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Les chaussons rouges

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Le 9 novembre dernier vient de ressortir le film « Les Chaussons rouges » en DVD et Blu-Ray (et en haute définition sur ce dernier média). Ayant eu la possibilité de visionner ce film dans son édition « Blu-ray collector » (merci à Carlotta Films, l’éditeur de ce film en France), j’ai souhaité partager mes impressions avec vous. Ce film est un monument dans le monde des films dont l’action porte sur la danse (et particulièrement le ballet classique) et ceux qui aiment voir traiter ce sujet sur leur écran (en spectacle ou fiction) auront sûrement plaisir à se le procurer… ou se le faire offrir pour Noël.

« Les Chaussons rouges » est un film de Michael Powell, réalisé en 1948 (mais sorti en France en juin 1949), scénarisé par Emeric Pressburger et tout en couleur. Il est interprété, entre autres, par Moira Shearer, Marius Goring et Anton Walbrook pour les principaux rôles. L’histoire est inspirée du conte d’Andersen « Les chausson rouges » (ou « Les souliers rouges » selon les traductions), écrit en 1845. La particularité est que ce film met aussi en scène le conte dont il est lui-même inspiré sous la forme d’un ballet classique. Ce conte relate l’histoire d’une jeune fille nommée Karen à qui l’on offrit une paire de chaussures rouges. Le premier pas de danse qu’elle fit ainsi chaussée suit suivi d’un second, puis un troisième et elle ne put plus empêcher ses jambes de danser. Il lui fut impossible d’enlever les chaussures de ses pieds qui continuèrent de danser de plus belle durant des jours. Je ne vous cache pas que l’histoire ne finit pas très bien…

L’histoire du film commence comme suit. Après avoir attiré l’attention du producteur Boris Lermontov, Vicky Page est engagée dans la troupe de celui-ci. Parallèlement, Julian Craster, un jeune compositeur est, lui aussi, engagé. Lermontov licencie sa danseuse principale et convoque Vicky pour lui annoncer que c’est elle qui tiendra le premier rôle dans son prochain ballet « Les Chaussons rouges », dont la musique sera composée par Julian. Les répétitions sont dures et l’interaction entre le musicien et la danseuse implique un certain nombre de tensions qui se transformeront en attirance. Le ballet des « Chaussons rouges » fait un tabac à Monte-Carlo (lorsqu’on visionne le film en version originale, on entend d’ailleurs de nombreuses phrases en français) et ce la donne le coup d’envoi à la carrière de Vicky qui enchaîne dès lors les ballets au sein de la compagnie Lermontov. Malgré tout, lors d’une fête, Lermontov découvre l’histoire d’amour qui se déroule entre son compositeur et sa première danseuse. Il ne le supporte pas et impose cruellement à Vicky de choisir entre l’amour et sa carrière de danseuse. Ici, nous en sommes déjà à la moitié du film et j’en ai peut-être trop dévoilé à ceux qui souhaitent découvrir l’histoire… J’arrête donc là.

Je vois trois grandes parties dans ce film qui dure quand même 2h15. Il y a tout d’abord la première heure où l’on voit tout ce qui mène à la préparation du ballet « Les Chaussons rouges » de la compagnie Lermontov. C’est l’ascension. Il y a ensuite un gros quart d’heure où l’on voit le ballet en question, et donc le conte d’Andersen adapté à la scène de jolie manière avec des effets spéciaux (révolutionnaires à l’époque et réalisés sans ordinateur !) et une approche de type comédie musicale hollywoodienne, ce qui donne un ballet cinématographique avec quelques scènes surréalistes et oniriques. Enfin, il y a la troisième partie où l’on voit en quelque sorte la descente aux enfers avec la conclusion.

Si, par rapport aux films que l’on fait de nos jours, l’action est plutôt lente (si l’on n’aime ni le cinéma, ni la danse, on peut même se dire qu’il n’y a pas beaucoup d’action), on ne peut que saluer la place importante accordée aux chorégraphies aériennes de Robert Helpmann durant tout le film et spécialement pendant les 17 minutes du milieu qui, à elles seules ont nécessité six semaines de tournage pour les 53 danseurs. Il faut aussi ajouter que ce sont de vraies danseuses et de vrais danseurs qui sont filmés (y compris l’actrice principale) et qu’il n’y a pas d’artifice pour masquer un manque éventuel de technique (contrairement à « Black Swan »). Il faut parier que les scènes de danse ont dû nécessiter plusieurs prises avant d’obtenir la version finale, mais le spectacle est agréable et la technique cinématographique met en valeur les danseurs dont on saisit bien l’univers. À l’époque du tournage, le film a suscité de vives discussions parmi les puristes du ballet. La discussion tournait autour du fait que le film montrait une danse dopée aux effets spéciaux qui ne pouvait pas être retrouvée sur une scène en direct lors d’un spectacle.

Pour ce qui concerne l’édition DVD et Blu-ray qui vient de sortir, il y a plusieurs compléments intéressants en plus du film. Il y a en particulier, la description par Martin Scorcese de la numérisation du film en HD et de la manière dont on a pu réparer les attaques du temps sur les bobines en couleur, au point d’atteindre une qualité parfois supérieure à l’original. Il y a aussi des reportages sur le tournage du film avec des témoins de l’époque, une interview de la veuve de M. Powell et un reportage sur les coulisses des ballets du film avec Nicolas Le Riche (danseur étoile à l’Opéra national de Paris) et de Mathias Auclair (conservateur en chef à la Bibliothèque-musée de l’Opéra).

Si vous n’avez pas encore le DVD ou le Blu-ray, je vous propose la bande-annonce en VO sous-titrée. Cela vous donnera une petite idée. Vous noterez que la qualité d’image de cette bande-annonce issue de YouTube ne reflète en rien la qualité d’image du DVD et encore moins celle du Blu-ray où les couleurs sont flamboyantes. Je pense, d’ailleurs, que cette bande-annonce est une version non restaurée en HD si j’en crois le léger voile qui couvre les images.

Je n’ai certes pas d’actions dans ce film, mais je ne pouvais pas manquer de présenter ce film précurseur qui a inspiré des nombreux réalisateurs (Martin Scorsese, Francis Ford Coppola, Brian De Palma) ainsi que de nombreux autres travaux, dont le récent film « Black Swan », dont j’ai déjà fait la critique dans ce blog il y a quelques semaines (je vous avais d’ailleurs conseillé « Les Chaussons rouges » à cette occasion). J’ai personnellement apprécié ce film dont je conseille le visionnage en version originale sous-titrée et en HD évidemment afin de pouvoir profiter de tous les détails dont regorgent les scènes de ce film.

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Danse et cuisine

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C’est en regardant la télévision que j’ai eu l’idée de m’interroger sur ce qui pouvait rapprocher la danse et la cuisine, deux domaines a priori complètement étrangers. En ce moment, plusieurs émissions mettent la danse à l’honneur (et tant mieux !) dans une grille des programmes où, toutes chaînes confondues, les émissions de cuisine fleurissent sans arrêt (Master Chef/TF1, Un dîner presque parfait/M6, L’amour au menu/Direct8, etc.). J’ai vu quelques similitudes entre certaines de ces émissions et non seulement les émissions récurrentes de danse (Danse avec les stars/TF1, La meilleure danse/W9, Dance Street/France ô), mais aussi avec une certaine vision de la danse dans son ensemble. D’ailleurs, ne parle-t-on pas aussi bien de l’art de la danse que de l’art culinaire ?

Ce qui a déclenché ma réflexion est la composition du jury des émissions de type « casting ». Dans les émissions de cuisine, ce sont principalement des hommes qui jugent les candidats. Figurez-vous que dans les émissions de danse c’est aussi le cas. Pourtant, dans les deux domaines, la grande majorité des pratiquantes sont des femmes. En effet, ce sont bien les femmes qui font — encore de nos jours — des petits plats à toute la famille dans la plupart des foyers français et, d’un autre côté, ce sont bien les petites filles qu’on envoie apprendre la danse en tutu dès le plus jeune âge, de même que ce sont les femmes qui fréquentent majoritairement les cours de danse et les soirées dansantes. Je dirais qu’à l’inverse, les amateurs de rugby sont majoritairement des hommes, et cela ne surprendra personne (même s’il y a aussi des amatrices, évidemment). Bon, alors qu’est-ce qui fait que les jurys des émissions de danse ou de cuisine soient composés d’au moins 2/3 d’hommes contre 1/3 de femmes ? Pour la cuisine, il semble que les femmes conservent une activité orientée autour du quotidien et du fait de nourrir une famille, alors que certains hommes aient poussé plus loin l’aspect technique de la cuisine ainsi que la prise de risque pour se diriger vers un côté plus événementiel. On ne mange pas dans le restaurant d’un grand chef tous les jours (en tout cas pas le Français moyen). Je ne vais pas m’étendre davantage là-dessus, car ce n’est pas mon domaine de compétence.

Pour ce qui est de la danse, même les hommes ne sont d’un premier abord pas autant attirés que les femmes, une fois qu’ils y ont mis l’orteil, ils y mettent le pied, puis y sautent à pieds joints. La raison de ce revirement ? En dehors de l’aspect artistique commun entre les hommes et les femmes, il y a aussi un intérêt pour la technique. Cet intérêt s’amplifie chez les hommes au fur et à mesure qu’ils progressent. Je passe sous silence ici le plaisir qui peut être ressenti par un garçon d’évoluer au sein d’un groupe essentiellement féminin. Dans le cas de la danse en couple, j’ajoute que l’effort d’investissement nécessaire pour un danseur débutant est plus important que pour une danseuse. Ainsi, une fois cette difficile étape passée qui consiste à apprendre à la fois la technique des pas, les figues, le guidage et peut-être même des enchaînements, le danseur commence à éprouver le plaisir de danser et de s’exprimer sur la musique. Car c’est lui qui improvise l’enchaînement des figures que le couple danse lors des soirées dansantes. L’aspect technique revient ensuite, car le danseur aperçoit d’étape en étape qu’il lui est possible d’améliorer sa danse en apprenant de nouvelles techniques qui lui amènent de nouvelles figures. Voilà de quoi étonner sa danseuse et, ça, le danseur aime bien. À l’inverse, la danseuse ne recherche pas forcément ce côté performance en dehors des compétitions. Elle veut simplement se divertir en dansant, un peu comme la mère de famille veut simplement « faire à manger ». Cela pourrait bien expliquer, au moins en partie, pourquoi on voit davantage d’hommes dans les jurys des émissions. Je suis persuadé qu’on pourrait écrire un livre entier ou une thèse de sociologie sur le sujet.

En restant un peu dans le sujet, j’ai aussi l’impression que concocter une chorégraphie de danse est très semblable à la réalisation d’une recette de cuisine. On a un thème (la musique), des ingrédients (les pas de base), des techniques (les figures). Prenons l’exemple d’un quatre-quarts. En gros, c’est 1/4 d’oeufs, 1/4 de beurre, 1/4 de sucre, 1/4 de farine (plus 1 ou deux trucs en plus). Tous les quatre-quarts sont faits à partir de cette base et un enchaînement bien précis d’actions (séparer les jaunes des blancs, etc.). À partir de cette recette, il est possible de faire des variantes : quatre-quarts aux pommes, quatre-quarts à la confiture, etc. Pour qu’un enchaînement de rock à plat puisse être reconnu comme un rock à plat, il faut que les danseurs effectuent les pas de base (1, 2, 3 et 4, 5 et 6) et des figures basées sur ce pas de base. Ce sont nos ingrédients et les proportions qui vont avec. La technique de guidage et le style feront le reste. Mais on peut très bien imaginer agrémenter notre enchaînement de petits jeux de jambes ou d’acrobaties. Cette chorégraphie sera toujours un rock, mais les ingrédients supplémentaires lui auront donné son caractère spécifique. Là, il faut trouver la limite entre une danse et une autre. Si je mets essentiellement des acrobaties dans mon enchaînement et que j’utilise un pas de rock sauté durant toute la danse, j’aurais fait un rock acrobatique et non un rock à plat. Ce n’est plus la même danse. C’est comme si, dans ma recette de quatre-quarts, je mets davantage de sucre et de farine, je ne fais plus un quatre-quarts : ce sera un autre gâteau. C’est ainsi que différents chorégraphes, en utilisant, la même musique, les mêmes danseurs et la même technique de danse de base inventeront chacun une chorégraphie complètement différente de l’autre. Ensuite, au public de dire s’il aime ou pas, car tous les goûts sont dans la nature. À chaque chorégraphe son public. Tout l’art reste malgré tout de faire un gâteau qui soit mangeable…

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Aérobic, Zumba, etc.

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La rentrée est là et nombreux sont ceux qui se posent la question des activités physiques qu’ils vont bien pouvoir pratiquer cette saison. Je ne saurais trop leur conseiller de s’inscrire à un cours de danse (évidemment !) et l’article de la semaine dernière est là pour les guider. Pour compléter la danse, certains voudront même s’inscrire dans un cours de fitness où diverses disciplines mêlant mouvement et musique (un peu comme la danse donc) sont accessibles. Ces derniers mois, on a beaucoup entendu parler de Zumba et autres noms exotiques et je me propose de faire un peu le point ci-après sur ces activités que beaucoup classent parmi les autres danses.

C’est en regardant le planning de la salle de gym que je fréquente que m’est venue l’idée de cet article. À côté des habituelles séances de « FAC » (Fessier-Abdos-Cuisses), « Stretch » (pour s’étirer) ou encore « Body Sculpt » (renforcement musculaire), il y a des séances plus « cardio ». Les cours proposés ne sont pas réellement faits pour apprendre une discipline à pratiquer de manière autonome comme on le ferait dans un cours de danse classique ou en couple. Ici l’objectif est bien de se dépenser en bougeant sur de la musique bien rythmée. Il y a quelques années, on parlait d’aérobic (ou de gym tonique, ça ne rappelle pas à certains le nom d’une émission, ça ?), une discipline développée au début des années 70 et inventée par un médecin américain. De nos jours, on parle de fitness (qui englobe l’aérobic) et l’on voit apparaître un accessoire marquant : le step, une petite sur laquelle on grimpe, que l’on contourne, etc. Depuis les années 70, le principe de l’aérobic (qu’il soit en low-impact/LIA, high-impact/HIA ou les deux/High-Low) n’a pas changé : on se renforce doucement les muscles et on travaille ses capacités cardio-vasculaires en faisant des mouvements rythmiques au sol. C’est comme de la danse, mais c’est plus facile, plus doux et la musique a un rythme binaire généralement bien marqué (musique de style « dance/electro » de boîte de nuit). Les mouvements sont teintés de mouvements de modern jazz et, en plus des mouvements de marche et sauts basiques, on trouve donc des éléments caractéristiques comme le pas de bourrée, les déboulés, etc. En une heure d’aérobic, on brûle environ 500 Kcalories. Pour vous donner un point de comparaison, une heure de course à pied correspond à 700 à 1000 Kcalories (selon le terrain et votre vitesse), une heure d’aquagym correspond à 400 Kcalories et une heure de vélo correspond à 400 à 600 Kcalories.

La Zumba est un type de séance d’exercice de type aérobic qui a été conçu dans les années 90 par le Colombien Alberto « Beto » Perez, professeur de fitness et chorégraphe pour le compte d’artistes (dont Shakira). Sa spécialité est de faire ses cours d’aérobic sur de la musique latino (salsa, merengue, cumbia, reggaeton, samba, cha-cha, etc.) et d’y intégrer des mouvements issus des danses associées à ces musiques. Ainsi, peut-on y trouver les pas de base de ces différentes danses et quelques déplacements caractéristiques, enchaînés les uns aux autres. Le jour où Alberto Perez décida de capitaliser sur son idée et de former d’autres enseignants sous licence, il appela cela « Zumba » et en déposa le nom. Les chorégraphies de Zumba suivent un schéma d’entraînement par intervalles : rythmes lents, rapides, en résistance, etc. L’objectif est, comme pour l’aérobic classique, de faire fonctionner ses muscles et son coeur en s’amusant. Ainsi, tous les bienfaits attribués à un cours de Zumba (coordination, meilleur équilibre, renforcement des abdos, des mollets, etc., travail cardio-vasculaire, etc.) sont aussi présents dans un cours d’aérobic plus classique. Par ailleurs, il est tout à fait possible de faire un cours d’aérobic sur de la musique latino, avec des mouvements de danse latine sans pour autant appeler cela Zumba (et payer les droits associés à l’utilisation de cette marque déposée). Ainsi, vous pourrez trouver des cours de Zumba en différents endroits sans que ce nom apparaisse (vous verrez peut-être une autre appellation du genre « LIA Latino » ou encore « World Dance »).

Cette année, vous entendrez peut-être parler d’autres séances d’entraînement cardio-vasculaire inspiré par la danse. Il y a, par exemple, la Latinva. L’Équatorien Johnny Latin a repris l’idée générale de la Zumba pour ce type de cours. Il y a donc un mélange de musique latino et de pas des différentes danses associées. Simplement, les chorégraphies sont différentes et le nom aussi… Vous entendrez aussi peut-être parler de la Batuka, créée par l’Espagnole Jéssica Expósito. Initialement conçues pour l’émission de télé-réalité « Operación Triunfo ». La musique est de style latino et espagnol, mais aux mouvements des danses correspondantes sont ajoutés des mouvements issus des arts martiaux comme la capoeira ou le kung-fu ou de gymnastique douce (tai-chi-chuan). Cette discipline (et ses variantes) est très populaire en Espagne, son pays d’origine.

En réalité, cette manière d’adapter un cours d’aérobic à un environnement culturel ou à un type de musique n’est pas nouvelle. Cela a commencé par le style disco-funk (appelé cardio-funk). Le principe était de dynamiser et rajeunir les cours d’aérobic marqués par des vedettes comme Jane Fonda. On prend de la musique funky et on y colle des mouvements inspirés de la danse des boîtes de nuit. Il y a eu aussi une évolution vers l’aérobic hip-hop. Ici, c’est évidemment la rencontre de quelques mouvements venus des rues et des cours de remise en forme. À côté de cela, il y a aussi l’aérobic jazz qui intègre des pas de modern jazz. Enfin — et peut-être cela en étonnera-t-il plus d’un ? — il y a eu aussi l’aérobic country. Les musiques country sont remixées à grand renfort de « poum, poum » des batteries électroniques et les chorégraphies ressemblent à la danse en ligne country au point où il est parfois difficile de faire la différence entre les deux. Dans son livre « La danse country & western »  (que j’ai eu le plaisir de traduire et d’éditer), R. Giordano cite le magazine « American Fitness » dans ce qui suit.

Vous n’avez pas besoin d’aller dans un bar de cowboys pour danser en ligne ou danser le two-step. La danse country monte en popularité dans les clubs de remise en forme. Propulsée par le succès de la danse country dans les clubs de nuit et des titres contemporains et entraînants, la dernière chorégraphie a une saveur country. Différents du funk qui s’est formé sur une base de musique techno il y a des années, les mouvements country peuvent être facilement appris par les participants de tous les niveaux de fitness.

Voici donc qui ouvre un peu l’horizon de la danse au fitness et inversement. Les danseurs raillent souvent les amateurs d’aérobic, car leurs mouvements sont simples par rapport à ce qui se fait en danse. Inversement, les « sportifs » se moquent des danseurs dont les mouvements sont parfois qualifiés de trop doux. En réalité, les objectifs ne sont pas les mêmes : les danseurs cherchent, entre autres, l’élégance et la création alors que les sportifs cherchent la performance et l’exercice physique. La où les deux mondes se rencontrent, chacun y trouve son compte. Bien des danseurs ont recours à des exercices physiques ciblés pour améliorer leurs performances physiques et bien des moniteurs de fitness utilisent leurs connaissances en danse pour agrémenter leurs cours d’aérobic. Chacun peut en apprendre à l’autre…

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Danse avec les stars à la TV en 2011

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Cela fait plus de deux ans, dans ce blog, je faisais la remarque qu’il n’y avait pas d’émissions de danse grand public à la télévision française et j’émettais le souhait que la situation change. Est-ce suite à mon message (soyons un peu mégalos !) ou est-ce l’évolution naturelle du paysage audiovisuel (soyons un peu réalistes…) ? Toujours est-il que depuis deux semaines une émission de danse en couple passe en prime time sur une grande chaîne française. Il s’agit de « Danse avec les stars » qui passe sur TF1 le samedi à 20h35. Après deux semaines d’émission, il est temps de faire un petit bilan avec un regard de danseur amateur de télévision… non sans avoir refait un petit tour d’horizon du PAFD, le Paysage Audiovisuel Français de la Danse, une exclusivité UltraDanse.com !

Contrairement à ce que certains pourraient croire, entre mon article de 2008 et aujourd’hui, la présence d’émissions de danse à la télévision française n’a pas été nulle. Et je dirais même que, dans l’année qui s’est écoulée, il y en a eu plusieurs. Le tout était de ne pas les manquer… Les émissions en question étaient de plusieurs ordres. Il y avait tout d’abord les émissions où la danse était mêlée à d’autres arts du spectacle. C’est par exemple le cas de l’émission La France a un incroyable talent de M6, adaptation de l’émission américaine America’s Got Talent. Les danseurs en solo ou en groupe ont bien souvent été au premier plan parmi les votes de cette émission de type télé-crochet. Le dernier cas en date est celui du tout jeune couple de danse Axel et Alizée qui sont sortis vainqueurs de la saison en montrant de la danse sportive. Il est à noter que sur 5 saisons de 2006 à 2010, les vainqueurs ont été par 4 fois des danseurs.

En plus des émissions non spécialisées, il y a aussi eu des émissions entièrement dédiées à la danse. Je passe ici sous silence les rediffusions de championnats de danse sportive sur France 3 et Paris Première ainsi que les divers spectacles diffusés sur Arte et Mezzo, par exemple, que l’on connaît depuis déjà un certain temps. Côté séries d’émissions, il y a par exemple eu Dance Street sur France ô (chaîne du groupe France Télévisions). Le principe était que chaque semaine quatre groupes de danseurs, confrontés à diverses épreuves éliminatoires et au vote du public, se défiaient sur des danses dites « urbaines ». Ils devaient convaincre un jury composé du danseur Bruce Ykandji, du chanteur Jessy Matador, et de la professeur de danse Malika Benjelloun. L’équipe gagnante obtenait le droit de participer à une grande soirée événement ou d’apparaître dans un clip. Le casting était un peu biaisé à mon sens, car on essayait de faire rentrer dans la case « danse urbaine » le coupé-décalé, le forro ou encore la danse latine. Il est clair que cela ne pouvait être qu’une troupe de hip-hop qui pouvait en ressortir vainqueur, en 2010 en l’occurrence, ce furent les « 91 Pact » avec du hip-hop new style. Finalement, une émission qui doit encore gagner en maturité malgré certaines prestations de danse de très bonne qualité… Une autre série d’émissions récente était U Dance sur NRJ12, dont c’était la seconde saison en 2010. La finalité gagner sa place pour danser devant 3000 personnes sur la scène mythique de l’Olympia aux cotés de M. Pokora (dont je vais vous reparler un peu plus bas…). Lors d’un grand casting national, 5 candidates ont été retenues pour participer à l’aventure. C’est à Barcelone qu’elles ont rejoint M. Pokora durant 1 semaine et Mylène, Kiya, Ambre, Laure et Emilie ont du relever des challenges quotidiens. Entraînées et épaulées par Laura Treves, une chorégraphe au caractère de feu, elles ont du repousser leurs limites pour montrer qu’elles étaient à la hauteur de l’enjeu. Côté résultat, Émilie a été élue par le public pour faire un solo avec la star et Mylène choisie par M. Pokora pour être le leader du groupe.

En plus des émissions entièrement en français, il y avait aussi des émissions en anglais, mais doublées en français. Une première émission s’appelait Got to Dance. La saison 1 (2009-2010) de cette émission anglaise de casting de danseurs initialement diffusée sur Sky 1 a été diffusée doublée en français sur Gulli (chaîne 18 de la TNT). Parmi le jury on trouvait Ashley Banjo, le leader de la troupe Diversity (vainqueur de « Britain’s Got Talent », l’équivalente anglaise de notre « Incroyable talent » qui a révélé Susan Boyle), ainsi que Kimberly Wyatt (membre des Pussycat Dolls) et Adam Garcia (danseur à claquettes d’origine australienne). L’objectif était de sélectionner la meilleure troupe de danseurs par le biais d’un casting éliminatoire. Ici, il ne s’agissait donc pas de danseurs en solo, mais de prestations en groupe. Dans un registre différent, mais toujours en doublage en français, il y a eu une autre émission récente au concept plus original. Il s’agit de Dance your ass off, émission américaine diffusée en France sur Virgin 17 (l’ancien nom de l’actuelle chaîne DirectStar). L’objectif était, pour un ensemble de personnes à forte corpulence, de perdre un maximum de poids en dansant en association avec un danseur professionnel. Bien sûr, sur plusieurs semaines, l’épreuve portait ses fruits. Les bienfaits de la danse sur la santé sont à présent bien reconnus. Deux saisons de cette émission ont été produites. La première saison était présentée par Marissa Winokur (demi-finaliste dans Dancing With the Stars, saison 6 — voir un peu plus loin à quoi correspond cette émission — et ayant joué dans la version Broadway du film Hairspray) et la seconde par Mel B des Spice Girls (elle aussi demi-finaliste dans Dancing With the Stars, saison 5, mais moins potelée…). Et malgré cela vous pensiez qu’il n’y avait pas beaucoup de danse à la télévision ? La difficulté était juste de trouver la bonne chaîne et le bon horaire. J’essaye d’afficher dans la section « actualités/médias » d’UltraDanse les informations quand je les ai assez tôt, restez donc à l’écoute !

Venons-en à l’émission dont je parlais dans l’introduction de cet article… Danse avec les Stars est l’adaptation française de l’émission anglaise Strictly Come Dancing (également adaptée aux États-Unis sous le titre Dancing with the Stars). En France, elle est présentée par Sandrine Quétier et Vincent Cerutti. Sa diffusion a lieu sur TF1, depuis le 12 février à 20 heures 45 pour une série de 6 émissions. Les noms des célébrités (les fameuses « stars ») qui participent à l’émission sont: David Ginola, Sofia Essaïdi, Adriana Karembeu, André Manoukian, Jean-Marie Bigard, Rossy de Palma, M. Pokora et Marthe Mercadier. Chaque semaine l’un d’eux est éliminé par un vote composé à 50% de celui du jury et à 50% de celui des téléspectateurs qui votent par SMS ou téléphone. Le jury du plateau est composé d’Alessandra Martines (ancienne ballerine et actrice d’origine Italienne), Jean-Marc Généreux (venant du Canada, compétiteur de danse sportive et chorégraphe dans So You Think You Can Dance) et Chris Marques (ancien compétiteur en salsa et chorégraphe dans Strictly Come Dancing, d’origine franco-portugaise exilé en Angleterre). On peut se demander pourquoi la production n’a pas retenu un seul danseur actif en France pour former le jury. Pourtant des professionnels très reconnus avaient passé le casting pour le jury. Si le critère était de « crier » son avis, de se montrer et d’avoir de bons « jeux de mots » lors de l’annonce des résultats, il est sûr qu’ils ont fait le bon choix… Même si le jury peut être considéré comme légitime, les critères « télévisuels » sont encore manifestement trop prédominants par rapport à la danse proprement dite.

À chaque émission, plusieurs danses sont présentées par les couples composés d’une célébrité et d’une danseuse/d’un danseur professionnel(le). Il s’agit d’une des 10 danses que compte la danse sportive (celle des compétitions). Pas de rock, pas de java, pas de lindy hop, ni de tango argentin donc (du moins pour l’instant). Commençons par le positif.

Il y a de jolies prestations comme celles de Sofia Essaïdi et de M. Pokora, deux artistes jeunes avec en plus un background de danseurs (mais pas en couple). En revanche, il y a aussi des prestations désastreuses comme celles de Marthe Mercadier (et l’âge n’est malheureusement pas le seul responsable). Bref, il y a à boire et à manger, mais le critère qui prime, encore une fois, est le spectacle de divertissement, même si la danse n’est pas réussie. Alors, dans ce genre d’émission, qu’est-ce qui fait un bon résultat ?

C’est un ensemble de facteurs dont une star douée pour la danse et motivée, un professionnel compétent et qui sait rendre rapidement accessible une technique complexe à un néophyte, une chorégraphie qui fait un joli spectacle sans négliger la base de la danse utilisée et enfin une jolie musique. Parlons-en de la musique… Je m’interroge sur l’utilisation de certains titres qui me semblent totalement en décalage par rapport à la danse annoncée. Samedi, il y avait une « rumba » sur « Time of My Life » de la BO de Dirty Dancing qui n’a rien à voir avec une rumba. La semaine précédente, il y avait une « valse » sur « Cry Me a River » où la soi-disant valse ne correspondait pas à la musique. Dans les deux cas, il s’agissait du même couple de danseurs (Bigard et Fauve) ; je ne sais pas d’où vient le problème, mais même sans être puriste un débutant prenant des cours de danse en couple en école ou association n’a aucune chance de s’y retrouver. Bref, en conclusion sur cette émission, disons que c’est une initiative positive, car elle a l’avantage de proposer de la danse à une heure de grande écoute. C’est très bien pour le grand public qui ne danse pas et cherche un divertissement. Toutefois, les erreurs de jeunesse et le manque de rigueur au niveau de la danse en elle-même pourraient générer des critiques au sein des personnes qui savent déjà danser et qui auront peut-être du mal à comprendre que la danse n’est qu’un facteur de jugement parmi tant d’autres. Et malgré tout cela, je suis chaque semaine devant l’écran, car peu importe ce que l’on pense, ça fait quand même du bien de voir de la danse à la télévision et j’espère que cela en motivera plus d’un à s’y essayer en vrai.

Me voilà encore arrivé à la fin d’un article fleuve… J’avais pourtant pris la résolution de faire plus court cette année ! Ca compensera donc le début d’année irrégulier de ce blog. Il donc est temps de conclure… Voilà, voilà. J’attends toujours avec impatience l’adaptation française de mon émission de danse préférée So You Think You Can Dance qui doit attaquer cette année sa huitième saison. Je ne parle pas ici du doublage en français qui a déjà été diffusé sur DirectStar pour la saison 3 américaine (tiens, je l’avais oubliée dans la liste, celle-là…), mais d’une vraie version française avec des danseuses et danseurs français ainsi qu’un jury français de bon niveau. Si cela pouvait se faire sans frilosité et avec les moyens adéquats, cela ravirait, je pense, toute la communauté de la danse en France (et probablement en Belgique et en Suisse aussi). Mais sait-on jamais que mon message soit entendu un jour jusqu’au niveau des producteurs et diffuseurs ?

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Dean Martin et Jerry Lewis

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Dans les années 1945 à 1956, un duo d’artistes était particulièrement connu aux États-Unis aussi bien pour la qualité de ses sketches qui contenaient aussi bien des chansons que de la danse. Ce duo, mêlant le charme de crooner de l’un de ses membres à l’humour déjanté du second était composé de Dean Martin et de Jerry Lewis. Ce sont deux personnages que l’on a un peu oubliés (et en particulier leur duo à succès) et que je vous propose de redécouvrir ci-après, avec un focus sur leurs prestations dansées qui tenaient une place particulièrement importante dans leurs numéros.

C’est le duo de type clown blanc (Dean Martin) et Auguste (Jerry Lewis) qui a fait le succès de ses membres. Il est vrai qu’auparavant les compères n’avaient pas autant de succès séparément. Avant leur rencontre, Dean Martin (de son vrai nom Dino Paul Crocetti) était un crooner de night-club après avoir été boxeur ou encore croupier de casino. De son côté, Jerry Lewis (pseudo pour Joseph Levitch) était un comique qui faisait des numéros où il mimait de manière exagérée une bande-son. Les deux artistes passaient au Glass Hat Club de New York lorsqu’ils firent connaissance en 1945. Dans leurs premières apparitions en tant que duo, Dean Martin chantait tandis que Jerry Lewis faisait le pitre autour, tentant de le déstabiliser. Le numéro se terminait par une poursuite. Leur succès s’accrut rapidement et leur ouvrit les portes de la radio et de la télévision au point d’avoir leur propre émission. Leur relation se dégrada au bout de quelques années et la fin de leur association était marquée par de nombreuses disputes. À partir de 1956, chacun reprit une carrière en solo au cinéma.

Durant toutes ces années de collaboration, les deux artistes ont persemé leurs numéros de danse. Essentiellement de la danse en couple, mais pas seulement. Cela est arrivé dans des émissions de télévision, mais aussi dans des films. Par exemple, dans le film « Livig It Up » de 1954 (photo ci-contre), on voit Jerry Lewis danser le lindy hop/jitterbug avec Sheree North. Même s’il fait le pitre, on devine bien ses qualités de danseur (que je vous propose de découvrir à la fin de cet article). Pour le duo de choc, l’émission « Colgate Comedy Hour » (voir plus bas) a été un terrain expérimental particulièrement riche où ils s’adonnaient à toutes sortes d’exercices allant du sketch burlesque à des prestations aux allures de comédie musicale. Et il faut bien avouer qu’ils n’hésitaient pas à faire quelques pas dans les bras l’un de l’autre pour faire rire le public. C’est dans cet état d’esprit caractéristique que ces amoureux du jazz et des danses associées ont fait découvrir le swing à des milliers d’Américains.

Je vous propose de regarder une vidéo en 2 parties. Il s’agit du sketch de la leçon de danse de Dean Martin et Jerry Lewis. Cette vidéo est extraite de l’émission américaine « Colgate Comedy Hour » (sponsorisée par la marque incluse dans son nom), diffusée à la télévision le 11 décembre 1950. Dean Martin fait le professeur de danse et Jerry Lewis fait un néophyte un peu simplet… Ceux qui ne parlent pas anglais auront peut-être un peu de mal à saisir toutes les subtilités des gags, mais ils pourront quand même comprendre l’essentiel de l’humour des deux comparses que j’aime personnellement beaucoup. On se demande si Jerry Lewis, à son époque, n’avait pas déjà inventé le jumpstyle (danse dont j’ai parlé il y a plusieurs mois dans un autre article de ce blog).

Et voici la seconde partie du sketch…

Le « Colgate Comedy Hour » est une émission de télévision qui a été diffusée à la télévision américaine de 1950 à 1955. Jerry Lewis et Dean Martin firent les beaux jours de cette émission, comme vous avec pu le deviner dans les vidéos ci-dessus. Dans une émission de la série, Jerry Lewis (presque) tout seul fait la comparaison avec la danse swing des années 40 et une nouvelle manière de danser en progression. C’est ce que je vous propose de regarder ci-dessous.

Pendant longtemps, j’ai cru que Dean Martin était simplement un chanteur grâce à des CD de compilation de crooners et Jerry Lewis un clown à cause de la rediffusion de certains films comme « Docteur Jerry et Mister Love ». Ce n’est que plus tard, avec l’ère de Youtube, que je suis tombé sur des vidéos d’époque qui m’ont prouvé qu’ils aimaient aussi beaucoup la danse et qu’ils en parsemaient leurs numéros pour notre plus grand plaisir. J’ai souhaité limiter à 3 le nombre de vidéos de cet article, mais je vous conseille d’aller faire un tour sur les sites d’hébergement de vidéos (Youtube ou Dailymotion) et d’en découvrir d’autres (dont certaines faites chacun de son côté après la fin de leur duo).

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Des robots et des hommes

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Comme tous ceux qui suivent l’actualité des nouvelles technologies, je remarque mois après mois les progrès des recherches dans ce domaine. En particulier, il y a une dizaine de jours a été dévoilé au Japon un nouveau robot nommé « HRP-4C », capable de chanter et de danser. Je vous livre donc aujourd’hui quelques réflexions sur ce sujet.

Depuis que l’homme a compris qu’il pouvait construire des machines capables d’être autonomes, celui-ci a imaginé qu’elles pouvaient un jour ou l’autre le remplacer dans certaines tâches. Cela a commencé au niveau d’un certain nombre de tâches simples où les machines en question avaient le statut de simple outil (moulin à eau, voiture, etc.). Puis, la technologie évoluant, ces outils sont devenus de plus en plus perfectionnés et certains domaines en particulier sont nés. Parmi ceux-là, il y a la science des automates, l’informatique, puis la robotique. De nos jours ces trois disciplines se sont rassemblées pour que les robots aient l’air plus vrais que nature ou, en tout cas, de plus en plus proches de l’être humain.

En réalité, on ne parle de robots que depuis 1941. Le premier à utiliser ce terme fut chercheur et écrivain Isaac Asimov. Ce concept ne s’est répandu qu’à partir d’une dizaine d’années plus tard où l’on a pu développer des robots industriels pour construire des voitures, par exemple, ou encore des robots ménagers pour hacher, mixer, etc. Pendant des années, les robots n’ont en rien pu ressembler aux hommes : le bras mécanique d’un poste à assembler les voitures ne ressemble pas à un humain, pas plus que le robot aspirateur Roomba (dont le nom se prononce comme la danse « rumba ») n’a de jambes pour se déplacer. Ainsi, chaque robot a la forme qui sert le mieux la fonction pour laquelle il a été conçu. Il ne restait qu’aux films de science-fiction la possibilité d’imaginer des robots aux formes vaguement humanoïdes dans un premier temps (par exemple, « Forbidden Planet »/ »Robby the Robot » de Fred M. Wilcox en 1956), puis aux formes des plus réalistes par la suite (« Blade Runner » de Ridley Scott en 1982, mais n’oublions pas « Metropolis » de Fritz Lang en 1927).

Ces dernières années, de nombreux progrès ont été faits qui permettent de s’approcher de ce qu’ont imaginé les scénaristes des films de science-fiction. Celui qui a le premier fait parler de lui était le robot Asimo de Honda. Créé en 1986, ce robot humanoïde ressemble un peu à un cosmonaute. Sa particularité est qu’il sait marcher, cela était d’autant plus remarquable que la gestion de l’équilibre est très difficile à gérer pour un robot sur deux jambes. Nous, les humains, n’imaginons pas forcément tous les microajustements qui sont faits par notre cerveau et nos muscles à chaque instant pour conserver notre équilibre. Et c’est évidemment encore plus difficile quand on danse. Le fait même d’écarter un bras fait se déplacer le centre de gravité de notre corps vers le bras en question et nous oblige à compenser par ailleurs. Si cela n’était pas fait, nous tomberions tout simplement par terre de déséquilibre. Le robot Asimo du début a été amélioré et il a été suivi par d’autres semblables fabriqués par des laboratoires de recherches autres que ceux de Honda. De nos jours, Asimo sait bouger les bras, descendre les escaliers, éviter des obstacles, etc. D’autres robots savent courir, chevaucher un vélo, etc. De là, à savoir danser, le pas est vite franchi.

Je vous propose une petite vidéo de robots dansants. Ils sont fabriqués par Sony et se nomment les SDR-4X. Cette vidéo date de 2006, il y a fort à parier qu’ils font encore mieux aujourd’hui. Cela dit, ils ne se fondent pas encore réellement dans une troupe de danseuses.

À présent, la vidéo de l’événement que j’évoquais en introduction de cet article. Voici la prestation du robot HRP-4C qui non seulement sait danser, mais il sait aussi chanter en même temps (la voix du robot est une voix de synthèse). Si l’on regarde bien, son visage sait prendre un certain nombre d’expressions humaines. L’équipe de développement de ce robot (National Institute of Advanced Industrial Science and Technology au Japon) appelle sa technologie « Chorenoïd » pour bien montrer que ce robot sait faire plusieurs choses à la fois et que cela est géré simplement par un logiciel. Ce qui m’a frappé dans ce robot est sa capacité à déhancher. Regardez par vous-même.

On le voit, il est naturel que l’homme essaye de fabriquer des machines à son image et qui se rapprochent le plus possible de ce qu’il sait faire. Ce qui est moins naturel est d’effet inverse. On connaissait « Monsieur Data », le robot « droid » de Star Trek, The Next Generation, qui n’avait de cesse que de ressembler à un humain au point d’apprendre à danser pour faire bonne figure devant une humaine qu’il a invitée dans un épisode. Mais, dans le monde de la danse, et celui du hip-hop en particulier, il y a les humains qui veulent ressembler à des robots. Par exemple, voici un enchaînement dansé par un duo de Danois sur une émission du style « Incroyable Talent » en 2009.

D’un côté, les robots qui s’approchent de l’être humain, d’un autre côté les humains qui veulent ressembler à des robots. Je trouve amusante cette comparaison qui nous permet de nous interroger sur notre nature humaine et sur la raison qui nous pousse à danser d’une manière ou d’une autre. Est-ce que cela fait partie de la nature humaine profonde de danser ? Est-ce qu’un robot qui sait danser a gagné une part d’humanité ? Est-ce si compliqué d’être humain que certains cherchent à simplifier cette nature pour se rapprocher de robots ? La liste des questions peut être longue et les réponses ne sont pas si simples que cela. Le débat est ouvert ! Je vous laisse donc ici avec de quoi réfléchir…

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La danse des canards

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Je profite de cette période estivale pour aborder des sujets plus légers que dans le reste de l’année. Cette fois-ci, je vais vous présenter l’anecdotique (mais néanmoins populaire) danse des canards. Tout le monde connaît la danse des canards dans sa version de 1981 où la chanson de J.J. Lionel a déferlé sur la France. Ce disque est issu de la volonté du producteur belge Marcel De Keukeleire de lancer cette chanson en français et la danse qui va avec à destination des enfants, mais aussi de la famille au sens large. Aujourd’hui tout le monde sait (parfois malgré soi) danser la danse des canards sur les paroles très simples de : « C’est la danse des canards, qui en sortant de la mare se secouent le bas des reins et font coin-coin« .

Pour mémoire, voici la chorégraphie (que l’on trouvait aussi à l’époque sur la pochette du disque de J.J. Lionel). L’enchaînement est prévu pour être réalisé à deux personnes, mais on peut le danser seul ou en groupe (généralement en cercle).
1 – Commencer debout, face à face, les mains ouvertes en forme de bec à hauteur de la poitrine. Fermer et ouvrir 4 fois : « C’est la danse des canards« .
2 – Poser les mains sur les hanches puis agiter les coudes 4 fois d’avant en arrière pour imiter des battements d’ailes : « qui en sortant de la mare« .
3 – Plier les genoux, descendre le popotin en se trémoussant, puis se redresser pour le mouvement suivant : « se secouent le bas des reins« .
4 – Frapper dans les mains en criant 4 fois « COIN, COIN, COIN, COIN » : « et font coin-coin« .
5 – Sur le refrain, les danseurs, bras dessus-dessous tournent vers la droite, changent de bras pour tourner vers la gauche : « Tournez, c’est la fête, bras dessus-dessous, etc.« .

Au-delà de l’aventure franco-française de cette chanson et de la danse associée, je voulais vous en faire découvrir les vraies origines que peu de gens connaissent. Le morceau original ayant donné naissance à la danse des canards a été composé à la fin des années 50 ou les années 60 par Werner Thomas, un accordéoniste suisse. Il l’appelait alors « Ententanz » (la danse des oiseaux) et on l’a souvent prise pour une polka, ce qu’elle n’est vraisemblablement pas. Nous ne sommes pas encore au stade des poulets, bien que le compositeur travaillait à cette époque comme musicien dans un restaurant. Un jour, un producteur belge, Louis van Rijmenant, entendit le morceau et essaya de sortir le disque en 1970, mais sans succès. Quelques années plus tard, le morceau intéressa d’autres producteurs et le titre fut introduit en 1981, aux USA, en Angleterre et en France entre autres. C’est ainsi que la danse des canards est devenue internationale. Elle porte différents noms selon la langue concernée : « Ententanz » (danse des canards) en allemand, « Chicken dance » (danse des poulets) en anglais, « il ballo del qua qua » (la danse des coin-coin) en italien, « El baile de los pajaritos » (la danse des oiseaux) en espagnol. De nos jours, cette danse est incontournable dans les mariages et, à l’étranger, dans les Oktoberfests (fêtes de la bière).

Un dernier mot pour l’anecdote : le même Jean-Jacques Lionel dont je parlais au début de cet article a bien essayé de lancer la « danse des petits chats » en 1982, mais cela n’a pas fonctionné et les canards sont bien restés au top des préférences des Français. Comme quoi on ne fait pas un succès comme on veut. D’autres se mettront plus tard à ce concept des hits d’été avec une danse nouvelle avec la Macarena, etc.). Je vous en reparlerai sûrement.

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La danse en BD

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Toujours à l’affût de documents ou d’informations en relation avec la danse (et en particulier la danse en couple), je suis tombé cette semaine sur le numéro 396 de la revue Fluide Glacial. Créé le 1er avril 1975 par Marcel Gotlib et Jacques Diament, il s’agit d’un un mensuel de bandes dessinées humoristiques au ton décalé et spécialement conçu pour les adultes. Divers auteurs de côtoient dans ces pages avec des styles très différents aussi bien dans le graphisme que les sujets traités. Les planches de bande dessinée qui ont attiré mon attention ont été réalisées par le dessinateur Frank Margerin dont on connaît plus particulièrement le personnage nommé « Lucien » (créé il y a déjà 30 ans !). Ce dernier est un rocker à la banane qui, vêtu de son perfecto, adore les motos et le rock’n’roll.

Quelle n’a pas été ma surprise en lisant le titre de la BD : « F. Margerin présente : LE LINDY HOP ». Et il s’agit bien d’une aventure de Lucien le rocker qui va prendre des cours de lindy hop ! L’histoire est très sympathique et amusante. Par-dessus le marché, Margerin est bien informé sur les cours de lindy (le rock step, triple step, step, step, triple step est abordé en plus d’autres détails techniques). De là à dire que l’auteur a probablement fréquenté ce genre de cours, il n’y a qu’un pas… Ce qui est particulièrement agréable. Je vous laisse apprécier deux vignettes qui m’ont bien fait rire (je sais, il m’en faut peu, mais c’est quand même bien vu). Pour l’intégralité des 4 planches de l’histoire, je vous laisse vous procurer les originales…

Il y a en réalité peu de BD qui parlent de danse. C’est pour cela que l’initiative de Margerin m’a étonné. J’avais déjà apprécié sa collaboration avec Shirley et Dino (dont je suis plutôt fan) et la BD qu’il a réalisée autour de leurs personnages (plus de détails sur son travail sur ce site. Mais pas réellement de danse dans ce travail. Il existe cependant un autre initiative intéressante en relation avec la danse ; il s’agit de la série d’albums Studio Danse de Crip, le dessinateur, et Béka, les auteurs originaires du sud-ouest de la France. Studio Danse est édité aux éditions Bamboo et en est à son troisième tome. La série raconte l’histoire d’adolescents dans une école de danse où cohabitent la danse classique et le hip-hop. C’est une BD plutôt pour les ados, mais les adultes peuvent aussi très bien s’amuser des historiettes. Il n’y a pas ici de danse de salon dans les scénarii proposés. J’ai depuis longtemps envie de lire une BD ayant pour thème les danses de société, mais rien n’a été fait pour l’instant. Pourtant, il y a de quoi dire. Les histoires courtes et les portraits caricaturés que j’ai écrits dans mes recueils « Histoires de danseurs » et « Nouvelles histoires de danseurs » en sont un bon exemple, je pense. Peut-être un jour une adaptation en BD verra-t-elle le jour si je trouve un dessinateur au style adéquat avec qui je pourrai m’associer ? Encore une idée à suivre !

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De l’influence des danses

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Les lecteurs réguliers de ce blog commencent à le savoir, il y a de plus en plus de vidéos sur Internet portant sur la danse. Des sites comme YouTube ou DailyMotion s’en sont même fait une spécialité. En parcourant ces sites un peu au hasard, je suis tombé sur la vidéo qui servira à étayer l’article d’aujourd’hui. La voici.

Cette vidéo m’a tout d’abord surpris car elle est annoncée comme présentant du lindy hop et elle commence par ce qui s’apparente visuellement plus à du rock acrobatique. En suite, j’ai été de nouveau surpris car les transitions entre les acrobaties se font effectivement en lindy hop. Nous voici donc avec une démonstration de lindy acrobatique où les acrobaties ne sont plus les acrobaties des années 30 ou 40, mais où la technique est celle du rock acro des années 80 et suivantes. Nous voyons ici l’une des caractéristiques de l’évolution des danses et de l’influence qu’elles ont les unes sur les autres.

Dans les années 1920, il y avait le breakaway, le collegiate et le charleston qui, en cohabitant sur les pistes de danse, se sont mutuellement influencés pour donner naissance au lindy hop. Le lindy a ensuite été à son tour influencé par d’autres danses comme la danse apache (voir un article précédent de ce blog), les spectacles de vaudeville, etc. Dans les années d’après-guerre, le lindy passe l’atlantique sous la forme du be-bop qui ensuite évolue vers le rock. Mais de nos jours, le rock cohabite à son tour avec d’autres danses comme la salsa (et le lindy qui a fait son come-back dans les années 80) et le style de la danse s’en voit influencé. On voit ainsi apparaître des figures typiquement salsa dans le rock avec des mouvements de bras évolués ainsi que l’utilisation des techniques correspondantes. En parallèle, le lindy hop se laisse actuellement influencer à la fois par le rock et le west-coast swing et vice-versa. Qui peut dire à quoi ressemblera notre manière de danser dans 20 ans ?

S’il est clair que les danses évoluent en permanence et s’influencent mutuellement, il est certain qu’il n’est pas simple de prendre suffisamment de recul pour analyser cela. Cependant, sur une certaine durée, l’oeil exercé repère cette évolution contre laquelle on ne peut rien faire (même s’il y a parfois des courants qui disparaissent aussi vite qu’ils sont apparus). L’essentiel est malgré tout de maîtriser les bases originelles de chaque danse afin de mieux les mélanger sur la piste de danse d’une manière harmonieuse et techniquement correcte. Tout ceci est finalement toute l’histoire de la naissance des styles de danse et a fortiori des nouvelles manières de danser.

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Les Apaches sont là !

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Ne vous fiez pas au titre de cet article : je ne vais pas vous parler ici des danses traditionnelles des Apaches, l’une des tribus dont on parle dans les films de cow-boys et d’Indiens. Le mot est le même mais le sujet est tout autre.

Du point de vue de la danse, on parle d’apache de nos jours lorsqu’on danse le lindy hop. Il s’agit d’un style de figure dans lequel certains classent le Texas Tommy (appelé aussi arm breaker) ainsi que d’autres mouvements où la danseuse semble réellement malmenée par son partenaire. Cette dernière effectue ainsi des mouvements un peu désarticulés comme si elle était une poupée de chiffon dans les bras d’un danseur un peu violent. Mais je vous rassure : cela n’est que du style et de la comédie. En réalité, tout est étudié et la danseuse joue un rôle dans cela. Un exemple de position caractéristique de ce type de figure a fait la couverture du magazine Life le 23 août 1943. On le voit, la danseuse est dans une position inconfortable, complètement avachie sur son danseur (qui à ce moment-là effectue un pas nommé fish tail en reculant).

À l’origine, les Apaches étaient les membres d’un gang parisien à la fin du 19e et au début du 20e siècle. Si leur nom vient effectivement des Indiens « Apaches », c’est que leur comportement violent a été comparé à la supposée sauvagerie des Indiens. Ces gangsters étaient donc connus pour leurs méfaits associés à un certain type de pistolet (le révolver Apache), leur coup de poing américain, leur couteau de poche rétractable ainsi que leur technique de combat.

La violence des membres de ce gang a également inspiré un certain type de danse également nommée apache qui a elle-même inspiré les mouvements repris dans le lindy hop. La danse apache simule une scène de dispute entre un maquereau et l’une de ses prostituées. L’homme fait ainsi semblant de brutaliser la femme, de la frapper, de la jeter au sol, etc. Il est à noter que la femme peut à l’occasion se rebeller dans ce petit jeu. On trouve des scènes de danse apache dans le dessin animé Popeye (entre sa petite amie Olive et son ennemi Bluto) ou encore dans la scène du Tango de Roxane du film Moulin Rouge de Baz Luhrmann en 2001. Voici, ci-après, un exemple de vidéo de danse apache (dans le style parisien que l’on nomme aussi la valse chaloupée) en 1935.

Cette danse est méconnue du grand public, pourtant une vedette comme Rudolph Valentino a pratiqué la danse apache avant d’aller aux États-Unis danser le tango dans les clubs de New York. Il est ainsi possible que ce style de danse ait influencé le tango à un moment dans le 20e siècle tout comme il a influencé le lindy hop.

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