clin d’œil. Nous avons un spectacle qui peut durer 1h30 avec de nombreux tableaux plutôt dans le registre vintage et américain à présent. Nous nous déplaçons plus loin que les premières prestations et la troupe est à présent indépendante de l’école et ses activités.

[>> À venir en partie 7 : les à-côtés et la gestion]

Partagez cet article :

L’Espace UltraDanse raconté par son créateur (5/10)

Partagez cet article :

Partie 5 de la saga «Espace UltraDanse de 2013 à 2025 »
[<< Précédemment en partie 4 : les événements à l’école de danse]

Préambule

Je m’appelle Christian ROLLAND et c’est moi qui ai créé l’école de danse « Espace UltraDanse » à Aucamville, en périphérie nord de Toulouse, en 2013. Créer sa propre école ne vient pas de nulle part et c’est un projet qui ne s’improvise pas. Je vous raconte ici, en quelques épisodes et sans trop entrer dans les détails (d’où l’absence de la plupart des noms de personnes et lieux précis), le parcours qui a mené à la création de cette école de danse à laquelle je me suis consacré, tel un sacerdoce, où de nombreuses personnes ont pu s’épanouir et dont je m’apprête à fermer le livre prochainement en juin 2025.

PARTIE 5 : le gala annuel

Comme dans beaucoup d’écoles de danse, la fin de l’année est marquée par un grand événement où les élèves font découvrir leur travail de l’année à un public très souvent composé de leurs familles ou amis. J’ai choisi de faire le premier événement de ce type dans les locaux de l’école de danse en juin 2013. C’était la fin de la première saison et j’étais assez inexpérimenté dans l’organisation de ce type d’événement regroupant beaucoup de monde, même si j’avais moi-même participé à de nombreux autres que je n’organisais pas.

Dans le milieu des danses à deux, l’objectif n’est habituellement pas de faire des démonstrations quand on apprend à danser. Les élèves souhaitent juste savoir danser dans des soirées dansantes ou événements de danse à deux en improvisation. Ainsi, les écoles qui ne font que des cours de danses en couple marquent elles la fin de saison en organisant une grande soirée dansante ponctuée d’une pause où les élèves font une petite démonstration dans la salle de danse (généralement cela se passe même dans leur école de danse). Ce n’est pas la même formule qu’un vrai spectacle avec une scène. Comme j’avais élargi mon projet aux danses d’expression en solo (classique, contemporain, jazz, etc.), les professeurs concernés ont porté à mon attention qu’il serait judicieux d’organiser un spectacle pour motiver les élèves de leurs cours et faire découvrir l’école à leurs proches.

J’ai donc accédé à leur proposition et organisé une grande soirée à la fin de la première saison de l’école en juin 2014. La soirée s’est déroulée à l’école de danse en deux parties. En premier lieu, un spectacle donné par les élèves de tous les cours, y compris les danses à deux, et dans la suite la soirée dansante telle que je pensais l’organiser au départ.

Espace UltraDanse : premier gala
Espace UltraDanse : premier gala

Entre les deux, j’avais fait des sandwiches maison vendus sur place pour les personnes restant aux deux parties. Même si tous se déroulait « à domicile », c’était déjà pour moi une grande organisation. J’étais à tous les postes, billetterie, sono, coordination, présentation, vente des sandwiches, dj et animation. Et pour couronner le tout, c’était une journée de juin où les températures avaient dépassé les 30 degrés, autant dire que dans une école sans climatisation c’était chaud ! Cela dit, le public et les élèves ont aimé cette première soirée de gala et cette année difficile se terminait dans une bonne ambiance. Les élèves sont passés sur le parquet de l’école, groupe après groupe, sans logique précise en dehors du temps pour se changer dans le cas où des personnes faisaient plusieurs passages.

L’année suivante, je me suis mis en quête d’une vraie salle de spectacle. L’idée était de dissocier le spectacle du gala du scène de la soirée dansante de fin d’année. J’ai d’abord démarché la mairie locale qui n’a pas voulu me louer la salle des fêtes car mon école ne fonctionnait pas sur une base associative. Quand je m’adressais aux autres communes, on me disait que la location était réservée aux structures basées dans la même ville. Bref, rien ne pouvait se faire dans ces conditions et, n’ayant pas de connaissances haut placées, je n’était pas pistonné pour contourner les règles. J’ai donc dû me tourner vers les salles de spectacles à part entière. J’ai finalement eu un accord de la salle Altigone à Saint-Orens, une salle d’environ 600 places à 30 minutes de l’école de danse début mai 2015. C’est tôt dans la saison, mais les meilleures dates étaient déjà réservées. En parallèle, j’ai déposé un dossier au Bascala, à Bruguières, plus proche de l’école et davantage dans la zone d’où venaient les élèves.

Gala UltraDanse 2015 à l'Altigone
Gala UltraDanse 2015 à l’Altigone

Le gala de la seconde année à l’Altigone était aussi le premier gala que j’organisais en salle de spectacle. Je l’ai préparé avec les professeurs et les élèves de manière un peu plate, prévoyant juste une succession de passages dissociés les uns des autres. Et puis la veille du spectacle, je me suis dit que l’ensemble manquait de logique et de liant. J’ai donc passé la nuit entière à travailler sur des textes des sketches racontant la journée d’une personne (moi), du lever au coucher, qui croisait différents groupes de danse au fil des heures. Après une nuit blanche à écrire et mémoriser des textes, ainsi que chercher des accessoires et costumes correspondants, je commençai donc le spectacle sur scène en pyjama avec un nounours sous le bras pour introduire le premier passage. J’avais écrit des textes beaucoup trop longs et au final ça faisait des transitions trop nombreuses et longues qu’il a fallu en supprimer en cours de spectacle pour garder l’ensemble dans une durée raisonnable. C’est comme cela que j’ai appris sur le tas à organiser et scénariser un gala. Bien évidemment, je passe sur les répétitions, les mises en lumière et autres éléments d’un vrai spectacle sur scène que j’apprenais sur le tas.

Le troisième gala en 2016 fut donc fait sur la scène du Bascala, une salle d’environ 830 places au nord de Toulouse. C’est une grande salle aux coulisses spacieuses et très prisée par les écoles de danse. C’est cette année-là qu’avec l’expérience des 2 spectacles précédents j’ai décidé de lier les passages des élèves autour d’un thème qui fut « le cinéma ». Depuis cette édition, chaque gala a eu son thème et les éclairages, décors et accessoires étaient préparés en correspondance. Il y a ainsi eu le voyage autour du monde, la machine à voyager dans le temps, les contes et belles histoires, le cirque (mais ce thème reconduit durant les 2 années Covid a été annulé deux fois), le cabaret, couleurs et sentiments (plus abstrait que les autres), les séries télé et films à épisodes et enfin les villes du monde pour la dernière édition de mai 2025. Le thème, donné aux professeurs dès le mois de septembre, aide le public à se raconter des histoires en voyant les différentes danses et permet des transitions fluides et rapides, contrairement au premier spectacle à l’Altigone. L’expérience paie.

Les affiches des galas de l'Espace UltraDanse
Les affiches des galas de l’Espace UltraDanse

À chaque édition, le gala de l’école constitue à la fois une fête pour les élèves et le public, mais aussi un challenge pour tous les participants qui préparent ce spectacle durant des mois. Une fois le thème donné, chaque cours apprend sa chorégraphie avec son professeur, imagine un costume de scène, travaille la mise en scène, etc. et j’établis l’ordre de passage en tenant compte de diverses contraintes, regroupe les musiques, fais imprimer les programmes, vends les billets pour le public, prépare le nécessaire pour la le jour j. Comme j’organise l’événement et danse sur scène avec mes élèves, c’est à chaque fois une journée marathon dont je rentre vidé. Je commence tôt le matin vers 8h avec l’état des lieux d’entrée, je termine vers 1h du matin avec l’état des lieux e sortie. Ensuite, c’est la coordination de la journée avec les profs et élèves volontaires qui contribuent à installer les loges, préparer les bar et la billetterie, mettre en place la signalétique dans les couleurs, nettoyer, etc. Et puis, durant le spectacle, c’est la course pour se changer dans un spectacle où je suis sur scène environ un tiers du temps sur les 27 passages de moyenne. Ensuite, il faut encore ranger, ramener les décors et accessoires à l’école de danse et tout ranger avant la reprise des cours collectifs qu’il reste avant la fin de la saison.

Gala de l'Espace UltraDanse au Bsacala
Gala de l’Espace UltraDanse au Bsacala

J’ai résumé en quelques mots rapides ce en quoi consiste un gala d’école de danse, mais j’en oublie sûrement. En tout état de cause, je ne regrette pas d’avoir franchi ce cap dès la première année, poussé par les autres profs. Je vois à chaque fois les étoiles dans les yeux du public qui assiste à notre gala. Certaines personnes non adaptes de la danse m’ont fait part du fait qu’ils avaient adoré sans s’ennuyer et qu’ils avaient découvert une manière de présenter un gala de danse qui les a fait changer de point de vue sur le sujet. Les professeurs sont satisfaits, les élèves sont fiers d’avoir réussi à se lancer sur scène devant un public et moi je suis heureux d’avoir été à l’origine de tout cela malgré le gros travail que cela représente.

Final du gala de l'Espace UltraDanse
Final du gala de l’Espace UltraDanse

[>> À venir en partie 6 : stages externes, démonstrations et  troupe]

Partagez cet article :

L’Espace UltraDanse raconté par son créateur (4/10)

Partagez cet article :

Partie 3 de la saga «Espace UltraDanse de 2013 à 2025 »
[<< Précédemment en partie 3 : les cours de danse collectifs]

Préambule

Je m’appelle Christian ROLLAND et c’est moi qui ai créé l’école de danse « Espace UltraDanse » à Aucamville, en périphérie nord de Toulouse, en 2013. Créer sa propre école ne vient pas de nulle part et c’est un projet qui ne s’improvise pas. Je vous raconte ici, en quelques épisodes et sans trop entrer dans les détails (d’où l’absence de la plupart des noms de personnes et lieux précis), le parcours qui a mené à la création de cette école de danse à laquelle je me suis consacré, tel un sacerdoce, où de nombreuses personnes ont pu s’épanouir et dont je m’apprête à fermer le livre prochainement en juin 2025.

PARTIE 4 : les événements à l’école de danse

Une école à part entière de danse fonctionne sur trois axes : les cours réguliers (souvent hebdomadaires et collectifs), les cours et événements ponctuels (stages collectifs, cours privés, soirées) ainsi que les locations de salle lorsque des créneaux sont libres. Je vous ai présenté le premier axe dans la partie précédente. Voici quelques mots sur les autres.

Espace UltraDanse : stage
Espace UltraDanse : stage

Commençons par les stages. Ils ont été nombreux en 12 ans et ont abordé de nombreux styles de danses. J’ai moi-même organisé et assuré les premiers stages de week-end ou durant les vacances scolaires. Ils concernaient les danses à deux, évidemment, et permettaient de compléter l’offre de cours collectifs tout en permettant aux personnes désireuses de découvrir de nouvelles danses ou nouveaux mouvements de progresser. Je faisais des après-midi complets autour de trois cours le week-end une à deux fois par mois. Il y avait toujours un niveau débutant pour permettre à de nouveaux élèves de démarrer leur apprentissage et découvrir l’école de danse. Dans un second temps, les professeurs de l’école ont proposé aussi des stages intensifs, parfois sur un thème technique. Là aussi des personnes ne prenant pas de cours hebdomadaires découvraient l’école et ses professeurs à cette occasion ponctuelle. Et dans un troisième temps, il y a eu l’intervention de professeurs extérieurs aux activités régulières de l’école de danse. Ils amenaient encore un autre public à découvrir le local et ses activités. Il y a eu des stages de danses à deux évidemment, mais aussi jazz, street, dancehall, heels, danse africaine, etc. Et enfin, par le biais de locations des salles, des professeurs indépendants ont pu organiser leurs stages indépendamment de l’école dans des créneaux libres restants. Pour certains stages internes comme externes, on aurait parfois pu pousser les murs tellement il y avait de monde ! Dans d’autres cas, on se rapprochait des cours privés avec un petit groupe. Dans tous les cas, l’objectif de donner accès à la danse au plus grand nombre était rempli.

Espace UltraDanse : cours particuliers
Espace UltraDanse : cours particuliers

En parallèle des cours collectifs, il y a généralement des cours privés, en couple ou en petit groupe. Ces cours se déroulent évidemment en dehors des créneaux hebdomadaires réservés ou pendant les vacances scolaires. Dans le domaine des danses à deux, les cours particuliers sont destinés aux couples ne désirant pas changer de partenaire durant l’apprentissage ou à apprendre des chorégraphies spécifiques, comme lors d’une préparation à l’ouverture d’un bal de mariage par exemple. Ce dernier exercice est particulièrement intéressant (et je le propose depuis de nombreuses années) car il a pour but de mettre en valeur un couple de mariés le jour de leur mariage. Souvent, les futurs mariés ne savent pas danser et il faut leur apprendre les bases techniques d’un style de danse avant de passer à la mémorisation de la chorégraphie conçue spécialement pour eux sur la musique qu’ils ont choisie. Dans un domaine connexe, ces cours privés peuvent aussi être donnés dans le cadre d’un enterrement de vie de jeune fille (EVJF) à un groupe souhaitant s’amuser une heure ou deux à cette occasion.

Grande salle en configuration spectacle
Grande salle en configuration spectacle

Dans certaines situations, la grande salle de danse de l’école a pu devenir une salle de spectacles avec quelques aménagements comme l’ajout de rangées de chaises, le masquage des miroirs et parfois même la mise en place d’une scène sur estrade. Depuis la seconde année de l’école, j’ai souhaité proposer un goûter de Noël aux enfants qui fréquentent les cours de danse. Le spectacle associé est composé de passages des enfants devant leurs familles et proches, mais aussi certaines années de passages autres comme ceux de ma troupe (voir en partie 6) ou de certains groupes d’élèves. Ponctuellement, d’autres événements orientés spectacles ont eu lieu dans l’école, la plupart du temps la salle était mise à disposition gratuitement comme pour des événements caritatifs (au profit de l’association Marie-Louise, par exemple).

Espace UltraDanse : première soirée country
Espace UltraDanse : première soirée country

Si j’ai souhaité disposer d’une grande salle de danse, c’est parce que je voulais pouvoir organiser des soirées ou après-midis dansantes autour des danses à deux. La première soirée était une soirée « country & line dance », puis cela a enchaîne sur du rock & swing, etc. Comme l’isolation n’était pas encore faite (voir en partie 2), il m’a fallu interrompre l’engouement pour ces nouveaux rendez-vous peu après le début de la première saison.  Je les ai reprises la saison suivante, mais la dynamique était cassée et les fréquentations furent irrégulières.

Espace UltraDanse : soirée dansante
Espace UltraDanse : soirée dansante

Néanmoins, nous avons eu de très belles soirées durant toutes ces années. Des soirées simples dans la grande salle avec une thématique « toutes danses » ou « rock’n’roll » mais aussi des soirées multi-ambiances sur 3 salles, chacune proposant un thème musical propre comme rock’n’roll dans une salle, latino/salsa dans une autre et West Coast swing dans une troisième.

Orchestre à l'Espace UltraDanse
Orchestre à l’Espace UltraDanse

La grande salle disposant d’un bar pour se désaltérer, c’est son programme qui rassemblait le plus de suffrages. J’ai plusieurs fois fait intervenir des orchestres pour animer des soirées rock et swing pour le plus grand plaisir des élèves. Ça coûte de l’argent, ce n’est pas toujours rentable quand on fait les choses bien, mais c’est aussi important d’avoir ce type d’organisation où musiciens et danseurs peuvent se retrouver dans une ambiance « live » pour partager une soirée.

Réunions à l'Espace UltraDanse
Réunions à l’Espace UltraDanse

Lorsque les salles ne sont pas utilisées pour les besoins internes, elles sont disponibles à la location. J’ai privilégié les événements liés à la danse ou organisés par des danseurs afin d’éviter les problèmes de dégradations ou incivilités. J’ai donc accepté quelques anniversaires mais aucun mariage. Certaines locations ont été faites pour des circonstances particulières et pas toujours médiatisées : des stages organisés par des candidats de The Voice de TF1, des tournages de castings pour Incroyable Talent de M6, des répétitions pour Miss Toulouse et Midi-Pyrénées. Il y a eu aussi des entraînements et tournages de vidéos par des professeurs Toulousains ou encore des entraînements de compétition de danse sportive ainsi que des répétitions de spectacles. Il y a même eu des formations en informatique ou des réunions de syndics de copropriétaires. Avec un grand espace, on fait un peu ce qu’on veut en réalité.

Un événement récurrent complète l’année de cours de l’Espace UltraDanse depuis le début : le gala. Il s’agit d’un spectacle annuel où les élèves montrent sur scène le résultat du travail de la saison tout entière. Si cet événement a eu lieu au sein même de l’école la première année, il a fallu l’organiser dans un lieu beaucoup plus grand et adapté les saisons suivantes. Toute l’histoire est à lire dans la partie suivante.

[>> À venir en partie 5 : le gala annuel]

Partagez cet article :

L’Espace UltraDanse raconté par son créateur (3/10)

Partagez cet article :

Partie 3 de la saga «Espace UltraDanse de 2013 à 2025 »
[<< Précédemment en partie 2 : l’aménagement du local]

Préambule

Je m’appelle Christian ROLLAND et c’est moi qui ai créé l’école de danse « Espace UltraDanse » à Aucamville, en périphérie nord de Toulouse, en 2013. Créer sa propre école ne vient pas de nulle part et c’est un projet qui ne s’improvise pas. Je vous raconte ici, en quelques épisodes et sans trop entrer dans les détails (d’où l’absence de la plupart des noms de personnes et lieux précis), le parcours qui a mené à la création de cette école de danse à laquelle je me suis consacré, tel un sacerdoce, où de nombreuses personnes ont pu s’épanouir et dont je m’apprête à fermer le livre prochainement en juin 2025.

PARTIE 3 : les cours de danse collectifs

Espace UltraDanse : cours de rock avec Christian
Espace UltraDanse : cours de rock avec Christian

Si l’on revient particulièrement aux activités du début de l’école de danse, on y voit un planning déjà bien rempli. Lorsque je réfléchissais à la création de ma propre école, j’imaginais tout d’abord une grande salle où je donnais seul mes cours de danse à deux : rock, lindy hop, salsa et autres danses en couple. Et puis, le projet se précisant, après avoir trouvé le local, j’ai réalisé que, pour faire face aux charges, il me faudrait rentabiliser un peu plus l’espace et proposer d’autres cours de danse en parallèle des miens. À l’époque, je regardais régulièrement l’émission de danse américaine « So You Think You Can Dance » (non diffusée en France) et j’adorais découvrir divers styles de danse très différents et les voir se mélanger dans une même émission. On pouvait voir un danseur de West Coast swing exceller en hip-hop ou une danseuse de jazz réussir de belles chorégraphies en couple. Je me suis donc mis en quête d’autres professeurs aux styles complémentaires. C’est comme cela que j’ai embauché la première équipe de professeurs qui assuraient dès la première rentrée des cours de danse classique, de danse contemporaine, de modern jazz, de ragga dancehall, de street jazz, de Bollywood, de West Coast swing, de kizomba et semba, de country et de Pilates. Pour ma part, j’assurais le rock, le lindy hop, les danses de salon standard (valse, tango, etc.), les danses de salon latines (cha-cha, rumba, samba, etc.), les danses des Caraïbes (salsa, merengue, bachata) ainsi que les claquettes. J’avais envisagé de donner moi-même les cours de West Coast swing (que je n’avais alors jamais enseigné), mais j’ai vite compris qu’élaborer une méthode pédagogique pour cette danse aurait trop chargé ma rentrée, et puis un professeur dans ce domaine s’est présenté à bon escient. Et oui, dès la première année, le planning était déjà bien rempli avec quasiment deux cours en permanence en parallèle dans l’école tous les soirs de la semaine.

Espace UltraDanse : cours de jazz
Espace UltraDanse : cours de jazz

Le premier planning a été réalisé en tenant compte de l’existence d’une association de danse dans les locaux de la mairie de la même commune et de son planning. Je peux à présent dire qu’ils n’ont pas fait de même par la suite et qu’ils n’ont pas cherché à collaborer avec ma nouvelle école qu’ils considéraient comme « concurrente » dans la même commune alors qu’ils avaient leurs salles gratuites sans charge et ainsi que des subventions municipales… Leurs tarifs sont pourtant à peine inférieurs aux miens et même plus chers pour les tout petits et l’illimité. J’aurais bien aimé qu’ils fassent preuve d’un peu plus d’ouverture d’esprit toutes ces années pour le développement de la danse, surtout pour une association à but non lucratif. Mais il n’en a rien été et j’ai fini par faire mon bout de chemin dans mon coin, sans rien demander, indépendamment de cette association et des largesses octroyées par la mairie. Dès le début, j’ai souhaité proposer une école familiale avec des cours pour enfants à partir de 4 ans jusqu’aux adultes, dont la doyenne à ce jour avait 82 ans. C’est ce large mélange des âges et des styles qui a donné une partie de l’identité de mon école dès le départ. J’ai essayé de faire en sorte que tous ces profils différents se croisent et cohabitent au sein d’un même ensemble. Quand c’était possible, j’ai aussi favorisé la collaboration entre les professeurs pour enrichir ce qui était proposé. Dans cette aventure, mon objectif a toujours été de favoriser l’accès à la danse au plus grand nombre quitte à en être de ma poche. Ainsi je maintenais un cours annoncé au planning de la rentrée même s’il n’avait que 3 personnes inscrites. Autant dire que 3 cotisations annuelles ne paient pas le salaire d’un professeur et encore moins les frais fixes d’une école de danse (il faut au minimum 10 élèves). J’ai donc « subventionné » personnellement l’activité de certains profs avec des tout petits cours pendant des années, de la première à cette année encore. L’essentiel est de tenir un engagement de créneau annuel vis-à-vis des profs et des élèves, je comptais sur un calcul globalisé sur l’ensemble des cours pour assurer l’équilibre financier de l’école (un peu comme une association à but non lucratif, mais mois j’étais sous forme d’entreprise), ce qui a fonctionné.

Espace UltraDanse : un planning de cours 2024-25 bien rempli sur 3 salles
Espace UltraDanse : un planning de cours 2024-25 bien rempli sur 3 salles

Comme je l’ai écrit dans la partie précédente, cette première année a été bien perturbée du fait d’un chantier non achevé et d’un maître d’œuvre malhonnête. Néanmoins, je remercie les 150 premiers élèves qui ont eu le courage (ou l’inconscience) de me faire confiance à cette époque incertaine concernant l’avenir du projet. Beaucoup de personnes sont venues voir et, prenant connaissance du chantier, n’ont pas souhaité tenter l’inscription annuelle. Moi-même, je n’étais sûr de rien, mais en bon Breton têtu, je me suis accroché et j’ai mené mon projet au bout. Je n’aurais peut-être pas imaginé que l’école fonctionnerait encore 12 années plus tard, mais je l’espérais très fort… J’ai donc mené cette nouvelle école au bout de sa première année en ayant perdu 12 kilos et beaucoup d’argent, comme quoi il faut savoir s’accrocher à son rêve. La fin de la première année a été marquée par un événement combinant démonstrations des élèves et soirée dansante de danse à deux dans les locaux de l’école. Ce fut le premier gala (voir la partie qui y est consacrée plus loin) qui marqua le départ de nombreux autres.

Espace UlraDanse : cours de Pilates en salle 2
Espace UlraDanse : cours de Pilates en salle 2

La seconde année voit l’ajout de quelques nouvelles activités, comme le boogie, la salsa portoricaine, plusieurs niveaux de bachata (assurée par un autre que moi), le Pilates et la danse africaine et sa cousine afro-remix. De nouveaux professeurs amènent de nouvelles disciplines et une variété de choix pour les élèves chaque saison.

Espace UltraDanse : cours par Christian
Espace UltraDanse : cours par Christian

C’est l’occasion pour moi de parler un peu des professeurs qui m’ont accompagné toutes ces années. Je les ai recrutés après un entretien classique, mais j’avoue que je fonctionne beaucoup au feeling. Si je sens bien l’enseignant, il gagne de nombreux points quant au fait de rejoindre l’équipe. Certains ont intégré mon école alors qu’ils étaient déjà installés et on amené leur style et leur expertise. Pour d’autres, c’est moi qui leur ai donné leur chance de démarrer ou développer leur activité d’enseignement de la danse alors qu’ils n’avaient pas d’expérience (ou tout juste quelques mois). Pour certains, mon école a donc été un marchepied pour leur carrière de prof de danse, certains sont reconnaissants de la confiance que j’ai placée en eux, d’autres moins. En même temps, je ne les ai pas aidés pour la reconnaissance, même si c’est parfois dommage d’oublier d’où l’on vient. Vous retrouvez actuellement certains d’entre eux dans d’autres écoles à Toulouse et aux alentours. À chaque fois, j’ai souhaité associer un seul prof à un style de danse. Ainsi, quand on venait apprendre tel style de danse dans mon école, on savait qu’on allait travailler avec tel prof et son approche de la danse, sans surprise.

Espace UltraDanse : cours dans la grande salle
Espace UltraDanse : cours dans la grande salle

Saison après saison, l’équipe évolue au gré des contraintes des uns et des autres. Parfois, j’ai remplacé un prof sur le départ, parfois j’ai laissé un style de danse de côté pour essayer un autre. L’idée est de satisfaire les élèves en recherche de nouveaux cours au sein de leur école favorite. Ainsi, au gré des rentrées et des tendances, j’ai pu proposer de nouveaux cours, comme le tango argentin, la Zumba, la barre à terre, le reggaeton, le hip-hop, la danse orientale, la danse polynésienne, le heels, etc. Et tout cela sans compter les stages ponctuels où d’autres disciplines ont pu être enseignées par des professeurs venant ponctuellement apporter leurs connaissances. De mon côté, j’ai enseigné certaines danses ou niveaux pendant un temps, puis interrompu quelques saisons, puis redémarré ces mêmes danses selon les demandes, tendances, besoins et contraintes de planning. Et puis, j’ai continué à me former, soit en présenciel auprès d’autres professeurs reconnus via des cours et stages professionnels, soit à distance, sans compter le travail personnel de développement de mes propres mouvements et figures durant toutes ces années, ce qui assurait à mes élèves d’apprendre des figures originales en venant dans mon école.

Cours de danse Covid en vidéo avec partenaire bricolée
Cours de danse Covid en vidéo avec partenaire bricolée

J’ai toujours eu du plaisir à animer mes cours de danse. Je me suis donné à fond et en 12 ans je n’ai manqué aucun cours collectif. Même durant la période du Covid j’étais dans l’école en permanence (j’avais  été amené à élire domicile dans l’école pour m’en sortir financièrement et faire survivre le projet) et j’y ai donné des cours en visio ou en vidéo en essayant de divertir les élèves dans ces moments difficiles à vivre pour tous. Pour la petite anecdote, comme j’étais isolé dans l’école en cette période de confinement, j’avais même bricolé une partenaire à roulettes pour montrer les mouvements de danse à deux en vidéo et certains m’en reparlent encore aujourd’hui. Je ne sais pas si c’est extraordinaire, d’autres sont sûrement dans le même cas, mais ce que je peux dire c’est que ma priorité était d’assurer mes cours et mon engagement envers mes élèves pour leur apprendre à danser en passant un agréable moment. Chaque année des photos de groupe ont pu être prises ça et là pour conserver un souvenir des bons moments passés en cours.

Espace UltraDanse : photos de groupe des élèves
Espace UltraDanse : photos de groupe des élèves

Et voici enfin, une petite liste non exhaustive des danses qui ont été enseignées depuis 12 ans dans mon école : rock, lindy hop, balboa, collegiate shag, charleston, West Coast swing, boogie woogie, jive, salsa cubaine, salsa portoricaine, bachata, merengue, mambo, kizomba, semba, cha-cha, rumba, samba en couple, samba no pe, tango de bal, tango argentin, paso doble, valse musette, valse viennoise, valse lente, valse american smooth, slow, slowfox, quickstep, danse (country) en ligne, claquettes américaines, danse classique, modern jazz, danse contemporaine, street jazz, hip-hop, dancehall, heels, reggaeton, africaine, orientale, Bollywood/indienne, polynésienne, etc. On peut y ajouter des activités d’entretien physique connexes à la danse comme le Pilates, la barre à terre, la Zumba. Bref, toute une diversité de styles pour satisfaire les amateurs de danse du nord toulousain et d’ailleurs !

[>> À venir en partie 4 : les événements à l’école de danse]

Partagez cet article :

L’Espace UltraDanse raconté par son créateur (1/10)

Partagez cet article :

Partie 1 de la saga «Espace UltraDanse de 2013 à 2025 »

Préambule

Je m’appelle Christian ROLLAND et c’est moi qui ai créé l’école de danse « Espace UltraDanse » à Aucamville, en périphérie nord de Toulouse, en 2013. Créer sa propre école ne vient pas de nulle part et c’est un projet qui ne s’improvise pas. Je vous raconte ici, en quelques épisodes et sans trop entrer dans les détails (d’où l’absence de la plupart des noms de personnes et lieux précis), le parcours qui a mené à la création de cette école de danse à laquelle je me suis consacré, tel un sacerdoce, où de nombreuses personnes ont pu s’épanouir et dont je m’apprête à fermer le livre prochainement en juin 2025.

PARTIE 1 : les prémisses

Je vous raconte rapidement mon parcours de danse. J’ai commencé la danse tardivement, à l’âge de 23 ans. Je cherchais à apprendre quelques pas pour ne pas avoir l’air trop cloche au mariage d’un de mes amis. J’ai commencé comme beaucoup dans une maison de quartier à Brest. J’y ai fait mes premiers pas de danse en ligne, de rock et de valse. Puis j’ai déménagé à Rennes où j’ai naturellement cherché à poursuivre mon apprentissage, car la technique de danse m’intriguait particulièrement. J’ai trouvé une association proche de chez moi où j’ai pris un cours multi-danses avec les principales danses à deux. La seconde année, j’ai ajouté un cours de rock qui m’a particulièrement plu. Puis j’ai participé à diverses démonstrations en public, suivi quelques stages en week-end, contribué à certains cours de danse donnés à l’Université par la même prof qui animait l’association, tant et si bien que j’ai accepté la présidence de l’association au final. Le monde de la danse me passionnait et j’y faisais des découvertes chaque semaine. C’est à cette époque que j’ai découvert le lindy hop à l’occasion d’une démonstration un week-end de stage et je me suis dit : « C’est ça que je veux danser ! »

La danse n’était alors qu’un loisir à côté de ma vie professionnelle d’informaticien. Cette carrière entamée dans l’informatique m’a ensuite amené à déménager à Nantes. Là encore, je me suis inscrit à des cours de danse, dans une vraie école en centre-ville avec ses propres locaux modestes. Je me suis inscrit à plusieurs cours : rock évidemment, danses standards et danses latines. Mes découvertes ne cessaient de se multiplier et j’étais à l’affût de tout ce qui se faisait dans ce monde merveilleux de la danse à deux. Internet commençait à se développer dans le grand public et je ne manquais rien de ce qui y était proposé dans le domaine de la danse.

UltraDanse.com en 2013
UltraDanse.com en 2013

Et puis, un jour j’ai voulu associer mes compétences en informatique et ma passion pour la danse en partageant mes découvertes au sein d’un site Internet baptisé « UltraDanse.com » (c’est sur ce même site que vous lisez probablement ce texte et davantage d’informations sur sa genèse se trouvent dans l’article qui y est consacré ici). J’y compilais tout je ce que je trouvais d’intéressant des photos aux documents historiques (que je traduisais en français si nécessaire) en passant pas les économiseurs d’écran ou des fichiers musicaux Midi. J’y ai petit à petit ajouté la description de pas de danse que j’ai décrits en 2D et en 3D par des images de synthèse que je créais pour l’occasion. Le site est toujours en ligne, modernisé sous la forme d’un blog, mais je n’y ai pas encore réimporté tous les pas de base en 3D.

Christian sur scène en 2003
Christian (à droite) sur scène en 2003

Petit à petit, j’ai ajouté de nouvelles danses à mon quotidien : country en ligne, claquettes, modern jazz, hip-hop, etc. En 2002, j’étais inscrit dans 4 écoles de danse différentes avec des cours tous les soirs de la semaine et je me déplaçais en stage intensif un week-end sur deux pour les danses que je n’avais pas sur place (lindy hop, Balboa, West Coast swing, salsa, etc.). Autant dire que, dans ces conditions, on progresse vite, même si l’apprentissage de la danse m’a toujours demandé beaucoup de travail personnel, probablement même davantage que la moyenne. J’ai ainsi pu participer à divers spectacles et démonstrations à l’époque et je m’intéressais aussi déjà à la danse en ligne country dont je partageais quelques pas lors de soirées entre amis.

Cours de danse Christian Rolland
Cours de danse Christian Rolland

Un jour, j’apprends qu’une association au sud de Nantes cherche un professeur de danse. C’était l’époque où je m’apprêtais à faire des compétitions de rock et, faute de temps, j’ai dû choisir entre faire de la compétition et enseigner. J’ai choisi l’enseignement. Après un entretien d’embauche classique, j’ai commencé à enseigner les principales danses à deux dans cette association la première année. J’enseignais aussi bien à des enfants à partir de 5 ans qu’à des adultes de tous âges. Puis on m’a contacté pour une deuxième association, plutôt pour du rock, puis une troisième. Et me voilà lancé à donner des cours tous les soirs au lieu de les prendre. J’ai ensuite cherché à améliorer ma pédagogie en prenant des cours professionnels auprès de professeurs expérimentés. L’expérience et le travail ont fait le reste de la réussite de mon activité.

Troupe de lindy hop dans les années 1940
Troupe de lindy hop dans les années 1940

À l’occasion d’un stage de week-end, des professeurs de lindy hop toulousains bien connus me proposent d’intégrer leur troupe de danse. J’ai d’abord refusé, ne m’imaginant pas tout laisser tomber à Nantes du jour au lendemain. J’y avais une maison, un bon boulot, des amis, des élèves ainsi que mes habitudes depuis quelques années. Pourtant, après 3 jours à me poser des questions, je choisis de ne pas avoir de regrets d’avoir laisser passer une aventure hors du commun. Je donne ma démission à Nantes dans toutes mes activités et je déménage à Toulouse à l’âge de 33 ans. Je donne des cours à Toulouse et Agen et je m’entraîne avec la troupe, mais le feeling n’est pas tout à fait là, en particulier j’ai du mal à me faire à la vie toulousaine où je connais peu de monde (cela a mis du temps, mais à présent tout va bien de ce côté !). Nous interrompons donc l’expérience de la troupe après juste une représentation et je continue à donner des cours pendant 1 an avant de reprendre une activité dans l’informatique, faute de revenus suffisants.

Cette époque correspond à celle où j’ai continué à partager ma passion pour la danse malgré tout. Pour cela, ayant récupéré une stabilité financière avec mon travail dans l’informatique, j’ai ajouté à mon activité de site Internet une structure d’édition de livres sur la danse au sein de laquelle j’ai écrit des livres de technique de danse au départ. L’idée était au départ de rendre disponible en librairie un livre de référence technique sur le rock, mais aucun éditeur n’a voulu de mon projet trop spécifique. Alors j’ai créé ma propre maison d’éditions à mon nom. J’ai ainsi commencé à écrire et éditer mes propres livres.

Stand des livres Rolland Editions
Stand des livres Rolland Editions

Puis, j’ai commencé à traduire en français des livres de référence parus aux États-Unis sur le lindy hop et la danse country western après en avoir acheté les droits d’adaptation. Je voulais que les francophones amateurs de danse aient accès à toutes ces informations dont je disposais. Il faut dire que j’ai en parallèle amassé une grande quantité de livres sur le thème de la danse provenant de toutes les époques et en diverses langues. Au début, je démarchais moi-même les librairies avec mes livres sous le bras pour les vendre, puis j’ai intégré le circuit des éditeurs professionnels avec un diffuseur et un distributeur qui assure actuellement la présence des livres dans les librairies françaises et étrangères. J’ai aussi tenu quelques stands dans des festivals de danse pour promouvoir mon travail et accessoirement vendre quelques livres.

Mais revenons à mes cours de danse. Après quelques mois sans enseigner, cela a fini par me manquer. Et puis, j’ai toujours rêvé d’avoir ma propre école de danse. Je me suis donc mis dans la tête de remonter tout cela à partir de zéro. J’ai donc recommencé à donner des cours dans diverses associations autour de Toulouse et dans divers événements dont, par exemple, le bien connu festival country de Mirande.

Christian Rolland au festival Country de Mirande 2012
Christian Rolland au festival Country de Mirande 2012

J’ai, par ailleurs, aussi créé mes propres cours indépendants dans un quartier de Toulouse en louant une petite salle quelques heures par semaine. Cela m’a permis de tester le fait d’avoir à gérer mon activité moi-même de A à Z, mais cela ne fait pas encore une « vraie » école de danse. Et puis, j’ai fini par trouver un local qui avait le potentiel pour créer une véritable école de danse à mon goût. Il se trouvait à Aucamville, à la pointe nord de Toulouse, à quelques kilomètres du quartier de Borderouge où j’avais créé mes cours de danse indépendants, et il s’agissait d’un entrepôt basique de 500 mètres carrés où tout était à faire. Une page blanche à écrire, partant de 4 murs, un toit ondulé fuyant en cas de pluie, sans arrivée d’eau potable et juste une prise électrique industrielle de 480 volts… Et voilà, mon terrain de jeu – et de danse – pour les 13 années qui allaient suivre. C’était en 2012 et l’Espace UltraDanse allait voir le jour.

Le hangar à Aucamville
Le hangar à Aucamville

[>> À venir en partie 2 : l’aménagement du local]

Partagez cet article :

Le Bus Stop : la danse emblématique du disco

Partagez cet article :

Quand on évoque l’époque disco, on ne peut pas s’empêcher de penser aux pistes de danse éclairées de lumières colorées, aux paillettes et aux mouvements rythmés des danseurs en harmonie avec les « boum boum » enivrants de la musique. Parmi les multiples danses qui ont marqué cette période, le Bus Stop est l’une des plus appréciées et emblématiques. Plus qu’une simple danse, c’est un véritable phénomène culturel qui a traversé les décennies pour devenir un classique intemporel.

Origines et évolution

Fastback Band, Do The Bus Stop
Fastback Band, Do The Bus Stop

Le Bus Stop est dans les années 1970, dans le milieu de la musique disco dans une petite discothèque de Chicago. On lui attribue généralement le titre de première danse en ligne de l’ère du disco. Initialement appelée le « L.A. Hustle », cette danse en groupe a été renommée « Bus Stop » lorsqu’elle s’est propagée vers la côte Est des États-Unis. Elle est composée d’un mélange de pas simples et répétitifs basés sur des mouvements simples de danse en ligne. À l’inverse des danses de couple qui dominaient avant l’ère disco (rock’n’roll, danses de salon, etc.), le Bus Stop permettait à un grand nombre de personnes de danser ensemble sur la piste de danse, créant ainsi une sensation d’unité festive.

L’apparition de la danse dans les clubs new-yorkais a favorisé sa diffusion grâce aux DJ et aux chorégraphes de l’époque. La popularité du Bus Stop s’est rapidement accrue, au point de devenir une référence dans les soirées disco à travers le monde. La danse est généralement liée à la chanson « Do The Bus Stop » du groupe The Fatback Band bien qu’en réalité elle puisse être faite sur n’importe quelle chanson disco avec un tempo adapté. Citons en particulier « Get Up, Get Down, Get Funky, Get Loose » de Teddy Pendergrass, “Play That Funky Music” de Wild Cherry ou encore « Some Kind of Trouble » de Tanya Tucker. Voici une vidéo de la version de The Fatbck Band en 1975.


Petit à petit, grâce à son succès au fil des années, le Bus Stop a été intégré parmi les danses en ligne pratiquées par les amateurs au même titre que les autres danses (country) en ligne.

Mouvements de base

Le Bus Stop est relativement simple à danser, ce qui a joué un rôle essentiel dans sa réussite. La danse se déroule en 32 temps et 4 murs. Voici une explication des étapes fondamentales par série de 4 temps :

  • 1-4 : Walk Back, Touch
    reculer le pied droit, reculer le pied gauche, reculer le pied droit, pointer le pied gauche à côté du pied droit sans le poids du corps
  • 5-8 : Walk Forward, Touch
    avancer le pied gauche, avancer le pied droit, avancer le pied gauche, pointer le pied droit à côté du pied gauche sans le poids du corps
  • 9-12 : Vine Right, Touch
    écarter le pied droit à droite, croiser le pied gauche derrière le
    pied droit, décroiser le pied droit à droite, pointer le pied gauche à côté du pied droit
  • 13-16 : Vine Left, Touch
    écarter le pied gauche à gauche, croiser le pied droit derrière le
    pied gauche, décroiser le pied gauche à gauche, pointer le pied droit à côté du pied gauche
  • 17-20 : Step Touch, Step Touch
    écarter le pied droit à droite, pointer le pied gauche à côté du
    pied droit, écarter le pied gauche à gauche, pointer le pied droit à côté du pied gauche
  • 21-24 : Slide and Heels
    écarter largement le pied droit à droite, assembler le pied gauche
    au pied droit en le faisant glisser au sol (slide), déplacer le poids
    du corps sur l’avant des pieds puis écarter les talons, ramener
    les pieds parallèles
  • 25-28 : Taps
    pointer le pied droit vers l’avant deux fois, pointer le pied gauche
    vers l’arrière deux fois
  • 29-32 : Toe, Turn and Stomp
    pointer le pied droit vers l’avant, pointer le pied droit vers
    l’arrière, pointer le pied droit vers le côté, pivoter d’1/4 de tour à gauche puis taper du pied droit au sol à côté du pied gauche, sans mettre le poids du corps (stomp)
  • Puis on recommence au début !
Danseuses de Bus Stop
Danseuses de Bus Stop

Comme dans le cas d’un madison, on répète ces mouvements, les danseurs tournant d’un quart de tour, vers une nouvelle direction, à chaque cycle. Il est possible d’inclure des variations dans le Bus Stop de base, les danseurs improvisent en utilisant des mouvements de bras ou en ajoutant des pas supplémentaires, ce qui rend la danse à la fois accessible et personnalisable. Par exemple, sur les comptes 21 à 24, il est possible de sauter vers l’avant sur un temps, sauter en arrière sur un temps, puis effectuer un mouvement faisant se joindre puis s’écarter les talons deux fois ; ou encore pour s’amuser, on peut aussi débuter la danse sur le temps 9 et reprendre les temps 1 à 8 pour finir ou encore sur le temps 25 et reprendre les temps 1 à 24 pour finir comme dans la vidéo ci-dessous où le Bus Stop est piloté par Charlie Green en 1982 à Chicago dans une version adaptée au titre « Make It Clap » de Will The Funkboss.

La danse (country) en ligne
La danse (country) en ligne

Vous pourrez retrouver les pas du Bus Stop illustrés dans mon livre « La danse (country) en ligne » avec de nombreuses autres danses accessibles à tous, toujours disponible en librairie, en commande en ligne ou en commande directe aux éditions Ch. Rolland !

Impact culturel

Le Bus Stop dépasse largement le simple cadre de la danse, il incarne une époque la danse en ligne en groupe relativement important étaient au cœur de la culture des clubs. À une époque la musique disco rassemblait les individus de toutes origines et de tous âges, le Bus Stop était un moyen facile et divertissant pour tous pour se connecter et de partager la joie de la danse.

Le Bus Stop est devenu une icône des soirées disco grâce à l’émergence des clubs de danse et à l’influence des films tels que Saturday Night Fever. Il a franchi les frontières culturellesen étant pratiqué dans différentes soirées et demeure encore populaire dans certains cours de danse et les fêtes disco à l’heure actuelle.

Le Bus Stop aujourd’hui

Malgré la disparition de la culture disco années 1970, le Bus Stop n’a jamais réellement disparu. Il demeure un élément essentiel des soirées incluant de la musique disco et continue d’être enseigné dans les cours de danse aux USA. La danse est toujours appréciée pour son côté nostalgique et accessible, tant par ceux qui l’ont connue à son apogée que par les nouvelles générations curieuses de retrouver l’esprit festif de l’époque disco.

Petite anecdote supplémentaire, aujourd’hui dans le milieu du swing « à l’ancienne » des années 1930-40 (jazz roots, lindy hop, etc.) et de ses festivals ou cours de danse, on voit un Bus Stop revisité à la manière swing par des professeurs. On avait déjà eu droit au « Madison revisité par Frankie Manning », et à présent c’est au Bus Stop de servir de base pour animer les cours de danse ou comment faire du neuf avec du vieux ou, plus précisément, faire du très vieux avec du moins vieux !

En résumé, le Bus Stop dépasse largement le simple enchaînement de pas ; il s’agit d’une partie essentielle de l’histoire de la danse, d’un témoignage de l’influence du disco, et d’un rappel que parfois, les meilleures danses sont celles qui réunissent tous les participants sur la piste. 

 

Partagez cet article :

Jackie Chan le danseur : danse et arts martiaux

Partagez cet article :

Qui ne connait pas Jackie Chan, célèbre acteur associé aux arts martiaux, cascadeur et réalisateur de films d’action à succès ? Mais saviez-vous que la danse émaille sa vie et sa carrière tout entière ?
J’ai aujourd’hui décidé de vous parler de cet acteur iconique et de sa capacité  à danser mais aussi de la relation entre les arts martiaux et la danse.

Arts martiaux
Arts martiaux

La danse et les arts martiaux partent d’un grand point commun : la maîtrise du mouvement corporel. Que l’on exerce ces disciplines en solo ou avec un(e) partenaire (ou plutôt un(e) adversaire dans le cas des arts martiaux), il est nécessaire d’utiliser des techniques bien précises pour aboutir au bon résultat. En danse, on doit maîtriser l’équilibre, le rythme, l’énergie, les forces appliquées à un(e) partenaire dans le cadre d’une interaction (guidage en danse à deux, pas de deux, portés, etc.), le placement des éléments du corps pour réaliser les mouvements correspondant au style recherché, l’anticipation pour une chorégraphie fluide, sans oublier la mémoire des enchaînements lorsqu’on danse hors improvisation.  Dans le domaine des arts martiaux, je pourrais faire une phrase très semblable puisque les mêmes qualités sont requises pour une bonne pratique dans le cadre d’un combat ou celui d’une exhibition.On peut aussi ajouter dans la liste des points communs la discipline, la concentration, le contrôle de soi, l’expression artistique à travers les mouvements du corps. Dans le cas de démonstrations, on peut aussi citer l’importance du rythme, de la synchronisation entre les participants ainsi que la fluidité des enchaînements.

Si l’on poursuit le parallèle entre la danse à deux et un combat d’arts martiaux, la différence essentielle en dehors de la présence ou l’absence de musique sera le fait que dans le premier cas le danseur veut faire ressentir à sa danseuse le mouvement qu’il voudrait lui faire faire et que dans le second cas les adversaires essaient de masquer leurs intentions à l’autre pour pouvoir se surprendre mutuellement.

Le cas de Jackie Chan et d’autres stars des films d’arts martiaux mérite d’être étudié de plus près… De ses débuts à l’Opéra de Pékin à ses apparitions dans des films à succès, Jackie Chan a en particulier parcouru un chemin unique dans le monde de la danse.

Seven Little Fortunes
Seven Little Fortunes avec Jackie Chan

Jackie Chan est né le 7 avril 1954 à Hong Kong. Il a commencé sa formation en arts martiaux dès son plus jeune âge à partir de 1961 à l’Opéra de Pékin, également connue sous le nom de « China Drama Academy », où il a aussi étudié la danse traditionnelle chinoise et l’acrobatie. Cette formation précoce a influencé son style de combat unique qui intègre des éléments de danse et d’acrobatie, jetant ainsi les bases de ses talents multiples qui allaient le propulser vers la gloire cinématographique. Il a fait partie des meilleurs de sa promotion et sélectionné pour faire partie des « Seven Little Fortunes » qui se produisaient au Lai Yuen Amusement Park de Kowloon. La formation à l’Opéra de Pékin a également exposé Jackie Chan à une variété d’autres disciplines artistiques, notamment l’acrobatie et les arts martiaux, qui allaient devenir des éléments clés de son style cinématographique unique plus tard dans sa carrière. Cette formation polyvalente a contribué à forger sa passion pour les arts de la scène et à jeter les bases de sa future carrière dans l’industrie du divertissement.

Les premiers pas de Jackie Chan dans l’industrie cinématographique  dans les années 1960 et 1970 ont été marqués par des rôles dans des films où il a eu l’occasion de mettre en valeur ses compétences en danse et en arts martiaux. Son rôle dans le film en noir et blanc « Big and Little Wong Tin Bar » en 1962 lui a offert sa première expérience d’arts martiaux chorégraphiés sur grand écran en tant qu’enfant, posant ainsi les fondations de sa future carrière. Dans les années 1970 et 1980, Jackie Chan est devenu une figure majeure du cinéma d’action hongkongais, notamment grâce à sa collaboration avec le réalisateur Lo Wei et sa participation à la série de films « Drunken Master » et « Police Story ».

Drunken Master
Drunken Master

Son style de combat unique, qui intègre des éléments de comédie et de chorégraphie complexe, a attiré l’attention du public international et lui a valu le surnom de « Maître des arts martiaux comiques ».

Dans ses films d’action qui incorporent des séquences de combat chorégraphiées avec une précision remarquable, les mouvements de Jackie Chan sont souvent fluides et gracieux, rappelant ceux d’un danseur, ce qui ajoute une dimension artistique à ses scènes d’action. Ses cascades vont même souvent au-delà des simples combats. Il intègre fréquemment des éléments de danse dans ses scènes de combat et d’action, ce qui rend ses performances à la fois spectaculaires et esthétiques. Au fil de sa carrière, Jackie Chan a travaillé avec plusieurs chorégraphes de renom pour créer des scènes de combat et des séquences de danse dans ses films. Ces collaborations ont contribué à enrichir son répertoire de mouvements et à élever le niveau de l’action dans ses films.

Au fil des années 1980 et 1990, Jackie Chan a incorporé des éléments de danse dans ses films d’action de manière de plus en plus prononcée. Des séquences de combat chorégraphiées avec grâce et précision ont ajouté une dimension artistique à ses performances, distinguant ainsi ses films des autres productions d’action. Citons par exemple « City Hunter » (1993) mêlant chorégraphie et comédie.
Dans ce film, Jackie Chan offre au public une séquence de combat chorégraphié mémorable et hilarante. Déguisé en Sailor Moon, il entraîne les spectateurs dans une performance énergique sur le thème de « Street Fighter II », illustrant ainsi sa capacité à combiner danse, humour et action dans une seule séquence.

Dans la même période, on note des apparitions à la télévision où Jackie Chan danse. Par exemple, l’émission « Dance With Me » en 1982 où on le voit commencer par un saut acrobatique façon arts martiaux comme dans ses films, puis il continue en dansant en solo ou avec des danseuses comme le montre la vidéo ci-après.

Autre exemple, avec de la danse à part entière cette fois, dans le film Kung Fu Yoga réalisé par Stanley Tong et sorti en 2017, Jackie Chan joue le rôle de Jack, professeur d’archéologie chinois, qui fait équipe avec Ashmita, professeure de danse indienne, et son assistante Kyra pour retrouver le trésor perdu de Magadha. On y voit une scène de danse festive de style Bollywood où Jackie Chan démontre avec brio ses qualités de danseur. On retrouve la danse Bollywood principalement dans les films indiens (Bollywood est la contraction de Bombay et Hollywood) où l’industrie du cinéma regorge de scènes de danse de ce type. Pour faire la promotion de ce film, on a pu voir notre amateur d’arts martiaux exécuter des extraits de cette scène en direct sur plusieurs plateaux de télévision. D’ailleurs, ce style de mouvements rappelle une petite scène où Jackie Chan effectue une petite danse avec les mains dans « Drunken Master ».

Au-delà des mouvements de danse en solo mis en scène dans quelques films tels qu’évoqué précédemment, Jackie Chan a eu plusieurs fois l’occasion de danser en couple sur le grand et le petit écran. On peut citer, par exemple,des films comme « Shanghai Knights » (dans ce film de 2003, il reprend son rôle de Chon Wang aux côtés d’Owen Wilson. Bien que ce ne soit pas un film centré spécifiquement sur la danse, il y a des scènes où Jackie Chan danse en couple, notamment lors de certaines séquences comiques et de divertissement) ou encore

The Tuxedo, danse en couple
The Tuxedo, danse en couple

« The Tuxedo » (dans ce film d’action comique de 2002, Jackie Chan joue le rôle de Jimmy Tong, un chauffeur de limousine qui se retrouve impliqué dans une intrigue impliquant un smoking spécial doté de capacités surhumaines. Il y a plusieurs scènes où Jackie Chan danse en couple avec Jennifer Love Hewitt, qui joue le rôle de Del Blaine, un agent secret).

En fait, ce qui m’a donné l’idée de cet article est un extrait d’émission
de la télévision chinoise en ce début de 2024 où l’on voit Jackie Chan
faire quelques pas de danse improvisés. Ce n’est pas la première fois que Jackie Chan danse comme cela à la télévision, comme je vous l’ai précisé plus haut, mais l’occasion était trop belle pour ne pas aller dans le détail et vous montrer cela. Voici la vidéo :

 

On le voit bien, au fil des ans, Jackie Chan a étendu ses talents au-delà du cinéma pour inclure la réalisation, la production, le doublage vocal, la musique et même la philanthropie. Sa capacité de à fusionner habilement les arts martiaux, l’acrobatie et la danse a contribué à faire de lui une icône du cinéma d’action internationale.
Il a reçu de nombreux prix et distinctions tout au long de sa carrière, y compris un Oscar d’honneur en 2016 pour sa contribution exceptionnelle au cinéma. Comme quoi les qualités de danseurs peuvent mener très loin !

Je ne saurais être complet sur le sujet en citant quelques autres acteurs connus pour les arts martiaux qui mêlent danse et combat comme Bruce Lee,  Jet Li, Sammo Hung, Jean-Claude Van Damme  ou encore Tony Jaa qui a reçu une formation en danse thaïlandaise par exemple.  À l’inverse, plusieurs artistes connus pour la danse et/ou le chant maîtrisent les arts martiaux, parmi lesquels on peut citer Michael Flatley, Kamel Ouali, Madonna et même Elvis Presley (et son fameux déhanché peut-être en rapport avec sa ceinture noire de karaté ?).

Partagez cet article :

Le bal populaire en France

Partagez cet article :
Bal 14 juillet dans les rues
Bal 14 juillet dans les rues

La danse et la musique ont évolué au fil du temps pour devenir des éléments essentiels de la vie sociale française tant du point de vue social que du point de vue culturel. Avant même de disposer de la radio pour écouter les chansons en vogue, chacun pouvait danser au son des instruments que les musiciens s’enorgueillissaient de faire sonner de belle manière pour leur audience.  Même si de nos jours les  soirées se passent souvent à la maison devant un écran, il ne faut pas oublier que le bal a été pendant longtemps une partie du lien social local dans chaque région et que bien des familles ont été créées suite à un rencontre dansante à cette occasion. Grand-parents, parents et enfants trouvaient eu sein du bal populaire, organisé à l’origine à l’occasion d’événements comme les moissons ou les mariages, un espace de liberté différent du cercle familial où l’on croisait des personnes de tous âges et de toutes origines.

Affiche 14 juillet 1880
Affiche 14 juillet 1880

Le 14 juillet symbolise le bal populaire par excellence, mêlant diversité sociale et citoyenneté. Mais les bals populaires ce sont aussi les festivités des moissons dans les campagnes, les fêtes familiales, les soirées dans les dancings, les bals des pompiers, etc. Pourtant ces manifestations de joie a priori anodines ont souvent été encadrées de manière stricte par les autorités.  Le premier bal du 14 juillet a été organisé en 1880 accompagné de fanions tricolores et de musique populaire jouée par un orchestre du haut d’une estrade. Cette fête a été créée par les autorités pour fédérer les citoyens français autour de le toute nouvelle Troisième république pas forcément acceptée de tous.

Estrade bal 14 juillet
Estrade bal 14 juillet

Les bals populaires ont lieu dans des endroits tels que les salles des fêtes, les places publiques et les terrains de sport, etc. Ils sont souvent organisés par des associations locales. Les danses traditionnelles y régnaient aux débuts, comme la bourrée auvergnate au son de la cabrette ou la gavotte bretonne au son du biniou, voire même diverses danses sur des mélodies a capella des chanteurs de villages. Les occasions de faire la fête et de danser offraient une soupape aux travailleurs harassés par le travail quotidien dans les champs, dans les mines ou à l’usine. Ils pouvaient ainsi se retrouver entre amis, faire des connaissance et danser dans une ambiance détendue, vêtus de leurs plus beaux habits. Et cela pouvait durer jusqu’au bout de la nuit. Ainsi, des couples de tous âges dansent sur une variété de musiques, des plus traditionnelles aux plus modernes. Les bals populaires sont aussi un moyen de rassembler les communautés locales et de renforcer les liens sociaux. C’est au bal populaire que se sont faites de nombreuses rencontres alors que dans la « vie de tous les jours » les gens se voyaient de loin. Mais cela ne se faisait pas toujours sans mal. Si les hommes étaient libres d’y participer sans restriction, les femmes de la fin du XIXe siècle avaient systématiquement un chaperon plus âgé, sans compter que certaines manifestations étaient organisées sous la houlette du clergé bien-pensant qui n’a pas apprécié l’arrivée des danses dites « modernes » comme la valse ou la polka avec leur position de couple rapprochée.

Bal parisien
Bal parisien

Revenons à ces fameux bals du 14 juillet du début du XXe siècle… Malgré les réticences du clergé, ce jour devient un jour férié dans tout le pays. Ce début de  XXe siècle est appelé « La belle époque »,
les lieux se créent autour de la fête à Paris et portent l’appellation de « bal » : bal du Moulin Rouge, bal du Moulin de la Galette, Bal Tabarin… L’entrée coûtait un franc à l’époque ! Les jambes se dévoilent petit à petit et offusquent les « Père Lapudeur » de l’époque à l’instar du clergé des années auparavant. À l’opposé, certains bals comme celui des Barrières est fréquenté par les Apaches avec leur foulard, leur casquette et leur manières pour le moins directes. On y danse la valse, la scottiche, la mazurka et, bien sûr, la danse des Apaches (voir l’article à ce sujet sur ce blog).

Bal Breton
Bal Breton

Dans certains quartiers parisiens, on retrouve différentes communautés venues chercher du travail à la Capitale : en premier lieu les Auvergnats avec leur cabrette, mais aussi les Italiens avec leur accordéon… Et voilà que naît le style de musique dit « musette » et la danse qui va avec, à l’opposé du tango fustigé par l’Église et réservé aux quartiers bourgeois. À l’orée de la 1ère Guerre mondiale, tout le monde danse à l’unisson dans les rues à l’occasion des bals organisés dans un état d’esprit insouciant.

Accordéoniste piano accordéon
Accordéoniste piano accordéon

Si la guerre désorganise les festivités dansantes, il n’en demeure pas moins que l’on danse toujours et parfois entre personnes du même sexe sans ambiguïté. Le Américains débarquent et apportent avec eux le jazz . Le 14 juillet 1919 est marqué par un défilé fêtant la fin de la guerre et accompagné par un bal populaire ouvert à tous. Il y a fort à parier que les personnes venues danser sont plutôt là pour décompresser que pour célébrer le pays. Dans la rue se côtoient la valse musette et le tango mondain au son de l’accordéon chromatique, instrument roi des bals populaires à partir de ce moment-là. À lui seul un accordéoniste est en mesure de transformer n’importe que lieu en bal musette et, par conséquent, les lieux à danser se multiplient.  Les Français se libèrent de toutes ces années noires grâce au bal afin de pouvoir renaître… d’autant plus que la journée de travail passe de 60 à 48 heures sur 6 jours cette année-là. La java s’ajoute peu à peu à la liste des danses avec le boléro et le paso doble, permettant à certains de s’encanailler au bal musette.  Pendant ce temps, pendant l’entre-deux-guerres, les classes mondaines préfèrent le jazz et dansent le foxtrot, le charleston, le black bottom ou le shimmy et investissent de nouveaux lieux appelés « dancings ». Les tenues féminines se raccourcissent encore pour permettre de mieux effectuer ces mouvements dynamiques venus d’Amérique. Dans ces années-là, la norme était qu’une jeune homme ou une jeune femme de 18 ou 19 ans sache danser pour pouvoir aller au bal.

Au début des années 1930, près d’un Français sur deux dispose d’une radio TSF. La musique pour danser devient donc accessible à toutes les classes sociales à domicile sans attendre une quelconque occasion. Cela n’empêche pas les Français de se rassembler dans les guinguettes des bords de Marne par exemple (Le Grand Cavana, chez Gégène, etc.), des lieux où se retrouvent des gens de toutes les origines. À Montmartre, le premier bal des pompiers est créé dans la caserne. Puis, les grèves ouvrières de 1936 servent de prétexte à l’organisation de bals quotidiens lors de l’occupation des usines qui conduira à la semaine de 40 heures et aux congés payés, avec par conséquent toujours plus de temps libre pour danser.

En 1939, la Seconde guerre mondiale éclate. Le Maréchal Pétain prône la « France d’avant » et ferme tous les bals et dancing par décret en mai 1940. Bien sûr, l’interdiction n’est pas suivie à la lettre dans les campagnes où des bals sont organisés dans les fermes isolées ou l’arrière salle des bistrots aux fenêtres calfeutrées. Le peuple a besoin de se changer les idées et de danser dans ces bals clandestins où l’accordéon fournit l’ambiance musicale. Dans les villes, occupées par l’armée allemande, c’est plus compliqué mais quelques irréductibles appelés les Zazous (voir l’article sur le sujet dans ce blog) continuent de danser en secret sur les musiques américaines en signe de rébellion.

Caves de Saint Germain
Caves de Saint Germain

Après le débarquement américain de juin 44 qui marque le retour de la paix en France, le général De Gaulle réinstaure le bal républicain du 14 juillet et les autres bals renaissent comme les bals des pompiers dans diverses villes ou le Balajo à Paris. En parallèle, certains suivent les traces des Zazous et vont danser le be-bop et le swing dans les caves de Saint-Germain-des-Prés. L’après-guerre marque la nouvelle tendance des bals « où l’on veut, quand on veut », sans avoir à attendre un événement particulier (moissons ou 14 juillet par exemple). Les danses latines s’y intègrent progressivement : mambo, cha-cha, etc. Le bal populaire devient mobile, parfois en intérieur, parfois en extérieur, parfois sous tente, organisé par des professionnels. Il restera la première occasion de rencontre jusque dans les années 1970 puisque les jeunes utilisaient le bal comme lieu de rendez-vous. À la fin des années 1950, le rock’n’roll et les danses des yéyés venues des USA (madison, twist, etc.) reportent un franc succès chez les jeunes, boostés par les jukeboxes et les 45 tours, alors que les plus anciens restent attachés aux danses pratiquées jusque là dans les bals. Les discothèques se créent peu à peu pour donner à la jeunesse amatrice de rock’n’roll, de slow et des nouvelles danses un lieu pour danser avec des lumières tamisées et propice aux rencontres.

Bal traditionnel
Bal traditionnel

Les années 1970 marquent l’envie d’un retour à la nature et le renouveau de la musique folklorique et traditionnelle avec les danses associées. Les bals trads fleurissent en parallèle des soirées pop rock psychédéliques en discothèque où l’on se laisse aller. Puis les soirées en discothèque connaissent l’essor de la musique disco et l’âge d’or de ces établissements (plus de 4000 en France à la fin des années 1970). Face à ce raz-de-marée les bals populaires déclinent malgré les efforts et les subventions du gouvernement pour construire des salles des fêtes dans tout le pays. Ceux qui sortent en boîte de nuit se préparent longuement au préalable et on y va de plus en plus pour être vu et éventuellement y faire des rencontres. Même s’il y a beaucoup moins de discothèques de nos jours qu’à l’époque, la tendance continue dans ce sens sachant que les Français sortent moins, au profit d’une soirée Netflix en famille ou entre amis .

Danseurs de rock'n'roll
Danseurs de rock’n’roll

On peut à ce point se poser la question suivante : « le bal populaire  ne se cantonne-t-il de nos jours qu’au bal du 14 juillet ? ». Il me semble que la réponse est non. On retrouve les marqueurs du bal populaire dans de nombreuses occasions allant des soirées en boîte de nuit aux bals trad en passant par les soirées et festivals rock’n’roll, latino, swing ou encore country. Les gens sont là, venant de tous horizons, pour partager un bon moment, décompresser, danser, se retrouver entre amis et éventuellement faire de nouvelles connaissances. Ainsi s’il ne s’appelle plus « bal populaire » l’événement dansant contemporain en a encore tous les atours.

Malgré les différents points d’arrêt et interdictions dus aux crises traversées par les Français (le choléra en 1883, la 1ère guerre mondiale, la grippe espagnole en 1918, le 2e guerre mondiale et même récemment le Covid en 2020), la danse et les bals populaires ont conservé leur rôle essentiel dans la vie sociale des Français. Le bal populaire contribue indéniablement à la préservation et au développement de la culture française avec un impact positif sur la cohésion sociale. La danse et les bals populaires sous toutes leurs formes sont bien plus qu’un simple divertissement, mais ils sont également un élément vital de la culture et de la vie sociale française.

Partagez cet article :

Josephine Baker : artiste, danseuse et résistante

Partagez cet article :

Cette semaine, je vous présente Josephine Baker, icône des années 1920 qui est devenue la sixième femme à entrer au Panthéon le 30 novembre 2021. Elle était une artiste qui ne faisait pas uniquement de la danse, mais dans cet article nous allons mettre le focus un peu plus sur sa carrière de danseuse puisque c’est la thématique de ce blog.

Même si on l’imagine couramment en train de se déhancher sur scène vêtue d’une simple ceinture de bananes, Josephine Baker est  artiste et danseuse de music-hall noire américaine qui incarne malgré tout complètement l’esprit français de son époque. Elle est née à Saint-Louis dans le Missouri, au sud des États-Unis, le 3 juin 1906. C’est une époque où la ségrégation est commune dans le pays où les Noirs traités comme des sous-hommes. Sa jeunesse s’est passée dans la misère et à 11 ans elle voit l’attaque de son quartier par des blancs durant laquelle de nombreuses personnes sont assassinées. Très tôt, elle se passionne de chant et de danse.
À 13 ans déjà, elle intègre une troupe itinérante qui se produit à New York. Elle veut devenir danseuse de cabaret, mais on dit d’elle qu’elle est trop petite, trop maigre, trop noire, mais elle persiste !

Josephine Backer charleston
Josephine Backer charleston

Elle se fait embaucher dans un cabaret de Harlem comme habilleuse
quelques semaines après son arrivée à New York. Un jour, une danseuse fait défaut et Josephine se porte volontaire pour la remplacer au pied levé. Le public est séduit par son style dynamique, humoristique et original.

Josephine Baker et ses mimiques
Josephine Baker et ses mimiques

Après une représentation, une certaine Caroline Dudley vient la voir. C’est une productrice française qui cherche à monter une revue noire à Paris. Josephine accepte sa proposition et, le 15 septembre 1925, à l’âge de 19 ans, elle embarque pour Paris. Elle découvre la France, un pays qui ne pratique pas la ségrégation, et elle s’y sent libre. Son spectacle, créé par treize danseurs et douze musiciens dont Sidney Bechet, la « Revue Nègre » connaît une grand succès rapide. Elle s’y produit les seins nus (ce qui lui a été fortement suggéré pour faire davantage « nègre »/sauvage africaine…), ce qui est nouveau à l’époque, et danse dans un décor de savane au rythme des tambours. En réalité, le spectacle se moque de l’attitude des blancs dans les colonies.

Je vous propose, à titre d’illustration, un passage de charleston dansé par Josephine Baker en 1925. On y distingue bien tout son style évoqué plus haut.

Josephine Baker photo avec plumes
Josephine Baker photo avec plumes

Passant de danseuse à chanteuse et, plus tard, en passant par actrice (dans, entre autres, un film avec Jean Gabin), elle trace une jolie carrière et devient rapidement l’une des plus grandes stars de music-hall de Paris au même titre que Mistinguett au Moulin Rouge. Elle passe par le Théâtre des Champs Élysées, les Folies Bergère, le Casino de Paris où elle chante sa célèbre chanson « J’ai 2 amours, mon pays et Paris ». C’est l’époque des années 1920, celle des Années folles, l’époque du foxtrot et du charleston. On y fait des bals décadents, des soirées où se mêlent jazz, débauche et exotisme (selon les normes de l’époque) faisant le contraste avec les valeurs rigides d’avant-guerre. Cela va avec une certaine libération des mœurs : les femmes travaillent, fument en public, conduisent des voitures, etc. Les corsets de la Belle Époque disparaissent au profit de robes plus amples et les jupes dévoilent les genoux des jeunes filles.

Cette époque prend fin avec le krach boursier de 1929 et, 10 ans plus tard, éclate la Seconde Guerre mondiale. Paris est menacée par les nazis et leur idéologie raciste et Josephine Baker décide de s’engager dans la résistance pour défendre son pays d’adoption et cette liberté loin de toute ségrégation raciale qui l’avait tant marquée à son arrivée.

Josephine Baker Armée
Josephine Baker Armée

Un militaire, le capitaine Abtey, la recrute comme haut correspondant et la charge ainsi de transmettre des documents de manière secrète. Comme Joséphine est célèbre, régulièrement en tournée et se produit auprès des soldats français postés le long de la Ligne Maginot, elle a le profil tout indiqué pour cette activité discrète. Sa notoriété lui permet d’être invitée dans des lieux de pouvoir où elle côtoie les ministres, les diplomates et autres hommes de pouvoir. Cela lui permet de recueillir facilement de nombreuses informations à transmettre à la résistance. Les messages sont copiés sur ses partitions de chant à l’encre invisible. Au-delà de ce rôle de messager, elle cache des résistants chez elle au Château des Milandes dans le Périgord. Elle devient aussi ambassadrice du Général de Gaulle et obtiendra plusieurs décorations : la Croix de Lorraine en or, la Médaille de la Résistance et la Légion d’honneur.

En 1947, elle retourne pour la première fois aux États-Unis depuis la fin de la guerre (elle y était retournée pour une tournée en 1935, les Ziegfeld Follies). La ségrégation est toujours là. Elle refuse alors de se produire dans les établissements qui refusent l’accès aux Noirs, certains changent leurs règles d’autres non.

Josephine Baker chante 1975
Josephine Baker chante 1975

Dans sa vie, elle aura adopté 12 enfants issus de plusieurs pays. Ils forment sa « tribu arc-en-ciel », illustrant le fait qu’il n’y ait qu’une seule race : la race humaine. Mais les temps sont durs avec toutes ces bouches à nourrir. Faute d’argent elle est expulsée de sa propriété. Elle est aidée par plusieurs célébrités dont Brigitte Bardot et Grâce de Monaco. Elle finira par emménager à Monaco avec sa tribu. Pour rembourser ses dettes, Joséphine remonte une dernière fois sur scène à Bobino à l’âge de 68 ans, marquant aussi ses 50 ans de carrière. Malgré le succès, elle décède au bout de la 14e représentation le 12 avril 1975.

En novembre 2021, elle devient la sixième femme à entrer au Panthéon en guise de reconnaissance nationale aux côtés de Jean Jaurès, P. et M. Curie, Simone Veil ou Jean Moulin.

Partagez cet article :