Les beaux jours reviennent et chacun remplace petit à petit les gros pullovers à col roulé par une garde-robe plus courte et estivale. Sur les pistes de danse, cela ne se remarque pas toujours, car il y fait souvent chaud quand on bouge sans arrêt (petit appel du pied aux propriétaires de salles ou écoles : une clim’ performante ou, à défaut, une bonne ventilation est réellement obligatoire lorsqu’il commence à faire beau). Lorsqu’on regarde la foule bigarrée des danseurs lors d’une soirée dansante, on remarque qu’il y a de tout : de la robe démodée au pantalon chic aux mouvements fluides ou de la chemise du dernier cri au t-shirt trop grand et bariolé.
Qui n’a jamais souri un jour en regardant un gringalet pas très bien fait de sa personne portant des vêtements de sport high-tech et des lunettes de star s’essouffler au bout de 5 petites minutes de course ? Ce n’est pas vraiment le gringalet qui nous prête à sourire ; c’est plutôt le décalage entre ce qu’il semble être et ce qu’il veut paraître qui nous interpelle. On connaît bien l’adage « l’habit ne fait pas le moine » qui nous suggère que ce n’est pas parce qu’on s’habille comme les sportifs de haut niveau qu’on va automatiquement en devenir un. Les apparences sont parfois trompeuses… Mais revenons à la danse et voyons si l’habit ne fait pas le danseur.
D’un premier abord, nous dirons qu’il y a deux principales manières de concevoir l’habillement quand on est danseuse ou danseur qui fréquente les soirées dansantes. La première est une vision sportive : la danse est vue comme une activité physique et, tout comme un sportif, il faut que le vêtement soit fonctionnel avant tout. Ici, on trouve ceux qui utilisent les tissus « respirants », qui disposent d’une petite serviette accrochée à la ceinture ou qui privilégient le t-shirt simple à la chemise. La seconde manière de voir les vêtements quand on danse est d’ordre esthétique.
La danse est perçue comme une belle chose où il faut faire honneur à son partenaire ou sa partenaire et paraître soi-même au mieux de sa forme. Là, on parle de maquillage waterproof, de chemise à la mode ou de robes avenantes. Ces deux visions de la chose sont aux antipodes l’une de l’autre et il faut trouver le juste milieu. En réalité, une robe très jolie, mais nécessitant en permanence un réajustement pour qu’elle ne laisse pas trop voir un décolleté n’est pas idéale et, dans le même registre, un chapeau n’est pas un accessoire très commode pour danser. De même, la serviette éponge pendouillant d’une poche n’est pas toujours très commode quand on souhaite avoir toute liberté de mouvement. Je prends volontairement quelques cas très marqués pour bien faire comprendre la chose. Les danseuses et danseurs expérimentés essayent donc en général de trouver le juste milieu entre élégance et fonctionnalité des vêtements.
Ainsi, peut-on s’interroger sur le fait qu’une danseuse de tango argentin danse mieux en talons très hauts, qu’une danseuse de salsa danse mieux avec un pantalon fluide ou une robe faisant des vagues au moindre mouvement, ou enfin qu’un danseur de lindy hop danse mieux avec un pantalon extralarge coupé style années 30 ? N’est-ce pas uniquement lié à l’apparence ? La réponse n’est pas si claire que cela.
En effet, la danseuse de tango argentin est susceptible de souvent pivoter sur l’avant de ses pieds, de s’appuyer en avant sur son danseur, etc. et une position où l’appui est naturellement porté sur les demi-pointes lui facilite le travail. Côté esthétique, il est clair que les talons affinent les jambes et rendent la danse plus jolie. Dans le second exemple, la danseuse de salsa peut se sentir davantage « danseuse latino » avec des vêtements qu’elle va sentir bouger sur ses jambes. Pour danser la salsa, la tenue estivale est de rigueur et l’on se sent davantage l’envie de se déhancher et de tourner si les vêtements que l’on porte font penser aux Caraïbes. Enfin, le danseur de lindy hop sera incommodé s’il danse dans un pantalon moulant du fait de sa position aux jambes légèrement fléchies. Celui-ci sera donc bien mieux dans un pantalon large qui, de surcroît, masque sa position fléchie et améliore sa silhouette et l’allure de sa danse (mais on n’est pas obligé de porter la veste comme dans la photo ci-contre…). L’effet de ces vêtements bien choisis est par conséquent à la fois pratique, esthétique et psychologique.
Dans ces quelques exemples, il semble donc bien que l’habit fasse une partie du danseur ou, pour être plus exact, l’habit favorise une danse dans un certain style. Il est difficile d’imaginer des compétitions de danse sportive où les danseuses de latine auraient de grandes robes à plumes pour danser le cha-cha ou la samba et les danseuses de standard auraient de petites robes échancrées pour danser la valse ou le slowfox.
Il est par ailleurs clair qu’un très mauvais danseur restera un très mauvais danseur (tant qu’il n’aura pas progressé, évidemment), peu importe son vêtement, tout comme un excellent danseur restera excellent même dans des vêtements peu seyants. L’endroit où se fait la différence se situe donc au niveau intermédiaire (c’est ce qu’on pourrait appeler le « danseur moyen », et il y en a beaucoup !) où les vêtements peuvent contribuer à la danse, à l’état d’esprit du danseur, voire même à détourner l’attention du public qui verra donc davantage l’aspect général que les pas de danse. Il restera toujours à ceux qui ne savent pas bien danser, et qui veulent garder tout le bénéfice d’une belle allure vestimentaire dans une salle de danse, l’option de rester sur le bord de la piste et de paraître occupé à autre chose. Mais on finira tôt ou tard par se poser des questions et se rendre compte de la supercherie…
Si l’on danse le lindy hop un peu partout (et de plus en plus), ce n’est pas pour autant que tout le monde danse de la même manière. C’est un peu comme pour le rock. On ne le danse pas tout à fait de la même façon dans toute la France, sans parler des variantes à 6 temps et à 4 temps. Bref, la différence par rapport au rock, c’est qu’on entend ça et là qu’il y aurait une rivalité entre le lindy « Savoy style », le lindy « Hollywood style » ou le lindy « Smooth style ». Certaines personnes considèrent les deux dernières appellations comme synonymes, alors que d’autres considèrent que ces styles sont différents même s’ils sont tous les deux issus de la côte Ouest des États-Unis). Essayons de voir ce qu’il en est.
Comme je l’ai dit, le lindy hop est né au Savoy Ballroom de Harlem à la fin des années 20. En réalité, il n’est pas apparu un beau jour comme ça. Il a été développé progressivement à partir du breakaway, du collegiate, du charleston et d’autres influences (dont des acrobates, des comiques et autres spectacles de vaudeville). Les principaux contributeurs à l’évolution de cette danse sont issus des habitués du Savoy qui fait office de plaque tournante, mais d’autres salles de danse de Harlem ont également été impliquées comme le Renaissance Ballroom ou le Cotton Club. C’est à cette époque où, chacun cherchant à épater les autres, les danseuses et danseurs faisaient preuve d’une inventivité telle que la danse pratiquée sur le swing a évolué vers ce que l’on a appelé le lindy hop, mais on peut dire qu’à l’époque, avant qu’une grande tendance ne se dégage, tout le monde avait un peu sa manière de danser le lindy hop. C’est à cette époque que des grands noms de l’histoire du lindy hop ont vécu : Shorty George, Frankie Manning, Norma Miller, Al Minns, Leon James et la troupe des Whitey’s Lindy Hoppers d’une manière générale (elle aussi basée au Savoy dans les années 30). Frankie Manning a énormément contribué à la danse et, avec la troupe que je viens de citer, il a diffusé en soirée, en spectacle ou au cinéma une certaine manière de danser de lindy hop qui est restée sous l’appellation de « Savoy style » (le style du Savoy Ballroom).
Dans cette période riche en nouveautés des années 30 et 40, un certain nombre de personnes sont passées par le Savoy et y ont découvert le lindy hop. En particulier on remarquera un certain Dean Collins qui emmena avec lui les bases du lindy hop du Savoy vers la Californie en 1936 et en particulier Los Angeles dont un quartier, Hollywood, connu pour ses studios de cinéma. Bien sûr, Dean Collins a intégré les bases du lindy et sa pratique les a transformées vers un style qui lui est propre, éliminant par exemple les bounces du style d’origine. On parle souvent du film « Hellzapoppin' » pour la scène de lindy hop dynamique et pleine d’acrobaties effectuée par la troupe des Whitey’s Lindy Hoppers. Mais ce que l’on sait moins (probablement parce que peu d’amateurs de danse ont réellement vu le film en entier…), c’est que Dean Collins danse aussi dans une autre scène de ce film, celle de « Watch the Birdie » au bord de la piscine. On peut voir Dean Collins dans presque 40 films tournés dans les années 40 avec diverses partenaires, mais essentiellement avec Jewel McGowan dont je trouve le style très élégant.
Si l’on devait définir les styles de lindy hop, on pourrait dire ceci. Le lindy hop « Savoy » est très circulaire, la connexion entre les partenaires varie au sein d’une figure afin de laisser une grande liberté à la danseuse, la pulsation rythmique (« bounces ») est très présente, et un certain nombre de figures caractéristiques sont souvent dansées (hand-to-hand charleston, mini dip,… ainsi que de nombreux pas de jazz spécifiques comme le Shorty George, Suzie Q, etc.). Le style Savoy dispose d’une manière de danser « sociale » pour les soirées et les tempos lents à mediums ainsi que d’une manière « spectacle » avec de nombreux kicks pour les démonstrations et les tempos rapides. Enfin, la position « horizontale » des danseurs est orientée vers le/la partenaire, chacun portant son propre poids sans interférer avec l’autre à l’arrêt. Le style « Savoy » conserve donc de nombreux liens avec la culture afro-américaine. Le lindy hop « Hollywood » (ou « Smooth ») se danse plutôt sur une ligne (même si ce n’était pas le cas aux origines de ce style), la connexion est très présente (effet de contrepoids dans le couple) et permet des figures très précises ; de plus, l’ensemble de la danse semble fluide dans tous les axes de l’espace et le triple step n’est pas systématique. Enfin, la position « horizontale » des danseurs est plutôt vers l’arrière, créant une tension entre les partenaires et donc une connexion plus forte. Le style « Hollywood » ou « smooth » s’est éloigné des racines afro-américaines et a donné naissance à encore d’autres variantes à base de lindy hop (où j’avoue parfois ne pas retrouver les bases). Il est à noter que l’on crédite aussi Dean Collins comme étant à l’origine du West-Coast swing qui partage un certain nombre de points communs avec le style « Hollywood ». Notez, par exemple, que le lindy turn s’appelle le whip en West-Coast swing.
Ainsi lorsque la danse swing a commencé à revenir dans les soirées dansantes à partir des années 80, on a naturellement cherché ceux qui étaient là lorsque la danse est née. C’est comme cela que l’on a redécouvert cette danse à New York (mais aussi en Californie) par le biais d’Al Minns, Frankie Manning ou Norma Miller qui ne sont devenus professeurs de danse qu’à cette époque récente. C’est à partir de ce style « Savoy » que le lindy hop s’est donc diffusé de nouveau dans le monde dans les années 80 et 90. Suite à ce renouveau, certains danseurs ont souhaité redonner vie au style originel de Dean Collins dans les années 90. Et c’est là où la dénomination de « Hollywood » est née, pour faire référence à ce style dansé dans les films d’Hollywood. Il faut noter que Dean Collins enseignait la danse en Californie. Ce style a été adopté par les amateurs de swing en recherche de nouveauté et deux « tribus » ont vu le jour en France : les Savoy et les Hollywood (on se croirait dans Koh Lanta…). En général, là où dans une grande ville il y avait des cours de Savoy, on trouvait aussi des cours de Hollywood chez le concurrent. C’est d’ailleurs toujours un peu le cas, un peu comme on a la salsa cubaine opposée à la salsa portoricaine (mais c’est une autre histoire). Cela dit, les danseurs de swing se mélangent au sein des mêmes soirées, car la musique swing reste la base du lindy hop qu’il soit Savoy, Hollywood, Smooth ou que sais-je encore. Ainsi, des figures passent d’un style à l’autre et inversement là où la technique de base ne fait pas obstacle. Car un danseur de Savoy peut avoir du mal à danser avec une danseuse d’Hollywood. En effet, cette dernière attend une connexion forte que le premier n’a pas l’habitude de donner. Apprendre les deux styles peut résoudre l’affaire, mais peut-être est-ce au détriment d’un style visuel marqué ? À chacun de voir. En tout cas, tout cela c’est du lindy hop et cette danse très riche n’a pas fini d’évoluer. À une époque, les danseurs américains de style Savoy venant en France parlaient de « that French lindy hop », ce qui montre bien que les Français ont, eux aussi, apporté leur pierre à l’édifice et ont fait évoluer le lindy hop des origines dans une nouvelle direction.
Avant de clore cet article, j’ai une pensée pour Frankie Manning, décédé il y a presque un an. Il y a un an, j’achevais aussi la traduction et l’édition française de l’autobiographie de ce personnage du lindy hop (« Frankie Manning, l’ambassadeur du lindy hop » ). Coïncidence malheureuse. Frankie n’aura pas eu l’occasion de tenir entre ses mains cette édition française à laquelle il a contribué en personne en écrivant une introduction spéciale pour les Français et en me donnant gentiment des photographies personnelles qui n’ont pas été publiées dans l’édition originale américaine. En revanche, sa co-auteur Cynthia Millman l’a vu et m’en a dit le plus grand bien. En tout cas, je suis heureux que ce livre puisse permettre aux francophones de connaître les origines du lindy hop racontées par l’un de ses créateurs ainsi que le message de paix et de tolérance que Frankie Manning ne cessait de diffuser de son vivant. Ce livre a été primé par la communauté des amateurs de musique jazz en recevant le prix du livre jazz 2009 du « Hot Club de France » et je ne cesse de recevoir des retours positifs sur cet ouvrage depuis qu’il est disponible. Cela m’encourage aussi à poursuivre un travail sur un livre présentant les figures de base du lindy hop d’un point de vue technique et qui sera disponible à la vente cet été.
Il y a quelques jours, j’ai vu un film de 1937, « Un carnet de bal », réalisé par Julien Duvivier avec, entre autres, Marie Bell, Fernandel, Raimu et Louis Jouvet. Il raconte l’histoire d’une veuve qui, à la mort de son mari, décide de retrouver tous les jeunes hommes listés dans son carnet de bal ayant servi à ses 16 ans, lors de son premier bal. En dehors de cela et d’une petite scène dudit bal, pas plus de rapport avec la danse dans ce film. Cela dit, il pose le problème philosophique du « que serais-je devenu si j’avais fait un autre choix ? » et des conséquences de nos décisions sur la vie des autres. Question que l’on se pose sûrement lorsqu’on vient de s’étaler par terre après s’être emmêlé les pinceaux sur la piste de danse en entraînant avec soi son (ou sa) partenaire…
Mais revenons à ce fameux carnet de bal qui donne son titre au film (et dont je vous présente une image ci-dessus). Le carnet de bal commence sa carrière au début du XIXe siècle en tant qu’un discret éventail de minces feuilles d’ivoire où les jeunes filles écrivaient le nom des hommes (jeunes ou non) à qui elles accordaient une danse. Il s’agissait donc d’un aide-mémoire afin de ne pas froisser untel ou untel en oubliant pour quelle danse celui-ci devait être son cavalier. À cet éventail se trouvait généralement relié, par une cordelette, un porte-mine permettant d’ajouter de nouveaux noms. Comme ce support était réutilisable, les noms étaient ainsi effacés au lendemain du bal afin que l’objet puisse de nouveau être prêt à l’emploi pour l’événement suivant. Dans certains cas, le carnet pouvait être associé à un autre accessoire de bal comme un petit flacon à sels (au cas où sa propriétaire se sente défaillir…).

Ainsi, la danseuse danse-t-elle en permanence avec son carnet de bal sur elle. Certains modèles comportaient une chaînette munie d’un anneau que les dames passaient au doigt afin de ne pas perdre leur précieux aide-mémoire. Il existait aussi des carnets de bal à usage unique sous la forme d’une ou deux feuille(s) de carton gaufré où était inscrite à l’avance la liste des danses composant le programme de la soirée. En face de chaque danse, se trouvait réservé l’espace nécessaire pour inscrire le nom des cavaliers ayant réservé telle ou telle danse (valse, polka, galop, etc.). Vous pouvez en avoir un aperçu ci-dessus avec le porte-mine associé.
Voici qui vous donne un tour d’horizon de ce qu’était ce carnet de bal qu’on ne voit plus de nos jours dans les soirées dansantes. Pourtant, un tel accessoire pourrait se révéler bien utile, mais pas tout à fait comme on l’entendait au début du XXe siècle. En effet, de nos jours, il pourrait être utilisé par les hommes à la place des femmes. Je m’explique. Les hommes étant souvent moins représentés en soirée dansante par rapport aux femmes, les rôles sont de plus en plus souvent inversés. Ce sont les danseuses qui sollicitent les danseurs afin d’obtenir une danse (parfois deux si elles ont de la chance). Ainsi, si les hommes participant à une soirée disposaient d’un petit carnet de bal pour être sûrs d’accorder des danses aux plus de danseuses possible, cela simplifierait leur tâche. J’avoue avoir parfois promis une danse à une personne en début de soirée et ne pas avoir l’occasion de danser avec elle avant la fin. Lorsque nous nous croisions, soit je dansais déjà avec quelqu’un, soit elle se faisait inviter par un autre, soit c’était à la sortie de la salle et il me fallait alors faire la promesse d’une danse lors de la soirée suivante. Avec un petit carnet de bal, cette personne nous aurions convenu dès le début à quel moment de la soirée nous aurions pu nous retrouver pour la danse promise ! Certaines pratiques dites désuètes pourraient donc se révéler bien pratiques de nos jours…
S’il y a un mot qui rime avec musette c’est bien le mot guinguette. Typiquement français, ces lieux ont fait les beaux jours des sorties des Parisiens mais aussi des habitants des régions françaises durant les 19e et 20e siècles. On imagine très bien les familles de délassant au bord de l’eau tandis que d’autres personnes tournoient sur la piste de danse aux flonflons des accordéons jouant de la valse musette ou de la java. Comme ces danses (en plus de la valse viennoise et de la valse lente) constituent le sujet de mon nouveau livre technique à sortir en fin d’année, je vous propose de découvrir l’univers où on les a pratiquées des années durant.
À la fin du 19e siècle et jusqu’à la Première Guerre mondiale, les guinguettes sortent de Paris et abordent la banlieue et en particulier les rives des fleuves et rivières. La plupart sont localisées sur les bords de la Seine et de la Marne. Le canotage prend une place très importante dans les guinguettes qui proposent également un cadre pour les activités du dimanche : pêche, baignade, etc. Les animations musicales sont faites par des orchestres composés d’un piano, de violons, de clarinettes ou de pistons. D’autres danses sont introduites : le boston (valse ayant fait un petit tour par les USA), la matchiche (ou maxixe) brésilienne, le tango argentin, mais aussi d’autres danses importées des USA comme le cakewalk, les danses animalières, le one-step et le two-step. Les guinguettes rivalisent d’imagination pour attirer les familles en recherche de dépaysement : promenades à dos d’âne, cabanes dans les arbres et espace pour danser. L’ambiance de l’époque est particulièrement bien rendue dans le table de Renoir « Le Moulin de la Galette » (ci-contre) en 1876.
L’entre-deux-guerres correspond réellement à l’image de carte postale des guinguettes : bords de rivière, canotiers, petit vin blanc. Ajoutons à cela le fameux accordéon qui remplace la musette (petite cornemuse). Les rythmes des dancings envahissent les guinguettes : foxtrot, charleston, one-step, paso doble. Dans le même temps, de nouvelles danses typiques du style musette se développent : la valse musette (et sa fameuse toupie), la java et le tango musette. La java en particulier porte une image du marlou (qui fait parfois partie des Apaches, sur lesquels j’ai déjà écrit quelques mots dans un article précédent) avec sa casquette et son air débonnaire qui danse avec une fille qui lui est soumise. C’est aussi l’époque de la valse chaloupée, appelée aussi danse apache, mais qu’on ne pratique normalement pas dans les guinguettes… Les bals musette des guinguettes s’ouvrent petit à petit et deviennent des bals populaires. La batterie jazz fait son entrée après la Première Guerre mondiale et donne une nouvelle dynamique aux danses que les danseurs payaient à l’unité.
La Seconde Guerre mondiale contraint malheureusement à la fermeture la plupart des guinguettes qui rouvrent petit à petit à partir de 1945. Les conditions économiques sont différentes et les musiciens légalement être déclarés, ce qui entraîne la disparition des grandes formations. L’industrialisation et l’évolution de la société ne favorisent pas la fréquentation des guinguettes. Le rock envahit les ondes radio et la télévision et certaines d’entre elles sont transformées en dancings où la musique américaine est reine. Les années 80 verront un retour de l’accordéon musette et le métissage des styles musicaux comme le mélange du jazz et de l’accordéon, mais les guinguettes survivantes ne connaissent le succès que du fait de leur image délicieusement rétro généralement associée à l’accordéon musette.
Toujours à l’affût de documents ou d’informations en relation avec la danse (et en particulier la danse en couple), je suis tombé cette semaine sur le numéro 396 de la revue Fluide Glacial. Créé le 1er avril 1975 par Marcel Gotlib et Jacques Diament, il s’agit d’un un mensuel de bandes dessinées humoristiques au ton décalé et spécialement conçu pour les adultes. Divers auteurs de côtoient dans ces pages avec des styles très différents aussi bien dans le graphisme que les sujets traités. Les planches de bande dessinée qui ont attiré mon attention ont été réalisées par le dessinateur Frank Margerin dont on connaît plus particulièrement le personnage nommé « Lucien » (créé il y a déjà 30 ans !). Ce dernier est un rocker à la banane qui, vêtu de son perfecto, adore les motos et le rock’n’roll.
Il y a en réalité peu de BD qui parlent de danse. C’est pour cela que l’initiative de Margerin m’a étonné. J’avais déjà apprécié sa collaboration avec Shirley et Dino (dont je suis plutôt fan) et la BD qu’il a réalisée autour de leurs personnages (plus de détails sur son travail sur
La danse en couple a eu beaucoup de mal avec la bienséance par le passé. Particulièrement au sein des hautes autorités religieuses. Je vous propose de parcourir aujourd’hui un article issu du New York Times du 26 octobre 1938, page 20 (article présenté ci-contre en Anglais). Comme vous le savez à présent, la traduction de textes en Anglais est un exercice que je pratique beaucoup dans le moment, je vous en livre ci-dessous une version française (assez rapidement faite je l’avoue, j’espère que vous pardonnerez les quelques imprécisions). 
Le swing, une « orgie rythmique de cannibales »… C’est cela oui… Parfois l’être humain me fait peur. Si l’on regarde dans le passé, ce mode de pensée contre les courants nouveaux n’est pas exceptionnel. Imaginez qu’à une certaine époque l’Église avait classé les danses en trois catégories : les danses honnêtes, les danses franchement mauvaises (par leur indécence et leur obscénité) et les danses douteuses et dangereuses. Et il est amusant de constater que la valse était classée dans la seconde catégorie… Rappelez-vous aussi comment la musique rock a été accueillie dans les années 1950. On parlait alors de musique de délinquants et les déhanchements suggestifs des rock stars comme Elvis Presley dérangeaient à tel point que ce dernier était cadré au-dessus de la taille lorsqu’il était filmé au début de sa carrière… Heureusement, les choses et les mentalités évoluent, sinon nous ne pourrions pas nous détendre dans une soirée dansante de nos jours.
Les mots pour nommer les chaussures sont nombreux. On y trouve les sages souliers d’antan, les godillots un peu rustiques, les vulgaires godasses, les plus modernes grolles, les sophistiqués escarpins, les antiques cothurnes, les grossiers écrase-merdes ou encore les simples tatanes ; et j’en passe ! Si le vocabulaire est riche, on pense bien que les utilisations sont tout aussi nombreuses. Les danseurs les plus aguerris n’hésitent pas à pousser le luxe jusqu’à changer de chaussures selon le type de danse qu’ils souhaitent pratiquer ou encore en fonction du type de sol. Alors cette manie est-elle bien fondée ?
Imaginez-vous, mesdames, mesdemoiselles, à danser le rock dans une soirée animée. L’ambiance monte tellement qu’à un moment donné votre danseur vous glisse à l’oreille : « Attention, acrobatie ! » Et là, c’est le drame ! Vous pensez à votre paire d’escarpins en nubuck avec le petit talon adéquat et refusez l’acrobatie au grand dam de votre partenaire. Eh oui, acrobatie ne rime pas avec talons hauts. Danser le rock se fait donc de préférence avec des chaussures plates voire même des baskets pour atténuer les petits chocs dus au piétinement continuel ou aux réceptions des petites acrobaties. Il existe même des chaussures spéciales avec des semelles compensées microaérées réellement très légères et pratiques. Et le jive ? allez-vous me dire. Effectivement, les danseuses de jive portent les mêmes chaussures à talons que pour les autres danses latines. Mais il faut savoir que le règlement de cette danse de compétition interdit les acrobaties : les partenaires doivent continuellement être en contact avec le sol.
Parlons-en, des compétitions. La danse sportive comporte deux catégories de danses : les danses latines et les danses standard. Les danseuses de danses latines (cha-cha, etc.) ont souvent des chaussures ouvertes (la sandale, un peu style été) avec un talon moyen (6,5 cm par exemple) alors que, pour les danses standard (valse, etc.), elles ont plutôt des chaussures fermées (l’escarpin, un peu style hiver pour caricaturer). Les danseurs ont aussi le choix : les chaussures standard au talon bas ou les chaussures latines au talon cubain (environ 4 cm de haut). Pour la danseuse comme pour le danseur, la semelle souple des chaussures est en cuir retourné afin de leur conférer un meilleur appui sur un parquet de bois (cela ne sert à rien si vous dansez sur du carrelage, évidemment). Il est évident que ces chaussures ne peuvent pas être portées à l’extérieur : elles ne sont pas faites pour cela. Comme les poussières et la saleté adhèrent facilement à la semelle, on la gratte de temps en temps avec une brosse en métal pour retrouver les qualités souhaitées.

En plus des cas de figure que je viens de détailler, il ne faut pas oublier que, pour faire de la danse à claquettes, il faut des chaussures à semelle rigide équipées de fers (mais on fait aussi à présent des sneakers à fers…), sinon ça fait beaucoup moins de bruit, forcément… Les danseurs de swing/lindy hop sont répartis entre ceux qui préfèrent les chaussures de villes traditionnelles (souvent bicolores noires et blanches) et ceux qui préfèrent les chaussures de sport avec leur semelle souple.
Dans le premier cas, les glissades (slides) sont plus faciles et, dans le second, les pas sont bien amortis et la sensation des bounces du lindy est facilitée. À chacun sa préférence. Dans un autre registre, les danseuses de tango argentin et de salsa affectionnent des chaussures à talons très hauts. Leurs jeux de jambes sont ainsi mis en valeur et cela participe au style de la danse. Pour le tango, le poids du corps peut ainsi être facilement porté sur l’avant du pied alors que pour la salsa, le déhanché est augmenté.
Il n’est pas fréquent que l’on puisse précisément identifier un lieu précis comme l’origine d’une danse en particulier. Qui peut dire où la java s’est développée ? Il y a cependant des exceptions. On peut, par exemple, remonter au Palladium pour le style de salsa portoricaine du même nom. Il s’agit d’une salle de bal à deux étages ouverte à New York en 1946 où de nombreux orchestres de musique latine se sont produits, favorisant ainsi le développement du style de mambo/salsa dit « Palladium » (on 2). Alors que je viens de finir la traduction de l’autobiographie de Frankie Manning, j’ai pensé vous parler d’un autre lieu, le lieu fétiche de Frankie : le Savoy Ballroom.
Le Savoy Ballroom est une salle de danse ouverte de 1926 à 1958 située dans le quartier de Harlem à New York. Le Savoy était tout en longueur : il s’étendait sur un pâté d’immeubles tout entier, de 140th Street à 141st Street sur Lenox Avenue. Il était large d’environ 23 mètres : 1122 mètres carrés au total ! Le Savoy avait deux estrades d’orchestre côte à côte, ce qui permettait l’organisation de batailles d’orchestres mémorables entre des big bands de renom (Chick Webb, Benny Goodman, Count Basie, etc.). La piste de danse en bois d’érable occupait la moitié de l’espace. Il y avait une balustrade le long du bord. Des tables et des chaises confortables séparées par des cloisons amovibles en bois se trouvaient derrière la rambarde. L’autre moitié de la pièce était constituée d’un espace-bar décoré d’or et de bleu. J’espère obtenir les droits de reproduction d’une photo de l’intérieur, vide, du Savoy pour illustrer l’édition française de l’autobiographie de Frankie Manning (parmi une trentaine d’autres photos rares).
C’est dans cet environnement motivant que s’est développé le lindy hop en évoluant selon les personnalités des danseurs fréquentant le Savoy à partir du breakaway, du charleston et des autres danses pratiquées dans les années 1930. Les danseurs du Savoy se firent remarquer à l’extérieur de la salle lors de compétitions organisées régulièrement comme le Harvest Moon Ball. Se structurant petit à petit sous l’égide d’Herbert « Whitey » White, les Savoy Dancers devinrent les fameux Whitey’s Lindy Hoppers que l’on rencontra dans des spectacles ou des films comme « Hellzapoppin' » en 1941. Ce groupe de danseurs est à l’origine du lindy hop (que l’on qualifie parfois de « Savoy style ») et de nombreuses innovations ont été faites par eux dans ce domaine (acrobaties, danse en formation, position vers l’avant et dans le sol, twist de la danseuse, etc.). Cette ambiance propice à l’inventivité et l’expression qu’apporta le Savoy fut pour une bonne partie derrière tout cela.
Il faut bien avouer que, de nos jours, des lieux comme cela n’existent plus. Ils ont été en partie remplacés par les écoles de danse, pour une autre partie par les soirées dansantes organisées ça et là (y compris dans des dancings) et pour une autre partie par les festivals, stages ponctuels ou compétitions. Mais je ne suis pas sûr qu’il y ait un lieu en particulier qui puisse prétendre rivaliser avec ce type d’établissement proposant à la fois un espace, de la musique live et une ambiance provoquant une réelle émulation. Mais les temps changent. À l’époque du Savoy, l’essentiel des distractions après une bonne journée de travail était centré autour des salles de danse et des salles de spectacle. Aujourd’hui, il y a la télé avec ses innombrables chaînes, la Wii avec sa manette à tout faire et l’ordinateur avec ses sites Internet de tout acabit (dont ce merveilleux blog
). À chacun de choisir… Pour en savoir plus sur le Savoy, ne manquez pas la sortie de l’édition française de l’autobiographie de Frankie Manning chez Ch. Rolland Éditions à la fin du mois d’avril 2009 !
Là où la tektonik/electro-dance comporte essentiellement des mouvements de bras et de rares jeux de jambes, le jump style est tout à l’opposé : on n’y bouge que les pieds. Cette mode a commencé de se diffuser un peu comme la tektonik, via des vidéos Internet. Un jumper (ce serait un certain Patrick Jumpen…) s’est filmé devant son garage à bondir dans tous les sens (le gars de la tektonik s’était filmé dans son garage…) et la vidéo a été vue et les mouvements copiés. On constate que la musique utilisée est plus « dure », plus « techno » que celle de la tektonik (plus « dance music »). On pratique beaucoup le jump style dans le Nord de la France (et de l’Europe) dans des boîtes de nuit sur une techno qui pilonne : chaque temps est bien marqué par des basses énergiques (et on n’entend presque que cela à mon goût). Les soirées jump peuvent rassembler jusqu’à 25000 personnes qui sautent comme des kangourous à qui mieux mieux. D’ailleurs, le nom vient de l’anglais « jump » (sauter) et « style » (euh… style !). Je mets ci-dessous une vidéo issue de Youtube où l’on voit le (fameux ?) Patrick Jumpen danser sur une musique qui n’est encore pas trop violente par rapport à ce qu’on entend dans certaines raves (où l’on danse aussi le jump style).
Comme la musique, l’allure de la danse est moins bon enfant que la tektonik. L’idée est de sauter en rythme sur les basses. Mais la difficulté arrive quand le danseur commence à tourner sur lui-même. Il faut de l’endurance : après quelques minutes le danseur est déjà bien essoufflé… On y fait des kicks sur place et on y retrouve parfois quelques similitudes avec les claquettes (quelques « figures » en portent le nom). Quand les amateurs de jump style se mettent à danser sur un même enchaînement sur une même rangée, cela fait un peu penser aux claquettes irlandaises. À part ces petits aspects un peu techniques, on danse toujours en solo…
Malheureusement, le jump style est aussi pratiqué par des groupes de jeunes extrémistes, attirés par un aspect défouloir violent. Cela ne signifie pas que tous les danseurs de jump style aient cette manière de voir les choses, mais il faut quand même le savoir. Ceux qui ont vu les saisons passées de l’émission So You Think You Can Dance ont pu voir un hurluberlu cagoulé se présenter aux castings initiaux et danser le jump style : il a été rapidement recalé… Pour conclure, je dirais juste que, personnellement, je trouve que les qualités esthétiques cette danse qui fait un peu penser au pogo des punks (mais sans la bousculade) ne se voient que lorsque c’est bien fait (comme pour la tektonik). En tout état de cause, je ne suis pas sûr de tous ces danseurs (principalement des garçons) soient de jolis jumpers (je vous laisse méditer là-dessus en regardant l’image ci-contre).


Au fil des années, cette photo unique a fait le tour du monde. Une très forte allusion à cette photo a d’ailleurs été faite dans le film 
Il y a quelques années, je faisais alors des démonstrations lors de soirées dansantes, j’avais eu l’idée de regrouper les danses du début du XXe siècle avec celles de la fin. Ainsi, ma partenaire de l’époque dansait en solo le charleston, le tango, la valse, etc., et j’arrivais en alternance pour danser le disco, les mouvements déstructurés des années 80, la macarena, etc. Il y avait là de quoi étonner les spectateurs. À la fin de notre passage, nous dansions en couple un rock sur une version swing de Y.M.C.A… L’idée était de suggérer aux gens que toutes les danses se rencontrent dans un dancing et que, de ce fait, les danses s’influencent les unes les autres.
L’évolution des danses est particulièrement complexe quand on s’y intéresse de près. Par exemple, le rock’n’roll n’est pas né subitement de rien du tout, pour aboutir au rock, il a fallu passer par le lindy hop qui lui-même vient en partie du charleston. Puis il y a eu aussi l’appropriation par les blancs de cette danse développée par les noirs américains et encore l’influence des chanteurs vedette et leurs mouvements (comme Elvis Presley). Et enfin, de nos jours, on voit bien que la cohabitation avec la salsa influence et amène les nouvelles figures du rock avec ses mouvements de bras un peu compliqués. D’un autre côté, si l’on regarde les danses en solo que l’on voit de nos jours, il y a aussi des influences. On retrouve ainsi, les origines de la tektonik (ou danse electro) dans le hip-hop d’un côté, mais on y trouve quelques petits pas qui sont aussi pratiqués dans les danses en ligne depuis des années. Et je ne parle pas du ragga qui est aussi influencé par la salsa ou des disciplines du fitness comme le step ou l’aérobic où l’on retrouve des « pas de mambo » ou des « cha-cha-cha ».
On entend de nombreuses danseuses et danseur, expérimenté(e)s ou non, se plaindre des conditions dans lesquelles il leur est donné de danser à l’occasion de soirées dansantes. Ce n’est pas tant à cause de la température de la salle, ou du manque de convivialité de l’accueil, qu’à cause d’autres participants avec qui ils ont partagé la piste de danse. La raison de ce mécontentement : l’impolitesse de certaines ou certains et le non respect des règles élémentaires de savoir-vivre sur une piste de danse.
L’aspect essentiel du savoir-vivre lorsque l’on danse est le respect de la ligne de danse. C’est un aspect technique et qui, par conséquent, doit absolument être enseigné dès la première année de cours.
La notion de ligne de danse est différente dans le domaine des danses stationnaires (rock, cha-cha, rumba, etc.). Dans ce cas, la ligne de danse est une portion de droite servant de repère pour délimiter un espace de danse (souvent rectangulaire) dans lequel va essayer de se cantonner le couple de danseurs. Chaque couple dispose de son espace de danse avec sa petite ligne de danse. En rock, la ligne de danse traverse les danseurs lorsqu’ils sont en position ouverte (et les sépare lorsqu’ils sont en position fermée). En cha-cha, la ligne de danse sépare les danseurs lorsqu’ils sont en position fermée (ou ouverte dans la même orientation). À chaque couple de garder ses repères en tête pour éviter de déborder sur l’espace dévolu aux couples de danseurs voisins. Chacun respecte l’espace de danse des autres et tout se passe au mieux sans coups de pieds dans les chevilles ni manchettes dans le visage.
Lorsque vous vous préparez à vous rendre à une soirée dansante, vous devez garder en mémoire que vous allez côtoyer d’autres personnes de très près et que vous allez beaucoup bouger. Ainsi pensez à vous laver, à vous brosser les dents (pitié pas d’aïoli avant !) et à appliquer du déodorant sur les parties les plus odoriférantes de votre individu. Si besoin, prenez un stick de déodorant avec vous pour un petit raccord, on ne sait jamais… Apportez avec vous des vêtements de rechange, c’est toujours désagréable de danser avec une éponge imbibée de sueur. Mesdemoiselles, ne considérez pas que ceci ne s’adresse qu’aux messieurs : tout est valide dans les deux sens.
Le choix des chaussures est aussi important. Si le sol est glissant et que vos chaussures sont lisses, vous risquez d’entraîner votre partenaire (voire les voisins) dans votre gadin. Le conseil : prenez deux paires de chaussures, une pour les sols glissants, une pour les sols qui accrochent. Enfin, avant de partir ou sur le chemin, remémorez-vous vos cours de danse, avec une bonne technique, vous ferez le plaisir de votre partenaire. C’est respecter ses partenaires éventuel(le)s que de faire des efforts pour ne pas faire « boulet » dans une soirée dansante… C’est pour cela qu’il est important pour les garçons aussi bien que pour les filles de prendre un minimum de cours de danse.
L’invitation est le moment crucial qui fait déjà partie de la danse. Traditionnellement, ce sont les hommes qui invitent, à l’exception des quarts d’heure américains où les rôles sont inversés. Cependant la société évolue et de nos jours les femmes peuvent inviter les hommes sans paraître dévergondées ou que ceux-ci ne s’en offusquent. Sachez qu’avant tout si vous voulez être invité(e), il faut paraître « disponible ». Les papotages à tout va et les farfouillages dans le sac à main sont donc à éviter. Un simple contact des yeux en souriant peut suffire, sans prendre de risques de râteau, à suggérer à une personne que vous désireriez être invité. Messieurs, ne prenez pas l’attitude du macho qui va à la pêche à la greluche et qui, dès qu’il en a repéré une, s’empresse de la saisir par le bras sans la regarder pour l’entraîner sur la piste de danse. De même si on vous invite et que vous désirez refuser, restez poli(e) et souriant(e) et surtout n’acceptez pas d’autre invitation sur ce même morceau de musique. Ce serait incorrect.
Si malgré tout vous provoquez un choc avec un danseur voisin, excusez-vous. Si l’on vous donne un coup par inadvertance (ce ne peut être qu’involontaire…), regardez l’auteur en souriant mais suffisamment pour qu’il comprenne son erreur et acceptez ses excuses. La danse doit être faite avec le même partenaire jusqu’au bout du morceau de musique. Pas question d’arrêter au milieu : vous avez invité ou vous avez accepté une invitation. Il faut à présent assumer même si vous vous apercevez qu’il ou elle a un gabarit différent du vôtre. Adaptez votre position à sa morphologie et évitez les mains baladeuses ! Enfin, il est de bon usage d’avoir l’air d’apprécier la danse et de ne pas se plaindre d’un (ou une) mauvais(e) danseur/danseuse. Ce qui n’empêche pas de systématiquement refuser les invitations ultérieures…
L’étiquette de la piste de danse n’est, on le voit, qu’une simple mise en action du bon sens et l’application des règles de politesses de la vie de tous les jours au fait de danser en société dans un même lieu. Si chacun y met du sien, chacun doit pouvoir y trouver son compte et réellement apprécier le temps passé en commun sur la piste de danse. Et si vous rencontrez des personnes qui ignorent ces règles minimales de savoir-vivre/savoir-danser, faites-leur passer un lien vers cet article !