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Bob Fosse, as du cabaret et inspiration pour Michael Jackson

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Tous ceux qui aiment la danse de style « Broadway », la comédie musicale ou le cabaret connaissent forcément Bob Fosse, un danseur, chorégraphe et réalisateur dont la patte visuelle est parfaitement identifiable. Le grand public connaît son œuvre sans forcément connaître le personnage par le biais de films comme « All that jazz » (« Que le spectacle commence » en version française) ou encore « Cabaret ». Je vous invite, par cet article, à découvrir un chorégraphe qui a su apporter sur scène et à l’écran une esthétique de danse toute particulière que j’aime beaucoup.

Bob FosseRobert « Bob » Fosse est né en 1927 à Chicago et a très tôt pris des cours de danse, au point de faire sa première représentation en public à l’âge de 13 ans avec Charles Grass, formant le duo des Riff Brothers. Après la Seconde Guerre mondiale, il apparait régulièrement sur scène et dans quelques shows télévisés dont The Colgate Comedy Hour pour lequel il a été sollicité par Dean Martin et Jerry Lewis (j’ai écrit un article sur ces deux lascars dans ce blog, vous savez quoi faire pour en savoir plus !).

The Affairs of Dobie GillisIl fait sa première apparition au cinéma en tant qu’acteur-danseur pour la MGM dans le film « The Affairs of Dobie Gillis » (« Casanova Junior » en français) en 1953 avec Debbie Reynolds où il tient l’un des seconds rôles. Il est d’ailleurs amusant de remarquer que le titre phare du film « All I Do Is Dream of You », un morceau écrit en 1934, avait été chanté l’année précédente par cette même Debbie Reynolds dans un film culte nommé « Chantons sous la pluie »Acheter sur Amazon (scène où elle sort d’un gâteau d’anniversaire). Mais revenons à notre ami Bob qui a aussi tourné à l’époque dans « Give a Girl a Break »Acheter sur Amazon, mais tout particulièrement « Kiss Me Kate »Acheter sur Amazon dont une scène qu’il a dansée et chorégraphiée a mis le projecteur des producteurs de Broadway sur lui. All That Jazz À partir de 1954, il vogue entre les spectacles sur scène, pour lesquels il sera récompensé de nombreux Tony Awards (pour « Pippin » par exemple), et le cinéma. Ses chorégraphies sont variées, fluides et décalées ; elles mêlent souvent jazz, cancan, charleston, simple marche et des danses n’ayant rien à voir les unes avec les autres. Cela étant, son style tellement particulier est aujourd’hui devenu synonyme de cabaret et de Broadway avec l’utilisation du chapeau et les frétillements des mains. Petite anecdote : Bob Fosse racontait que s’il avait eu l’idée d’utiliser un chapeau dans ses chorégraphies, c’est à cause de sa calvitie qui a très tôt fait son apparition.

Sweet charityJe me concentre sur sa carrière cinématographique par la suite, car c’est ce qu’il reste de plus facile à visionner aujourd’hui en DVD ou streaming pour vous rendre compte par vous-même ou en savoir plus. En 1969, Bob Fosse tourne « Sweet Charity »Acheter sur Amazon avec Shirley MacLaine jouant le personnage principal d’une taxi girl qui se fait arnaquer par son petit ami. Il s’agit d’un remake musical et dansé des « Nuits de Cabiria »Acheter sur Amazon de Federico Fellini. Autant dire que l’histoire est parsemée de scènes atypiques par rapport au cinéma grand public. Je vous reparlerai de ce film en fin d’article sous un angle plus actuel, vous verrez pourquoi.

CabaretUn film incontournable réalisé en 1972 est « Cabaret »Acheter sur Amazon avec Liza Minnelli. Bob Fosse obtint 8 Oscars dont celui du meilleur réalisateur pour ce film. À Berlin, au début des années 30, le meneur de jeu du cabaret le Kit Kat Klub accueille la clientèle, milliardaires et escrocs. Un jeune étudiant anglais s’installe à la pension Schneider et fait la connaissance de sa voisine, exquise et aguicheuse, du nom de Sally Bowles, qui chante au cabaret dont les chansons et les danses ponctuent le film sur un fond de montée du nazisme et du national-socialisme. Certaines postures de Liza Minnelli ne sont pas sans rappeler celles de Marlène Dietrich dans le film de 1930 l’Ange BleuAcheter sur Amazon, qui partage la même ambiance sociale. Ce film est en réalité inspiré de la comédie musicale « Cabaret » de John Kander et Fred Ebb, qui connut un grand succès à New York en 1966. Et si vous entendez la bande son du film, vous reconnaîtrez forcément des titres qui ont été maintes fois repris dans des spectacles sur scène.

En 1974, Stanley Donen réalise une adaptation du « Petit Prince » de Saint-Exupéry, reprenant l’histoire du roman ponctuée de numéros musicaux. Bob Fosse crée une partie des chorégraphies du Petit PrinceAcheter sur Amazon et y joue le serpent dont la gestuelle et les attitudes inspirent fortement Michael Jackson dès la sortie de son album Off The WallAcheter sur Amazon en 1979. Dans une scène de quatre minutes, nous y voyons la majorité de tout ce qui fait le style esthétique de Michael Jackson — mais ne serait-il pas plus exact de dire le style Bob Fosse ? Je vous laisse plutôt en juger par vous même :

All thata jazzBob Fosse réalisa un autre de ses films d’exception en 1979 sous la forme de « All That Jazz »/ »Que le spectacle commence »Acheter sur Amazon. Inspiré de la vie personnelle de Bob Fosse qui avait fait un malaise cardiaque quelques mois avant le film, il raconte l’histoire d’un metteur en scène et chorégraphe qui veut faire de son prochain spectacle à Broadway l’apothéose de sa carrière. Le personnage vogue entre le travail de casting et de préparation du spectacle et ses excès d’alcool, d’amphétamines et les conquêtes féminines et son cœur finit par céder à ce rythme effréné. Ses pensées se mélangent et prennent la forme d’une comédie musicale, un ultime spectacle où la Mort lui apparait de nouveau pour enfin l’accueillir. Ce film a reçu la Palme d’or à Cannes en 1980.

Le dernier film tourné par Bob Fosse fut « Star 80 »Acheter sur Amazon. Un film de type biopic qui ne parle pas de danse. L’artiste sera emporté par une crise cardiaque 4 ans plus tard à seulement 60 ans.

De nombreux de nos contemporains (dont les plus jeunes) ont récemment découvert Bob Fosse par le biais d’une de ses chorégraphies iconiques, « The Rich Man’s Frug » issue du film « Sweet Charity »Acheter sur Amazon et reprise de centaines de fois dans l’application TikTok dans tous les pays du monde. Le « Rich Man’s Frug » est une chorégraphie comportant trois parties (« The Aloof »/la réservée, « The Heavyweight »/le poids lourd et « The Big Finish »/le grand final) qui met en valeur le style chorégraphique distinctif de Bob Fosse et en particulier son utilisation créative de poses, de gestes et de mouvements de bras caractéristiques. Je vous propose ci-dessous l’ensemble de ces trois scènes, dont on reconnaitra aisément l’univers sixties des mouvements (aussi repris dans les films d’Austin PowersAcheter sur Amazon). Personnellement, je ne m’en lasse pas !

Et puis, pour la forme, voici un lien vers l’une des multiples reprises disponibles sur TikTok. En l’occurrence, je vous propose celle de Sarah « Smac » McCreanor, une excellente danseuse australienne que j’ai découverte dans l’émission « So You Think You Can Dance » (j’ai déjà parlé de cette émission dans ce blog), il y a quelques années. Et si vous relevez le challenge en vidéo, n’hésitez pas à me faire passer le lien pour que je voie cela !

@smacmccreanor

 

Haven’t been this excited for a TikTok trend since joining a year ago. DC: Sir Bob Fosse ##bobfosse ##frug

♬ original sound – Finian Hackett

Voilà qui conclut cette présentation d’un artiste qui a marqué l’histoire du cabaret et de la culture populaire sans que le grand public ne connaisse réellement suffisamment son nom à mon avis. J’espère avoir quelque peu remédié à cette situation et j’espère que vous saurez partager cet article autour de vous si vous avez appris des choses !

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Claquettes ou tap dance

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Dans le domaine des danses en couple, il est une discipline qui est souvent associée aux traditionnels foxtrot, lindy hop ou autres danses pratiquées sur du jazz. Je fais référence ici à ce que beaucoup appellent « les claquettes » et que d’autres préfèrent voir appeler « la danse à claquettes », traduction directe de son nom en anglais « tap dance ». Car « faire des claquettes », ce n’est pas simplement faire de petits sons avec ses pieds, c’est plutôt mêler danse et percussions. C’est ce que je vous propose de découvrir aujourd’hui…

La danse à claquettes est issue de plusieurs pratiques allant du « clogging » anglais (sorte de gigue dansée en sabots à l’origine) aux danses et rythmes africains en passant par la danse traditionnelle irlandaise. Que ce soit du côté des origines européennes ou de celui des origines africaines, on retrouve un point commun dans le fait que les gens accompagnaient leur travail du son de leurs pieds frappés au sol. Bien sûr, entre ces cultures, les rythmes sont différents et les traditions aussi. C’est cela qui a initié la diversité des pas que nous connaissons aujourd’hui. La rencontre s’est opérée à la fin du XIXe siècle et au début des années 1900 aux États-Unis avec, d’un côté, les ouvriers émigrants venant d’Angleterre et d’Irlande et, de l’autre côté, les esclaves africains.

Les mouvements qui scandaient le travail passèrent de la vie à la scène par le biais des « Minstrel Shows » dont j’ai parlé dans un autre article de ce blog. Les Blancs grimés en Noirs faisaient le spectacle en imitant ces derniers. Jusque dans les années 1920, les frappes sont faites grâce à des semelles en bois en deux parties (sur des chaussures de cuir), mais devant l’usure rapide de celles-ci, on les remplaça définitivement par des plaques de métal, les fers (ou taps en anglais), qui pour autant sont de nos jours en aluminium. Pour l’anecdote, notez que les moins fortunés fixaient des capsules de bouteille sous leurs chaussures à la place de vrais fers. Les spectacles de danse à claquettes devinrent de plus en plus techniques et étonnants grâce au Vaudeville et à la concurrence entre les diverses salles de spectacle aux USA. Le mélange des styles de numéros (comiques, acrobaties, danseurs de caractère, etc.) contribua à l’enrichissement des numéros de danse à claquettes par l’importation de nouveaux mouvements de plus en plus spectaculaires et innovants. À cette époque, il était courant de se faire chorégraphier un numéro de claquettes par un professionnel et de l’apprendre en cours particuliers avant de le produire en spectacle. De cette période, on connaît de nombreux artistes comme Bill Robinson, Honi Coles, John Bubbles, les Nicholas Brothers, etc.

La danse à claquettes devint de plus en plus populaire avec les comédies musicales hollywoodiennes à partir des années 30 où des vedettes comme Fred Astaire, Ginger Rogers, Gene Kelly, Ann Miller, Eleanor Powell ou Shirley Temple firent de cette discipline une part essentielle du rêve américain. Ils y ajoutèrent des pas de danse classique et la musique jazz était omniprésente dans leurs numéros qui comportaient aussi du chant. De nombreux films cultes de cet âge d’or sont connus de tous comme « Top hat » (1935)Acheter sur Amazon, « Broadway Melody of 1940 »Acheter sur Amazon, « Chantons sous la pluie » (1952)Acheter sur Amazon, etc.

Comme d’autres manières de danser de l’époque swing, la danse à claquettes passa de mode avec la déferlante du rock’n’roll après la Seconde Guerre mondiale. Mais le renouveau est là de nos jours grâce au retour de l’attrait du public pour les danses traditionnelles et folkloriques (comme les danses irlandaises) ainsi que pour le jazz et le swing. Je dirais, pour simplifier, qu’on parle aujourd’hui de deux principales catégories dans la pratique de la danse à claquettes :

  • les claquettes irlandaises où l’essentiel de l’attention du danseur est portée sur les frappes et que l’on retrouve dans des spectacles comme « Lord of the Dance »Acheter sur Amazon ;
  • les claquettes américaines (au début correspondant au style Broadway et comédies musicales où les postures et déplacements de tout le corps sont importants) qui, de nos jours, correspondent à tout ce qui n’est pas inclus dans les claquettes irlandaises.

Il est intéressant de noter des pratiques spécifiques de la danse à claquettes comme le soft shoe, pratique légère, classe et dansée en chaussures sans fers (le sol est alors parsemé de sable pour qu’il y ait tout de même du bruit…) ou encore le hoofing aux frappes très intenses et complexes. Aux danseurs à claquettes, il est aussi possible d’associer, pour être complet, les percussionnistes qui font feu de tout bois… ou plutôt bruit de tout support comme les artistes du spectacle « Stomp »Acheter sur Amazon puisqu’ils incorporent des claquettes dans leurs numéros. Plus récemment, des artistes comme Gregory Hines ou Savion Glover (photo ci-contre) ont continué ou continuent de faire rêver le public américain (et les autres !) par leur dextérité et de faire évoluer la discipline. Ce dernier fait en particulier partie de ceux qui mêlent les rythmiques hip-hop à la pratique de la danse à claquettes. On voit aussi des innovations en terme de spectacle avec les « Tap Dogs », ces Australiens qui sont loin du sage costume et du chapeau melon de Bill « Bojangles » Robinson dans les années 30… Ce danseur à claquettes a marqué l’histoire à tel point que le « Tap Dance Day » (la journée de la danse à claquettes) est fêté aux États-Unis depuis 1989 le jour de son anniversaire, le 25 mai.

Les claquettes sont liées aux danses en couple de plusieurs manières. Tout d’abord, nous avons tous en tête l’image de Fred Astaire dansant avec ses partenaires (voir un autre de mes billets sur le sujet dans ce blog) à Hollywood où, entre deux refrains et trois pas de foxtrot, les danseurs s’adonnent à des rythmiques qui semblent sortir naturellement de leurs semelles. On a même pu assister à des claquettes sur patins à roulettes dans « Shall we dance »Acheter sur Amazon (« L’Entreprenant Monsieur Petrov » en version française et non le film avec Richard Gere que je vous présente dans un autre article). Donc voilà, la danse à claquettes est particulièrement esthétique en couple, il est simplement dommage que cette manière de les pratiquer ait un peu été oubliée de nos jours. Mais il est à noter que la danse à claquettes continue de se développer non seulement sous l’impulsion d’Américains, mais aussi d’Européens dont certains ont acquis une réputation excellente. Second argument, plus technique, le développement des qualités de danseur à claquettes permet d’améliorer son équilibre, son aisance et ses jeux de jambes dans les danses à deux comme le rock, le lindy hop,… et même la valse. Je l’ai moi-même vérifié dans ma manière de danser les danses à deux au fil de mon apprentissage de la danse à claquettes et je recommande à tout le monde de faire au moins une année (voire deux) de claquettes pour cela. Et (qui sait ?) peut-être ne pourrez-vous plus vous en passer, tout comme le petit manchot empereur du film d’animation « Happy Feet » (2005)Acheter sur Amazon qui ne peut s’empêcher de faire naturellement des claquettes depuis sa naissance…

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Fred Astaire et ses partenaires

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Lorsqu’on parle de danse, on pense parfois aux films d’Hollywood en noir et blanc mettant en vedette Fred Astaire et Ginger Rogers. Comme j’adore cette époque et ce genre de films, je m’en suis d’ailleurs inspiré dans une nouvelle composant mon second recueil « Nouvelles histoires de danseurs »Acheter sur Amazon. On revoit Ginger et Fred, dansant à l’unisson au rythme des cliquetis de claquettes qu’ils produisent sur le sol en rythme avec la musique jazz de la bande-son. En réalité, même si c’est ce couple que l’histoire retient, Ginger Rogers n’a pas été l’unique partenaire de Fred Astaire et, par ailleurs, tout n’a pas toujours été si facile que cela pour ce génie de la danse. J’ai choisi aujourd’hui de vous brosser rapidement son histoire et ses partenariats féminins dans la danse tout au long de sa carrière.

Fred Astaire est né le 10 mai 1899 dans le Nebraska, aux États-Unis, sous un autre nom : Frederick Austerlitz dont le patronyme est hérité de son père autrichien. À l’occasion d’une perte d’emploi, ses parents ont déménagé à New York en imaginant l’impact positif que cela aurait sur la carrière de leurs enfants, Frederick et Adele. « Astaire » est le nom d’artiste que les jeunes gens prirent en 1905 alors qu’ils développaient un numéro commun de vaudeville. On dit qu’ils en eurent l’idée d’après l’un de leurs oncles qu’on appelait « l’astaire ». Ce numéro connut un bon succès initia une série de tournées dans le circuit Orpheum qui les mena à Broadway en 1917. Leurs prestations mêlaient déjà claquettes, valse et tango aux mouvements de danse plus classiques. Après s’être produits ensemble durant des années aux États-Unis et en Angleterre, Fred et Adele se séparent en 1932 lorsqu’Adele épouse Lord Charles Cavendish.

Fred poursuivit alors sa carrière en solo tout en se rapprochant d’une nouvelle partenaire, Claire Luce, puis plus tard de Dorothy Stone. 1933 est l’année où Fred Astaire passe, pour la RKO, une audition restée célébrée pour son compte-rendu succinct : « [Fred Astaire] ne sait pas jouer, légèrement dégarni, sait aussi danser. » Sans plus… et assez peu encourageant, mais il paraît que ses grandes oreilles et la ligne de son menton lui conféraient un charme au point qu’il fut finalement embauché. S’en suivit une série de tournages pour la MGM (« Dancing Lady »Acheter sur Amazon avec Joan Crawford et Clark Gable) et la RKO (« Flying Down to Rio »Acheter sur Amazon, traduit par « Carioca » lors de sa sortie en France, pour la première fois avec Ginger Rogers). Son duo avec Ginger Rogers fut plébiscité et il fut décidé de donner suite à leur collaboration artistique à l’écran bien que Fred y fut très réticent au départ en référence à sa séparation d’avec sa sœur. Le nouveau couple de danse tourna ensuite dix films ensemble entre 1934 et 1938. Le succès de ces derniers permit à Fred une totale autonomie dans sa manière innovante de présenter la danse dans ses tournages.

On crédite Fred Astaire de deux innovations majeures : en premier, le fait de tourner une scène de danse en une seule fois sans s’arrêter (comme dans un spectacle en direct) et avec une seule caméra filmant en légère contre-plongée ; en second, ses scènes de chant et danse faisaient partie intégrante de l’action du film qui progressait dans le même temps. Fred Astaire est considéré comme un artiste-danseur icône de l’âge d’or de la comédie musicale (de 1932 à 1957). Le style de l’exécution chorégraphique de Fred Astaire est reconnu pour son originalité, son élégance et sa précision. Il a composé son propre style à partir de diverses influences, dont les claquettes, le swing, la danse classique et le style de danse en couple introduit par Vernon et Irene Castle. Tout cela mélangé, c’est donc bien le style Fred Astaire. Il est à noter que, même si sa manière de danser sur de la musique swing diffère sensiblement du lindy hop et se rapproche plutôt du foxtrot, Fred était admiratif des danseurs de lindy et inversement. C’est tout du moins ce que Frankie Manning raconte dans son autobiographieAcheter sur Amazon.

Après ses films avec Ginger Rogers, Fred fut associé à d’autres danseuses de premier plan comme Eleanor Powell ou Rita Hayworth. Mais le succès ne fut pas au rendez-vous. L’échec de « Yolanda et le voleur »Acheter sur Amazon de Vincente en 1945, décourage tellement Fred Astaire qu’il songe à prendre sa retraite et se consacre aux courses et à son écurie. Mais voilà qu’un jour Gene Kelly, son éternel rival, se casse la cheville et qu’Arthur Freed appelle Fred Astaire pour le remplacer avec Judy Garland dans « Parade de Printemps »Acheter sur Amazon qui fut un succès au box-office. Et le voilà reparti pour une seconde carrière et un contrat de 10 ans avec la MGM. Puisque Judy Garland est dans un état de faiblesse important, Fred est de nouveau associé à Ginger Rogers dans « Entrons dans la danse »Acheter sur Amazon. Un peu plus tard, en 1950, il reçoit son premier Oscar pour « avoir élevé les standards de la comédie musicale ». La même année, il tourne « Un mariage royal »Acheter sur Amazon avec Jane Powell qui joue un rôle ressemblant étrangement à la vraie vie d’Adèle, la soeur de Fred, par certains aspects. Et voici « The Band Wagon » (« Tous en scène » en français)Acheter sur Amazon en 1953 où Fred partage la vedette avec Cyd Charisse. Nous avons tous en mémoire la fameuse scène très hot du Den Bones Café entre Fred en costume clair et Cyd dans une robe rouge vif. Le succès fut au rendez-vous. Par la suite, Fred Astaire tourna avec Leslie Caron dans « Daddy Long Legs »Acheter sur Amazon, « Papa longues jambes », (l’année où son épouse décède,d’où les yeux un peu bouffis de Fred dans certaines scènes), Audrey Hepburn dans « Funny Face », « Drôle de frimousse »,Acheter sur Amazon puis de nouveau avec Cyd Charisse dans « La belle de Moscou »Acheter sur Amazon en 1957. Ce film comporte la particularité d’avoir pour dernier morceau dansé un rock’n’roll (composé par Cole Porter) sur lequel Fred danse en chapeau claque et avec sa classe habituelle. Cela symbolise un peu la fin d’un genre et d’une époque.

Les autres apparitions filmées de Fred Astaires sont moins connues de nos jours. Il est en particulier fréquemment passé à la télévision à partir de 1954. On notera quand même des films comme « Mon séducteur de père en 1961 », « Baltimore Kid » (un western…) en 1970, « La tour infernale » en 1974. Fred Astaire a alors 74 ans et ne danse plus à l’écran. Il fera ses adieux définitifs au cinéma en 1981 et mourut le 12 juin 1987.

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