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Danse d’ouverture de bal de mariage

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Cette semaine, on va parler mariage et plus particulièrement danse d’ouverture de bal. L’un des chapitres d’un des livres de technique que j’ai écrits porte sur l’ouverture du bal de mariage par une valse (et le protocole qui va avec) et c’est un grand classique que l’on retrouve chaque année. Bien sûr, l’objectif étant de pouvoir donner à voir quelque chose de joli en un minimum de temps d’apprentissage, je présente dans ce livre une méthode simple. Cependant, je ne me cantonne qu’à la tradition… Et si la valse était replacée par autre chose ?

Certains couples choisissent la facilité et font un slow simple (mais ils tombent trop souvent dans les pas raides et peu esthétiques du gauche-droite lourdaud et, pour faire cela, pas besoin de cours…). Certains futurs mariés que j’ai eus en cours particulier ont choisi quelque chose de romantique (mais pas la valse) : la scène finale de mambo du film Dirty Dancing. Là, déjà, ça demande du travail. J’en ai passé du temps à décortiquer les images du film afin de pouvoir proposer la vraie chorégraphie, mais il arrive aussi qu’on me demande une version simplifiée. D’autres de mes élèves ont choisi une chorégraphie de rock car c’est là qu’ils étaient le plus à l’aise et cela correspondait avec leurs goûts musicaux. Bref, tout est possible : ce sont eux les mariés et ils font du jour de leur mariage ce qui leur plaît. Le professeur de danse est là pour les y aider.

C’est vers l’année 2005 que l’on a vu apparaître sur Internet des vidéos où les mariés ont fait une bonne blague et une bonne surprise à leurs invités. Ils commençaient leur bal de mariage en valse viennoise comme le veut la tradition, mais leur bande-son était truquée : la valse se transforma bien vite en un morceau bien plus dynamique et empli de percussions d’Afrika Bambaataa. Faisant semblant d’être surpris, les mariés ne se démontent pas pour autant et suivent la musique en dansant à la manière hip-hop, faisant des pops, des locks, etc. Voici, ci-dessous, l’une de ces vidéos.

Quelques années plus tard, une autre vidéo dans le même style bat les records de visionnage. Je vous la mets ci-dessous. Il est vrai que la chorégraphie (il me semble avoir vu quelque chose de semblable dans une émission de « So You Think You Can Dance ») est beaucoup plus provocante et, dans ce contexte, amusante. « Quel couple de sauvages ! » doit-on penser dans l’assistance…

D’autres mariés ont, quant à eux, choisi de reprendre le sketch « L’évolution de la danse » de Judson Laipply que je vous ai déjà présenté dans un article, ici même, il y a plusieurs années. Si les mariés ont une bande de copains qui dansent aussi, ils peuvent préparer une petite chorégraphie pour épater la famille et les invités qui ne dansent pas. C’est ce que les mariés présentés dans la vidéo ci-dessous ont fait avec succès en reprenant la chorégraphie de « Thriller » de Mickael Jackson.

Cours bal mariageDepuis toutes ces années où j’ai préparé la danse d’ouverture de bal de mariage avec des dizaines de couples (oui, oui, c’est bien moi en plein travail sur la photo ci-contre issue d’un article du magazine Marie-Claire sur le sujet…), j’en ai vu défiler des demandes variées, allant de la petite danse simple « parce qu’il en faut une » au véritable show de 10 minutes. En même temps, tous les styles de danses y sont passés : valse viennoise (bien sûr), mais aussi slow amélioré, rumba, cha-cha, rock, charleston, lindy hop, contemporain, hip-hop new style, danses de l’été (oui, oui, il y en a !) etc. sans oublier les combinaisons hybrides entre ces styles. Certaines années, on repère des tendances entre le mambo de Dirty Dancing, les titres d’Ed Sheeran ou encore les tubes du moment à la radio. Tout dépend de la musique choisie, en fait. Pour moi, c’est toujours du sur-mesure. À chaque fois, c’est un réel plaisir pour moi que de comprendre la personnalité de chaque couple et leur envie afin de créer pour eux la chorégraphie qu’il prendront plaisir à présenter pour surprendre leurs invités. L’avantage dans cette situation est que les futurs mariés sont hyper motivés et n’économisent pas leur énergie dans les répétitions inlassables qui sont nécessaires pour atteindre leur objectif.

J’espère que tout cela donnera des idées à ceux d’entre vous qui doivent se marier dans l’année qui vient. N’oubliez pas que le jour de votre mariage est votre jour et qu’il n’est pas interdit que l’ouverture de votre bal de mariage vous ressemble. Traditionnel ou déjanté, c’est à vous de choisir, mais sachez qu’il vaut mieux s’y prendre à l’avance dans les deux cas pour préparer votre danse et notez qu’apprende à danser ne se fait pas en une heure de cours non plus… Et si vous êtes en région toulousaine, n’hésitez pas à me contacter : je me ferai un plaisir de préparer avec vous cette danse d’ouverture de bal qui fait tant peur quand on n’a jamais dansé !

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La valse, danse de couple par excellence

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Depuis des décennies, la valse connaît un succès certain dans les bals et autres réunions dansantes. Chez la jeune génération, elle est à la fois recherchée comme symbole du couple parfait (quand elle est viennoise), dédaignée comme symbole d’un ancien temps démodé (quand elle est musette) et admirée de loin, souvent par méconnaissance (quand elle est anglaise). Quoiqu’il en soit, tout danseur (ou danseuse) de valse vous dira qu’il est enivrant de se laisser tout simplement porter par le rythme ternaire dans une rotation infinie en parfait accord avec sa (ou son) partenaire. 

Tout cela semble bien simple lorsqu’on le dit, mais il n’en n’est pas moins vrai qu’une maîtrise technique est nécessaire pour arriver à l’extase indiquée… Nous allons ici tenter de présenter quelques considérations techniques communes qui permettent d’exécuter les valses sans entrer dans le détail des pas de base de chaque style.

La base de la valse

Le principe de la valse réside dans la rotation infinie d’un couple de danseurs d’abord sur lui-même et ensuite autour de la piste de danse. D’ailleurs, la valse résulte des techniques les plus abouties permettant à un couple d’effectuer une rotation efficace du plus bel effet. 

Par définition, une rotation s’effectue autour d’un axe. Dans notre cas, cet axe vertical passe entre les deux danseurs. La rotation est d’autant plus facile à réaliser que la masse des danseurs est équilibrée de part et d’autre de l’axe et donc qu’il n’y a pas trop de différence entre leurs morphologies respectives. Autrement dit, une danseuse maigre aura plus de mal à danser avec un danseur gros qu’avec un autre maigre…

La technique de réalisation des pas a aussi son importance dans la réalisation d’une belle valse. En valse viennoise, on recherche plutôt le déplacement le long de la ligne de danse alors qu’en valse musette c’est plutôt la rotation du couple sur lui-même qui est privilégiée. D’où deux techniques très différentes. En viennoise, le pas réalisé sur une « 1 » (et le « 4 ») est bien marqué vers le bas et en avant (ou en arrière selon le partenaire et le temps) alors que la rotation est effectuée sur les deux autres temps tout en remontant sur la demi-pointe des pieds et en rééquilibrant le poids global autour de l’axe vertical qui s’est déplacé.  L’effet global de cette technique esquissée ici consiste en un déplacement important du couple sur une ligne. En musette, le « 1 » et le « 2 » (ou « 4 » et « 5 ») marquent un déplacement très petit en avant (ou en arrière selon le partenaire et le temps) alors que la rotation est effectuée sur le « 3 » (ou le « 6 ») sur les plantes. Durant tout le mouvement, le poids global et l’axe de rotation ne se déplacent que très peu sur l’horizontale. 

Ces quelques explications nous permettent de dire que plus les partenaires seront proches l’un de l’autre et plus la rotation pourra se faire proprement et rapidement. En effet, le contact des partenaires au niveau de la hanche est nécessaire à une bonne exécution. Même si, parfois, les convenances voudraient plus de distance entre les danseurs, il faut avouer qu’elles sont un obstacle à la rotation complète du couple sur 6 temps… La seule solution pour se conformer aux convenances est soit de diminuer le montant de tour effectué tous les 3 temps, soit que les partenaires compensent d’une manière qui sera de toute façon désagréable l’écart laissé de part et d’autre de l’axe..

L’action des partenaires

Une question essentielle se pose pour expliquer le mouvement global de la valse : pourquoi le couple tourne-t-il ? Il y a plusieurs facteurs permettant de répondre.

  • Parce que l’un des partenaires effectue une action vers l’autre qui ne la contrarie pas. A priori, les deux partenaires effectuent des actions complémentaires lors d’un tour : pour schématiser, l’un pousse, l’autre tire ; l’un tourne à droite, l’autre tourne à droite.
  • Parce qu’à chaque demi-tour les partenaires inversent les rôles (sauf pour le guidage de la trajectoire globale du couple qui revient à l’homme). Comme tous les 3 temps le couple a effectué un demi tour, le danseur qui se trouvait face à la ligne de danse sur le « 1 » se trouve dos ligne de danse sur le « 3 » et le « 4 » pour se retrouver face ligne de danse sur le « 6 » (et le « 1 » suivant évidemment). Donc si à un demi-tour l’un des partenaires avance pour son premier pas, il reculera forcément sur le premier pas du demi-tour suivant. Et inversement pour l’autre. L’homme reste cependant dans tous les cas maître de la trajectoire et du sens de la rotation par convention.
  • Parce que les pas et les montants de tour respectifs des danseurs ont des dimensions similaires. Pour une rotation régulière demi-tour après demi-tour, chaque danseur essaye de s’adapter le plus possible aux pas de son partenaire de telle manière que le couple approche la moyenne idéale particulièrement au niveau de la longueur des pas.
  • Parce que chaque danseur du couple compense tout décalage dans les mouvements par rapport à la moyenne pour une rotation et un déplacement donné. Un danseur avec de grandes jambes est obligé de s’adapter à ce que peut physiquement faire une petite danseuse… ou inversement ! De même s’il y a une différence de niveau technique entre les deux danseurs, le meilleur des deux doit s’adapter quitte à changer de style et aboutir à une valse (style « empire ») où l’on ne fait pas forcément un tour complet tous les 6 comptes et l’on suit donc pas la ligne de danse.

Le déplacement dans la salle

Dans une valse « normale », non seulement le couple doit-il tourner sur lui-même, mais aussi le long de la ligne de danse qui fait le tour de la salle. En fait, dans une salle de danse, il y a deux lignes de danse qui permettent de faire le tour de la piste dans le sens inverse de la rotation des aiguilles d’une montre. La première, la plus extérieure, est suivie par les couples (généralement les plus expérimentés en valse viennoise) à la progression la plus rapide. La seconde, plus vers l’intérieur de la piste, concerne les couples les plus lents. Les couples débutants, eux, susceptibles de s’arrêter en cours de route, restent au milieu de la piste pour ne pas gêner les autres danseurs. Dans le cas de la valse musette, comme on ne cherche évidemment pas la progression rapide, cette distinction des lignes de danse n’est pas aussi marquée qu’en viennoise. On dit d’ailleurs que les meilleurs danseurs de musette savent danser sur place sur un guéridon à peine plus grand que le couple lui-même. Du fait de la progression typique de la valse lente, les deux lignes ne font qu’une. Il est d’ailleurs impossible de danser une valse lente (anglaise) sur une piste bondée.

Même s’il n’est pas facile de progresser sur une piste bondée, le strict respect des lignes de danse aide beaucoup. Malheureusement, c’est rarement le cas : peu de gens se conforment à ces règles (principalement par méconnaissance)… Aussi les cavaliers doivent-ils s’adonner à un exercice particulièrement difficile : celui qui consiste à progresser tout en évitant les autres couples qui ne font pas forcément un déplacement dans les règles. Le couple doit donc cultiver une attirance vers les espaces vides pour avancer. Différentes astuces permettent de gérer un obstacle. Bien sûr la succession de pas de change a l’avantage de conserver le cavalier face à la ligne de danse : il peut ainsi surveiller le chemin. Le pas de change peut aussi être réduit au point de faire du sur place en attendant qu’un « bouchon » se résorbe par exemple. L’évitement d’un obstacle peut aussi être réalisé par un changement de sens de rotation qui pourra s’accompagner d’un changement de trajectoire. Il est vrai que c’est plus élégant que le simple pas de change, mais c’est plus difficile à négocier… L’essentiel est quand-même de ne jamais s’arrêter de faire ses pas… C’est ce qu’on appelle danser !

Suivre la musique

Chaque type de valse se danse sur certaines musiques qu’il faut savoir reconnaître. Sur une musique de valse lente, on danse forcément une valse lente mais les débutants pourront aussi s’essayer à la viennoise en attendant les nombreuses heures de pratique nécessaires à l’acquisition de la vitesse de rotation sans que la tête ne tourne. La musette, elle, permet de danser les tempos les plus rapides du fait de ses petits pas. 

Certaines valses viennoises sont régulières du début à la fin mais les Strauss se sont fait une spécialité d’introduire des ralentissements de tempo temporaires dans leurs compositions. Ce qui renforce la difficulté de la danse… Il est donc nécessaire de bien écouter la musique afin de ralentir le mouvement au bon moment. Il peut être intéressant de connaître le morceau à l’avance pour négocier certains passages, d’où l’intérêt de varier les musiques à l’apprentissage ou à l’entraînement. 

Dans le style musette, des morceaux de java peuvent se danser en valse musette. Certains de ces morceaux contiennent des breaks caractérisés par un arrêt brusque de la musique sur trois temps. Là où la plupart des danseurs continuent à danser sur ces trois temps, pourquoi ne pas marquer une pause ? Ceci incorpore une variation amusante dans la succession de tours à droite et tours à gauche de la valse.

Conclusion

Nous avons rapidement évoqué tout au long de cet article quelques points importants pour danser la valse (ou plutôt les valses) avec aisance. Il est évident que l’on pourrait écrire des pages et des pages en plus tant le sujet est vaste. Si tout cela vous semble compliqué, c’est probablement que vous êtes encore débutant dans ce domaine. Rassurez-vous : il est normal que vous ayez un peu de mal à prendre en compte toutes ces considérations dès de départ. Tout vient progressivement avec la pratique. Il n’y a pas de secret en valse, chacun apprend peu à peu à prendre conscience de son corps et gagne en équilibre et donc en vitesse. 

En parallèle, le changement de cavalier (ou de cavalière) offert par les cours collectifs aide à prendre conscience des interactions qui s’exercent entre son corps et celui de sa (ou son) partenaire. N’oubliez pas qu’un bon danseur ou une bonne danseuse de valse saura toujours s’adapter à un partenaire moyen ou débutant pour que la valse soit globalement acceptable. Ceci n’implique pas forcément que le meilleur des deux « s’éclate » mais ce dernier peut être assuré que l’autre y prendra réellement du plaisir. La danse en couple c’est faire plaisir à l’autre et se faire plaisir en lui faisant plaisir…

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