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Bien tirer parti d’un stage

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Lorsqu’on apprend à danser, il arrive que le virus de la danse nous contamine à tel point que les cours réguliers hebdomadaires dans notre école préférée ne nous suffisent plus. C’est là que les stages intensifs s’imposent petit à petit comme un moyen d’en apprendre toujours plus. Pour ceux qui en sont à ce stade, il est important de faire attention à quelques détails qui permettront de tirer efficacement parti des stages intensifs.

La première chose à faire est de bien choisir son stage. Il s’agit donc de cibler ce que l’on souhaite faire (perfectionnement ou découverte). Un stage intensif est en effet particulièrement utile pour se perfectionner avec un enseignant différent de celui/celle qui nous a formés. Il est important de ne pas rester focalisé sur une seule et unique vision de la danse afin de ne pas se fermer des portes et s’ouvrir l’esprit et le corps à d’autres mouvements. Même si nous n’avons pas a priori l’habitude des nouveaux mouvements (ou des nouvelles techniques) qui sont enseignés dans certains stages, chaque effort pour comprendre et appliquer ne peut être que bénéfique pour notre danse. Un stage est également utile pour découvrir une nouvelle manière de danser. C’est là où, même si l’on a plusieurs années de pratique derrière soi, il faut consentir à revenir au niveau débutant en partant du principe qu’une nouvelle danse, une nouvelle technique doit être comprise à partir des bases.

Le choix du stage étant fait, il faut trouver un hébergement si les cours se déroulent à loin de chez nous. Il vaut mieux prendre un hébergement proche du local de stage et s’y installer la veille du premier jour si possible. Il est en effet difficile de cumuler la fatigue du voyage aller avec une journée entière de cours sans en ressentir les conséquences sur notre niveau d’attention. Il faut donc se coucher tôt et passer une bonne nuit avant de commencer un stage du bon pied. Cela est particulièrement vrai pour les stages de week-end où les deux jours doivent pleinement être mis à profit. Pour les stages plus longs, il faut savoir que le corps ne prend le nouveau rythme intensif qu’à compter du quatrième jour. Les trois premiers sont donc particulièrement éprouvants physiquement parlant (courbatures, fatigue, etc.). Ensuite, ça s’arrange. Il ne faut évidemment pas lésiner sur de bons repas équilibrés et s’hydrater. Il vaut encore mieux manger un peu trop et avoir assez de forces pour tenir la route que tomber de fatigue et ne pas parvenir au bout du stage… Durant tout le stage, il faut s’astreindre à un minimum de discipline ; l’objectif étant de pouvoir se rappeler du contenu des cours par la suite.

Lors des cours, il ne faut pas hésiter à se donner à fond afin de bien ressentir les mouvements que nous sommes censés faire. Si les mouvements ne sont pas faits qu’à moitié, les sensations se graveront plus facilement dans notre corps et notre mémoire. C’est davantage fatigant, certes, mais plus efficace. Lorsqu’un cours se termine, il est parfois autorisé de filmer les enseignants qui refont le programme exprès. N’hésitez donc pas à apporter un bon caméscope (ou un appareil qui fait de bonnes vidéos) non sans avoir oublié de charger la batterie et y avoir inséré une cassette (ou une carte mémoire) avec suffisamment de capacité. Il va sans dire qu’il est préférable de tester l’appareil en question au préalable afin de ne pas manquer l’unique prise de fin de cours. Ainsi, à chaque fin de cours, il faut rester attentif au moment où les enseignants feront les mouvements appris durant la séance. S’il n’est pas autorisé de filmer les enseignants, il est possible de demander la permission à un autre stagiaire (ou plusieurs) de refaire le programme du cours devant votre objectif. L’idée est ici de capturer le mouvement à chaud.

La phase suivante se passe le soir de chaque journée de stage. Il est utile de noter dans un calepin ou un cahier tout ce dont vous vous souvenez de ce qui a été dit durant les cours de la journée. Encore mieux, si vous avez un creux dans votre programme de cours durant la journée, vous pouvez en profiter pour y prendre vos notes. Ces notes sont un complément très utile à la vidéo puisque vous pouvez aussi y porter vos sensations, vos commentaires et tout ce que vous trouvez important de noter pour une reproduction fidèle.

La dernière phase du processus parfait se situe après le stage. C’est là où il faut reprendre votre vidéo et en faire un petit montage rapide, mais propre, avec des titres pour chaque cours ou séquence enregistré(e). Il existe des outils gratuits (Movie Maker sous Windows) ou pas trop chers et très simples d’utilisation (Première Elements) pour faire cela. Il faut absolument effectuer cette opération qui permet l’archivage propre des vidéos du stage dans un laps de temps très cours après le stage. La raison essentielle est que plus vous traînez, moins vous en aurez l’envie et moins vous en trouverez le temps. Puis les vidéos s’accumulent : un stage, puis deux, puis on finit par ne pas exploiter les vidéos faute d’accès facile aux différentes scènes. La vidéo étant montée (et éventuellement gravée sur DVD), le nec plus ultra est alors de la visionner en relisant vos notes et de compléter ces dernières avec les détails que les images vous remettront en mémoire.

Et vous voilà enfin prêt(e) à retravailler les mouvements du stage au moment qui vous conviendra le mieux, vidéo et support écrit à l’appui. Il est toutefois conseillé de ne pas trop tarder afin de bien profiter de la mémoire du corps qui, elle aussi, se détériore avec le temps sans pratique. Par la suite, un petit rappel de temps en temps permettra d’asseoir ces nouvelles connaissances sur le long terme. Ce ne sont là que quelques conseils (que j’ai essayé de généraliser à divers types de stages de danse, en couple ou non) que chacun saura adapter à sa personnalité et ses habitudes. Rappelons-le, un stage n’est pleinement profitable que si l’on intègre sur le long terme ce que l’on y a étudié. Si, par malchance, vous n’avez pas la possibilité de réviser le contenu des cours sous quelques semaines après le stage, vous risquez de devoir participer de nouveau à un stage similaire pour réellement progresser.

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Une question de niveau(x)

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Lorsqu’on débute la danse, on ne se pose jamais la question du niveau dans lequel on doit s’inscrire. On s’inscrit au niveau « débutant » voire « initiation » et c’est tout. C’est un peu plus tard que les interrogations ou différences de points de vue apparaissent. Prenons le cas de cours réguliers à l’année. Dans le cas idéal où tous les élèves progressent d’une manière uniforme et passent au niveau supérieur d’année en année, tout est simple. Or, par définition, un idéal n’est jamais atteint. Il arrive forcément un moment où il y a au moins un élève ou un couple qui reste à la traîne. Le dilemme est alors posé : soit ils montent de niveau avec les autres et puis tant pis s’ils restent en arrière, soit ils « redoublent » et il faut leur accord pour que cela leur soit réellement bénéfique. En effet, comme à l’école, le fait de suivre deux années de suite un même niveau peut être mal perçu. Pourtant, c’est plutôt un avantage qu’un inconvénient.

Il est évident que chaque individu apprend et progresse à un rythme qui lui est propre. Dans un contexte de danse, untel peut avoir des facilités à se repérer dans l’espace et ne pas parvenir à guider en même temps qu’il écoute la musique alors qu’une autre personne aura des problèmes pour mémoriser certains déplacements tout en ayant une excellente oreille musicale. Par rapport à une progression moyenne de groupe, il faut donc travailler et travailler encore les points faibles ; mais comme tout le monde n’a pas les mêmes défauts, certains auront toujours des problèmes en fin d’année. C’est là où le fait de refaire un même niveau de cours collectif est utile. Et pourquoi ne pas travailler double en suivant le niveau supérieur tout en participant une seconde fois aux cours du niveau suivi lors de la saison précédente ? Personnellement, j’ai suivi durant plusieurs années les cours débutants en parallèle de ma progression « normale ». L’avantage est que l’on gagne en maturité sur les bases et, puisque l’on danse avec des vrais débutants, on voit réellement où ils ont des problèmes : cela oblige à porter son attention sur des détails que l’on n’était pas en mesure de saisir la première fois où tel ou tel cours a été suivi. Bref, reprendre les bases en permanence est nécessaire pour bien danser, mais il faut garder assez d’humilité pour admettre que l’on apprend tous les jours, même les choses les plus simples en apparence.

J’étais récemment en tant qu’élève (il faut bien continuer de se former car on ne peut pas tout connaître…) dans un grand stage parisien en week-end où plusieurs niveaux étaient proposés en parallèle. Ayant fait le déplacement depuis Toulouse, j’ai choisi de charger l’emploi du temps au maximum et de prendre deux disciplines. En temps normal, j’aurais pu suivre les niveaux les plus élevés proposés, mais afin de me ménager je me suis inscrit dans les avant-derniers niveaux. Cela m’a valu quelques questions de la part de certains. Il y avait tout d’abord les partenaires qui, de temps en temps, me félicitaient pour mon guidage par rapport à d’autres du même cours (ça fait toujours plaisir…). Il y avait ensuite des connaissances qui s’étaient inscrites dans les niveaux supérieurs et qui se demandaient pourquoi je n’y étais pas aussi. Plutôt que d’avoir du mal à mémoriser à la fin d’un stage intensif à son niveau « normal » (essentiellement du fait de la fatigue), il vaut mieux assurer au niveau juste au-dessous et profiter au maximum des enseignements.

Dans le genre de stage que je viens de citer plus haut, on rencontre aussi dans les cours des stagiaires qui font partie de troupes de danse. Les membres de ces troupes (amateurs en général) se produisent en démonstration dans des soirées dansantes sous la houlette de leur enseignant-chorégraphe. Je remarque cependant que certains d’entre eux se croient réellement au-dessus des autres élèves et se permettent de faire des remarques (pas forcément judicieuses ni constructives) aux uns ou aux autres. En réalité, ils ne se remettent pas en question et pensent que c’est forcément l’autre qui est la cause de la mauvaise exécution d’une figure. C’est déjà le début d’une dérive vers le syndrome de la grosse tête. Ce n’est pas parce qu’on a la possibilité de se produire en spectacle qu’on est meilleur que les autres. Quand je regarde les vidéos des prestations de mes débuts professionnels, je vois bien que cela était loin d’être parfait. Néanmoins, le public semblait apprécier. Heureusement, je ne crois pas avoir jamais prétendu danser mieux que tout le monde. Je voulais seulement divertir le public et lui donner envie de danser.

Vous le voyez, le message que je souhaite faire passer dans cet article est que la notion de niveau est très variable et qu’un élève suivant un cours au niveau 5 n’est pas forcément meilleur qu’un autre suivant des cours au niveau 3. Rappelons-nous que, dans une soirée dansante, tout le monde danse avec tout le monde sans distinction de niveau. Je voudrais aussi dire ici, qu’en faisant mécaniquement des figures complexes en permanence, on ne s’amuse pas forcément davantage qu’en dansant simplement avec des figures de bases, auxquelles on ajoute des petits pas et jeux de jambes en relation avec la musique. J’aime bien la simplicité car on peut s’amuser avec tout le monde, du débutant à l’avancé. Si l’on admet qu’on en apprend tous les jours (même un avancé peut apprendre d’un débutant) et que l’on reste humble devant la variété des techniques, danses, musiques et interprétations possibles, on comprend qu’il n’est pas assez de toute une vie pour tout maîtriser.

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