Une partenaire articifielle

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Depuis que l’homme a acquis quelques compétences en technique, il a toujours essayé de remplacer un manque dans le vivant par un objet de sa conception. Le meilleur exemple est la création de la lame (originellement en silex) pour trancher ce qu’il ne parvenait pas à découper avec ses propres mains. Beaucoup plus proche de nous, citons aussi la conception de diverses prothèses (éventuellement motorisées) pour remplacer un membre ou un organe non fonctionnel ou tout simplement disparu. Naturellement, notre monde de la danse n’échappe pas à cette manifestation inéluctable de la nature humaine à utiliser les progrès technologiques…

Dans la « vraie vie », il est très courant qu’il y ait un manque de danseurs par rapport au nombre de danseuses disponibles. Les filles ont alors trouvé la parade : elles dansent entre elles. Qui n’a jamais vu deux femmes danser la valse ensemble dans les bals populaires pour compenser le manque de partenaires masculins ? Quand il s’agit de la situation inverse, la réaction est toute différente… Pas question de danser entre hommes ! Pourtant à la belle époque du swing, les soldats américains dansaient ensemble tout comme, à une autre époque, les tangueros argentins s’entraînaient ensemble pour progresser et gagner plus tard les faveurs des rares femmes présentes dans les bals tango. Cependant, la solution que le mâle technophile a trouvée pour s’entraîner à danser sans partenaire féminine est toute autre. Il a simplement imaginé remplacer sa partenaire par un mécanisme technologique plus ou moins évolué, autrement dit par une machine. J’ai retrouvé dans des archives un brevet américain, déposé par un certain S. E. Feist le 17 mai 1921 décrivant un tel système. Voyez donc ci-dessous.

Il est à noter qu’un système similaire avait été mis en scène dans le spectacle Burn The Floor de 1999 : les danseurs dansaient avec des mannequins de couture sur roulettes. Cela me rappelle que je dois plus ou moins figurer dans cette catégorie des danseurs technophiles car j’ai moi-même conçu ce genre de chose pour m’exercer à une époque ou aucune de mes partenaires de danse n’avait la disponibilité pour s’entraîner avec moi. C’est assez simple, je vous explique… Un fin mât en bois d’1m70 de haut auquel on fixe de simples roulettes réparties sur 3 pieds lestés. On y ajoute une barre horizontale pour matérialiser les épaules. À cette barre, on fixe des manches remplies de tissus pour matérialiser les bras. Ensuite, si on le souhaite, il suffit d’y adjoindre une structure en fil métallique fin sur laquelle on peut mettre un vêtement pour donner une vague impression féminine. Cela m’a permis de travailler quelques figures de rock ou de salsa pendant un temps, quoi qu’on en dise…

Encore plus récemment, nos amis japonais ont poussé le bouchon encore plus loin. Tout le monde connaît leur passion pour remplacer l’homme par des robots. Ce sont eux qui ont créé le premier robot marcheur à forme humaine (Asimo de Honda), ainsi qu’il y a quelques mois le premier exosquelette motorisé qui permet de se rapprocher des performances de l’homme qui valait trois milliards (série télévisée fétiche des années 80). Ils ont aussi créé il y a quelques mois la partenaire de danse robotisée. Apparemment elle danse la valse. D’un point de vue technique c’est intéressant. Du point de vue du danseur, l’utilité semble assez limitée car cette danseuse motorisée ne semble être ni très maniable, ni très véloce…

N’hésitez pas à réagir et donner vos commentaires à cet article. Je serais curieux de voir ce que vous en pensez…

 

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La valse, danse de couple par excellence

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Depuis des décennies, la valse connaît un succès certain dans les bals et autres réunions dansantes. Chez la jeune génération, elle est à la fois recherchée comme symbole du couple parfait (quand elle est viennoise), dédaignée comme symbole d’un ancien temps démodé (quand elle est musette) et admirée de loin, souvent par méconnaissance (quand elle est anglaise). Quoiqu’il en soit, tout danseur (ou danseuse) de valse vous dira qu’il est enivrant de se laisser tout simplement porter par le rythme ternaire dans une rotation infinie en parfait accord avec sa (ou son) partenaire. 

Tout cela semble bien simple lorsqu’on le dit, mais il n’en n’est pas moins vrai qu’une maîtrise technique est nécessaire pour arriver à l’extase indiquée… Nous allons ici tenter de présenter quelques considérations techniques communes qui permettent d’exécuter les valses sans entrer dans le détail des pas de base de chaque style.

La base de la valse

Le principe de la valse réside dans la rotation infinie d’un couple de danseurs d’abord sur lui-même et ensuite autour de la piste de danse. D’ailleurs, la valse résulte des techniques les plus abouties permettant à un couple d’effectuer une rotation efficace du plus bel effet. 

Par définition, une rotation s’effectue autour d’un axe. Dans notre cas, cet axe vertical passe entre les deux danseurs. La rotation est d’autant plus facile à réaliser que la masse des danseurs est équilibrée de part et d’autre de l’axe et donc qu’il n’y a pas trop de différence entre leurs morphologies respectives. Autrement dit, une danseuse maigre aura plus de mal à danser avec un danseur gros qu’avec un autre maigre…

La technique de réalisation des pas a aussi son importance dans la réalisation d’une belle valse. En valse viennoise, on recherche plutôt le déplacement le long de la ligne de danse alors qu’en valse musette c’est plutôt la rotation du couple sur lui-même qui est privilégiée. D’où deux techniques très différentes. En viennoise, le pas réalisé sur une « 1 » (et le « 4 ») est bien marqué vers le bas et en avant (ou en arrière selon le partenaire et le temps) alors que la rotation est effectuée sur les deux autres temps tout en remontant sur la demi-pointe des pieds et en rééquilibrant le poids global autour de l’axe vertical qui s’est déplacé.  L’effet global de cette technique esquissée ici consiste en un déplacement important du couple sur une ligne. En musette, le « 1 » et le « 2 » (ou « 4 » et « 5 ») marquent un déplacement très petit en avant (ou en arrière selon le partenaire et le temps) alors que la rotation est effectuée sur le « 3 » (ou le « 6 ») sur les plantes. Durant tout le mouvement, le poids global et l’axe de rotation ne se déplacent que très peu sur l’horizontale. 

Ces quelques explications nous permettent de dire que plus les partenaires seront proches l’un de l’autre et plus la rotation pourra se faire proprement et rapidement. En effet, le contact des partenaires au niveau de la hanche est nécessaire à une bonne exécution. Même si, parfois, les convenances voudraient plus de distance entre les danseurs, il faut avouer qu’elles sont un obstacle à la rotation complète du couple sur 6 temps… La seule solution pour se conformer aux convenances est soit de diminuer le montant de tour effectué tous les 3 temps, soit que les partenaires compensent d’une manière qui sera de toute façon désagréable l’écart laissé de part et d’autre de l’axe..

L’action des partenaires

Une question essentielle se pose pour expliquer le mouvement global de la valse : pourquoi le couple tourne-t-il ? Il y a plusieurs facteurs permettant de répondre.

  • Parce que l’un des partenaires effectue une action vers l’autre qui ne la contrarie pas. A priori, les deux partenaires effectuent des actions complémentaires lors d’un tour : pour schématiser, l’un pousse, l’autre tire ; l’un tourne à droite, l’autre tourne à droite.
  • Parce qu’à chaque demi-tour les partenaires inversent les rôles (sauf pour le guidage de la trajectoire globale du couple qui revient à l’homme). Comme tous les 3 temps le couple a effectué un demi tour, le danseur qui se trouvait face à la ligne de danse sur le « 1 » se trouve dos ligne de danse sur le « 3 » et le « 4 » pour se retrouver face ligne de danse sur le « 6 » (et le « 1 » suivant évidemment). Donc si à un demi-tour l’un des partenaires avance pour son premier pas, il reculera forcément sur le premier pas du demi-tour suivant. Et inversement pour l’autre. L’homme reste cependant dans tous les cas maître de la trajectoire et du sens de la rotation par convention.
  • Parce que les pas et les montants de tour respectifs des danseurs ont des dimensions similaires. Pour une rotation régulière demi-tour après demi-tour, chaque danseur essaye de s’adapter le plus possible aux pas de son partenaire de telle manière que le couple approche la moyenne idéale particulièrement au niveau de la longueur des pas.
  • Parce que chaque danseur du couple compense tout décalage dans les mouvements par rapport à la moyenne pour une rotation et un déplacement donné. Un danseur avec de grandes jambes est obligé de s’adapter à ce que peut physiquement faire une petite danseuse… ou inversement ! De même s’il y a une différence de niveau technique entre les deux danseurs, le meilleur des deux doit s’adapter quitte à changer de style et aboutir à une valse (style « empire ») où l’on ne fait pas forcément un tour complet tous les 6 comptes et l’on suit donc pas la ligne de danse.

Le déplacement dans la salle

Dans une valse « normale », non seulement le couple doit-il tourner sur lui-même, mais aussi le long de la ligne de danse qui fait le tour de la salle. En fait, dans une salle de danse, il y a deux lignes de danse qui permettent de faire le tour de la piste dans le sens inverse de la rotation des aiguilles d’une montre. La première, la plus extérieure, est suivie par les couples (généralement les plus expérimentés en valse viennoise) à la progression la plus rapide. La seconde, plus vers l’intérieur de la piste, concerne les couples les plus lents. Les couples débutants, eux, susceptibles de s’arrêter en cours de route, restent au milieu de la piste pour ne pas gêner les autres danseurs. Dans le cas de la valse musette, comme on ne cherche évidemment pas la progression rapide, cette distinction des lignes de danse n’est pas aussi marquée qu’en viennoise. On dit d’ailleurs que les meilleurs danseurs de musette savent danser sur place sur un guéridon à peine plus grand que le couple lui-même. Du fait de la progression typique de la valse lente, les deux lignes ne font qu’une. Il est d’ailleurs impossible de danser une valse lente (anglaise) sur une piste bondée.

Même s’il n’est pas facile de progresser sur une piste bondée, le strict respect des lignes de danse aide beaucoup. Malheureusement, c’est rarement le cas : peu de gens se conforment à ces règles (principalement par méconnaissance)… Aussi les cavaliers doivent-ils s’adonner à un exercice particulièrement difficile : celui qui consiste à progresser tout en évitant les autres couples qui ne font pas forcément un déplacement dans les règles. Le couple doit donc cultiver une attirance vers les espaces vides pour avancer. Différentes astuces permettent de gérer un obstacle. Bien sûr la succession de pas de change a l’avantage de conserver le cavalier face à la ligne de danse : il peut ainsi surveiller le chemin. Le pas de change peut aussi être réduit au point de faire du sur place en attendant qu’un « bouchon » se résorbe par exemple. L’évitement d’un obstacle peut aussi être réalisé par un changement de sens de rotation qui pourra s’accompagner d’un changement de trajectoire. Il est vrai que c’est plus élégant que le simple pas de change, mais c’est plus difficile à négocier… L’essentiel est quand-même de ne jamais s’arrêter de faire ses pas… C’est ce qu’on appelle danser !

Suivre la musique

Chaque type de valse se danse sur certaines musiques qu’il faut savoir reconnaître. Sur une musique de valse lente, on danse forcément une valse lente mais les débutants pourront aussi s’essayer à la viennoise en attendant les nombreuses heures de pratique nécessaires à l’acquisition de la vitesse de rotation sans que la tête ne tourne. La musette, elle, permet de danser les tempos les plus rapides du fait de ses petits pas. 

Certaines valses viennoises sont régulières du début à la fin mais les Strauss se sont fait une spécialité d’introduire des ralentissements de tempo temporaires dans leurs compositions. Ce qui renforce la difficulté de la danse… Il est donc nécessaire de bien écouter la musique afin de ralentir le mouvement au bon moment. Il peut être intéressant de connaître le morceau à l’avance pour négocier certains passages, d’où l’intérêt de varier les musiques à l’apprentissage ou à l’entraînement. 

Dans le style musette, des morceaux de java peuvent se danser en valse musette. Certains de ces morceaux contiennent des breaks caractérisés par un arrêt brusque de la musique sur trois temps. Là où la plupart des danseurs continuent à danser sur ces trois temps, pourquoi ne pas marquer une pause ? Ceci incorpore une variation amusante dans la succession de tours à droite et tours à gauche de la valse.

Conclusion

Nous avons rapidement évoqué tout au long de cet article quelques points importants pour danser la valse (ou plutôt les valses) avec aisance. Il est évident que l’on pourrait écrire des pages et des pages en plus tant le sujet est vaste. Si tout cela vous semble compliqué, c’est probablement que vous êtes encore débutant dans ce domaine. Rassurez-vous : il est normal que vous ayez un peu de mal à prendre en compte toutes ces considérations dès de départ. Tout vient progressivement avec la pratique. Il n’y a pas de secret en valse, chacun apprend peu à peu à prendre conscience de son corps et gagne en équilibre et donc en vitesse. 

En parallèle, le changement de cavalier (ou de cavalière) offert par les cours collectifs aide à prendre conscience des interactions qui s’exercent entre son corps et celui de sa (ou son) partenaire. N’oubliez pas qu’un bon danseur ou une bonne danseuse de valse saura toujours s’adapter à un partenaire moyen ou débutant pour que la valse soit globalement acceptable. Ceci n’implique pas forcément que le meilleur des deux « s’éclate » mais ce dernier peut être assuré que l’autre y prendra réellement du plaisir. La danse en couple c’est faire plaisir à l’autre et se faire plaisir en lui faisant plaisir…

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L’étiquette de la piste de danse : connaissez-vous les bonnes manières ?

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On entend de nombreuses danseuses et danseur, expérimenté(e)s ou non, se plaindre des conditions dans lesquelles il leur est donné de danser à l’occasion de soirées dansantes. Ce n’est pas tant à cause de la température de la salle, ou du manque de convivialité de l’accueil, qu’à cause d’autres participants avec qui ils ont partagé la piste de danse. La raison de ce mécontentement : l’impolitesse de certaines ou certains et le non respect des règles élémentaires de savoir-vivre sur une piste de danse.

Le savoir-vivre — que l’on pourrait appeler aussi savoir-danser — est ce qui fait que l’on danse en bonne entente avec les autres personnes dans un même endroit. Chacun respecte l’autre et respecte également un ensemble de règles que l’on regroupe sous le terme de « l’étiquette », tout comme les bonnes manières que l’on apprend aux enfants dès qu’ils sont en âge de comprendre…

La ligne de danse

L’aspect essentiel du savoir-vivre lorsque l’on danse est le respect de la ligne de danse. C’est un aspect technique et qui, par conséquent, doit absolument être enseigné dès la première année de cours.

Il existe différentes lignes de danse selon la danse que l’on pratique. La plus connue est la ligne de danse définie comme « la ligne imaginaire faisant le tour de la piste de danse (souvent de la salle) dans le sens contraire de la rotation des aiguilles d’une montre ». Certains parlent aussi de « couloir ». Cette ligne de danse est utilisée dans toutes les danses progressives : valse, tango, paso-doble, foxtrot, boléro, boston, java, etc. Si l’on ne connaît pas cette ligne de danse, il est impossible de danser avec les autres. Imaginez la voiture allant en zigzaguant (ou, pire, à contresens) sur une autoroute… Il faut éviter de s’arrêter, et progresser autour de la salle dans la mesure du possible. Cette ligne de danse n’est pas la seule utilisable : il est possible de danser davantage vers le centre de la piste. D’une manière générale, on distingue deux lignes de danse progressives. La ligne extérieure, ou ligne rapide, est utilisée par les danseurs souvent les plus expérimentés progressant plus rapidement que les autres. La ligne intérieure, ou ligne lente, est utilisée par les danseurs peu assurés dans leurs pas et progressant de ce fait plus lentement. Le centre de la piste peut tout à fait servir aux débutants ne sachant pas encore faire correctement leurs pas de base et pour les utilisateurs de la ligne lente lorsqu’ils désirent s’arrêter (figure stationnaire, hésitation ou problème technique…).

La notion de ligne de danse est différente dans le domaine des danses stationnaires (rock, cha-cha, rumba, etc.). Dans ce cas, la ligne de danse est une portion de droite servant de repère pour délimiter un espace de danse (souvent rectangulaire) dans lequel va essayer de se cantonner le couple de danseurs. Chaque couple dispose de son espace de danse avec sa petite ligne de danse. En rock, la ligne de danse traverse les danseurs lorsqu’ils sont en position ouverte (et les sépare lorsqu’ils sont en position fermée). En cha-cha, la ligne de danse sépare les danseurs lorsqu’ils sont en position fermée (ou ouverte dans la même orientation). À chaque couple de garder ses repères en tête pour éviter de déborder sur l’espace dévolu aux couples de danseurs voisins. Chacun respecte l’espace de danse des autres et tout se passe au mieux sans coups de pieds dans les chevilles ni manchettes dans le visage.

Certaines danses n’ont pas de ligne de danse fixe dans la salle. La salsa cubaine et le lindy hop en sont des exemples. La ligne de danse varie dans l’espace mais est un repère constant pour un partenaire vis-à-vis de l’autre. La danseuse essaye généralement de se replacer le plus possible face à son danseur même après des figures les plus complexes ou acrobatiques.

Le comportement

L’étiquette de la piste de danse va plus loin que ces simples aspects techniques (qui vont de pair avec le fait de savoir danser tout simplement). D’autres facteurs plus humains entrent en compte dans le fait de bien se comporter : hygiène corporelle, politesse et respect de l’autre en sont les principaux.

Lorsque vous vous préparez à vous rendre à une soirée dansante, vous devez garder en mémoire que vous allez côtoyer d’autres personnes de très près et que vous allez beaucoup bouger. Ainsi pensez à vous laver, à vous brosser les dents (pitié pas d’aïoli avant !) et à appliquer du déodorant sur les parties les plus odoriférantes de votre individu. Si besoin, prenez un stick de déodorant avec vous pour un petit raccord, on ne sait jamais… Apportez avec vous des vêtements de rechange, c’est toujours désagréable de danser avec une éponge imbibée de sueur. Mesdemoiselles, ne considérez pas que ceci ne s’adresse qu’aux messieurs : tout est valide dans les deux sens.

Le choix des chaussures est aussi important. Si le sol est glissant et que vos chaussures sont lisses, vous risquez d’entraîner votre partenaire (voire les voisins) dans votre gadin. Le conseil : prenez deux paires de chaussures, une pour les sols glissants, une pour les sols qui accrochent. Enfin, avant de partir ou sur le chemin, remémorez-vous vos cours de danse, avec une bonne technique, vous ferez le plaisir de votre partenaire. C’est respecter ses partenaires éventuel(le)s que de faire des efforts pour ne pas faire « boulet » dans une soirée dansante… C’est pour cela qu’il est important pour les garçons aussi bien que pour les filles de prendre un minimum de cours de danse.

L’invitation est le moment crucial qui fait déjà partie de la danse. Traditionnellement, ce sont les hommes qui invitent, à l’exception des quarts d’heure américains où les rôles sont inversés. Cependant la société évolue et de nos jours les femmes peuvent inviter les hommes sans paraître dévergondées ou que ceux-ci ne s’en offusquent. Sachez qu’avant tout si vous voulez être invité(e), il faut paraître « disponible ». Les papotages à tout va et les farfouillages dans le sac à main sont donc à éviter. Un simple contact des yeux en souriant peut suffire, sans prendre de risques de râteau, à suggérer à une personne que vous désireriez être invité. Messieurs, ne prenez pas l’attitude du macho qui va à la pêche à la greluche et qui, dès qu’il en a repéré une, s’empresse de la saisir par le bras sans la regarder pour l’entraîner sur la piste de danse. De même si on vous invite et que vous désirez refuser, restez poli(e) et souriant(e) et surtout n’acceptez pas d’autre invitation sur ce même morceau de musique. Ce serait incorrect.

Pendant la danse, c’est l’homme qui guide. C’est la règle dans la grande majorité des danses. C’est donc à lui d’établir la trajectoire du couple dans la salle. Mesdames, ne contrecarrez le guidage du danseur que pour éviter une collision qu’il n’a pas pu anticiper ou voir (il peut parfois se trouver dos à la ligne de danse). Si malgré tout vous provoquez un choc avec un danseur voisin, excusez-vous. Si l’on vous donne un coup par inadvertance (ce ne peut être qu’involontaire…), regardez l’auteur en souriant mais suffisamment pour qu’il comprenne son erreur et acceptez ses excuses. La danse doit être faite avec le même partenaire jusqu’au bout du morceau de musique. Pas question d’arrêter au milieu : vous avez invité ou vous avez accepté une invitation. Il faut à présent assumer même si vous vous apercevez qu’il ou elle a un gabarit différent du vôtre. Adaptez votre position à sa morphologie et évitez les mains baladeuses ! Enfin, il est de bon usage d’avoir l’air d’apprécier la danse et de ne pas se plaindre d’un (ou une) mauvais(e) danseur/danseuse. Ce qui n’empêche pas de systématiquement refuser les invitations ultérieures…

À la fin du morceau, vous pouvez proposer à votre partenaire de poursuivre sur le morceau suivant mais ne le (ou la) monopolisez pas trop longtemps. Trois titres d’affilée est un maximum à moins que ce ne soit votre partenaire attitré. Une fois la série achevée, chacun remercie poliment son partenaire et on se doit de quitter la piste de danse rapidement — mais élégamment — pour laisser la place aux autres danseurs qui entrent en piste.

Conclusion

L’étiquette de la piste de danse n’est, on le voit, qu’une simple mise en action du bon sens et l’application des règles de politesses de la vie de tous les jours au fait de danser en société dans un même lieu.  Si chacun y met du sien, chacun doit pouvoir y trouver son compte et réellement apprécier le temps passé en commun sur la piste de danse. Et si vous rencontrez des personnes qui ignorent ces règles minimales de savoir-vivre/savoir-danser, faites-leur passer un lien vers cet article  !

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Connaissez-vous les Zazous ?

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Derrière la dénomination de « Zazou » se cache un mouvement mené par une certaine jeunesse française des années 1940 adepte de musique jazz. Ils doivent l’origine de leur nom à Cab Calloway (le célèbre chef d’orchestre américain à la mèche rebelle) qui, en 1934, chanta le premier les onomatopées « zah zuh zaz » reprises en 1939 par Johnny Hess dans sa chanson « Je suis swing » que tout le monde connaît (enfin au moins le refrain !). Mais au-delà de l’anecdote sur cette dénomination, c’est un vrai mouvement de jeunesse que nous évoquons ici. À titre d’information, je vous mets ci-dessous le début des paroles de la chanson « Je suis swing » de l’époque.

La musique nègre et le jazz hot
Sont déjà de vieilles machines.
Maintenant pour être dans la note
Il faut du swing.
Le swing n’est pas une mélodie
Le swing n’est pas une maladie
Mais aussitôt qu’il vous a plu
Il vous prend et n’vous lâche plus.

Je suis swing, je suis swing
Da dou da dou da dou da dou dé yeah
Je suis swing, oh je suis swing.
C’est fou, c’est fou c’que ça peut griser.
Quand je chante un chant d’amour
J’le pimente d’un tas de petits trucs autour
Je suis swing, je suis swing
Za zou za zou, c’est gentil comme tout.

Johnny Hess

Et un petit clip pour écouter…

Zazous habits

Les Zazous, aussi appelés « Petits Swings », se reconnaissaient par une tenue vestimentaire spéciale : chemise au grand col, cravate relâchée, veston trop long et pantalon trop court pour les garçons et chandail à col roulé détendu, robe plissée courte et bas noirs tombant vers des sandales de curé pour les filles. Leurs cheveux longs et frisés achevaient le tableau et leur donnaient un air rebelle.

L’ambiance des soirées Zazou tournait autour du swing et des vedettes française de l’époque : Johnny Hess, Charles Trénet, Irène de Trébert, Alix Combelle mais aussi Yves Montand et Charles Aznavour. Malgré les restrictions dues à la guerre et l’après-guerre et les erzatz remplaçant la bière ou de café, rien ne pouvait les empêcher de s’amuser en se retrouvant pour danser sur du swing. Tout cela se passait entre 1939 et 1950.

Pour aller plus loin sur le sujet, je vous conseille le coffret BD+CD de chez Nocturne Les ZazousAcheter sur Amazon qui m’a inspiré pour ce billet. Faisant partie d’une collection mêlant BD et CD audio, ce coffret est très instructif sur la période méconnue des Zazous (1938-1952). C’est l’époque où la musique swing rencontre la danse be-bop en France et où les Zazous se retrouvaient dans des caves pour danser. La BD explique tout cela d’une manière concise et agréable alors que les 48 morceaux de swing regroupés sur les 2 CD nous replongent dans l’ambiance musicale de l’époque. On y trouve les artistes clés dont Johnny Hess « Je suis swing », Irène Trébert « Mademoiselle swing » ou encore Charles Trénet « La poule zazou ». Des morceaux au son d’origine qui donnent envie de danser !

Vous pouvez aussi vous procurer le livre Les ZazousAcheter sur Amazon de J.-C. Loiseau, un peu plus ancien mais aussi très informatif ou encore le très récent L’histoire des zazous: Paris – Bruxelles – Prague – BerlinAcheter sur Amazon de Gérard Régnier. Côté musique les compilations regroupant des morceaux de jazz produits sous l’occupation sauront probablement vous mettre dans l’ambiance si les titres du coffret BD+CD cité plus haut ne vous suffit pas.

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