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Les talons de la danse (2/3)

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Dans la première partie de cet article, j’ai présenté le sujet du port des talons dans son ensemble, ainsi que ce que cela change par rapport au fait de ne pas porter de talons. Je continue d’approfondir ce sujet en rapport avec nos pieds tellement sollicités lors de la danse en prenant un point de vue physiologique voire médical. En particulier, je détaille quel impact le port de talons hauts a sur notre corps tout entier (et pas seulement pour nos pieds), illustrations à l’appui.

1. Origines historiques et marche sur talons hauts
2. Des contraintes et des maux pour tout le corps (cet article)
3. Danser sur des chaussures à talon

PARTIE 2
Les chaussures à talons : des maux pour le corps

Si l’on essaye d’imaginer l’impact du port de talons sur notre corps, nous vient immédiatement à l’esprit les pauvres top-models qui présentent les nouvelles collections de haute-couture et qui défilent sur les podiums sur des talons hauts de telle manière que bon nombre d’entre elles ont connu des chutes en se tordant une cheville. Cela dit, il y a des conséquences beaucoup moins visibles que ces problèmes d’équilibre, sauf pour celles qui les ont vécues. Je me base pour la suite sur une série d’études parues entre 2001 et 2005 dans des revues médicales spécialisées américaines comme le « Journal of Experimental Biology ».

Le port de talons place le pied et toutes les parties du corps qui lui sont liées dans une position qui n’est pas naturelle. Cela entraîne inévitablement des maux qu’on n’aurait pas eus sinon. De plus, le frottement ou la sollicitation répétée de certaines parties du pied ou du corps produisent aussi des conséquences locales désagréables. Passons donc en revue tout cela.

Impact sur les pieds
Commençons par l’endroit le plus évident : les pieds. Outre les entorses que j’ai mentionnées plus haut, le port de chaussures à talons implique des complications moins évidentes. Les chaussures à talon portées par les femmes sont généralement plus fines que les chaussures sans talon. Cela a pour conséquence de comprimer les muscles, tendons et petits os qui forment le pied. Les conséquences de la compression du pied dans la chaussure sont diverses : oignons, cors, etc. En particulier, on peut rencontrer des cas d’hallux valgus où le gros orteil dévie, formant ainsi une boule au niveau de l’articulation à l’intérieur du pied. Même si ce problème peut avoir des origines génétiques, le port de chaussures à talon haut (et parfois le port de chaussures tout court…) ne fait qu’agraver la situation. Il y a aussi le syndrome de Haglund est une inflammation du talon s’accompagnant de douleurs dues à la survenue d’une saillie anormale sur la partie postérieure du calcaneus (os du pied où est rattaché le tendon d’Achille) qui frotte contre la partie arrière de la chaussure. Les pieds y sont particulièrement sensibles en hiver. De plus, l’inclinaison de la chaussure à semelle rigide et talon haut fait plus ou moins glisser le pied vers l’avant, ce qui comprime tous les orteils (phalanges) contre l’avant de la chaussure (surtout si l’extrémité est en pointe) dans le cas de chaussures fermées et certains orteils contre les lanières ou le rebord de la chaussure dans le cas de chaussures ouvertes (et les orteils dépassent parfois de la chaussure). Cela peut être matérialisé par de la corne sur les articulations des orteils ou au niveau de la plante du pied. Il est donc ici important de préciser qu’il faut bien faire attention à l’adéquation de la taille des chaussures par rapport à vos pieds et que, dans les cas entre deux pointures, il existe des compléments de semelle intérieure adhésifs (aussi appelés anti-glissoires, cales talon, semelles antidérapantes, etc.) à mettre à l’intérieur de la chaussure (talon et plante). L’effet secondaire est, malgré tout et du fait de l’épaisseur ajoutée, de comprimer un peu plus le pied dans la chaussure pour le maintenir en place et cela peut entraîner des métatarsalgies (douleurs du métatarse).

Impact nerveux, musculaire, articulaire et osseux
La jolie ligne donnée aux jambes par le port de talons hauts est due en partie à la contraction des muscles des mollets. À la longue, le port très fréquent de talons hauts provoque un raccourcissement de ces muscles. Les études menées jusqu’ici montrent que le volume musculaire de personnes portant des talons de manière intensive est identique à celui de celles qui n’en portent pas ; en revanche, les fibres musculaires sont plus courtes dans le premier cas. Dans la continuité de ce raccourcissement, le tendon d’Achille a tendance à rétrécir, à s’élargir et à devenir moins souple. Cela ne pose a priori pas de problème lorsque l’on porte des chaussures à talon, mais cela devient gênant dès que l’on revient aux chaussures basses ou que l’on marche pieds nus puisque le tendon est étiré au-delà de sa position habituelle avec les talons hauts. C’est un effet pervers du fait que le corps s’adapte à l’environnement dans lequel il vit. Si le port des talons est systématique, le corps considérera qu’il s’agit de sa situation normale et il s’adapte en conséquence. Pour éviter cela, il faut donc alterner le port de talons hauts avec la marche à plat et l’étirement du tendon qui y est associée. Le port des talons hauts augmente aussi les tensions articulaires au niveau du genou, ce qui entraîne arthrose du genou due à une usure prématurée du cartilage. Il semble que le fait de porter des talons larges au lieu de talons fins ne change rien de significatif au problème. Seule la hauteur du talon compte. Une étude a montré que le port de talons pouvait augmenter la pression sur le genou de l’ordre de 26 pour cent par rapport à une situation sans talons. Et je passe sur les cas d’arthrose du genou qui est développée à la suite d’années entières à porter des talons hauts. J’aurais pu parler de ce qui suit dans le paragraphe relatif aux pieds, mais ici on parle aussi des nerfs. Le névrome de Morton est une autre affectation associée à une douleur particulièrement vive au niveau du troisième ou du deuxième espace métatarsien (entre les doigts de pieds). C’est un problème relatif au nerf digital comprimé dans des chaussures étroites.

Impact sur le dos
Lorsqu’on porte des talons hauts, la partie supérieure du corps est déséquilibrée vers l’avant. Il faut alors compenser en actionnant en permanence les muscles du dos afin de revenir à l’équilibre. En résumé, on se redresse. En cas de port prolongé de talons hauts, les muscles du dos agissent de telle manière que la lordose lombaire (courbure concave du bas du dos) s’en trouve naturellement accentuée : les fesses semblent ressortir et la cambrure du creux des reins augmente. C’est une posture qui est exagérée par rapport à la posture naturelle de départ. C’est cela qui entraîne certaines douleurs dans le dos. Pour éviter cela, il faut régulièrement s’étirer le bas du dos pour compenser les muscles qui auront tendance à rester en position rétractée.

Après avoir lu la première partie de cet article, on se dit que les talons ont beaucoup d’avantages esthétiques. En revanche, après avoir lu cette seconde partie, on se dit qu’il y a bien des inconvénients aussi. Certaines femmes portant fréquemment des talons disent d’ailleurs avoir du mal à remarcher pieds nus. Mais au final, cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas porter de talons : cela veut simplement dire qu’il faut le faire en connaissance de cause et qu’il faut compenser les désagréments par un entraînement ou des exercices adéquats. Une jambe et un pied souples et bien musclés peuvent facilement être associés à des talons de toute hauteur. Un peu d’étirement (stretching) et un renforcement musculaire naturel par la danse sont donc tout à fait conseillés dans ce cas.

Pour conclure cette partie, il faut se dire que si l’on force le corps dans une certaine position répétée, ce dernier va tenter de s’adapter au mieux à la nouvelle situation selon sa constitution (et avec ses limites). C’est le principe de l’entraînement. Le problème est qu’il s’adapte parfois tellement qu’il ne peut plus spontanément revenir dans sa position naturelle d’origine, sauf si on l’entraîne dans l’autre sens. Je rementionnerai d’ailleurs le sujet de l’entraînement dans la prochaine partie de cet article qui sera consacrée au port de talons pour la danse puisqu’il est déconseillé de s’entraîner en changeant de hauteur de talon à tout bout de champ. Rendez-vous donc dans quelques jours pour la fin de ce long article consacré aux talons !

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Les talons de la danse (1/3)

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Les danseuses et les danseurs utilisent tout leur corps et s’il y a une partie qui requiert tout particulièrement leur attention, ce sont bien leurs pieds. J’ai déjà eu l’occasion de parler ici de différents types de chaussures pour danser en soirée et il est évident que le sujet est vaste, selon le style de danse, selon les goûts individuels, selon que l’on soit une fille ou un garçon. En particulier, certaines danses se font mieux avec des talons (danses latines, tango argentin) alors que d’autres se pratiquent volontiers à plat ou en baskets (rock, lindy hop). Essayons donc de décortiquer la relation entre le talon de chaussure et la pratique de la danse ou, tout simplement, de la marche. Et cela concerne aussi les hommes… Un article en trois parties, tellement ce sujet méritait d’être traité en profondeur. Voici la liste des parties en question :

1. Origines historiques et marche sur talons hauts (cet article)
2. Des contraintes et des maux pour tout le corps
3. Danser sur des chaussures à talon

PARTIE 1
Les chaussures à talons : origines historiques et marche sur talons hauts

L’être humain porte des chaussures depuis environ 40 000 ans, mais le fait de porter les chaussures à talons est bien plus récent puisqu’en en trouve dans la culture de l’Égypte ancienne. Si l’on regarde dans l’histoire de France, on s’aperçoit que la mode des talons hauts provient du XVIe siècle, époque à laquelle Catherine de Médicis utilise des talons de provenance italienne pour se grandir et ainsi faire honneur à son mari le Duc d’Orléans (futur Henri II de France) qui était plutôt grand. La mode des talons envahira rapidement la cour de France aussi bien parmi les hommes que les femmes avec une surélévation pouvant atteindre une dizaine de centimètres. On trouve de cette époque des peintures italiennes montrant les chaussures à semelle haute et, ultérieurement, des chaussures où seuls les talons sont hauts dont j’ai regroupé deux exemples dans l’image ci-contre. Jusqu’à la Révolution, les talons ont été associés à la noblesse ou la richesse, ce qui explique le fait qu’ils aient quasiment disparu après 1789, laissant la place à la botte basse ou à la bottine. Ce n’est qu’au XIXe siècle que les talons reviennent à la mode chez les femmes et en particulier chez les prostituées. Il semble que les avantages esthétiques procurés par les talons hauts aient été assez rapidement recherchés par les « honnêtes femmes » afin de ne pas laisser cet avantage compétitif aux « filles de joie ». À noter que ce n’est que vers 1850 que l’on a commencé à fabriquer des chaussures droite et gauche de formes différentes correspondant à la forme de chaque pied.

À la base, les femmes mettent des talons hauts parce que cela les grandit, les amincit et que cela embellit leurs jambes. De plus, sur des talons hauts, la démarche peut devenir plus féminine, voire aguicheuse, du fait de la mobilisation des hanches pour le mouvement. Diverses causes à cela : les fesses ressortent un peu plus, la cheville en tension prolonge la jambe, les hanches sont utilisées pour marcher, le mollet est contracté et donne une belle courbure à la jambe, la nécessité de se tenir droite si l’on ne veut pas avoir l’air cruche, sans compter le rehaussement général de plusieurs centimètres. Il paraît même que la position de la jambe et de la cheville seraient un signal subliminal à caractère sexuel adressé aux mâles… Or, nombreuses sont celles qui ne parviennent pas à tenir sur des talons fins et encore moins à marcher correctement. Or, tout cela s’apprend et nécessite un certain entraînement au niveau de l’équilibre et au niveau des muscles.

S’il est conseillé à certaines personnes ayant mal au dos de marcher sur un talon de 1,5 centimètre environ au lieu de chaussures plates, la plupart des amatrices de talons privilégient un petit talon de 3 à 4 centimètres. Cela apporte quelques avantages esthétiques sans trop de désagréments (j’y viens bientôt…). Oui, mais voilà, la mode mène vers des talons plus hauts : au moins 9 ou 10 centimètres voire davantage s’il y a une semelle compensée en plus. Et l’équilibre est d’autant plus difficile que le talon est fin (comme le talon aiguille). Ces chaussures à la mode sont très jolies et ont un effet garanti sur la gent masculine, mais il est généralement déconseillé de les porter en permanence, au point de prévoir une paire de chaussures basses de rechange à passer au bout de quelques heures de talons vertigineux. Certain(e)s pourraient croire que le sujet de cet article ne s’applique qu’aux femmes, mais ce n’est pas exact. Les hommes aussi peuvent porter des talons couramment. Il existe des modèles de chaussures portés par les deux sexes et qui ont des talons plutôt élevés (et je n’utilise pas ici le terme de « hauts » puisqu’on n’y est pas encore). Parmi ces chaussures, il y a des bottes de style cowboy (santiags et boots) dont le talon peut atteindre 6 cm (elles sont souvent utilisées pour monter à cheval) et des chaussures à talon cubain dont le talon peut atteindre 4 à 5 cm (voir un article précédent dans ce blog pour plus d’informations sur ce type de talon en danse latine chez les hommes). Et je ne parle pas ici des chaussures une peu exotiques ou à plateforme qui circulaient dans les années de la fin des années 60 aux années 80.

Pour ce qui est de danser, les chaussures de ville à talon haut sont à réserver à une danse modérée et basique, un peu comme en discothèque, car elles sont faites pour la marche ou pour rester assise. En effet, la semelle de ce type de chaussures est bien souvent rigide (voire compensée), ce qui aide à maintenir un équilibre sur des talons très hauts. Ces dernières années, il y a deux styles de danse qui utilisent les chaussures à talon haut. La première discipline est la pole dance (danse sensuelle sur une barre verticale ) dont j’ai déjà parlé dans ce blog. Ici, les talons ne servent pas réellement à la danse, ils sont là pour le côté sexy et « aguicheur ». Il faut dire que les danseuses de pole dance n’ont pas souvent les pieds au sol. Le second style pourrait tout simplement s’appeler « Danse sur talons hauts » (parfois apparentée au style burlesque) et a été tout particulièrement mis à l’honneur par les Pussycat Dolls. Ces dernières ont d’ailleurs sorti un DVD d’entraînement (en anglais ou allemand). Les caractéristiques du port de talons hauts sont mises en avant comme un déhanchement prononcé ou encore une légère position cambrée. On remarque en passant dans le DVD que les filles des Pussycat Dolls ne portent pas leurs talons pour l’entraînement, seulement pour la représentation finale. Un autre exemple de performance sur des talons se trouve dans le clip « Single Ladies » de Beyoncé, rendu célèbre par de nombreuses reprises de la chorégraphie (y compris par des hommes) et en particulier dans la série Glee.

Avant de parler de danse en couple (rock, salsa, tango, etc.) sur des chaussures à talons (voir partie 3), voyons donc comment se passe une simple marche dans ces accessoires de mode… Celles qui ont directement essayé de marcher sur des talons hauts disent : « Pas facile ! » Effectivement, la marche sur des talons demande un certain équilibre et une certaine habitude, d’autant plus s’ils sont hauts. On considère généralement la classification suivante : talon bas (moins de 6 cm), talon moyen (entre 6 et 8,5 cm) et talon haut (supérieur à 8,5 cm). Pour démarrer, on peut s’habituer aux talons à la maison en marchant et effectuant des tâches de base en intérieur plutôt qu’aller directement faire un après-midi de shopping en ville ou une soirée dansante. Le mieux est d’alterner le port de talons plats et de talons hauts de manière à préserver les articulations et le dos. Car le port de talons de manière systématique n’est pas sans impact sur la santé. Je reprends ci-après une photo (je n’ai malheureusement pas noté la source) qui illustre très bien les différentes hauteurs de talons hauts (pas ceux pour danser que je montrerai dans la partie 3 de cet article) sans présence de semelle compensée ou de plateforme et qui montre bien la position de la jambe et de ses muscles en fonction de la hauteur. J’aurai l’occasion d’aborder la dernière hauteur de talon dans un prochain article qui portera sur les pointes (je crois que j’aurai alors fait le tour du sujet des pieds !).

Commençons déjà par avoir une bonne posture. Il faut en effet se tenir droit(e) et le cou dégagé : pas question de compenser la position tendue des chevilles par une flexion des genoux qui, elle-même, entraînera inévitablement un avachissement au niveau de la colonne vertébrale. En chaussures à talons, le poids du corps repose essentiellement sur le talon des pieds et tout le reste du corps doit être aligné au-dessus de ceux-ci. Ensuite, il faut relâcher les muscles ne servant pas à maintenir cette posture élégante. Au niveau des pieds, la marche en chaussures à talons hauts ressemble à la marche sans talons : on avance le pied en posant le talon (aussi haut soit-il) en premier au sol, puis l’avant du pied. Il ne faut pas avoir peur de mettre le talon sous pression, car il est normalement conçu pour résister. La différence se situe au niveau de l’engagement des abdominaux et du mouvement prononcé des hanches. Contrairement à une idée en vogue, il ne faut pas essayer de marcher comme les top models qui lèvent beaucoup les pieds en pliant les genoux et posent les pieds au sol sur une même ligne. Au contraire, il n’est pas nécessaire de lever exagérément les pieds du sol et il suffit de marcher un pied après l’autre, chacun d’eux ayant sa propre ligne parallèle à celle de l’autre. Évidemment, les deux lignes sont proches l’une de l’autre afin de ne pas avoir une démarche de cowboy… En talons aiguilles, l’équilibre peut être plus difficile à maintenir, mais cette difficulté est compensée par une musculature qu’il faut développer au niveau des jambes, des chevilles et des pieds. Et pour cela, rien de mieux que la danse…

Voici donc que s’achève la première partie (déjà longue) de cet article que j’ai essayé de faire le plus synthétique possible… et j’y passe le temps nécessaire pour m’assurer de la justesse des informations que je présente. Je vous invite à revenir sur ce blog dans quelques jours pour prendre connaissance de la seconde, puis de la troisième partie. Je suis persuadé qu’elles intéresseront beaucoup d’entre vous, particulièrement celles qui portent des talons pour danser les danses latino-américaines (cha-cha, rumba, salsa, etc.).

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La danse du Bernie

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Tout le monde connaît « Thriller », le tube de Michael Jackson dont la chorégraphie du clip a fait le tour du monde et a fait parler d’elle d’une prison des Philippines aux mariages américains en recherche d’originalité. Rappelons que cette chorégraphie met en scène des morts-vivants sortant de leurs tombes qui dansent d’une manière spécifique autour de Michael Jackson en 1982. Je vous propose de découvrir une sorte de danse des morts-vivants qui se diffuse ici et là depuis quelques mois et qu’on appelle le « Bernie ». Un petit article qui aurait fait bonne figure pour Halloween, mais il n’est prêt qu’aujourd’hui, alors je vous le livre pour Noël…

Cette petite danse prend ses origines dans le film « Week-end chez Bernie », réalisé par Ted Kotcheff en 1989. L’histoire est celle de deux jeunes employés d’une compagnie d’assurances qui découvrent une tentative de fraude. Pour les remercier, leur patron, Bernie, les invite dans sa luxueuse résidence un week-end. Malheureusement, le séjour ne se révèle pas de tout repos puisque ce dernier meurt et, pour ne pas être accusés du meurtre, les garçons doivent faire croire que l’homme est toujours vivant… On devine l’allure désarticulée des mouvements du dit Bernie (incarné par Terry Kiser) qui, manipulé par les deux héros du film, doit se déplacer et avoir l’air vivant. Ce film connut un succès suffisant pour qu’une suite, « Week-end chez Bernie 2 », soit réalisée et qu’il en soit fait référence dans un épisode des Simpsons. D’ailleurs, un remake de ce film serait en projet par Tim Burton depuis 2010.

Jusqu’ici rien qui ne fasse une quelconque relation avec une danse. Mais tout change en 2010 lorsque le chanteur ISA (Infinity SoAwesome/Anthony Lavarry) sort sa chanson « Moving like Berney ». Même s’il y a une erreur dans le nom (« Berney » au lieu de « Bernie »), c’est bien une allusion claire au film qui est faite. Environ 3 mois après la sortie du titre, une vidéo est postée sur Youtube. Elle comporte des scènes de personnes bougeant comme Bernie le mort-vivant. Un mois plus tard, le phénomène se répand, à commencer par les enfants, les ados, etc. On danse le Bernie dans toutes les situations : remises de diplômes, soirées déguisées, événements sportifs, etc. Dès que la musique d’ISA est jouée, c’est de venu un réflexe, mais sans la musique c’est devenu un gag entre copains particulièrement aux États-Unis. On n’en a pas encore vu beaucoup en France, mais le pouvoir d’Internet peut produire des effets inattendus et rapides.

J’intègre dans cet article la fameuse vidéo Youtube qui, à l’heure où j’écris, comptabilise plus de 8 000 000 vues alors qu’elle a été mise en ligne depuis le 19 octobre 2010 (soit il y a à peine plus d’un an). Vous trouverez sur Youtube, de nombreuses vidéos de cette danse filmée en toutes sortes d’occasions.

Au niveau des mouvements, rien à voir avec la chorégraphie dynamique et millimétrée des zombies du clip de Michael Jackson, la danse du Bernie est répétitive et plutôt facile à effectuer pour peu que l’on sache se détendre complètement. Le principe est le suivant:

  1. Se pencher en arrière, en faisant pendouiller les bras et la tête sans tonus
  2. Remuer les épaules lentement : les bras et la tête suivent mollement
  3. Avancer, les pieds en premier, en lançant le mouvement par les hanches et osciller des épaules à chaque pas
  4. Il est ensuite possible de se pencher en avant sur le même modèle, puis de se relever pour se pencher en arrière de nouveau

On le voit, il faut imaginer que seules la colonne vertébrale, les épaules et les hanches supportent le reste du corps. En dehors de ces os, tout doit rester mou. C’est le seul secret pour réussir un bon Bernie !

Voilà vous savez tout sur le Bernie. Il existe plusieurs « petites » danses qui, comme le « Bernie », sont pratiquées dans le monde, par exemple le « Dougie », la danse de Bob l’éponge ou encore le « Cat Daddy ». Je profite de ce dernier article de l’année pour vous souhaiter de très bonnes fêtes de fin d’année. Les amateurs de danse que vous êtes auront sûrement déjà choisi des réveillons dansants ou des spectacles de danse pour passer les fêtes. J’espère que ces instants autour de la danse vous feront terminer l’année avec plaisir. Rendez-vous en janvier 2012 !

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Sexy Dance 1, 2, 3D

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Comme la période des fêtes de fin d’année approche à grands pas, je continue à parler de produits culturels qui peuvent faire office de cadeau pour vos proches (ou que vous pouvez vous faire offrir). En ce moment et comme chaque année à cette période, je vois dans les rayons des coffrets DVD ou Blu-ray thématiques regroupant plusieurs films en relation avec le thème de la danse. Je vais donc en profiter pour aborder l’un deux regroupant les 3 opus de la série « Sexy Dance » avant de vous lister rapidement d’autres coffrets disponibles actuellement. D’une manière générale, disons que la série des « Sexy Dance » porte sur la danse hip-hop, mais que d’autres danses comme la salsa et la tango y font une courte apparition (et pas toujours dansées comme on pourrait l’espérer). Pour le reste, voici un tour d’horizon de chaque film.

« Sexy Dance 1 » (2006, réalisé par Anne Fletcher).
Ce film, comme toute la série, a pour titre original « Step Up » qui a judicieusement été traduit en français par un racoleur « Sexy Dance » pas du tout français… (On se demande combien de temps il a fallu à l’équipe de traduction pour trouver cette traduction d’anglais à anglais. Les mystères du marketing sont parfois impénétrables.) À: noter que nos cousins québécois ont opté pour le titre « Dansez dans les rues ». En dehors de ces aspects, les acteurs/danseurs sont (entre autres) Channing Tatum, Jenna Dewan, Damaine Radcliff, de’Shawn Washington et voici l’histoire en résumé (un peu inspiré d’Allociné et remanié par mes soins).
Rebelle dans l’âme, Tyler Gage a passé toute sa jeunesse dans les bas quartiers et les mean streets de Baltimore, et sait aujourd’hui qu’il ne se tirera d’affaire qu’en rompant avec son milieu. Son seul atout, bien mince : un don naturel pour le hip-hop, qu’il pratique d’instinct, pour son seul plaisir. Alors qu’il est condamné à des travaux d’intérêt général à l’école d’art du Maryland, il rencontre la belle Nora qui, ambitieuse et douée, a grandi au sein d’une famille bourgeoise ayant très tôt encouragé sa vocation et financé ses études de danse classique à la prestigieuse Performing Arts High School. Tyler et Nora : deux mondes diamétralement opposés, deux talents, deux passions dont la rencontre explosive sera à l’origine d’un étonnant conte de fées musical…
Il apparaît que le cliché du danseur des rues et de la danseuse académique qui doivent travailler ensemble est ici mis à contribution. La fin donc plutôt prévisible, mais c’est un peu classique dans les films de danse.

« Sexy Dance 2 » (2007, réalisé par Jon Chu).
Étonamment, l’épisode 2 n’est pas la suite de l’histoire de l’épisode 1. On aurait pu s’attendre au contraire. Les acteurs/danseurs sont (entre autres) Robert Hoffman, Briana Evigan et Will Kemp et je reprends ici aussi le résumé du site Allociné.
Andie est une fille d’origine modeste, une rebelle qui s’efforce de trouver sa place au sein de la très respectable Maryland School Of The Arts, sans renier pour autant ses racines et son vieux rêve : intégrer la troupe Underground 410 qui rassemble les meilleurs danseurs de rue de Baltimore. Chase est l’étudiant le plus brillant de la MSA, une star en devenir qui aspire à rompre avec les traditions et contraintes de la danse classique. Son but : monter sa propre équipe pour affronter la 410 dans une grande « bataille » de rue. Irrésistiblement attirés l’un vers l’autre, Chase et Andie arriveront-ils à concilier leurs ambitions respectives, leurs rêves et leurs désirs ?
Pour ce second volume, on inverse les rôles. Cette fois-ci c’est le garçon qui est académique et la fille qui fréquente les bandes de la rue. L’univers est celui des teams de hip-hop qui s’opposent dans des concours.

« Sexy Dance 3 (3D) » (2010, réalisé par Jon Chu).
Tourné à New York, ce film a particularité d’être projeté en 3D dans les salles (tout comme l’a été avant lui « Street Dancers » dont j’ai déjà fait la critique dans ce blog). Les acteurs/danseurs sont (entre autres) Adam G Sevani, Sharni Vinson et Alyson Stoner. Voici l’histoire en bref.
Fraîchement diplômé de la prestigieuse Université de New York, Moose (de « Sexy Dance 2 ») rejoint une bande de loyaux street dancers dirigée par Luke qui embarque bientôt Natalie, une mystérieuse danseuse de hip-hop. Ensemble ils vont se mesurer aux meilleures crews de hip-hop du monde au cours d’un affrontement dont l’issue changera leur destin à tout jamais.
Dans cet épisode, il y a une certaine continuité avec le précédent puisque des personnages font leur réapparition. On voit bien que ce film a été scénarisé pour la 3D et je dois avouer que la 3D/relief m’a fait une bien meilleure impression que celle de « Street Danceers ». Même ici, le scénario est un peu plus surprenant et original que dans les autres films du genre (même s’il reste un zeste de prévisibilité…). Au niveau du spectacle, « Sexy Dance 3 » est plutôt bon car, en dépit de quelques exagérations cinématographiques, on en prend plein les mirettes. À noter dans ce film, la présence de Twitch de l’édition américaine de « So You think You Can Dance » (avec ses belles lunettes qui ne servent à rien). Petit aparté : « So You think You Can Dance » arrive en France sur NT1 en 2012 et pas en simple traduction. Les danseurs seront Français et vous pouvez vous y présenter. L’émission sera présentée par B. Castaldi et le casting est déjà ouvert. Avis aux danseuses et danseurs, l’annonce est en page « actualités » sur UltraDanse.com depuis peu.

À noter que Sexy Dance 4 est prévu pour 2012 chez les studios Summit Entertainment. Un tournage effectué à Miami et donc un décor de plage en perspective… Il est probable qu’il aura pour titre « Step Up 4 Ever » aux USA et donc « Sexy Dance 4 Ever » en France… Enfin, dernier DVD disponible dans cette thématique de « Sexy Dance » : « Sexy Dance, le studio ». On nous avait déjà fait le coup avec « Dirty Dancing », mais cette fois-ci le contenu du DVD est proche de l’esprit du film. Il s’agit en effet d’un DVD d’apprentissage pour danser le hip-hop sous différents styles (locking, break, etc.). À chaque style proposé sont associés une chorégraphie et un décor différent (la boîte de nuit et ses lumières, le studio de danse à l’américaine, la rue). Ce DVD a été associé à l’opus 3 de la série des « Sexy Dance » et on y retrouve la danse dans une grosse flaque d’eau… Les chorégraphies me semblent plutôt bien expliquées, même si l’on n’est pas obligé d’adhérer à tous les styles présentés.

En passant dans les rayons des magasins, je me suis posé une question assez directe : « Je recherche un film sur la danse, où vais-je chercher ? ». En réalité, la réponse est simple dans les magasins français. Il suffit de chercher principalement à la lettre S (« Sexy Dancers », « Street Dance », « Saturday Night Fever », « Shall we Dance? », « Salsa », etc.) ou à la lettre D (« Dirty Dancing », « Disco », « Dance Movie », « Dance with Me », « Danse ta vie », etc.) et c’est un peu pareil au rayon BD & manga. Néanmoins, quelques films font exception : « Honey », « Tango », « Love ‘n Dancing », « Flashdance », etc. Et il en existe encore de nombreux autres qui parlent de danse et qui sont parfois méconnus. Comme je crois les avoir tous visionnés (en dehors des innombrables comédies musicales ou des ballets filmés), j’en dresserai un jour une liste complète ici.

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La salsa cubaine et le merengue

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Cela traînait depuis des mois et j’ai accumulé quelques semaines de retard sur ce projet, mais ce livre sort enfin de chez l’imprimeur ! « La salsa cubaine et le merengue » est le cinquième livre de la collection « Passeport Danse », une collection de livres techniques que j’ai créée dans l’idée de mettre par écrit les bases des danses en couple telles qu’elles sont pratiquées aujourd’hui. À chaque livre, je creuse le sujet avec l’état d’esprit d’un débutant qui ne sait pas danser et qui ne connaît pas les origines culturelles de la danse détaillée. Voici donc quelques informations sur ce nouveau volume.

La salsa cubaine (dite « salsa de casino ») est très différente de la salsa portoricaine. La première est bien ancrée dans ses racines afro-caribéennes alors que la seconde a plutôt été développée à New York et est fortement influencée par les danses pratiquées par les blancs. Comme son nom l’indique, la salsa cubaine vient de Cuba, une île à l’histoire assez tumultueuse et où vit une population assez importante de personnes défavorisées. On dit que les Cubains dansent la salsa tous les jours en rentrant du travail et, comme le chômage y est particulièrement présent, c’est dire s’ils peuvent commencer à danser tôt dans la journée… Bref, blague à part, la salsa est ancrée dans la culture cubaine et c’est sur cette manière de danser la salsa que porte le livre.

Il faut préciser que la salsa cubaine s’est développée en Europe (et aux USA) en partie grâce à des enseignants de danse en couple qui maîtrisaient déjà les danses de salon (ou au moins les danses sportives latines) et le mambo. Ma compréhension est qu’en regardant danser des Cubains exilés, ces enseignants ont interprété les mouvements et déplacements qu’ils voyaient à travers les techniques rodées qu’ils connaissaient. Ils ont alors abouti à une salsa cubaine basée sur le « pas de salsa » que tout le monde connaît (arrière-revient-assemble, arrière-revient-assemble). Certains ont même établi que les petits coups de talon ou pointés sur les temps 4 et 8 faisaient partie du pas de base alors que ce n’étaient que des effets de style des danseurs qu’ils avaient vus. C’est sous cette forme que s’est développée chez nous la salsa cubaine dans les années 90. Dans seconde moitié des années 2000, les danseurs non cubains prennent conscience en se rendant à Cuba que la technique qu’ils utilisent ne correspond pas réellement à celle que pratiquent les Cubains sur place. Certains s’attellent donc à décomposer fidèlement les mouvements originels qui avaient été déformés. Les séjours à Cuba se multiplient donc et les Cubains finissent pas s’organiser pour être en mesure de dispenser des cours structurés chez eux alors que, jusque-là, la transmission se faisait à la demande et sans réelle organisation. Depuis, des séjours « salsa à Cuba » sont fréquemment organisés et chacun peut aller s’imprégner de la culture cubaine tout en apprenant la technique de la salsa de casino à la source.

Je ne reviendrai pas ici sur la rueda à laquelle j’ai déjà consacré un article ici et à laquelle je consacre un chapitre entier de ce livre. On y trouve les changements de partenaires (tarro, dame, etc.) ainsi que des figures typiques de la rueda. À côté de la salsa, j’ai choisi de décrire le merengue, originaire de la République Dominicaine. Ces danses partagent un certain nombre de points dont le fait que ne pas avoir de ligne de danse fixe dans la salle. Le merengue est facile à apprendre et peut très bien faire une introduction à l’apprentissage de la salsa (voire même des autres danses en couple) puisque son pas de base est un pas marché. Afin d’être complet, j’ai ajouté quelques figures qui permettent de danser le merengue en rueda. C’est une manière de le danser en groupe qui a été calquée sur la salsa et qui fonctionne plutôt bien. Si l’on ajoute les habituels rappels historiques sur l’origine des danses (et de leurs musiques respectives) ainsi que les conseils de musiques pour danser, on complète la vue d’ensemble de ce livre accessible aux débutants. Comme d’habitude dans cette collection, il y a de très nombreux schémas et illustrations (plus de 1000 !) qui ont été faits spécialement pour l’occasion. On comprend dès lors qu’il pouvait y avoir un peu de retard dans la sortie de ce livre enfin disponible dans le commerce. Attention, une petite offre promotionnelle de sortie est encore valable une semaine sur le site « C. Rolland éditions« . C’est donc le moment d’en profiter pour vous ou pour faire un cadeau de Noël !

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Les chaussons rouges

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Le 9 novembre dernier vient de ressortir le film « Les Chaussons rouges » en DVD et Blu-Ray (et en haute définition sur ce dernier média). Ayant eu la possibilité de visionner ce film dans son édition « Blu-ray collector » (merci à Carlotta Films, l’éditeur de ce film en France), j’ai souhaité partager mes impressions avec vous. Ce film est un monument dans le monde des films dont l’action porte sur la danse (et particulièrement le ballet classique) et ceux qui aiment voir traiter ce sujet sur leur écran (en spectacle ou fiction) auront sûrement plaisir à se le procurer… ou se le faire offrir pour Noël.

« Les Chaussons rouges » est un film de Michael Powell, réalisé en 1948 (mais sorti en France en juin 1949), scénarisé par Emeric Pressburger et tout en couleur. Il est interprété, entre autres, par Moira Shearer, Marius Goring et Anton Walbrook pour les principaux rôles. L’histoire est inspirée du conte d’Andersen « Les chausson rouges » (ou « Les souliers rouges » selon les traductions), écrit en 1845. La particularité est que ce film met aussi en scène le conte dont il est lui-même inspiré sous la forme d’un ballet classique. Ce conte relate l’histoire d’une jeune fille nommée Karen à qui l’on offrit une paire de chaussures rouges. Le premier pas de danse qu’elle fit ainsi chaussée suit suivi d’un second, puis un troisième et elle ne put plus empêcher ses jambes de danser. Il lui fut impossible d’enlever les chaussures de ses pieds qui continuèrent de danser de plus belle durant des jours. Je ne vous cache pas que l’histoire ne finit pas très bien…

L’histoire du film commence comme suit. Après avoir attiré l’attention du producteur Boris Lermontov, Vicky Page est engagée dans la troupe de celui-ci. Parallèlement, Julian Craster, un jeune compositeur est, lui aussi, engagé. Lermontov licencie sa danseuse principale et convoque Vicky pour lui annoncer que c’est elle qui tiendra le premier rôle dans son prochain ballet « Les Chaussons rouges », dont la musique sera composée par Julian. Les répétitions sont dures et l’interaction entre le musicien et la danseuse implique un certain nombre de tensions qui se transformeront en attirance. Le ballet des « Chaussons rouges » fait un tabac à Monte-Carlo (lorsqu’on visionne le film en version originale, on entend d’ailleurs de nombreuses phrases en français) et ce la donne le coup d’envoi à la carrière de Vicky qui enchaîne dès lors les ballets au sein de la compagnie Lermontov. Malgré tout, lors d’une fête, Lermontov découvre l’histoire d’amour qui se déroule entre son compositeur et sa première danseuse. Il ne le supporte pas et impose cruellement à Vicky de choisir entre l’amour et sa carrière de danseuse. Ici, nous en sommes déjà à la moitié du film et j’en ai peut-être trop dévoilé à ceux qui souhaitent découvrir l’histoire… J’arrête donc là.

Je vois trois grandes parties dans ce film qui dure quand même 2h15. Il y a tout d’abord la première heure où l’on voit tout ce qui mène à la préparation du ballet « Les Chaussons rouges » de la compagnie Lermontov. C’est l’ascension. Il y a ensuite un gros quart d’heure où l’on voit le ballet en question, et donc le conte d’Andersen adapté à la scène de jolie manière avec des effets spéciaux (révolutionnaires à l’époque et réalisés sans ordinateur !) et une approche de type comédie musicale hollywoodienne, ce qui donne un ballet cinématographique avec quelques scènes surréalistes et oniriques. Enfin, il y a la troisième partie où l’on voit en quelque sorte la descente aux enfers avec la conclusion.

Si, par rapport aux films que l’on fait de nos jours, l’action est plutôt lente (si l’on n’aime ni le cinéma, ni la danse, on peut même se dire qu’il n’y a pas beaucoup d’action), on ne peut que saluer la place importante accordée aux chorégraphies aériennes de Robert Helpmann durant tout le film et spécialement pendant les 17 minutes du milieu qui, à elles seules ont nécessité six semaines de tournage pour les 53 danseurs. Il faut aussi ajouter que ce sont de vraies danseuses et de vrais danseurs qui sont filmés (y compris l’actrice principale) et qu’il n’y a pas d’artifice pour masquer un manque éventuel de technique (contrairement à « Black Swan »). Il faut parier que les scènes de danse ont dû nécessiter plusieurs prises avant d’obtenir la version finale, mais le spectacle est agréable et la technique cinématographique met en valeur les danseurs dont on saisit bien l’univers. À l’époque du tournage, le film a suscité de vives discussions parmi les puristes du ballet. La discussion tournait autour du fait que le film montrait une danse dopée aux effets spéciaux qui ne pouvait pas être retrouvée sur une scène en direct lors d’un spectacle.

Pour ce qui concerne l’édition DVD et Blu-ray qui vient de sortir, il y a plusieurs compléments intéressants en plus du film. Il y a en particulier, la description par Martin Scorcese de la numérisation du film en HD et de la manière dont on a pu réparer les attaques du temps sur les bobines en couleur, au point d’atteindre une qualité parfois supérieure à l’original. Il y a aussi des reportages sur le tournage du film avec des témoins de l’époque, une interview de la veuve de M. Powell et un reportage sur les coulisses des ballets du film avec Nicolas Le Riche (danseur étoile à l’Opéra national de Paris) et de Mathias Auclair (conservateur en chef à la Bibliothèque-musée de l’Opéra).

Si vous n’avez pas encore le DVD ou le Blu-ray, je vous propose la bande-annonce en VO sous-titrée. Cela vous donnera une petite idée. Vous noterez que la qualité d’image de cette bande-annonce issue de YouTube ne reflète en rien la qualité d’image du DVD et encore moins celle du Blu-ray où les couleurs sont flamboyantes. Je pense, d’ailleurs, que cette bande-annonce est une version non restaurée en HD si j’en crois le léger voile qui couvre les images.

Je n’ai certes pas d’actions dans ce film, mais je ne pouvais pas manquer de présenter ce film précurseur qui a inspiré des nombreux réalisateurs (Martin Scorsese, Francis Ford Coppola, Brian De Palma) ainsi que de nombreux autres travaux, dont le récent film « Black Swan », dont j’ai déjà fait la critique dans ce blog il y a quelques semaines (je vous avais d’ailleurs conseillé « Les Chaussons rouges » à cette occasion). J’ai personnellement apprécié ce film dont je conseille le visionnage en version originale sous-titrée et en HD évidemment afin de pouvoir profiter de tous les détails dont regorgent les scènes de ce film.

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Le shim sham

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S’il y a une routine swing (aussi appelée enchaînement de jazz roots ou authentic jazz) que tout danseur de swing doit connaître, c’est bien le shim sham, où plutôt le « Shim Sham Shimmy » qui est son nom complet d’origine. C’est un enchaînement amusant et qui s’apprend assez vite que l’on retrouve traditionnellement dans nos soirées swing contemporaines, particulièrement lorsqu’il y a un orchestre en direct.

Le shim sham shimmy est à l’origine un enchaînement de danse à claquettes. Leonard Reed et Willie Bryant sont souvent crédités de la création de cet enchaînement, évolution d’un autre enchaînement appelé « Goofus ». J’aimerais partager avec vous ce qu’écrit Constance Vallis Hill, dans son très complet livre « Tap Dancing America » à ce propos (je vous le traduis, car le livre est en anglais).
Sur le titre « Turkey in the Straw », l’enchaînement sur la durée d’un thème était dansé sur 32 mesures. […] Reed se souvient que les chorus girls aimaient tant « Goofus » qu’elles y ajoutèrent leur propre touche féminine sur le pas de sortie par un shimmy. Quand Reed et Bryant parvinrent à New York en 1931 pour se produire au Lafayette Theatre de Harlem, ils découvrirent que la danse avait déjà pris et qu’elle constituait un enchaînement de prédilection dans un club nommé le Shim Sham. En ce lieu, il était régulièrement dansé par une troupe de filles sous le nouveau nom de shim sham shimmy. […] Depuis cette époque, littéralement des centaines de personnes, ne connaissant pas les origines de la danse parmi les chorus girls, créèrent leurs propres versions du shim sham. Dansé durant tout le XXe siècle au point fort des spectacles, le shim sham est considéré comme l’hymne national de la danse à claquettes.
Par la suite, le shim sham s’étendit au monde de la danse swing et fut dansé dans les soirées dansantes à la fois par les danseurs à claquettes et par les danseurs de swing (et en particulier de lindy hop). Comme le lindy hop s’endormit durant les années rock et disco, le shim sham survécut aussi en sommeil dans le milieu des claquettes.

Voici ce que dit Frankie Manning (dans son autobiographie, « Frankie Manning, l’ambassadeur du lindy hop« ) sur le renouveau du shim sham dans les années 80.
[Le shim sham] est constitué de quatre pas de base : le shim sham, les pushes avec un crossover, tacky Annie et les half breaks. […]
Au fil des années, j’ai enseigné dans de nombreux stages de la NYSDS et j’ai assez tôt introduit le shim sham lors de leurs soirées. Quelques-uns d’entre nous, comme Norma, Buster, Betty Brisbane (une ancienne girl) et moi, commencèrent à le faire et les gens commencèrent à le connaître avant que j’enseigne le moindre shim sham en stage. Je créai une version spéciale du shim sham pour les danseurs de swing avec des freezes au lieu des breaks dans le second thème et un troisième thème de boogies et Shorty George. D’une certaine manière, nous en vînmes à le faire chaque semaine (ce que nous ne faisions pas au Savoy), toujours au début du troisième set. Au fur et à mesure, j’ajoutai de nouvelles caractéristiques comme le fait de partir en swing out après le troisième thème, avec du slow motion, des freezes et des itches. Le shim sham a vraiment pris et il est à présent dansé dans les soirées du monde entier.

Le shim sham peut être dansé sur diverses musiques swing, mais il est d’usage de le faire sur « T’Ain’t What You Do » (la version de l’orchestre de Billy May ou celle de l’orchestre de Jimmy Lunceford sont souvent préférées) car ce titre contient les breaks adéquats. On peut aussi utiliser le « Shim Sham Song » du Bill Elliot Swing Orchestra (album « Swingin’ the Century », « Tuxedo Junction » d’Erskine Hawkins ou « Stompin’ at the Savoy » de l’orchestre de George Gee (avec les annonces faites par Frankie Manning en personne). Le shim sham est aujourd’hui traditionnellement dansé à la fin d’une soirée swing. Les danseurs se mettent face à l’orchestre pour faire ce shim sham en guise de remerciement pour la musique sur laquelle ils ont dansé toute la soirée. Cela n’empêche pas que cet enchaînement puisse être dansé n’importe quand dans la soirée. Bien des danseurs de swing ont acquis le réflexe de danser un shim sham dès qu’il entendent les premières notes de « T’Ain’t What You Do ».

Pour finir cet article, voici la chorégraphie du shim sham la plus dansée, celle de Frankie Manning. Chaque ligne numérotée se danse sur 8 temps. Pour savoir ce que signifient les noms indiqués, je vous conseille soit de prendre des cours, soit de consulter mon livre « Le lindy hop et le balboa » qui comporte tous les détails pas à pas.

Partie 1
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1 Stomp off pied droit    (départ sur le 8)
2 Stomp off pied gauche
3 Stomp off pied droit
4 Break

5 Push et crossover à droite
6 Push et crossover à gauche
7 Push et crossover à droite
8 Crossover à gauche, puis à droite

9 Tacky Annie
10 Tacky Annie
11 Tacky Annie
12 Break

13 Half break
14 Break
15 Half break
16 Break

Partie 2 (avec les freezes)
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17 Stomp off pied droit
18 Stomp off pied gauche
19 Stomp off pied droit

20 Freeze  (avancer le pied droit sur le 8)
21 Push et crossover à droite (poids du corps sur pied gauche...)
22 Push et crossover à gauche (...avant de démarrer le 1er push)
23 Push et crossover à droite
24 Crossover à gauche, puis à droite

25 Tacky Annie
26 Tacky Annie
27 Tacky Annie
28 Freeze (avancer le pied droit sur le 8)

29 Half break
30 Freeze (avancer le pied droit sur le 8)
31 Half break
32 Freeze (avancer le pied droit sur le 8)

Partie 3 (les boogies)
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33 Boogie back
34 Boogie forward
35 Boogie back
36 Boogie forward

37 Boogie back
38 Shorty George
39 Boogie back
40 Shorty George

Partie 4 (improvisation)
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41 Lindy hop en couple     
   (avec le ou la partenaire le ou la plus proche...)

La vidéo qui me permet de conclure ici montre Frankie Manning en personne qui, en 2003 et à l’âge de 89 ans, conduisait un shim sham dans le Kansas, aux USA. Frankie Manning est décédé à l’âge de presque 95 ans et nous lègue sa passionnante autobiographie dont j’ai eu le plaisir d’assurer la traduction en français et l’édition française (voir plus haut). N’hésitez pas à l’acheter, ça vaut la peine de se cultiver directement auprès de personnes qui ont vécu la naissance du lindy hop au son des big bands autour des années 30.

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Danse et cuisine

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C’est en regardant la télévision que j’ai eu l’idée de m’interroger sur ce qui pouvait rapprocher la danse et la cuisine, deux domaines a priori complètement étrangers. En ce moment, plusieurs émissions mettent la danse à l’honneur (et tant mieux !) dans une grille des programmes où, toutes chaînes confondues, les émissions de cuisine fleurissent sans arrêt (Master Chef/TF1, Un dîner presque parfait/M6, L’amour au menu/Direct8, etc.). J’ai vu quelques similitudes entre certaines de ces émissions et non seulement les émissions récurrentes de danse (Danse avec les stars/TF1, La meilleure danse/W9, Dance Street/France ô), mais aussi avec une certaine vision de la danse dans son ensemble. D’ailleurs, ne parle-t-on pas aussi bien de l’art de la danse que de l’art culinaire ?

Ce qui a déclenché ma réflexion est la composition du jury des émissions de type « casting ». Dans les émissions de cuisine, ce sont principalement des hommes qui jugent les candidats. Figurez-vous que dans les émissions de danse c’est aussi le cas. Pourtant, dans les deux domaines, la grande majorité des pratiquantes sont des femmes. En effet, ce sont bien les femmes qui font — encore de nos jours — des petits plats à toute la famille dans la plupart des foyers français et, d’un autre côté, ce sont bien les petites filles qu’on envoie apprendre la danse en tutu dès le plus jeune âge, de même que ce sont les femmes qui fréquentent majoritairement les cours de danse et les soirées dansantes. Je dirais qu’à l’inverse, les amateurs de rugby sont majoritairement des hommes, et cela ne surprendra personne (même s’il y a aussi des amatrices, évidemment). Bon, alors qu’est-ce qui fait que les jurys des émissions de danse ou de cuisine soient composés d’au moins 2/3 d’hommes contre 1/3 de femmes ? Pour la cuisine, il semble que les femmes conservent une activité orientée autour du quotidien et du fait de nourrir une famille, alors que certains hommes aient poussé plus loin l’aspect technique de la cuisine ainsi que la prise de risque pour se diriger vers un côté plus événementiel. On ne mange pas dans le restaurant d’un grand chef tous les jours (en tout cas pas le Français moyen). Je ne vais pas m’étendre davantage là-dessus, car ce n’est pas mon domaine de compétence.

Pour ce qui est de la danse, même les hommes ne sont d’un premier abord pas autant attirés que les femmes, une fois qu’ils y ont mis l’orteil, ils y mettent le pied, puis y sautent à pieds joints. La raison de ce revirement ? En dehors de l’aspect artistique commun entre les hommes et les femmes, il y a aussi un intérêt pour la technique. Cet intérêt s’amplifie chez les hommes au fur et à mesure qu’ils progressent. Je passe sous silence ici le plaisir qui peut être ressenti par un garçon d’évoluer au sein d’un groupe essentiellement féminin. Dans le cas de la danse en couple, j’ajoute que l’effort d’investissement nécessaire pour un danseur débutant est plus important que pour une danseuse. Ainsi, une fois cette difficile étape passée qui consiste à apprendre à la fois la technique des pas, les figues, le guidage et peut-être même des enchaînements, le danseur commence à éprouver le plaisir de danser et de s’exprimer sur la musique. Car c’est lui qui improvise l’enchaînement des figures que le couple danse lors des soirées dansantes. L’aspect technique revient ensuite, car le danseur aperçoit d’étape en étape qu’il lui est possible d’améliorer sa danse en apprenant de nouvelles techniques qui lui amènent de nouvelles figures. Voilà de quoi étonner sa danseuse et, ça, le danseur aime bien. À l’inverse, la danseuse ne recherche pas forcément ce côté performance en dehors des compétitions. Elle veut simplement se divertir en dansant, un peu comme la mère de famille veut simplement « faire à manger ». Cela pourrait bien expliquer, au moins en partie, pourquoi on voit davantage d’hommes dans les jurys des émissions. Je suis persuadé qu’on pourrait écrire un livre entier ou une thèse de sociologie sur le sujet.

En restant un peu dans le sujet, j’ai aussi l’impression que concocter une chorégraphie de danse est très semblable à la réalisation d’une recette de cuisine. On a un thème (la musique), des ingrédients (les pas de base), des techniques (les figures). Prenons l’exemple d’un quatre-quarts. En gros, c’est 1/4 d’oeufs, 1/4 de beurre, 1/4 de sucre, 1/4 de farine (plus 1 ou deux trucs en plus). Tous les quatre-quarts sont faits à partir de cette base et un enchaînement bien précis d’actions (séparer les jaunes des blancs, etc.). À partir de cette recette, il est possible de faire des variantes : quatre-quarts aux pommes, quatre-quarts à la confiture, etc. Pour qu’un enchaînement de rock à plat puisse être reconnu comme un rock à plat, il faut que les danseurs effectuent les pas de base (1, 2, 3 et 4, 5 et 6) et des figures basées sur ce pas de base. Ce sont nos ingrédients et les proportions qui vont avec. La technique de guidage et le style feront le reste. Mais on peut très bien imaginer agrémenter notre enchaînement de petits jeux de jambes ou d’acrobaties. Cette chorégraphie sera toujours un rock, mais les ingrédients supplémentaires lui auront donné son caractère spécifique. Là, il faut trouver la limite entre une danse et une autre. Si je mets essentiellement des acrobaties dans mon enchaînement et que j’utilise un pas de rock sauté durant toute la danse, j’aurais fait un rock acrobatique et non un rock à plat. Ce n’est plus la même danse. C’est comme si, dans ma recette de quatre-quarts, je mets davantage de sucre et de farine, je ne fais plus un quatre-quarts : ce sera un autre gâteau. C’est ainsi que différents chorégraphes, en utilisant, la même musique, les mêmes danseurs et la même technique de danse de base inventeront chacun une chorégraphie complètement différente de l’autre. Ensuite, au public de dire s’il aime ou pas, car tous les goûts sont dans la nature. À chaque chorégraphe son public. Tout l’art reste malgré tout de faire un gâteau qui soit mangeable…

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La rueda de casino

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La rueda de casino (aussi connue sous son diminutif de « rueda ») est une manière de danser la salsa cubaine (aussi appelée « casino ») en groupe et en cercle dont la popularité va de pair avec la pratique de la salsa cubaine. Pour ce qui est de la salsa en tant que telle, il y a déjà une fiche sur Ultradanse.com. Il ne reste plus qu’à détailler ce qui se cache sous le terme de « rueda de casino » ci-après. Si vous voulez en savoir davantage du côté de la technique, je vous invite à consulter mon prochain livre (oui, je sais ça fait des mois que j’en parle, mais c’est pour bientôt : fin novembre !) qui détaille les bases de la salsa cubaine, la rueda de casino et le merengue.

Cette manière de danser est apparue dans la seconde moitié des années 50 à La Havane, sur l’île de Cuba (difficile d’être plus précis, même si certains donnent arbitrairement l’année 1957). C’est une période de temps où plusieurs danses sont pratiquées à Cuba : son, mambo, cha-cha, rock, etc. À cette époque, les clubs privés et les casinos de La Havane proposaient des activités de loisir à côté des jeux de table. En particulier, le Casino Deportivo semble avoir donné son nom de « casino » à cette danse que l’on pratiquait dans les casinos et que l’on connaît aujourd’hui beaucoup sous le nom de salsa cubaine (ou parfois salsa de casino). Les jeunes danseurs de La Havane se réunissaient et certains, juste pour s’amuser, eurent l’idée de changer de partenaire sans s’arrêter de danser. Ce petit jeu improvisé connut un succès tel parmi les autres danseurs que ce petit jeu se transforma en une danse de groupe ludique où l’on changeait de partenaire de temps en temps. Cela commença à deux couples (côte à côte), puis trois (en triangle) , puis quatre (en carré), etc., et on en vint pour des raisons pratiques à disposer les couples sur un cercle. Comme tout cela se déroulait dans les murs d’un casino, on pensa naturellement à la roulette (la « rueda » pour nommer le cercle formé par les danseurs). La danse de l’époque empruntait un peu partout : cha-cha cubain, rumba cubaine, danzon, mambo, son et même rock’n’roll dont la déferlante mondiale avait également touché Cuba (mais cela n’a pas perduré longtemps après la révolution cubaine de 1959). Afin que tout un groupe puisse danser simultanément la même chose, il fallait un meneur (le « cantor », aussi appelé « annonceur ») qui annonçait les mouvements (les « pasitos ») auxquels on avait donné des noms de code, selon l’inspiration du moment de leur création, pour pouvoir s’y retrouver. La rueda de casino était née.

Partie d’un ou deux établissements de La Havane, la rueda de casino se propagea par la suite dans d’autres lieux à l’origine à l’accès réservé, mais qui ouvrirent plus largement leurs portes au public dans les années 60. La révolution cubaine changea beaucoup de choses dans le quotidien des habitants de l’île et cette redistribution de l’accès aux établissements de loisirs en fait partie puisque de nombreux clubs furent nationalisés. Ainsi, les groupes d’aficionados de la rueda se déplaçaient-ils de salle en salle à la recherche des meilleurs orchestres. Le point culminant de la popularité de la rueda se situe au milieu des années 60. À l’époque, il y a même eu des émissions de télévision cubaine consacrées à la rueda qui devient une composante des grands événements et de la vie quotidienne des Cubains.

La popularité de la rueda décline à la fin des années 60 avec la disparition de certains lieux de loisirs. Comme partout dans le monde, les danses individuelles prennent le pas sur les danses en couples ainsi que les danses de groupe. De plus, des rythmes nouveaux arrivent aussi à Cuba, détournant ainsi la jeunesse des goûts de leurs parents. Malgré tout, la rueda, ensommeillée, survit dans des petits groupes et dans les fêtes traditionnelles de famille. Le renouveau de la salsa au niveau international ravive en même temps la rueda dans les années 2000 où musiciens (jouant de la musique « timba » aussi appelée « salsa cubaine » par abus de langage) et danseurs (dansant la salsa) se retrouvent pour le plaisir de tous. À la demande du public étranger, des stages de salsa sont organisés à Cuba et génèrent des revenus non négligeables aux Cubains, heureux de partager leur culture avec les « touristes de la danse ».

En rueda, il est nécessaire de ne pas avoir de doute sur les figures qui sont annoncées. C’est pour cela qu’il est souhaitable que celles-ci portent des noms suffisamment distincts à l’oreille. Cependant, les figures de rueda sont tellement nombreuses que les noms se résument parfois à de simples numéros (setenta/70, ochenta y cuatro/84, etc.) ! Par ailleurs, comme la salsa et la rueda se sont propagées dans le monde par différents intermédiaires, il était inévitable que différents noms existent pour une même figure, voire qu’un même nom fasse référence à plusieurs figures… Pas facile de s’y retrouver. D’autant plus que certains enseignants, ne manquant pas d’imagination et ne sachant comment nommer une de leurs trouvailles, ont tout simplement imaginé des noms comme « Tralala », « Schtroumpf », etc. (leur utilisation est souvent circonscrite à une ville donnée, voire à une école en particulier). De nos jours, les figures inventées durent parfois 4 x 8 temps, voire davantage. C’est bien souvent trop long. Les créateurs des années 60 faisaient des figures simples et assez courtes, sur 8 ou 16 temps bien souvent. Pas la peine de faire compliqué pour s’amuser, au contraire !

Je ne pouvais achever cet article sans aborder les ruedas géantes qui ont été faites dans le monde. Certaines ont été classées au Guinness Book des records. Le premier record date de 2007 en Colombie avec 540 danseurs (soit 270 couples) qui dansaient sous la pluie (on ne peut pas choisir facilement la météo quand on organise un tel événement…). Les Italiens ont dès l’année suivante battu ce record et ils conservent la première marche du podium depuis. Le dernier record que je connaisse date de juillet 2010 et est aussi italien avec plus de 700 participants à Milan. Pour vous donner une idée de ce que cela donne, voici le film du record de 2007 à Santiago de Cali.

En dehors du fait que tous les danseurs doivent connaître les mêmes figures associées aux mêmes noms, la grande difficulté des ruedas géantes est la diffusion du son sur un grand espace. Il faut non seulement que la musique soit entendue simultanément par tous les danseurs (nécessité de synchroniser les pas), mais il faut aussi que l’annonceur (le cantor) soit entendu par tous immédiatement. C’est donc des techniques de sonorisation dignes des méga-concerts de musique dans les stades qu’il faut mettre en place pour parvenir à établir de tels records dans de bonnes conditions. Une sorte de flash mob très organisé, quoi…

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La meilleure danse

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« La meilleure danse » ou « comment comparer l’incomparable », c’est un peu ce qui m’est venu à l’esprit en découvrant la nouvelle émission de danse de W9 il y a trois semaines. Réflexion un peu négative malgré le fait qu’une émission de danse de plus à la télévision française, c’est plutôt bien pour nous, passionnés de cette discipline artistique et de loisir. Encore faudrait-il que les producteurs trouvent ou adaptent une idée qui tienne la route. Après mon article donnant mon avis sur « Danse avec les stars » il y a quelques mois, je vous livre mes pensées sur cette nouvelle émission après ses trois premiers épisodes.

« Qui fera la meilleure danse » est diffusée sur la chaîne W9 le mardi soir en prime time depuis quelques semaines. Le principe est celui du télé-crochet : des candidats passent devant un jury et se font éliminer de semaine en semaine. Le jury est composé de trois spécialistes de la danse : Marie-Agnès Gillot, danseuse étoile à l’Opéra de Paris, Franco Dragone, un directeur artistique et metteur en scène et Redha, un chorégraphe qui a travaillé entre autres avec Patrick Dupont et la troupe de la comédie musicale Roméo et Juliette. Le vainqueur remportera la somme de 30 000 euros et intégrera la troupe d’un spectacle mis en scène par Franco Dragone. Au départ, il y avait plus de 3000 candidatures et la sélection initiale n’en a retenu que 32 pour passer dans l’émission. La présentation est assurée par Stéphane Rotenberg. Jusque-là, c’est assez classique, sauf si l’on ajoute que les candidats se présentent en solo ou en groupe/troupe. Ici, ça commence à ressembler à une sorte d’Incroyable Talent dédié à la danse (un peu à la manière de « Gotta Dance » à l’étranger). Voici la bande-annonce de l’émission :

Le reste du concept est un peu étrange puisque la sélection prend la forme d’une série de duels. Les candidats ont la possibilité de choisir celui/ceux contre qui ils vont se présenter en duel devant le jury. L’un des deux sera automatiquement éliminé, mais il y a une possibilité de repêchage à la fin de l’émission parmi ceux qui ont perdu les duels. Il n’y a donc pas de réel classement des candidats et des prestations et dans un duel il y a forcément un gagnant et un perdant. Inévitablement, le gagnant est parfois le moins pire des deux, à défaut de qualité… L’avantage de cette formule, c’est qu’on voit un spectacle varié aussi bien en terme de style, que de sensibilité artistique. Mais le gros reproche que je fais à cette formule, c’est qu’un duel peut très bien opposer une danseuse de ballet classique à un couple de rock acrobatique. Comment comparer ces deux choses qui n’ont rien à voir ?

Chaque danseur danse selon son propre langage. Les danseurs de ballet classique ont une certaine technique, une certaine esthétique et une certaine vision de la danse. Cela forme non seulement leur langage de danse, mais aussi leur culture personnelle dans ce domaine. Ainsi, un danseur de rock acrobatique pense-t-il performance, rythme et acrobatie, alors que la danseuse de ballet pense esthétique, interprétation et technique (pour faire court, évidemment). Ils dansent tous les deux, mais leur danse n’a rien à voir. C’est un peut comme si l’on compare le miaulement d’un chat avec le piaillement d’un oiseau. Chacun s’exprime, mais c’est différent. Peut-on dire entre un « miaou » et un « cui-cui » lequel est le plus « beau » ? Une autre image : peut-on dire qu’un poème en français de Baudelaire est meilleur qu’un poème en anglais d’Edgar Allan Poe ou qu’un poème en japonais de Yosa Buson ? Les langues sont différentes, les cultures sont différentes, les sonorités et les caractères d’écriture sont différents. À la limite, peut-on comparer les idées… Mais le reste ?

Encore plus loin : comment dire si l’un est meilleur que l’autre, alors même que l’on ne maîtrise qu’une de ces langues ? Là se trouve aussi l’épineux problème du jury qui est compétent, chaque membre étant dans un univers culturel de la danse qui lui est propre. En l’occurrence, il me semble qu’aucun d’eux ne puisse juger réellement une danse en couple telle qu’un rock ou un boogie sur un critère autre qu’esthétique. Je prends l’exemple de la prestation de Yann-Alrick et Flore (boogie/lindy) durant la seconde émission. On a pu entendre l’un des membres du jury dire à propos du boogie : « c’est nouveau ». C’est en effet nouveau pour lui, qui n’en avait peut-être jamais vu, mais cette danse n’est pas nouvelle. Ce que je veux dire par là, c’est qu’il faut relativiser trois choses sur cette émission : 1) le fait que le duel ne permet pas forcément de finir la sélection avec les meilleurs au classement général puisque les duels ne sont pas faits entre les éliminés, 2) le fait qu’on compare des choux et des carottes (ce sont des légumes, certes, mais pas réellement comparables), et 3) le fait que le jury n’est représentatif que d’une partie de la diversité des danseurs et des styles de danse existant.

Sinon, que dire de cette « meilleure danse » du point de vue télévisuel et spectacle. Tout d’abord, c’est de la danse. Donc, un bon point. Ensuite, les candidats sélectionnés sont d’un bon niveau d’une manière générale. Donc, un second bon point. Je trouve intéressant de mêler les divers courants de danse et de s’ouvrir l’esprit par cette occasion à d’autres manières d’aborder la danse (faisons abstraction de cette notion de pseudo-compétition). Comme l’objectif de cette émission — ne l’oublions pas — est de faire un casting en vue d’une figuration dans un spectacle, on comprend aussi que le jury fera son choix en conséquence. Par conséquent, une troupe aux talents variés aura probablement plus de chances qu’une danseuse seule un peu originale. Il y a aussi une question de personnalité. Par exemple, dans l’épisode 1, Stéphane (qui est allé au repêchage) me fait penser à Blake de la saison 1 de « So You Think You Can Dance » (mon émission de référence). Il a un ego très important, mais une technique très bonne. L’arrogance du Français a d’ailleurs été « saluée » par Rédha et il n’a pas été repêché. En tout cas, la rébellion du candidat par rapport au jury fait parler d’elle et cela fait du spectacle et de l’audience. J’ai aussi remarqué dans l’épisode 1 que Maé (7 fois championne du monde de danse) est éliminée alors que le groupe des filles burlesques (à la Pussycat Dolls) est repêché alors que ces dernières n’ont pas réellement un niveau technique suffisant. Là, clairement, c’est aussi le spectacle (et sa « bankabilité » pour faire un néologisme à la mode) qui prend le dessus à mon avis. Je m’interroge aussi sur les dessous des éliminatoires faits par la production (il n’est dit nulle part que les trois membres du jury ont fait passer les présélections aux 3000 candidats). Là aussi, peut-être des choix orientés « production » et « audimat » ont-ils été faits.

À l’heure actuelle, je ne sais pas si les duels vont se poursuivre tels quels jusqu’à la fin. Est-ce que le jury continuera de décider ou est-ce que W9 cédera au revenu substantiel formé par des votes des téléspectateurs par SMS ou ligne surtaxée ? Malgré les défauts, ce serait dommage de manquer l’une des émissions consacrées à la danse à la télévision française. Lorsque j’ai entendu parler du projet de W9, je me suis dit « Tiens, peut-être enfin l’émission que j’attends ? ». En fait, non. Le « So You Think You Can Dance » à la française n’est pas encore né et je n’ai pas encore vu de concept d’émission de danse qui rassemble autant les amateurs de toutes les danses, des ballets aux danses en couple sportives. Cela n’empêchera pas que je continuerai de suivre les prochains épisodes de « La meilleure danse » sur W9.

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Aérobic, Zumba, etc.

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La rentrée est là et nombreux sont ceux qui se posent la question des activités physiques qu’ils vont bien pouvoir pratiquer cette saison. Je ne saurais trop leur conseiller de s’inscrire à un cours de danse (évidemment !) et l’article de la semaine dernière est là pour les guider. Pour compléter la danse, certains voudront même s’inscrire dans un cours de fitness où diverses disciplines mêlant mouvement et musique (un peu comme la danse donc) sont accessibles. Ces derniers mois, on a beaucoup entendu parler de Zumba et autres noms exotiques et je me propose de faire un peu le point ci-après sur ces activités que beaucoup classent parmi les autres danses.

C’est en regardant le planning de la salle de gym que je fréquente que m’est venue l’idée de cet article. À côté des habituelles séances de « FAC » (Fessier-Abdos-Cuisses), « Stretch » (pour s’étirer) ou encore « Body Sculpt » (renforcement musculaire), il y a des séances plus « cardio ». Les cours proposés ne sont pas réellement faits pour apprendre une discipline à pratiquer de manière autonome comme on le ferait dans un cours de danse classique ou en couple. Ici l’objectif est bien de se dépenser en bougeant sur de la musique bien rythmée. Il y a quelques années, on parlait d’aérobic (ou de gym tonique, ça ne rappelle pas à certains le nom d’une émission, ça ?), une discipline développée au début des années 70 et inventée par un médecin américain. De nos jours, on parle de fitness (qui englobe l’aérobic) et l’on voit apparaître un accessoire marquant : le step, une petite sur laquelle on grimpe, que l’on contourne, etc. Depuis les années 70, le principe de l’aérobic (qu’il soit en low-impact/LIA, high-impact/HIA ou les deux/High-Low) n’a pas changé : on se renforce doucement les muscles et on travaille ses capacités cardio-vasculaires en faisant des mouvements rythmiques au sol. C’est comme de la danse, mais c’est plus facile, plus doux et la musique a un rythme binaire généralement bien marqué (musique de style « dance/electro » de boîte de nuit). Les mouvements sont teintés de mouvements de modern jazz et, en plus des mouvements de marche et sauts basiques, on trouve donc des éléments caractéristiques comme le pas de bourrée, les déboulés, etc. En une heure d’aérobic, on brûle environ 500 Kcalories. Pour vous donner un point de comparaison, une heure de course à pied correspond à 700 à 1000 Kcalories (selon le terrain et votre vitesse), une heure d’aquagym correspond à 400 Kcalories et une heure de vélo correspond à 400 à 600 Kcalories.

La Zumba est un type de séance d’exercice de type aérobic qui a été conçu dans les années 90 par le Colombien Alberto « Beto » Perez, professeur de fitness et chorégraphe pour le compte d’artistes (dont Shakira). Sa spécialité est de faire ses cours d’aérobic sur de la musique latino (salsa, merengue, cumbia, reggaeton, samba, cha-cha, etc.) et d’y intégrer des mouvements issus des danses associées à ces musiques. Ainsi, peut-on y trouver les pas de base de ces différentes danses et quelques déplacements caractéristiques, enchaînés les uns aux autres. Le jour où Alberto Perez décida de capitaliser sur son idée et de former d’autres enseignants sous licence, il appela cela « Zumba » et en déposa le nom. Les chorégraphies de Zumba suivent un schéma d’entraînement par intervalles : rythmes lents, rapides, en résistance, etc. L’objectif est, comme pour l’aérobic classique, de faire fonctionner ses muscles et son coeur en s’amusant. Ainsi, tous les bienfaits attribués à un cours de Zumba (coordination, meilleur équilibre, renforcement des abdos, des mollets, etc., travail cardio-vasculaire, etc.) sont aussi présents dans un cours d’aérobic plus classique. Par ailleurs, il est tout à fait possible de faire un cours d’aérobic sur de la musique latino, avec des mouvements de danse latine sans pour autant appeler cela Zumba (et payer les droits associés à l’utilisation de cette marque déposée). Ainsi, vous pourrez trouver des cours de Zumba en différents endroits sans que ce nom apparaisse (vous verrez peut-être une autre appellation du genre « LIA Latino » ou encore « World Dance »).

Cette année, vous entendrez peut-être parler d’autres séances d’entraînement cardio-vasculaire inspiré par la danse. Il y a, par exemple, la Latinva. L’Équatorien Johnny Latin a repris l’idée générale de la Zumba pour ce type de cours. Il y a donc un mélange de musique latino et de pas des différentes danses associées. Simplement, les chorégraphies sont différentes et le nom aussi… Vous entendrez aussi peut-être parler de la Batuka, créée par l’Espagnole Jéssica Expósito. Initialement conçues pour l’émission de télé-réalité « Operación Triunfo ». La musique est de style latino et espagnol, mais aux mouvements des danses correspondantes sont ajoutés des mouvements issus des arts martiaux comme la capoeira ou le kung-fu ou de gymnastique douce (tai-chi-chuan). Cette discipline (et ses variantes) est très populaire en Espagne, son pays d’origine.

En réalité, cette manière d’adapter un cours d’aérobic à un environnement culturel ou à un type de musique n’est pas nouvelle. Cela a commencé par le style disco-funk (appelé cardio-funk). Le principe était de dynamiser et rajeunir les cours d’aérobic marqués par des vedettes comme Jane Fonda. On prend de la musique funky et on y colle des mouvements inspirés de la danse des boîtes de nuit. Il y a eu aussi une évolution vers l’aérobic hip-hop. Ici, c’est évidemment la rencontre de quelques mouvements venus des rues et des cours de remise en forme. À côté de cela, il y a aussi l’aérobic jazz qui intègre des pas de modern jazz. Enfin — et peut-être cela en étonnera-t-il plus d’un ? — il y a eu aussi l’aérobic country. Les musiques country sont remixées à grand renfort de « poum, poum » des batteries électroniques et les chorégraphies ressemblent à la danse en ligne country au point où il est parfois difficile de faire la différence entre les deux. Dans son livre « La danse country & western »  (que j’ai eu le plaisir de traduire et d’éditer), R. Giordano cite le magazine « American Fitness » dans ce qui suit.

Vous n’avez pas besoin d’aller dans un bar de cowboys pour danser en ligne ou danser le two-step. La danse country monte en popularité dans les clubs de remise en forme. Propulsée par le succès de la danse country dans les clubs de nuit et des titres contemporains et entraînants, la dernière chorégraphie a une saveur country. Différents du funk qui s’est formé sur une base de musique techno il y a des années, les mouvements country peuvent être facilement appris par les participants de tous les niveaux de fitness.

Voici donc qui ouvre un peu l’horizon de la danse au fitness et inversement. Les danseurs raillent souvent les amateurs d’aérobic, car leurs mouvements sont simples par rapport à ce qui se fait en danse. Inversement, les « sportifs » se moquent des danseurs dont les mouvements sont parfois qualifiés de trop doux. En réalité, les objectifs ne sont pas les mêmes : les danseurs cherchent, entre autres, l’élégance et la création alors que les sportifs cherchent la performance et l’exercice physique. La où les deux mondes se rencontrent, chacun y trouve son compte. Bien des danseurs ont recours à des exercices physiques ciblés pour améliorer leurs performances physiques et bien des moniteurs de fitness utilisent leurs connaissances en danse pour agrémenter leurs cours d’aérobic. Chacun peut en apprendre à l’autre…

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Choisir un cours de danse

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Une nouvelle saison commence pour les activités de loisir, les compétitions de danse, les soirées dansantes, etc. Et il était aussi temps pour UltraDanse.com de faire sa rentrée. Ceux qui prenaient déjà des cours de danse avant l’été savent peut-être déjà ce qu’ils vont faire en cette rentrée. À moins qu’une envie de changement de style de danse ne se profile à l’horizon ? En tout cas, pour les débutants, il n’est pas évident de s’y retrouver parmi tous les cours disponibles… Je liste ci-dessous différents styles de danses avec quelques indications qui pourraient aider à faire un choix. Tout cela n’est pas exhaustif, mais c’est une bonne base à mon avis.

Il y a deux grandes familles de cours de danse. Tout d’abord, il faut décider si l’on veut apprendre à danser pour sortir en soirée (danse dite « sociale » ou « de société ») ou pour faire des spectacles (danse d’expression). Je simplifie un peu, mais c’est cette question qui différencie les danses de style classique, jazz, hip-hop d’un côté et les danses de style rock, salsa, tango, country d’un autre. Ces danses sont enseignées aussi bien au sein d’associations loi 1901 que dans des écoles de danses professionnelles. Entre les deux, les tarifs varient, mais les prestations aussi. N’hésitez pas à participer à un cours (bien souvent un premier cours constitue un essai gratuit ou des portes ouvertes sont organisées) pour vous faire une idée.

La danse classique
C’est le style de danse à l’image romantique que toutes les petites filles rêvent de faire dans un tutu et en chaussons de danse. Cependant, la technique est très stricte et il faut beaucoup de travail pour obtenir un résultat. Les bases acquises en ballet classique et la rigueur associée sont très utiles pour évoluer vers d’autres styles ultérieurement. Un cours comporte aussi bien des exercices à la barre que des exercices de chorégraphie ou des sauts.

Le modern jazz
Le modern jazz est l’évolution des techniques associées au jazz des origines associée à une vision de la danse plus moderne. Malgré les apparences, la technique (issue de la danse classique) est stricte. Le travail sur les isolations des parties du corps est important tout comme l’assouplissement et la relation avec une musique dynamique. Pendant longtemps (années 80-90), le modern jazz était souvent pratiqué derrière les chanteurs populaires en spectacle ou à la télévision.

La danse contemporaine ou moderne
La danse contemporaine et la danse moderne (attention à ne pas la confondre avec le modern jazz) constituent une évolution de la danse vers une interprétation artistique extrême. Elle sert de base à certains chorégraphes pour explorer de nouveaux types de mouvements. La danse contemporaine sert bien souvent de base à de l’improvisation et les styles sont tellement variés qu’il est difficile de trouver deux cours semblables.

Le hip-hop
Le hip-hop est le type de danse que l’on voit dans la plupart des clips de nos jours. On identifie facilement deux familles de mouvements : les mouvements au sol (le danseur tourne sur le dos, sur la tête ou fait des équilibres) et les mouvements debout. Le hip-hop est caractérisé par le fait que l’on peut organiser des battles (duels) entre équipes et que l’improvisation est possible. Le hip-hop s’inspire de nombreux types de mouvements et a beaucoup été développé dans les rues à l’origine. À présent, il s’enseigne dans les écoles de danse.

Le rock
Le rock (ou rock’n’roll) est un grand classique des cours de danse à deux. En France, c’est souvent par cette danse que l’on commence, car elle est plutôt accessible et les musiques sont familières à nos oreilles. On danse le rock aussi bien sur de la pop des années 80 à nos jours que du rock des années 50. En quelques heures, on sait déjà danser plusieurs variations et on peut habituellement danser en soirée dès le second trimestre de cours. On peut danser le rock dans toutes les soirées dansantes et bals courants.

La salsa et les danses des Caraïbes
La salsa est de plus en plus recherchée parmi les personnes dansant en couple, car elle se pratique dans une ambiance conviviale (surtout la rueda de casino, version en cercle et en groupe rencontrée dans les cours de salsa cubaine). La salsa cubaine a un style davantage proche de ses racines africaines alors que le salsa portoricaine est davantage sophistiquée et se danse aisément sur une musique lente. Les autres danses des Caraïbes couramment pratiquées dans les soirées salsa sont la bachata (danse lente avec un petit déhanché caractéristique), le merengue (danse facile à base de pas marché), etc.

Les danses de bal/standard
Le premier groupe des danses en couple concerne les danses d’origine européenne et comporte, entre autres, la valse, le tango (mais pas argentin), le foxtrot/quickstep, etc. Le paso doble est un peu à part en compétition, car il a été classé parmi les danses latines. Hors compétition de danse sportive, on y trouve aussi la java, le boston, le boléro, etc. Toutes ces danses sont des classiques des bals musette ou des bals de mariage.

Les danses latines
Ce second grand groupe des danses en couple concerne les danses issues de l’Amérique du Sud. On y rencontre le classique cha-cha, la rumba, la samba, etc. Deux danses sont un peu à part en compétition : le jive (une sorte de rock) et le paso doble (habituellement classé dans les danses de bal). Les danses latines sont particulièrement entraînantes et les musiques sentent bon le soleil… Ces danses sont pratiquées dans de nombreuses soirées dansantes. Le cha-cha connaît toujours un grand succès, la rumba est sensuelle et la samba pétille sur les musiques brésiliennes.

Le tango argentin
Le tango argentin est différent du tango de bal. Le tango argentin demande une grande maîtrise du corps et du guidage. On a bien souvent l’image d’une lutte de sentiments entre les partenaires au son du bandonéon. L’interprétation musicale en improvisation est très importante. C’est l’une des danses en couples les plus difficiles et elle demande un certain investissement en temps avant d’obtenir un résultat satisfaisant, mais une fois que l’on a commencé, il est difficile de s’arrêter !

Le swing et le lindy hop
Les danses cousines du rock’n’roll sont appelées « danses swing ». Si aux États-Unis le lindy hop, le balboa ou le West Coast swing sont très connues, ces danses à deux le sont un peu moins en France. Cela fait tout de même des années (une vingtaine pour le lindy hop, par exemple) que ces danses sont pratiquées dans notre pays. Le lindy hop et le balboa viennent des années 30 et se dansent particulièrement au son des big bands swing. Le West Coast swing est plus récent se danse sur du blues, de la pop des années 80 ou encore du R&B. Du côté aspect, le lindy hop est à la fois doux (musiques lentes) et dynamique (musiques rapides), le balboa donne l’impression de piétiner sur place, mais demande de la concentration et le West Coast swing (ou WCS) est, pour simplifier, à mi-chemin entre le rock et la salsa portoricaine.

Les claquettes
Associée à des stars de la comédie musicale comme Fred Astaire et Ginger Rogers, la danse à claquette séduit par son aspect rythmique et la joie de vivre qui s’en dégage. Malgré tout, la technique est stricte et il ne suffit pas de taper des pieds au sol pour savoir danser. On distingue deux familles de claquettes : les claquettes irlandaises (où les bras sont souvent le long du corps) et le reste (aussi appelées claquettes américaines). Si les chaussures à fers ne sont pas essentielles au départ, elles deviennent vite importantes pour progresser.

La danse country et la line dance
La danse en ligne existe depuis longtemps (shim sham dans les années 30, madison dans les années 60), mais elle ne s’est fortement développée en France qu’avec la danse country en ligne à la fin des années 90. De nos jours, la danse country en ligne est appelée tout simplement « line dance » (danse en ligne) car les musiques utilisées sont de toutes sortes et ne restent pas cantonnées à la country western. Le principe de base est que les danseurs s’alignent et dansent tous la même chorégraphie en même temps. En général, à chaque morceau de musique correspond une chorégraphie donnée qu’il faut connaître par coeur.

Voilà de quoi, j’espère, rapidement aiguiller les indécis sur tel ou tel cours de danse. Il manque quelques styles de danse à ma liste (flamenco, danse indienne/bollywood, danse orientale, ragga, reggaeton, danse brésilienne/samba, les danses folkloriques, etc.), mais je les garde pour plus tard, car j’ai bien l’intention de vous les faire découvrir dans mes articles du blog au fil de l’année. Il est à présent temps de s’inscrire dans un cours voire même plusieurs si le coeur vous en dit. Plus vous aurez pratiqué de styles différents et plus il vous sera facile d’en découvrir de nouveaux. Si vous souhaitez davantage d’informations sur telle ou telle danse, je vous invite à consulter les pages adéquates sur UltraDanse.com. De même, sur UltraDanse, il y a aussi un article donnant des conseils pour choisir son école, je vous engage à le consulter.

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